samedi 12 avril 2008

Banderole de la honte

Choc au Stade de France

Samedi 30 mars : finale de la Coupe de la Ligue au Stade de France. Elle oppose le club nordiste de Lens au PSG, le club de la capitale. La 2ème mi-temps à peine commencée, une banderole insultante à l’égard des nordistes, d’une longueur de 25 m, est affichée dans les gradins par des supporters parisiens. Elle ne restera pas plus de 4 mn sous l’œil des caméras et des milliers de spectateurs. Mais elle restera dans la mémoire collective comme la banderole de la honte.

Une question d’honneur

D’où vient-elle cette émotion qui, tantôt, nous fait rougir, tantôt provoque notre indignation ? Selon Charles Baladier, qui a consacré un ouvrage sur le sujet, le versant social de la honte est due à la violation des codes d’honneur en vigueur dans une société. Une définition clairement illustrée par ce qui s’est produit au Stade de France. La banderole de la honte trahit en effet l’un des codes d’honneur majeur de l’esprit sportif qui est le respect de la personne de l’adversaire compétiteur.

Un baromètre moral

Comment évaluer le caractère moral de l’évolution des mœurs d’une société ? Sur quels critères peut-on juger la mutation de la conscience de nos sociétés ? S’il n’est pas le seul, la honte est, de façon certaine, l’un des critères les plus certains. J’en veux pour exemple l’indignation que provoquait dans les siècles passés les " faiseuses d’anges ", sobriquets donnés aux avorteuses. Plus personne aujourd’hui, de façon publique en tout cas, n’identifie cet acte à quelque chose de honteux. Dans ce domaine, les codes d’honneur qui régissent les comportements sociaux ont clairement été inversés ! Certains s’en félicitent ! Pas sûr pour autant qu’un comportement légal se transforme aussitôt en comportement moral dans la conscience de celui qui le pratique.

Ils n’ont plus honte !

Une parole du livre du prophète Esaïe m’a interpellé. Dressant l’acte d’accusation de la société dans laquelle il vit, le prophète fustige l’audace des fils d’Israël qui, comme la société de Sodome qui a précipité par ses mœurs le jugement de Dieu sur elle, ne cachent plus leur perversité, mais l’exposent au grand jour. Esaïe constate le changement évident des codes d’honneur qui règlent le comportement de la société dans laquelle il vit. Par un critère simple : les actes, qui, auparavant étaient tenus cachés, secrets, à cause de la honte qu’ils suscitaient, sont désormais pratiqués en plein jour, sans choquer ni indigner personne.

Nivellement général

Un des grands malheurs de notre temps est, sous prétexte de liberté individuelle et de tolérance, la banalisation, la mise à un niveau égal de tous les comportements. Quelle que soit votre orientation sexuelle, les mêmes droits vous sont désormais reconnus. Il n’y a ni comportement noble, ni comportement vulgaire. Aucun type de conduite n’est supérieur à un autre. Pour l’avoir simplement évoqué, le député nordiste Christian Vanneste en a, en son temps, fait les frais… La tolérance étant le principe régulateur des mœurs, il n’existe plus de frontière entre bien et mal. C’est désormais ce que la majorité admet, en-dehors de tout code extérieur, qui dit ce qui est répréhensible et ce qui ne l’est pas ! Il n’est plus désormais moral, mais coupable d’avoir honte ! Et si la vérité était ailleurs ?

Diagnostic de Jésus

L’œil, dit Jésus, est la lampe du corps. Si ton œil est bon (ou en bon état), tout ton corps sera illuminé, mais si ton œil est mauvais, tout ton corps sera dans les ténèbres. Si donc la lumière qui est en toi est ténèbres, combien aussi grandes seront les ténèbres !

Si l’image employée par Jésus est personnelle et de l’ordre du physique, elle possède incontestablement une application sociale, communautaire. Car toute société est comme un corps qui, avons-nous dit, possède ses codes d’honneur. Ces codes sont le reflet de sa façon de voir, de considérer ce qui est bien et mal, répréhensible et admissible, vulgaire ou noble. Nous devons être particulièrement attentifs à cet indice pour juger de la hauteur morale d’une civilisation. A-t-elle évolué à ce sujet ? Que sont devenus les codes d’honneur anciens ? Que sont ceux d’aujourd’hui ?

Jésus nous avertit du danger que représente pour le corps entier un œil en mauvais état. Tout ophtalmologiste sait que c’est le signe, non pas d’une bonne vision des choses, mais d’une vision diminuée, altérée qui, pour certains peut confiner à un quasi aveuglement. En tant que croyant, il est évident que je ne peux voir d’un bon œil le déplacement incroyable des frontières qui, sur le plan moral, s’est produit durant les dernières décennies (mai 68 n’y est pas pour rien…). C’est, selon l’analyse de Jésus, non pas le signe d’une clairvoyance, mais de l’aveuglement accru de notre société. Nous le constatons tous : le corps social va mal ! Aurons nous l’audace de pousser l’analyse jusqu’au fond des choses ? De faire le diagnostic des causes exactes de ce mal, de ses origines ? Cela peut, au départ, être douloureux ! Mais qui n’accepterait pas de souffrir un peu pour guérir ?

Genèse de la honte

La honte, dit la Bible, ne faisait pas partie de l’humanité à son origine. Elle est née le jour où, se croyant plus intelligent que Dieu, nos premiers parents ont choisi la voie de la transgression. Depuis, la honte nous habite. ! La honte est liée à la culpabilité ressentie par le fait que, au lieu de respecter le code d’honneur établi à l’origine par Dieu, nos premiers parents s’en sont affranchis. Comme les supporters parisiens, ils ont, telle une banderole de la honte, insulté Dieu, affichant clairement leur volonté de s’opposer à lui. A contrario de ce qu’ils espéraient, le monde ne s’en est pas trouvé mieux. Au lieu de baigner dans la lumière, il s’est trouvé plongé froidement, brutalement dans les ténèbres. Avec pour fin une question pleine d’angoisses : qui peut et comment en sortir ?

Il n’a pas eu honte !

Malgré tout ce que notre comportement a de honteux, Dieu n’a pas eu honte de nous. Il nous a aimé, nous dit la Bible, au point de revêtir notre humanité. Devenu terrien, il ne s’est pas isolé dans un monde protégé, sécurisé, par crainte d’infection. Il a marché au milieu de nous, touchant le lépreux, fraternisant avec la prostituée, se laissant inviter par le voleur... Il n’a pas eu honte de nous appeler ses frères, dit la Bible. Il reçut pour toute réponse à son amour une fin tragique et honteuse : la mise au ban de la société ! Nous l’avons dédaigné, nous n’avons fait de lui aucun cas ! Il était une honte pour nous : c’est pourquoi il partagea le sort des rebus de la société. Il fut mis au rang des criminels, puis condamné et exécuté sur le poteau d’exécution de l’époque : une croix !

Je n’ai pas honte de Lui !

Comprenant Son amour, j’ai eu honte de moi, de ces bassesses pour lesquels je vivais. J’ai compris que rien, ni personne n’était plus noble, plus grand, plus beau que Lui et ce qu’Il a fait pour nous. Ma plus grande honte est de constater qu’il m’arrive parfois d'avoir encore honte de Lui ? Comment est-ce possible ? Quelle honte ! Je veux marcher à sa suite, suivre Son exemple, adopter comme règle de vie (code d’honneur) les principes et les valeurs qui guidaient la sienne. Que Jésus, Dieu fait homme, soit notre honte ou notre fierté n’est pas sans incidence. Il nous prévient : Quiconque aura honte de moi et de mes paroles au milieu de cette génération adultère et méchante, le Fils de l’homme aussi aura honte de lui quand il viendra dans la gloire de Son Père, avec les saints anges ! De quel côté du mur de la honte serez-vous ?



Que sert-il à un homme de gagner le monde entier s'il perd son âme : Jésus

6 commentaires:

Anonyme a dit…

"Quelle que soit votre orientation sexuelle, les mêmes droits vous sont désormais reconnus. Il n’y a ni comportement noble, ni comportement vulgaire. Aucun type de conduite n’est supérieur à un autre."

Bravo, vous vous sentez donc supérieur! Votre intolérence est un scandale. Connaissez-vous le nombre de personne homosexuelle qui se suicide tant ils sont insultés, regardés comme des être honteux? Combien d'homosexuels dans les camps de la mort? N'est pas vous qui demandez de se souvenir de ceux dont le sang a coulé?
Elle est si belle la religion de l'amour.

Ichtus02 a dit…

Non, Julien, je ne suis pas suéprieur à vous, ni à n'importe qui d'autre. Si, à l'âge de 19 ans, mal parti, comme j'étais, je n'avais découvert la puissance transformatrice de Jésus-Christ, Dieu sait quelle épave, quel esclave je serais devenu.

Il n'y a cependant rien d'étrange à dire que, parmi les hommes, il y a des comportements plus nobles, ou, si tu veux, plus conforme à la réalité pour laquelle ils ont été destinés, que d'autres.

le pédophile dit aimer les enfants . Diras-tu qu'il le fait ? Celui qui donne tous les jours deux heures de son temps pour aider un enfant en échec scolaire, n'a-t-il pas un comportement supérieur, plus noble que celui du pédophile.

A quoi sert la loi si ce n'est à condamner des comportements inacceptables, donc inférieurs, dans la société ? Réagir comme tu le fais, c'est plonger le monde dans l'anarchie et le désordre absolu.

Pour autant, je ne suis pas de ceux qui tirent à boulets rouges sur les homosexuels. Mon jugement est d'ordre moral, mais il n'implique pas le mépris envers les personnes. Je dis simplement que l'homosexualité, longtemps classée sur le plan psychiatrique dans le domaine des déviances, ne correspond pas au but pour lequel la sexualité a été donnée... pas plus que l'adultère n'est acceptable dans une vie de couple.

Maintenant je n'ai pas fait le tour de toute la question, je le sais ! Pour le peu que j'ai pu en voir, il faut aussi dire que la recherche qui est derrière l'homosexualité n'est pas que de d'ordre sexuel. Elle est souvent lié à un vécu douloureux, des expériences traumatisantes, des relations parentales mauvaises, etc... je n'absolutise pas, mais cela revient quand même dans de nombreuses récits. Aussi la question se pose : s'il n'y a vait eu ce mal-être, les personnes seraient elles devenues homosexuelles ?

Pour ce qui est dcu dhristianisme, il est effectivement la religion de l'amour, pas du laxisme et du n'importe quoi. Le Christ qui a dit à ceux qui voulaient lapider la femme adultère : "Que celui d'entre vous qui n'a jamais péché lui jette la première pierre" a dit à cette femme après que ses juges soients partie : Je ne te condamne pas ! Mais, va et ne pèche plus !

Jésus n'a pas dit que la sanction était injuste. Il a dit que les juges qui voulaient l'appliquer n'étaient pas meilleurs. Jésus n'a pas condamné la femme, mais il n'a pas approuvé son acte non plus. Il lui a demandé de ne jamais plus recommencer.

Amour sans principe, cadre, justice, vérité n'est qu'une version bien édulcorée du véritable amour : une caricature. Avant de te placer juge de l'Evangile, lis-le, Julien !

Anonyme a dit…

Tout d'abord, je voudrais vous préciser que j'ai lu les évangiles,et que si certains passages sont beau, j'y ai trouvé d'autres extraits bien plus discutables. Je ne rentrerai pas dans un concours de citations bibliques, nous en trouverions l'un et l'autre certaines qui vont dans notre sens. Pour l'athée que je suis, la bible n'est qu'un mythe, tel que l'Illyade et l'odyssée. Ceci n'a rien de péjoratif, mais évitons de les prendre au pied de la lettre.
La loi, elle, sert à édicter un code du vivre ensemble. Elle protège le plus faible, la minorité du plus fort, du nombre. Si vous pensez que les homosexuels sont un danger, il faudrait m'expliquer en quoi ils le sont.
Les comparer à des pédophiles, alors que cela ce passe entre personnes majeures et consentantes, sinon cela tombe sous la coupe de lois concernant également les hétérosexuels, est ignoble.
Il n'y de comportement inférieur que selon votre morale, qui ne peut devenir loi, ni morale d'état grâce à la laïcité.
Accepter l'homosexualité n'est pas tout accepter. Cet argument ne tient pas la route. La loi accepte l'homosexualité, et condamne bien d'autres choses.
Si le but de l'homosexualité est le sexe, (vous semblez penser ces gens incapable d'amour!), où est le problème? Il n'y a encore une fois que dans la morale religieuse qu'une relation sexuelle doit être obligatoirement reproductive. Comment en vous entendant ne pas craindre de vous voir instaurez une théocratie?
IL semble que vous ayez vécu une vie difficile avant de découvrir "la puissance transformatrice de Jésus-Christ, Dieu sait quelle épave, quel esclave je serais devenu.". Sans ce mal-être seriez-vous devenu religieux?
Votre morale, qui appliquée à vous même ne me pose pas plus de problème que cela n'est pas un absolu. IL en est d'autres tout aussi valables, mais pour le comprendre, il ne faut pas les juger selon votre morale, mais aux yeux du vivre ensemble.
Rien ne prouve que l'acte sexuel est seulement destiné à la reproduction. Les animaux se masturbent, ils pratiquent des actes homosexuels. La sexualité nous permet d'assouvir des pulsions de " déverser un trop plein d'énergie". Bien sur notre conscience, notre volonté de construire un vivre ensemble nous permettent de gérer notre sexualité. Je ne vais pas sauter sur la première personne que je voix. Les athées ne sont pas plus violeurs que les croyants.
Vous faites de votre lecture de la sexualité un principe naturel, bien sur que cela permet la reproduction, mais également le plaisir. Donner et prendre du plaisir peut être aussi noble que de concevoir un enfant!

Ichtus02 a dit…

Bonjour Julien,

De manière évidente, nous ne sommes pas sur la même longueur d'ondes. Je pense que la cause première de cette divergence tient à la façon dont nous considérons la Bible : mythe, légende pour vous... pour moi, récit inspiré, juste, objectif.

Ce serait trop long de vous dire toutes les raisons qui justifient cette conviction. Il suffit pour cela de se reporter aux articles écrits sur la Bible dans mon blog.

Vous vous trompez cependant lorsque vous me faites dire que je ne conçois la sexualité que dans un but reproductif. La sexualité est pour moi un don de Dieu fait pour le plaisir du couple. La Bible ne cache pas cet objectif et encourage vivement la relation sexuelle dans ce but.

je n'ai pas comparé les homosexuels à des pédophiles. C'est toi qui va jusque là. J'ai cité les pédophiles pour illustrer le principe selon lequel "aimer" ne justifie pas tous les comportements. Le mot amour a mal à la tête chantait Maxime le Forestier : il est malade, le pauvre, de tout ce qu'on l'oblige à ingurgiter sous cette appellation...

Je ne pense pas que nous pourrons être d'accord. Tu as une conception naturelle de l'homme. Tu penses que l'homme doit simplement suivre ce que lui indique sa nature. Je ne le pense pas. Je crois que notre nature à tous a été pervertie (c'est ce que la Bible appelle le péché. Cela signifie que, tous, nous ne sommes plus conformes au projet de départ. Nous mentons, alors que nous savons que la vérité est ce qui est juste. Nous trichons, alors que nous n'aimons pas que l'on soit malhonnête avec nous. Nous commettons l'adultère, alors que le fait d'être trompé nous met en colère... Nous ne sommes que contradiction entre ce que nous savons être bien et ce que nous faisons.

Tant que nous n'admettrons pas la réalité de ce dérèglement dans notre nature, nous ne pourrons, à mon avis, que divaguer de plus en plus et nous enfoncer dans des situations de plus en plus inextricables et contradictoires...

Anonyme a dit…

Nous ne sommes effectivement pas sur la même longueur d’onde. L’objectivité de la bible ! Nous pourrions alors parler de ces contradictions !

L’illustration que vous avez choisie est douteuse. Le pédophile cause de la souffrance, l’homosexuel non. C’est indéniable. Quand leur homosexualité les fait souffrir, j’en ai vu c’était bien souvent parce qu’on leur ne faisait le reproche, parce qu’on les culpabilisait.

Si votre dieu encourage le plaisir, quel reproche peut il faire aux homosexuels ? Et puis, encore une fois, on ne peut baser la loi sur l’existence d’un dieu. A moins que pour vous les athées comptent pour du beurre, allez donc voir en Iran si c’est mieux.

Je ne pense pas qu’il faille suivre sa nature coûte que coûte Je pense que la raison nous permet de déterminer un vivre ensemble juste. L’homosexualité ne va pas à l’encontre de la justice, pour peut qu’elle soit réellement juste.

Ichtus02 a dit…

Bon, je pense que chacun a dit à l'autre l'essentiel de sa pensée sur le sujet.

Ce que je te demande est de ne pas aller au-delà de ce que j'ai dit pour ne pas caricaturer ma pensée. Il y a toujours danger à faire tirer à nos contradicteurs des conclusions reflétant davantage nos préjugés à leur encontre que leurs propres idées.

Que tu saches que pour moi Dieu n'est pas une source de contrainte et de frustration, mais de sécurité et d'épanouissement !