samedi 29 septembre 2012

Un moment qui fait partie de l'histoire


Dimanche 23 septembre, à 10 h 30, un culte protestant évangélique a été célébré pour la première fois à Noyon (Oise), la ville natale de Jean Calvin. Et tous les dimanches à la même heure, un même culte sera désormais célébré à l’Hôtel Saint-Eloi, face à la gare de Noyon, dans une vaste salle louée à cet effet par le pasteur Daniel Kuehl. « Nous avions besoin d’un lieu répondant aux normes de sécurité pour une centaine de fidèles », justifie ce pasteur d’origine américaine et membre de l’Alliance des Églises évangéliques interindépendantes (AEEI).
 
Arrivé avec son épouse à Noyon en novembre 2011, tous les deux s’étaient donnés une année pour établir une communauté et un lieu de culte protestant dans cette ville de 14 000 habitants. Pour ce faire, ils se sont appuyés sur l’association Les Parchoniers (« partageurs », en picard), fondée en 2008 par Denis et Rebecca Cognet, habitués à accueillir chez eux des rencontres entre fidèles protestants. Les Parchoniers comptent une dizaine de membres, tous pratiquants au sein de l’association évangélique France pour Christ et habitués à se rendre à Saint-Quentin le dimanche. Début juin, les Kuehl et Les Parchoniers avaient distribué 10 000 enveloppes avec des propositions d’études bibliques dans tous les quartiers de Noyon. Pour tous ces protestants, il était « choquant » de ne trouver aucun temple dans la ville de Calvin.
 
« L’Église évangélique de Noyon est sous la tutelle de celles de Senlis et de Saint-Quentin », poursuit le pasteur Kuehl qui se réjouit des « bons échos » qu’il a reçus à l’annonce de la reprise d’un culte protestant dominical régulier qui devrait attirer également, selon lui, une douzaine de familles évangéliques africaines restées sans lieu de culte depuis l’incendie, en juin 2011, de l’ancien lieu de culte de l’association Église évangélique Jésus-Christ le rédempteur, rue du Champ-des-Cosaques, non loin du centre-ville de Noyon.

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samedi 22 septembre 2012

Le pouvoir de l'image


Image
Toute image est une représentation. Selon l’intention de celui qui la dessine, elle a pour objet soit de dessiner le réel au plus près, soit de l’embellir ou de le caricaturer. La publicité, qui est essentiellement faite d’images, a bien compris le pouvoir suggestif de celle-ci. L’image éveille le désir. Dans la publicité, la description objective du produit mis en valeur n’est pas première. Le message transmis l’est par l’image. Il fait appel aux sens aux dépens de la raison ou de l’intelligence.
L’image étant représentation, elle est par définition le produit de l’imaginaire. L’image est une fabrication de l’esprit. L’image colle à un concept des traits, une forme, des couleurs et lui donne ainsi vie dans l’esprit. Vivante de manière virtuelle, l’image est reproduite par le dessinateur pour la rendre visible au spectateur.

Pas d’innocence dans les images

Il n’y a pas d’innocence dans les images. Le peintre, le dessinateur, le publiciste comme le cinéaste le savent fort bien. Ce qu’ils montrent est porteur d’un message. Cela est d’autant plus vrai lorsqu’il s’agit de caricatures ou d’images à caractère satirique. De manière volontaire, la caricature choisit de se distancer du réel. Elle ne l’utilise que pour faire rire, se moquer ou le ridiculiser. Se faisant, elle l’interprète en vue d’un objectif prédéterminé. Le caricaturiste poursuit un objectif contraire au peintre du réel. Le peintre du réel cherche à reproduire le plus exactement possible ce qu’il voit. Le caricaturiste déforme à souhait la réalité.

Prédominance de l’image

Il y a quelques dizaines d’années, le loisir favori d’une grande partie de la population était la lecture. Puis sont venus le cinéma et la télévision. L’image a alors détrôné la parole écrite. Dès lors, une dérive s’est produite. Elle est allée de la parole vers l’image, du fait vers le spectacle, de la réflexion vers le ressenti. Plusieurs auteurs se sont inquiétés et alarmés, à juste titre, de ce glissement typique de l’époque post-moderne dans laquelle nous sommes :

« Dans les conditions post-modernes, les paroles perdent leur autorité et deviennent des accessoires des images : Os Guiness. Le danger de la télévision est qu’elle exalte l’image mobile au-dessus de la parole écrite et orale. L’image contrôle et structure tout le message. Alors le discours rationnel recule. La réalité visionnaire de l’image « ne peut pas tolérer un discours critique, une explication ou la réflexion : Jacques Ellul. » L’image requiert mon implication dans l’action, alors que la réflexion demande une certaine distance par rapport à elle. Les idées sont remplacées par des impressions, des émotions et des stimulations. Ce qui est montré à la télévision n’est jamais la réalité telle qu’elle existe, mais un extrait sélectionné, édité et arrangé de cette réalité afin de manipuler le téléspectateur dans le sens voulu par le réalisateur.

Le triomphe de l’image télévisée sur la parole contribue à la superficialité de la sensibilité postmoderne… L’image pousse à l’imitation inconsciente, alors que la lecture sérieuse oriente, au contraire, vers des vérités abstraites et favorise un dialogue conscient avec les grands esprits. La suite de plus en plus rapide des images télévisuelles rend toute évaluation soigneuse impossible (et indésirable). On absorbe des centaines d’images changeantes sans avoir le temps de se demander quel est leur sens et si elles correspondent à la réalité extérieure… » (1)

Responsabilité

L’image devenue le média le plus usité, la responsabilité des créateurs d’images est nécessairement engagée quant au message qu’elles véhiculent et aux effets qu’elles produisent dans l’opinion. Les défenseurs de la liberté d’expression par l’image doivent en tenir compte. Comme il ne convient pas de dire n’importe quoi à n’importe qui, il n’est pas plus supportable de représenter ou de dessiner n’importe quoi au sujet de n’importe qui. La liberté de chacun doit s’arrêter aux portes du respect de l’autre

Dieu et l’image

Un des premiers commandements de la loi de Dieu est l’interdiction de toute représentation (image) par les hommes de ce qu’Il est. Toute réalité ne peut être représentée par une image. Je peux imaginer dans mon esprit un triangle à 3 côtés, mais pas un polygone à 1 000 angles. Le concept d’une telle figure peut être envisagé dans mon esprit, mais non sa représentation. Ainsi en est-il de Dieu ! Toute représentation de sa Personne ne peut être que déformation et caricature.

Dieu, dit la Bible, ne nous a donné qu’une seule image, représentation de ce qu’Il est. Il s’agit de Jésus, le Christ. Il est l’expression même de sa réalité. Il est, dit l’apôtre Paul, l’image de Dieu. Regardons Jésus : ses attitudes, son comportement, ses actes, ses priorités, sa conduite… Ecoutons ses paroles, étudions ses discours… Jésus est le meilleur support que vous puissiez avoir pour connaître Dieu !
(1) Citations tirées du livre : Les défis de la Postmodernité : Alfred Kuen : Editions Emmaüs


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mercredi 19 septembre 2012

PAUSE


Après 6 années d’existence à raison d’un article par semaine, le blog va faire une pause. Il ne va pas s’arrêter. Mais j’ai décidé de ne plus m’imposer de le nourrir au même rythme. Je ne me fixe désormais plus de délai pour écrire un article. Mais, selon ce que j’ai à cœur, ou ce que j’aurai travaillé, je vous ferai part de mes réflexions. Par ailleurs, chers lectrices et lecteurs, n’hésitez pas à me faire part de vos réflexions en vue d’une amélioration. Merci pour votre fidélité !


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samedi 15 septembre 2012

Bible et sexualité


La tyrannie du plaisir

Dans « La tyrannie du plaisir » un livre très documenté, Jean-Claude Guillebaud a voulu faire le point, quelques décennies plus tard, sur les fruits qu’a portés dans notre société la révolution sexuelle. Le but de cet article n’est pas de donner un résumé de son analyse. Il est de considérer l’un des points à partir duquel il l'a construit : la vision judéo-chrétienne de la sexualité.

Prologue à la réflexion

Sur ce sujet, il faut faire le pari de garder la tête froide et l’esprit calme. C’est posément, sans hâte ni parti-pris, qu’on doit examiner cette grande question du judéo-christianisme et de la sexualité. Rien n’est plus difficile aujourd’hui…

« De nos jours en Occident, souligne Evelyne Sullerot, c’est toujours à la tradition judéo-chrétienne qu’on s’en prend : on lui attribue systématiquement, sans le moindre examen, tout ce qui paraît défavorable à la femme. Sans doute cette hâte irréfléchie est-elle due au fait qu’on ne raisonne plus que selon une seule catégorie : la sexualité ! On juge de la liberté, de l’égalité, des droits, etc.., uniquement en fonction des biens matériels ou de la liberté sexuelle. Les religions monothéistes apparaissent comme les grands systèmes esclavagistes de la femme. »

Cette fixation antireligieuse participe d’un réflexe contemporain dont il faudrait souligner l’extravagance. Car enfin… des peuples entiers auraient vécu deux millénaires durant dans la névrose, le malheur, la frustration ! L’Occident dans son ensemble aurait cheminé deux mille ans sous la férule de désirs bridés et de liberté asservie ! Et aujourd’hui seulement, nous, individus émancipés de la société industrielle, serions fondés à désigner ces ancêtres comme autant d’enfants persécutés par le prêtre et le théologien ; comme des passagers enchaînés à fond de cale, en partance vers un monde de liberté atteint : le nôtre.

« Il faut se garder, écrivait Michel Foucault, de schématiser et de ramener la doctrine chrétienne des rapports conjugaux à la finalité procréatrice et à l’exclusion des plaisirs. En fait, la doctrine sera complexe, sujette à discussion, et elle connaîtra de nombreuses variantes. John Boswell, militant homosexuel, ouvre sa longue étude sur l’homosexualité dans l’histoire médiévale par ces mots : « Le présent volume vise expressément en bien des pages à réfuter l’idée que l’intolérance envers les homosexuels trouve son origine dans les croyances religieuses – chrétiennes ou autres. »

La position de Paul

Pharisien juif d’origine, l’apôtre Paul est souvent présenté comme le premier responsable du prétendu ascétisme catholique… Il est cependant incontestable que bien des textes de Paul ont été déformés et surtout instrumentalisés après la mort de leur auteur. A ce sujet, Laure Aynard se pose la question : « On peut présumer que saint Paul eut été fort étonné (et, espérons-le, navré) de savoir que les consignes de bonne tenue qu’il donna un jour face à l’indiscrétion de quelques dames corinthiennes pourraient servir, au long de 19 siècles, de justification théologique à la situation inférieure d’une moitié de l’humanité dans l’ensemble du monde occidental. »

En réalité, de la conversion de Paul jusqu’à son martyre dans une geôle romaine, vers l’an 67, toute sa vie apparaît plutôt sur cette question de la sexualité, comme la recherche inlassable d’un compromis entre l’extrémisme des encratistes (les adeptes de l’abstinence sexuelle) et la modération des communautés et familles païennes de l’Asie Mineure occidentale en voie de conversion au christianisme.

De même, on prendra l’habitude d’oublier que Paul, notamment lorsqu’il aborde la question de la continence, s’exprime toujours dans une perspective apocalyptique. Paul est convaincu de l’imminence d’événements décisifs, c’est-à-dire de la venue du Royaume, qu’il s’attend à connaître de son vivant.

Pour le reste, les spécialistes contemporains ont beau jeu de dénoncer les mille et une approximations, voire les manipulations qui ont permis de faire apparaître Paul comme le lugubre inventeur du puritanisme. Les phrases de Paul que l’on monte en épingles sont données dans un contexte de réponses à des questions posées. Il a, en outre, en face de lui, de jeunes Corinthiens dont certains font l’éloge de la prostitution et d’autres manifestent une tolérance pour l’inceste. D’autres encore sont illuminés ou encratistes. Sa réponse consiste à condamner l’encratisme, tout en manifestant qu’il y a quelque vérité en celui-ci. Il répond en substance à ses interlocuteurs : qui veut faire l’ange fait la bête.

Phrases de Paul

Il est préférable de ne pas se marier : Paul dit cela en raison des temps difficiles que les chrétiens vivent.

 
S’ils ne savent pas garder la continence, qu’ils se marient, car il vaut mieux se marier que de brûler (en désirs inassouvis)

 
S’il faut avoir sa propre femme, c’est pour éviter l’impureté (le vagabondage sexuel)

 
Ne vous refusez pas l’un à l’autre, si ce n’est d’un commun accord, pour un temps, afin de vaquer à la prière.

 
Que le mari s’acquitte de son devoir envers sa femme et pareillement la femme envers son mari. La femme ne dispose pas de son corps, mais le mari. Pareillement, le mari ne dispose pas de son corps, mais la femme. Ne vous refusez pas l’un à l’autre.

 
Celui qui est marié se soucie des moyens de plaire à sa femme. Celle qui est mariée se soucie des moyens de plaire à son mari.

 
Les quelques lignes de Paul ont nourri des bibliothèques entières… L’interminable exégèse, poursuivie de siècle en siècle, des mêmes cent ou cent cinquante mots tirés des épîtres de Paul a eu pour triple résultat de les obscurcir en les privant de leur portée spirituelle, de leur enlever toute réelle consistance, de donner des allures de dogme à ce qui n’était –parfois – que simples conjectures délibérément apaisantes. Sans compter que le message de Paul fut quelquefois, au cours des siècles, déformé volontairement dans une intention, disons, moralisatrice.

 Sources :
Evelyne Sullerot : Quels pères, quels fils ?
Michel Foucault : Histoire de la sexaulaité
John Boswell : Christianisme, tolérance sociale et homosexualité
Laure Aynard : la Bible au féminin
 
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samedi 8 septembre 2012

Peine de mort et Bible


Dieu ou sa caricature ?

La Bible se présente comme la Parole inspirée de Dieu. Ce titre suppose de nombreuses choses. L’une d’entre elles est que tous les préceptes énoncés par la Bible sont en accord avec le caractère de Dieu. Il n’y a aucune loi écrite dans la Bible qui ne satisfasse le sens de la justice, du droit comme l’intention d’amour qui habite la Personne de Dieu. Il se peut que certaines ordonnances lues dans la Bible nous heurtent. Nous nous disons alors : se peut-il qu’un Dieu d’amour ordonne une chose pareille ? La question n’est pas juste ! Elle ne tient pas compte des différentes facettes qui composent l’Etre de Dieu. Ne considérer Dieu que sous un angle conduit inévitablement à Le caricaturer. C’est faire de Lui une idole, une représentation taillée, imagée, faussée de ce qu’Il est. Beaucoup de gens disent en vouloir à Dieu. La difficulté ne vient pas de ce qu’est Dieu, mais de ce que les gens pensent qu’Il est ! lLa conséquence en est que Dieu est haï, non pour Lui-même, mais pour l’interprétation que les gens se font de Lui.

La peine de mort

Parmi les préceptes qui choquent le plus les lecteurs novices de la Bible, la peine de mort se situe à une bonne place. Nulle part pourtant la Bible ne s’excuse sur le sujet. La peine de mort n’est pas citée comme une mesure par défaut. Elle fait partie de l’arsenal de la justice divine. En quoi la peine de mort est-elle compatible avec la nature aimante de Dieu ? Quelles intentions profondes légitiment le recours à une mesure si radicale ? Il est impossible de le comprendre sans saisir la finalité visée.

Interrogez tous les opposants à la peine de mort ! Tous sans exception vous diront que, quel que soit le délit commis, il est inhumain de punir un homme de cette manière. Tout est dit ici. Ce qui est au cœur de la considération avancée, c’est la valeur propre qu’a un individu. Plus que tout, l’individu prime. Toucher à l’individu, c’est toucher au monde. Nous sommes ici au cœur de l’humanisme. Vu sous cet angle, il n’est pas étonnant que la peine de mort paraisse comme un acte d’une injustice et d’une cruauté suprêmes.

La vision de Dieu sur le monde est toute autre. Si on la comprend bien, il apparaît que la peine de mort ne contredit pas, mais s’harmonise pleinement avec Sa nature. La vision du monde de Dieu diffère de celle de l’humanisme en ce que ce n’est pas l’individu, mais le bien de la communauté qui est au cœur de Sa préoccupation. La communauté est dans l’esprit de Dieu un corps, un ensemble dont chaque individu n’est qu’un membre. Détacher le sort d’un membre de celui de la communauté à laquelle il appartient, c’est perdre de vue l’angle sous lequel doivent être comprises les peines édictées par la loi.

 Contrairement à ce que l’on pourrait penser, la nature de la sanction n’est pas la cause première de la ligne de fracture entre les opposants à la peine de mort et sa prescription par la Bible. Celle-ci se situe ailleurs. Elle est dans l’identification de ce que l’on cherche à sauver. Pour Dieu, la communauté est au cœur de tout. C’est elle qui, par-dessus tout, doit être protégée de la folie de l’un de ses membres. Pour notre société humaniste, c’est l’individu qui prime. C’est lui qui doit être protégé de la sévérité de la société. La vie (ou la survie) du membre est un enjeu supérieur à celui du corps. Aucun crime, quel qu’il soit, ne mérite donc d’être passible de la peine de mort. Les conséquences d’une telle manière de voir sont multiples : le frein qu’est la crainte qu’inspire la peine de mort a disparu, la société se trouve mal protégée et les victimes flouées. La peine capitale n’ayant, de plus, aucun substitut, la justice est débordée par le problème de surpopulation des prisons. Ce qu’on a voulu éviter à l’extérieur se produit à l’intérieur. La peine de mort n’est plus appliquée, mais les suicides la remplacent. Les prisonniers les plus faibles se donnent la mort, alors que ceux qui auraient dû mourir survivent. La société humaniste se retrouve prise au piège de sa propre dérive.

Rôle de la peine de mort

Comme bien social, la sanction de la peine de mort véhicule plusieurs bienfaits. Elle inspire la crainte. Chaque ordonnance de la Bible qui parle de la peine de mort se termine par la justification suivante : « afin qu’un tel mal ne se produise plus ». Elle résout le problème de la récidive qui fait que, au lieu que ce soit l’auteur d’un crime qui meurt, ce sont plusieurs autres victimes qui périssent. Elle accroît dans la société le sentiment de sécurité et de justice. Rien n’est plus décourageant pour les citoyens et les forces de l’ordre que le sentiment d’impunité qui prévaut dans nos sociétés.

De manière évidente, la peine de mort ne doit être exécutée que si l’on est sûr de la culpabilité de l’auteur présumé d’un crime. Toutes les circonstances doivent être prises en compte. Celles qui atténuent la responsabilité du coupable doivent lui permettre d’échapper à la sanction ultime. Une enquête sérieuse, documentée doit être menée. Le doute n’est pas permis.

Il est fort peu probable, sauf retournement d’opinion majeur, que l’on réhabilite la peine de mort. Je reste cependant persuadé que ce que Dieu a établi comme règle d’application de la justice est ce qu’il y a de meilleur. On ne fera pas mieux et les multiples problèmes auxquels a à faire face la Justice, le démontrent bien ! Souvenons-nous que le salaire du péché, c’est la mort. Mais le don gratuit de Dieu, c’est la Vie éternelle en Jésus-Christ. L’un ne contredit pas l’autre. Jugé par le monde, on peut être sauvé devant Dieu. Le brigand condamné à mort sur la croix à droite de Jésus en est la preuve vivante !

samedi 1 septembre 2012

Qui a tué Jésus ?


Tous innocents…

Malgré les siècles qui ont passé, la mort de Jésus reste une affaire non résolue. Les Juifs comme les Romains de l’époque ont condamné Jésus. La sentence a été exécutée. Mais, étrangement, les deux parties interrogées sur leur responsabilité dans cette mort font la même réponse. Face à la pression qu’exercent les autorités juives qui veulent la peau de Jésus, Pilate fait un geste insolite. Il prend de l’eau et, publiquement, se lave les mains, déclarant : Je suis innocent du sang de cet homme. C’est votre affaire : Matthieu 27,24. La foule massée devant lui ne se laisse pas impressionner. Elle lui répond : Que son sang retombe sur nous et nos enfants ! : Matthieu 27,25. Dans cette affaire, les Juifs en sont convaincus : ils n’ont rien à se reprocher !

Se laver les mains

Le geste de se laver les mains fait par Pilate m’a interpelé. On le retrouve curieusement prescrit des siècles auparavant dans la loi de Dieu. Il concerne une situation particulière : celle de la découverte dans un champ d’un cadavre suite à un meurtre. L’auteur du crime inconnu, la loi exige que les anciens de la ville la plus proche, accompagnés d’une génisse, se rendent en présence des prêtres au bord d’un cours d’eau. Substitut au coupable, la génisse innocente sera alors tuée. L’un après l’autre, les anciens de la ville, pour confesser leur innocence, prendront de l’eau et se laveront les mains sur la nuque brisée de l’animal : Deutéronome 21,1 à 9.

La situation de Jésus est la même que celle évoquée ici. Personne ne voulant reconnaître sa part de responsabilité, chacun se lave les mains au-dessus de la nuque brisée du Fils de Dieu. La facilité voudrait que ce soit les plus proches de Jésus qui soient les premiers fautifs. Dans l’ordre, il y a d’abord ceux de sa race, les Juifs. Ils sont en tous points ses plus proches. Puis viennent ses contemporains qui n’ont rien fait pour empêcher le crime… puis Pilate, qui savait qu’il condamnait à mort un innocent, puis les soldats romains qui ont appliqué la sentence. Qui a tué Jésus ? Personne de clairement identifié. Jésus est la victime d’un meurtre  dont l’auteur reste inconnu !

Tous coupables

Si tous se présentent comme innocents, c’est parce que tous sont en fait coupables. La procédure qui a conduit à la mort de Jésus me fait penser à celle qui mène à l’avortement d’un embryon. Personne n’est vraiment coupable. Le père : parfois il ne sait même pas qu’il a fait un enfant. La mère : vu sa situation, elle ne peut gérer. Le personnel hospitalier : il ne fait que son boulot. Ce n’est pas lui qui a pris la décision. L’enfant a été tué, mais il n’y a pas d’auteur identifié. Tout le monde se lave les mains au-dessus de la nuque brisée du bébé muet.

Facile de jeter la pierre aux autres ! Et moi là-dedans ? Près de 2 000 ans, après la mort de Jésus, j’ai dû reconnaître que je ne pouvais pas me laver les mains au-dessus de son cadavre. Certes, je n’étais pas physiquement présent au moment où Jésus a été condamné, puis crucifié. Mais j’ai trouvé dans mon cœur, bien vivantes, les mêmes raisons que celles qui ont conduit les contemporains de Jésus à demander Sa mort. Jésus était trop gênant. Il mettait trop le doigt, dans la vie de ceux qu’Il côtoyait, sur ce qui faisait mal. Il n’était pas religieusement correct. Il insistait trop sur les droits qu’avait Dieu sur la vie de chacun.

Petit à petit, le consensus s’est fait. Pas question que Jésus prenne davantage autorité sur le cœur et la pensée du peuple. Il est un trop grand danger pour l’équilibre des forces. Mieux vaut l’hypocrisie que la vérité. Elle ne résout rien mais, au moins, elle sauve l’apparence. Le radicalisme de Jésus est trop dangereux. Sa liberté est trop incontrôlable. Le retournement auquel il appelle est trop entier. Il faut l’éliminer.

Identification de l’auteur

J’ai longtemps résisté à Jésus. J’avais de bonnes raisons. Avait-il seulement existé ? Si c’était le cas, quel rapport entre ma vie et la sienne ? Puis, mes yeux se sont ouverts. J’ai compris d’abord quelle était la cause du mal-être dans lequel je vivais. Je revendiquais mon indépendance, le droit de faire ce que je voulais, de vivre comme je l’entendais. Je voulais être le chef de ma vie, que personne ne me dicte ce que j’ai à faire. Jésus me disait que c’était là la clé de mon malheur. Il voulait détrôner ce moi qui prétendait siéger en maître et prendre cette place dans ma vie. Je me suis opposé. Que Jésus me donne un coup de pouce pour que cela aille mieux : volontiers. Mais qu’il me vole ma vie pour que je vive selon la sienne. Pas question !

J’ai capitulé ! J’ai compris que ma révolte, comme celle des contemporains de Jésus, a été cause de la mort de Jésus. Jésus était innocent de tout mal. Longtemps, avec les autres, je me suis lavé les mains sur sa nuque brisée. Aujourd’hui, l’auteur de la mort de Jésus n’est pour moi plus un inconnu. Je suis coupable ! Avec d’autres certes, mais ma part est incontestable. Je ne peux plus me laver les mains dans l’innocence. En me plaçant du côté des auteurs identifiés de la mort de Jésus, j’ai fait une expérience incroyable : celle d’entendre la voix de Dieu m’assurer de Son pardon. Oui, Jésus est mort à cause de moi, mais Il est aussi mort pour moi ! Pour que tout ce qui me séparait de Dieu soit ôté !

Faites comme moi ! Ne vous lavez plus les mains au-dessus de la nuque brisée de Jésus ! Ne prétendez pas n’avoir rien à faire avec cette affaire ! Vous êtes concernés par la mort de Jésus ! la mort de Jésus est due au fait que nous ne voulons pas qu’Il règne sur nous ! Vous devrez un jour répondre de vos actes, de votre position à Son égard ! Mieux vaut le faire maintenant que trop tard !


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