samedi 30 juillet 2011

Etre quelqu'un

Etre quelqu’un

On a tous besoin d’être quelqu’un. Créé avec, d’une part, une conscience de soi et celle de faire partie d’un ensemble, il n’y a aucune vanité à cela. Le désir d’être quelqu’un vient de la nécessité d’avoir une identité. D’où la souffrance de ceux qui ne savent pas d’où ils viennent, qui sont orphelins ou ont été abandonnés.

A peine sommes-nous venus au monde que le combat pour être quelqu’un commence. Très tôt, le nourrisson veut compter. Il fait tout pour qu’on le considère en tant que personne, dans ses besoins. Avec la fratrie, le besoin d’être quelqu’un s’accentue. L’enfant se met alors à comparer. Qui est le privilégié ? Sur quoi repose l’estime des parents ? Quelle est sa place dans la famille ? Très tôt, sur la base des réponses qu’il se fera, se fonderont l’image et l’estime qu’il a de lui-même.

Les paramètres

Différents paramètres forgent l’opinion que l’on a de soi. Si l’attente, dite ou non-dite, de l’entourage est première, il y a, avec le temps, aussi notre propre ambition. Chacun, disait Blaise Pascal, cherche à avoir des admirateurs, des gens qui font l’éloge de ce que nous sommes. Le fait qu’il y ait un fort décalage entre ce que nous souhaiterions être aux yeux des autres (ou ce qu’ils attendent que nous soyons), et ce que nous sommes, va profondément marquer l’image que nous aurons de nous-mêmes. Plus nous serons réalistes avec nous-mêmes, mieux nous assumerons la réalité de notre identité. Il n’y a rien de pire, de plus ravageur pour la personnalité, que d’être dans le déni de soi ou la mésestime permanente de soi.

Plusieurs éléments psychologiques favorisent une image de soi saine. Contrairement à l’habitude, je pense qu’il est préférable d’utiliser l’adjectif saine plutôt que celui de bonne. Une bonne image de soi suppose une satisfaction de ce que l’on est. Une saine image de soi approche davantage le réalisme et l’objectivité.

Le premier élément est sans nul doute l’amour inconditionnel. L’amour inconditionnel est le fait de signifier à l’autre que notre attitude avec lui n’est pas dépendante des aspects les plus déficients de sa personne. L’enfant a besoin de le savoir, l’adulte, le mari, l’épouse aussi. Le second élément est, à mes yeux, la vérité. Etre vrai, c’est avoir le courage de confronter l’autre à ce qui n’est pas juste, correct, qui porte la marque de l’égoïsme, de l’intérêt dans sa vie. Nous avons besoin d’être aimés, mais aussi d’entendre ce qui est vrai sur nous-mêmes pour être lucide sur ce que nous sommes. Vérité et amour ne s’excluent pas. ils doivent au contraire se combiner. La vérité doit être dite dans l’amour, et l’amour doit obliger à la vérité. Beaucoup d’autres facteurs, derrière ceux-ci, influencent l’opinion que chacun se forge de lui-même : la reconnaissance ou son absence, l’acceptation de ses propres limites, la perception de ses forces, de ce pour quoi nous sommes fait, les réussites, les échecs…

Identité et foi

Si beaucoup luttent avec la question de leur identité, au point parfois de préférer la mort à la vie pour n’avoir pas trouvé la réponse, la foi en Dieu est d’un apport considérable au sujet. Trois affirmations bibliques sont des éléments structurants incomparables ce qui forge l’identité.

1. le concept de la création

Il est le premier élément vital et déterminant quant à la question du « qui suis-je ? » Le seul fait de savoir que mon existence est due au dessein bienveillant d’un Créateur élimine d’emblée un bon nombre d’angoisses existentielles. Privés de ce point de départ, nous sommes livrés aux incertitudes que partage Pascal :

« Je ne sais qui m’a mis au monde, ni ce que c’est que le monde, ni que moi-même ; je suis dans une ignorance terrible de toutes choses ; je ne sais ce que c’est que mon corps, que mes sens, que mon âme et cette partie même de moi qui pense ce que je dis, qui fait réflexion sur tout et sur elle-même, et ne se connaît non plus que le reste.

Je vois ces effroyables espaces de l’univers qui m’enferment, et je me trouve attaché à un coin de cette vaste étendue, sans que je sache pourquoi je suis plutôt placé en ce lieu qu’en un autre, ni pourquoi ce peu de temps qui m’est donné à vivre m’est assigné à ce point plutôt qu’à un autre de toute l’éternité qui m’a précédé et de toute celle qui me suit. Je ne vois que des infinités de toutes parts, qui m’enferment comme un atome et comme une ombre qui ne dure qu’un instant sans retour. Tout ce que je connais est que je dois mourir mais ce que j’ignore le plus est cette mort même que je ne saurais éviter.

Comme je ne sais d’où je viens, aussi je ne sais où je vais ; et je sais seulement qu’en sortant de ce monde je tombe pour jamais ou dans le néant, ou dans les mains d’un Dieu irrité, sans savoir à laquelle de ces deux conditions je dois être éternellement en partage. Voilà mon état, plein de faiblesse et d’incertitude. Et de tout cela, je conclus que je dois donc passer tous les jours de ma vie sans songer à chercher ce qui doit m’arriver ! »

Pas étonnant, au vu de l’incrédulité massive dont font preuve nos contemporains à l’égard de Dieu, que l’absurdité domine la pensée de notre jeunesse et de la société en général ! Déconnectée de Dieu, la question « qui suis-je ? » reste sans réponse !

2. le concept du péché

La Bible dit que nous sommes tous pécheurs. Après le fait d’être créé à l’image de Dieu, c’est le second élément par lequel elle définit notre identité. Etre pécheur signifie qu’il y en nous un principe de corruption tel que tous nos efforts pour essayer d’être les personnes parfaites que nous aimerions être sont voués à la faillite. Il y a en chacun de nous des éléments détraqués. Que nous le voulions ou non ! La convoitise et l’orgueil dominent notre esprit. Tout tourne essentiellement autour de nous-mêmes, notre satisfaction, notre gloire personnelle. Notre Moi est le centre de notre univers.

Il y a dans le monde ceux qui réussissent et qui sont enviés des autres, et ceux qui ne réussissent pas. Les premiers font semblant d’être heureux, les seconds sont tristes de ne pas pouvoir faire semblant. Il y a enfin tous ceux, en grand nombre, qui souffrent seuls dans leur coin, les blessés de la vie qui n’ont pour nourriture que leur amertume. Tous quelque part vivent avec leur propre Moi au centre, trop envahissant pour être ignoré, trop petit pour les combler.

Le concept du péché est sans nul doute l’aspect de notre identité le plus difficile à admettre. Nous reconnaissons certes des « défauts » ou « des mauvais côtés ». Mais admettre que notre état est irrémédiable, que tout en nous est bon à refaire, à réformer, à reconfigurer nous semble aller au-delà de la réalité. Il est cependant nécessaire d’en être convaincu pour que le 3ème concept, fondateur de notre identité, brille de tous ses feux.

3. le concept de la rédemption

Le concept de la rédemption nous dit que, bien que nous connaissant comme pécheurs, le Dieu Créateur nous aime tant qu’Il a lui-même mis en œuvre un moyen nous permettant d’être racheté. Parce qu’il a comme ambition que nous soyons ses fils et ses filles, Dieu a envoyé dans ce monde Son propre Fils, Jésus-Christ, pour ôter la condamnation qui pèse sur nos vies. Jésus-Christ est l’élément déterminant de la juste compréhension de notre identité. En comprenant qui Il est, nous comprenons à quel point nous sommes aimés. En le voyant mourir pour nous, nous saisissons à quel point le péché, cette nature mauvaise qui nous habite, est exécrable. Impossible à quiconque d’entrer dans le projet de Dieu avec une telle nature.

La résurrection affirme que Jésus a pleinement accompli notre rédemption. La justice de Dieu est satisfaite. Le péché a été expié, ôté. Le pardon et la réconciliation avec Dieu sont offerts gratuitement à tous. Il suffit désormais de les vouloir pour soi. Etant réconcilié avec Dieu, le problème de notre identité est résolu. Nous sommes quelqu’un pour Quelqu’un, et cela pour toujours. Le rejet, la maladie, la mort peuvent croiser notre route. Ils n’ôtent en rien le prix que nous avons aux yeux de Dieu, prix qui est celui du don de Jésus-Christ, Son Fils. Par lui, amour et vérité se sont rencontrés. Amour inconditionnel et vérité toute nue. Dignes d’être haïs, nous sommes aimés au plus haut point !

Qui sommes-nous ? Descartes disait pour y répondre : Je pense, donc je suis. Le chrétien, quant à lui, dit : Il m’aime, donc je suis ! Pouvez-vous le dire aussi ?



samedi 23 juillet 2011

La nouvelle christianophobie

Editorialiste à France Soir, Alexandre del Valle vient de publier Pourquoi on tue les chrétiens dans le monde, la nouvelle christianophobie (éditions Maxima, 360 p., 23,80 €). Il y analyse un phénomène qu’il reconnaît peu admis dans la liste des martyrologies reconnues. Entretien.

Qu’est-ce qui a déclenché votre désir d’écrire sur le sujet de la persécution anti-chrétienne ?
Quand j’étais au Liban, il y a vingt ans, je me suis penché sur le sort des chrétiens du pays. J’ai rencontré beaucoup d’assyro-chaldéens qui déjà fuyaient l’Irak, et étaient accueillis en Turquie, en Jordanie et au Liban. On sentait déjà à l’époque la détérioration de la perception des chrétiens. On voyait surgir dans les populations ce que j’appelle « l’ enseignement du mépris », qui assimilait les chrétiens à des agents de l’étranger, de l’Occident. Ce constat m’a indigné. Ça a été mon premier sujet d’étude. En commençant ce livre qui était tout d’abord dédié aux chrétiens d’Orient, je me suis rendu compte qu’il fallait élargir le sujet, et que l’islamisme n’avait pas le triste monopole de la persécution des chrétiens. L’idéologie du communisme ou l’extrémisme hindou en fait tout autant.
D’où provient cette nouvelle christianophobie ?
On assimile le chrétien à l’Occident honni. Ça n’a plus rien à voir avec le christianisme. Je pense que l’enseignement du mépris, lorsqu’il devient systématique, obsessionnel et médiatique, est dangereux, et peut préparer à de nouvelles solutions finales. Le chrétien doit s’attendre à des persécutions de plus en plus massives, voire à des phénomènes de génocide comme on a pu le voir au Soudan ou au Nigeria. Plus le chrétien est éloigné du pouvoir, plus il devient cet élément persécuté, soupçonnable de ne pas être un bon citoyen. Le chrétien est en quelque sorte la nouvelle figure du mauvais patriote. Il est la victime favorite du totalitaire. Il est dissident par nature.
Selon vous, pourquoi la christianophobie apparaît-elle moins condamnable que les autres «phobies» ?
Parce que le christianisme est considéré comme la religion des croisades, de la colonisation, de l’impérialisme, même si c’est faux. La christianophobie en Europe est logique. Elle est le fait de gens qui ont un complexe parce qu’ils ont intériorisé l’idée selon laquelle le christianisme est la pire des religions, parce qu’elle serait celle au nom de laquelle l’homme blanc a dominé. L’antichristianisme est très lié au sanglot de l’homme blanc. L’Occident qui persécute littéralement son histoire chrétienne et qui déteste son christianisme ne peut être que complice des civilisations qui veulent en finir avec le christianisme. C’est hélas trivial, mais c’est quelque chose que l’on constate : le silence de l’Occident vis-à-vis du drame subi par les chrétiens partout dans le monde. Cela est choquant.
Quel est le remède à cela ?
Ce pourrait être ce qu’un de mes amis, Magdi Cristiano Allam, propose en Italie. C’est un musulman égyptien converti au christianisme, qui a été directeur adjoint du Corriere della sera. « Je ne demande pas à tout le monde d’être chrétien. C’est un choix personnel. Mais je demande la thérapie de l’amour », affirme-t-il. Personnellement, j’aime à évoquer le patriotisme intégrateur. Je pense que l’unique remède à tout cela, à toutes les phobies et aux risques de fractures nationales et sociales, c’est l’amour. Je pense que les valeurs chrétiennes sont universelles. Tout le monde peut y adhérer dans leurs versions temporelles, sans pour autant avoir la foi.
Le tableau dressé par votre ouvrage semble bien sombre : quelle est votre espérance ?
J’ai paradoxalement une très grande espérance, quand je vois le nombre de conversions en Afrique ou en Asie en général. Même si la foi baisse partout dans un Occident matérialiste, on constate que le christianisme est la religion qui progresse le plus. Comment ne pas être optimiste à l’échelle de la planète, même si cela est difficile à l’échelle européenne ? Notons aussi que lorsque Nicolas Sarkozy ose dire ce que la France doit à ses racines chrétiennes, c’est presque révolutionnaire. Peut-être, depuis le film sur les moines de Tibhirine, faut-il voir une petite renaissance ?
Qui sont vos lecteurs ?
Mon lecteur est le défenseur des droits de l’homme. J’apostrophe ceux qui veulent s’indigner. Je veux montrer que les médias sont remplis de causes « bien-pensantes » et que celle des chrétiens persécutés n’est pas assez défendue. Il existe de nombreuses martyrologies homologuées. Mais il faut garder une capacité d’indignation pour les innombrables victimes chrétiennes dont on ne parle pas.
propos recueillis par Raphaelle Autric




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samedi 16 juillet 2011

Amputé de Dieu

Amputé

C’est toujours lorsqu’on est privé d’une chose à laquelle on s’est habitué qu’on en saisit la valeur. Tant que j’ai mes deux mains, ou tous mes doigts, je ne réalise pas à quel point ceux-ci me sont utiles dans le quotidien. Mais que, soudainement, par accident, de façon momentanée ou durable, je perde l’usage d’un organe ou d’un membre, et toute la vie s’en trouve changée.

Qu’a de plus le fait d’avoir Dieu dans sa vie, s’interroge le non-croyant ? La question est légitime. Le croyant vit dans le même monde que l’incroyant. Il habite un même corps, sujet à la maladie, au vieillissement. Il doit faire face aux mêmes aléas : travail, soucis de tous ordres, familiaux, professionnels… Je pourrais répondre à la question posée en dressant la liste de tous les avantages qu’il y a pour la vie de croire en Dieu. Je vais le faire en prenant la question dans l’autre sens. Aujourd’hui, que serait ma vie, si Dieu n’y était pas ? Qu’aurais-je de moins ? Faisons le compte !

Dieu en moins

Cela fait plus de 35 ans que je me suis tourné vers Dieu pour lui remettre la direction de ma vie. Je l’ai fait dans des circonstances que je relate ici. Depuis, Dieu est devenue la pièce majeure du puzzle de ma vie, celle à partir de laquelle toutes les autres s’emboîtent et s’ordonnent. Que perdrais-je si Dieu m’était ôté ?

1. Le confident majeur

La première chose qui me vient à l’esprit est que je perdrais le confident majeur de ma vie, Celui à qui je peux tout dire sans avoir besoin de maquiller ou de cacher quoi que ce soit. Je sais qu’avec Dieu, j’ai quelqu’un qui me connaît à fond. Autant il m’aime comme je suis, autant il ne se fait pas d’illusion sur ce que je suis. Pour ce qui me concerne, il ne mise pas sur ma valeur propre, mais sur la puissance de transformation qui peut s’opérer en moi par ma relation avec lui. Quelle perte serait celle de Dieu chaque jour ! Quelle libération procure le fait de tout pouvoir lui dire !

2. La source de l’excellence

Ma vie était, avant de connaître Dieu, d’une pauvreté affligeante. Je me prenais certes pour quelqu’un, mais tout gravitait autour de moi. Mon horizon intérieur ne s’élevait pas au-delà de la satisfaction de mes désirs et besoins. Dieu est celui qui m’a amené, conduit sur des hauteurs insoupçonnées. Mes yeux se sont ouverts sur son monde à lui, le monde du cœur, de l’esprit, l’éternel. Aujourd’hui, je le sais, rien ne peut autant élever ma pensée et tout mon être. Je le vois et le sais aussi par contraste, en regardant ceux qui, parmi mes anciens amis, n’ont pas cru bon de chercher Dieu. Leur vie n’a toujours pas décollé. Pire, elle s’est enlisée.

3. Le meilleur médecin

Ce n’est pas en bon état que j’ai crié à Dieu pour me connecter à lui. J’étais jeune, mais j’avais assez goûté à la vie pour connaître l’amertume, l’absurdité et la souffrance. J’étais déjà dans mon cœur une sorte d’écorché vif. Je me souviens avoir écrit quelque part à l’époque : « Si un jour je trouve l’amour, je quitte tout et je le suis. » Dieu a lu cette phrase. Il m’a fait connaître Jésus-Christ, sa preuve d’amour pour le monde. A travers lui, j’ai saisi l’amour personnel de Dieu pour moi, un amour inconditionnel, généreusement offert, sans condition autre que celle de le recevoir. Aimé par Dieu, les blessures du passé ont pu se refermer. J’ai pardonné, commencé à aimer. Chaque jour, l’amour de Dieu reste la force qui limite les dégâts dans ma vie, me relève lorsque je chute, me donne la capacité de repartir, de supporter. Avec lui, je ne suis plus victime, mais pleinement acteur de ma vie et de ma propre transformation.

4. Le moteur de ma raison d’être

Très tôt après ma conversion à Jésus-Christ, j’ai compris que ma vie n’aurait de sens que si je vivais exclusivement pour lui. La période était alors faste pour l’emploi. Au grand dam de mes parents, j’ai choisi de me tourner vers une vie missionnaire, engagée pour la cause de l’Evangile. Vie incertaine, peu gratifiante sur le plan social ou financier… Mais vie palpitante dans laquelle on ne cesse de constater la capacité de Dieu à changer des vies. Certes, tout est loin chaque jour d’être rose. Je fais le constat que notre société ne veut pas de Dieu. Elle est comme ceux qui crucifiaient Jésus et pour lesquels il a prié son Père disant : Pardonne leur ! Ils ne savent pas ce qu’ils font ! La satisfaction de l’évangéliste n’est pas dans le résultat obtenu, mais dans le sentiment intérieur de l’approbation de Dieu. Tout le reste Lui revient !

5. Un donateur incroyable

Je suis parti sans rien, juste une valise, de chez mes parents : quelques affaires usagées… Dieu m’a enrichi entre temps de façon incroyable. Il m’a donné une famille spirituelle dans le monde entier. Je peux voyager presque partout en France en étant sûr d’être accueilli chez quelqu’un. Il m’a donné des modèles précieux. Je n’ai pas eu tout à découvrir. Dans beaucoup de cas, il m’a suffit de regarder, d’écouter, d’apprendre à imiter. Il m’a donné une femme, un complément d’objet direct parfaitement adapté à mes besoins… des enfants pour lesquels, grâce à Dieu, j’ai pu éviter de faire subir la souffrance qui fut la mienne jadis… des biens nombreux. Je suis parti sans rien, je n’ai jamais manqué de rien : incroyable, la fidélité de Dieu !

6. Une espérance sublime

En fait, je n’ai fait que commencer ma vie avec Dieu. Que sont 35 ans face à l’éternité qui m’attend ? Que sont les biens reçus face à ceux qui me sont réservés ? Je n’ai pas encore été directement confronté à la perspective de ma mort. Mais je ressens une chose : face à l’éternité qui m’attend, les liens qui m’attachent à ce monde ne font pas le poids. L’apôtre Paul l’a dit avant moi : s’il ne lui fallait considérer que son intérêt propre, la mort lui est préférable à la vie. Je peux aussi le dire. Pour autant, je ne subis pas la vie. Chaque jour qui commence ouvre la possibilité d’être seul avec Dieu, de lui parler, de l’écouter par sa Parole, la Bible, d’être un peu plus enrichi.

Je n’ai sans doute pas, et de loin, fait le tour, de tout ce que je perdrais, si l’on venait à me priver de Dieu. Heureusement, il n’est pas comme une main ou un œil qui peuvent nous être ôtés. « Je suis avec vous tous les jours, promet Jésus à ses disciples ; personne ne peut vous ravir de ma main. » Quelle sécurité ! Oui ! Dieu est la différence énorme de ma vie. J’invite mes lecteurs qui le connaissent à y ajouter leurs commentaires !

samedi 9 juillet 2011

Vive le sable !

Vacances : vive le sable !


Juillet est là ! Enfin ! La transhumance pour les vacances va pouvoir commencer ! Du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest, le même appel retentit : le soleil, la mer, les plages de sable fin ! ! ! Ce sable qu’on aime tant, sur lequel il fait si bon étendre sa serviette… Il est si commun qu’il ne nous est peut-être jamais venu à l’idée qu’il pourrait nous dire quelque chose. Arrêtons-nous et prenons le temps de la réflexion ! Rien ne presse : nous sommes en vacances !

Que de sable !

Ce qui, d’emblée, est frappant lorsqu’on pense au sable est sa quantité. Partout, au bord de toutes les mers et tous les océans, sur tous les continents, le sable est là. Pas étonnant dès lors que, pour souligner la quantité considérable d’une chose, Dieu utilise l’expression « aussi nombreux que le sable qui est au bord de la mer. » Il l’a fait à plusieurs endroits. A Abraham le premier, il promet une descendance aussi nombreuse que les étoiles du ciel et le sable qui est au bord de la mer : Genèse 22,17. Il tiendra promesse. Abraham est l’ancêtre des juifs, mais aussi de tous ceux qui sont animés de la même foi que lui : la foi en un Dieu unique qui sauve ceux qui placent en lui leur confiance.

L’abondance du sable évoque pour le roi David une autre réalité : la quantité considérable des pensées de Dieu. « Que tes pensées, dit-il, ô Dieu, me semblent impénétrables ! Que la somme en est grande ! Si je les compte, elles sont plus nombreuses que les grains de sable : Psaume 139,18. » On comprend dès lors que nul dans ce monde n’est apte à connaître et comprendre Dieu dans la totalité de ce qu’il est et de ce qu’il fait. Peut-être que certains d’entre nous se posent la question de savoir ce que les élus de Dieu pourront bien faire dans l’éternité ! La réponse est ici : découvrir l’immensité de Dieu, une immensité telle qu’elle dépasse tous les grains de sable de la terre !

Le matériau

Roche sédimentaire meuble, le sable, les maçons vous le diront, est trop fluide et mouvant pour servir seul à la construction d’un mur. Lié à du ciment et de l’eau, il devient, par contre, le matériau idéal pour construire des gratte-ciel gigantesques et robustes. Le sable est à l’image de ce que nous sommes. Après avoir donné un enseignement conséquent à la foule, Jésus conclut en utilisant, comme il l’a souvent fait, une parabole : « Quiconque entend de moi ces paroles et ne les met pas en pratique, dit-il, sera comme un fou qui a construit sa maison sur le sable. La pluie est tombée, les torrents sont venus, les vents ont soufflé et se sont abattus sur cette maison : elle est tombée, et sa chute a été grande : Matthieu 7,26-27.

Le parallèle utilisé par Jésus entre le sable et nos vies est limpide. Le sable n’est ni un élément de fondation, ni de construction. Notre vie bâtie sur nous-mêmes, nos pensées, nos sentiments, n’a pas plus d’avenir qu’une maison bâtie sur le sable. Il faut, pour en assurer la solidité, mêler le sable au ciment. Mêlée à la Parole du Christ, arrosée par son Esprit, notre vie prend de la consistance. Elle demeure solide, non seulement face aux épreuves du temps, mais jusque dans l’éternité.

Autres vertus et qualités du sable

Parfois si pollué, le sable est l’élément idéal pour filtrer et purifier l’eau. Le sable, sur lequel on perd son temps, peut aussi servir à le mesurer. Si léger que le moindre vent le soulève, il est aussi si pesant qu’on l’utilise pour lester les montgolfières, les bateaux ou le pied des parasols. Légèreté qui peut devenir lourde, le sable est associé dans la Bible aux humeurs mauvaises des gens stupides : lourde est la pierre, pesant le sable, mais plus lourd qu’eux, le dépit du fou : Proverbes 27,3. Oui ! Dans notre monde devenu fou, superficiel, il arrive souvent à l’homme, pénétré du sens du sacré et du sérieux de l’existence que les légèretés des autres deviennent pour lui aussi pesantes que le sable.
Vous êtes cet été sur le sable ? Profitez-en bien ! Peut-être est-ce ici l’occasion de prendre avec vous l’Evangile, la parole du Christ ! Allongé sur le sable, c’est le bon moment pour vous de faire connaissance de celui qui veut bâtir votre vie sur le roc… pour que jamais plus elle ne soit ensablée, enfouie, prisonnière du passé.


D’après une idée d’Alain Monclair.

samedi 2 juillet 2011

EX-OTAGES LIBRES !

LIBRES !

La bonne nouvelle est arrivée jeudi après-midi. Elle a surpris tout le monde, y compris ceux qui, depuis le début, se sont investis pour qu’elle se produise. Hervé Ghesquière et Stéphane Taponnier, les deux journalistes de France Télévision retenus en otages en Afghanistan depuis 18 mois, sont libres. La nouvelle suscita aussitôt l’explosion de joie. Pleurs, embrassades, soulagement… Enfin, le combat mené pour la libération est fini. Joie de voir les prisonniers libérés, de les entendre, satisfaction pour le bon combat mené, récompense pour tous les moments de lutte difficiles, pendant lesquels l’espoir du salut s’effaçait pour faire place à l’incertitude de l’attente.

Cette joie, ces pleurs vus sur les visages m’ont évoqué une autre joie, explosive elle aussi. Cette joie nous est inconnue. Mais celui qui en parle sait de quoi il parle. Cette joie est la joie du ciel, lorsque, dit Jésus, un pécheur quitte la prison du péché dans laquelle il était enfermé pour goûter à la joie de la liberté que Dieu seul peut donner. « Oui, dit Jésus, il y a de la joie dans le ciel, devant les anges de Dieu, pour un seul pécheur qui se repent : Luc 15,10. » La joie du ciel ressemble fort à celle des membres du comité de soutien des deux journalistes. Ce comité avait fait de cette cause leur priorité. Le ruban bleu qu’il s’était attaché sur le bras témoignait du fait que, tant que leurs deux amis ne seraient pas libres, eux aussi, en quelque sorte, ne l’étaient pas. Nous n’imaginons pas à quel point, dans le ciel, notre situation spirituelle affecte Dieu et les esprits fidèles qui le servent. Dieu, s’il ne retenait sa colère, nous aurait déjà jugé depuis longtemps. Il patiente, dit l’apôtre Pierre, ne souhaitant pas qu’un seul se perde, mais que tous arrivent à la repentance. Dieu aimerait que chaque homme soit un sujet de joie pour le ciel !

RANCON ?

Alain Juppé, le ministre des Affaires Etrangères, l’a certifié : aucune rançon n’a été versée pour la libération des otages. Si tel était le cas, la raison d’Etat ferait que, de toutes façons, nous ne le saurions pas. Qui sommes-nous d’ailleurs pour juger de l’inconvenance d’un tel procédé ? La vie d’un homme ne vaut-elle pas bien plus que des millions d’euros ?

Si nous ne savons rien au sujet d’une rançon éventuelle payée par la France, la Bible nous dit clairement que notre libération a coûté cher à Dieu. La rançon versée a été le prix de la mort de son Fils unique et éternel en échange de notre liberté. De libre qu’il était, sans péché, Jésus s’est en quelque sorte volontairement constitué prisonnier pour nous. Il a été fait péché pour nous, dit l’apôtre Paul : 2 Corinthiens 5,21. Il a accepté de subir à notre place à chacun la sentence liée au péché : la mort. Oui, Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, pour que quiconque croit en lui ne périsse pas, mais qu’il ait la vie éternelle : Jean 3,16.

CHOIX DE L’EPILOGUE

Imaginez l’histoire ! Après 18 mois, on annonce aux deux journalistes détenus qu’ils peuvent partir. Ils sont libres. Le premier se lève, sourire aux lèvres, et crie sa joie. Le second ne bouge pas. Incrédule, il ne croit pas la chose possible. Pire, il décide que, finalement, il va en rester là, demeurer avec ses geôliers, finir ses jours dans l’étroite et sombre cellule dans laquelle il est. Le premier, voyant cela, est presque fou. Il le secoue, l’exhorte, le supplie de croire à la bonne nouvelle. En vain ! Il repartira seul !

Cet épilogue incroyable est celui qui, chaque jour, se produit à la face du ciel. Alors que, depuis des siècles, la bonne nouvelle de notre salut, acquis par Jésus-Christ, retentit, des hommes, consciemment, choisissent de rester prisonniers de leurs péchés et de celui que la Bible dénonce comme le plus grand preneur d’otages spirituels : le diable.

Moi aussi, il y a des années, j’étais son prisonnier. Puis quelqu’un est venu me parler, me dire que ma servitude était finie, que mes péchés avaient été expiés, que je pouvais, doté d’une nouvelle force, vivre une vie nouvelle. La nouvelle était incroyable. Mais je l’ai cru, saisie à plein cœur et à pleines mains. J’ai fait depuis l’expérience de sa réalité. Depuis, je n’ai qu’un vrai fardeau : la faire connaître aux autres, à ceux qui, encore, gémissent dans leurs liens. Pour aussi incroyable qu’elle soit, une chose ne lasse pas de m’étonner. Au lieu d’ouvrir leurs yeux, leurs oreilles à la bonne nouvelle, la plupart de ceux qui l’entendent n’en veulent pas. Ils préfèrent, disent-ils, rester comme ils sont, dans les limites étroites de leurs petites vies égoïstes, sans avenir, sans espérance, avec pour seul horizon, la mort.

Il y a sans doute de nombreux fous sur terre. Mais, il n’y a pas à dire : le plus grand de tous est bien celui qui refuse la main tendue de Dieu pour son salut !