samedi 28 juillet 2007

Simplicité dérangeante


Mon voisin


J’ai pour voisin un homme simple. Sans aucune gêne, il interpelle tous ceux qu’il voit passer dans la rue ne se privant pas de commentaires sur eux. Un jour qu’un piéton passait, ce voisin me crie à son sujet : « Eh ! vous savez que cet homme est un alcoolique ! » Je m’approche et lui fais signe de se taire. « Ecoutez ! On ne dit pas cela ! Vous risquez d’avoir des ennuis ! » « Ah ! Pourquoi ? » Puis il termine en me disant : « Vous savez, monsieur ! Il y a de plus en plus de gens drôles ! C’était pas comme ça avant ! »

La simplicité dérangeante de cet homme m’a fait réfléchir. Sans doute a-t-il peu le sens des convenances. Mais il a une qualité : il est sans détour, disant les choses comme il les pense et telles qu’elles lui apparaissent. Habiles à ne toujours montrer que le bon côté de notre personne, nous avons tous du mal à entendre la vérité nue sur nous-mêmes.


Jésus

Bien que différente de celle de mon voisin, une des qualités de Jésus était aussi la simplicité. Après l’avoir rencontré, la Samaritaine dira : « Venez voir ! Il y a là un homme qui m’a dit tout ce que j’ai fait ! ». La façon de Jésus de mettre en lumière ce qui est caché n’est pas pour autant agressive. Ce qu’Il veut, c’est non nous condamner, mais nous libérer. Dans votre relation avec Lui, vous aussi soyez simples : dites-Lui tout ce qui vous trouble en vous-mêmes.


Que sert-il à un homme de gagner le monde entier s'il perd son âme : Jésus

samedi 21 juillet 2007

L'utopie de l'idée de progrès

Sens

Dans un billet récent, je me suis proposé de réexaminer, à la lumière de l’usage et de la pensée biblique, le sens de certains mots. Les mots que nous utilisons, avons-nous vu, ne sont pas neutres. Ils sont chargés de sens. Ils nous servent à définir nos idées, notre vision du monde, les concepts qui sont à l’origine de notre façon de penser, de ce que nous croyons. Certains mots sont si utilisés qu’ils paraissent usés jusqu’à la corde. D’autres sont porteurs d’idées si vastes qu’ils en deviennent des bannières au service de partis qui se les approprient. Que serait ainsi, par exemple, le discours d’Arlette Laguiller sans le mot « travailleur » qui lui est inévitablement associé ?

Prisonnier d’une idéologie ou d’un parti, les mots risquent de se dévaluer, d’exprimer une caricature ou de donner une vision réduite de la réalité qu’ils devraient recouvrir. D’où la nécessité d’essayer de retrouver, si possible, la genèse des mots que nous utilisons. Nous constaterons alors que, comme tout ce que l’homme touche, les mots les plus beaux auront été la plupart du temps salis, corrompus, détournés du but ou de l’idée qu’ils étaient à l’origine sensés représenter.

Progrès

Le premier mot que j’aimerais mettre à l’épreuve de l’analyse est celui de progrès. S’il est une catégorie de personnes qui connaît bien ce mot, ce sont les collégiens ou les lycéens. « A fait des progrès », « Peut progresser », sont peut-être les mentions que l’on trouve le plus couramment en marge des bulletins scolaires. L’idée de progrès est liée à un parcours. D’un point A, celui qui progresse se déplace vers un point B qui le rapprochera vers un but C ou D, sensé être le niveau maximum qu’il est appelé à atteindre. L’idée de progrès est ainsi inévitablement liée à l’idée d’excellence, de perfection ou d’idéal à atteindre.

Si le progrès peut être considéré comme un principe, la difficulté réside, en ce qui concerne le contenu que l’on donne à ce mot, dans la nature des idéologies auxquelles il est associé. Car, selon le but ou l’idéal auquel on aspire, ce qui est progrès pour les uns est régression pour les autres. Pour les tenants du droit à la liberté de la femme de disposer de son corps comme elle le souhaite, la loi Veil sur l’avortement est un progrès. Pour ceux pour qui la vie est sacrée, la même loi est un recul. Pour les militants de la tolérance absolue, la reconnaissance du droit à l’orientation sexuelle de son choix est un progrès. A ceux pour qui le socle de la société est la famille, une telle idée est un désastre. Il n’est donc juste pour personne de s’approprier le mot de progrès pour définir l’idéologie qu’il soutient. Car le progrès indique le mouvement. En aucun cas, il ne désigne, à lui tout seul, quelque chose de qualitatif.

Genèse du terme

« Le progrès est une idée très en vogue, écrit Jean-Michel Ducomte, avocat et enseignant. Lors des dernières élections, toute personnalité politique, qu’elle soit de droite ou de gauche, se réclamait du courant progressiste. Croire au progrès, c’est avoir la conviction que l’avenir recèle des ressources pleines de promesses. C’est la garantie d’une société en marche pour l’amélioration de la condition humaine… Le progrès est indissociable de l’affirmation de valeurs à prétention universelle… Croire au progrès, c’est penser que le temps social et politique est orienté vers un but, c’est affirmer qu’existe un sens à l’histoire, conçu tout à la fois comme une signification et une direction. Jusqu’au début du XXème siècle, l’idée dominante était celle d’un progrès sans entrave, menant la destinée humaine vers un avenir meilleur… »

« Le progrès, cette marche de l’humanité vers la perfection, est une idée relativement neuve. Pendant plusieurs siècles, le progrès reste hors de la portée des hommes. Le monothéisme chrétien règne en maître absolu et l’homme est cadenassé par le principe de l’autorité divine. Pour les chrétiens, si l’idée de salut et d’espoir comporte la promesse des temps futurs pleins de félicité, l’homme ne peut y accéder par les seules vertus de son industrie, mais par sa foi, condition de son salut. Ce n’est qu’à partir du XVème siècle, que l’homme commence à se libérer de l’emprise du religieux. Avec la renaissance, des conquêtes scientifiques émergent qui permettent de voir le monde avec un regard nouveau… »

L’idée de progrès et ses avatars

L’idée du progrès devenant la nouvelle foi d’une humanité émancipée de Dieu, la porte était ouverte à de nouvelles constructions philosophiques expliquant le monde. A l’affirmation biblique du créateur, les tenants du progrès substituèrent rapidement la théorie darwinienne de l’évolution comme mécanisme inscrit au cœur même du vivant. La question de l’origine de l’homme résolue, le nouveau fondement posé n’allait pas tarder à voir se greffer quantité d’idéologies centrées sur l’homme réputé, avec Rousseau, bon. Cependant, selon l’analyse faite au début, l’idée de progrès n’allait pas générer les mêmes analyses et les mêmes conclusions chez tous. Selon la perception de chacun sur ce qu’est l’obstacle majeur au progrès, les idéologies nées de l’adhésion à ce concept, allaient s’affronter avec férocité les siècles suivants. Jean-Michel Ducomte fait ainsi dériver de l’idée de progrès :
- Auguste Comte, le fondateur du positivisme
- Max Weber, fondateur de la sociologie et du capitalisme naissant
- Adam Smith, théoricien du capitalisme libéral
- Marx et Engels, les théoriciens du socialisme

Déconvenues

« Le progrès, comme moteur du moins bien vers le mieux, et objet d’espérance, en un avenir radieux : l’idée était belle, mais mise à l’épreuve des faits, cette croyance qui frisait l’idolâtrie ne résista pas… A côté d’un prodigieux essor des sciences et des techniques, l’absurdité sanglante du premier conflit mondial, l’horreur absolue des logiques génocidaires, les crimes du stalinisme et la Shoah vont ébranler la foi sans borne dans l’avenir de l’humanité… Progressivement, il fallut se rendre à l’évidence, la logique émancipatrice d’un progrès indéfini avait échoué, et pire, était responsable d’un processus de désenchantement… Face aux drames d’Hiroshima, les catastrophes de Bhopal ou de Tchernobyl, l’idée que le progrès scientifique et technique serait la garantie d’une amélioration constante de la condition humaine perd encore de sa crédibilité. Il n’apparaît plus que comme un instrument susceptible d’alimenter les passions destructrices et le désir de dominer. »

Que reste-t-il de l’idée de progrès ?

C’est le titre d’une thèse écrite par Etienne Klein, docteur en philosophie des sciences, dont je vous livre quelques extraits. « Désormais, dans nos sociétés, rien n’est vrai que l’immédiat. C’est le présent qui nous domine du matin au soir… On voit bien que depuis quelques années, la catégorie des « lendemains » s’est mise à fléchir. Il n’est plus sûr qu’ils chanteront et certains qu’ils ne chanteront pas juste. Un malaise général a émergé. Une paralysie s’est emparée des discours. La prophétie s’est brisé quelque part, on ne sait pas bien où. Les thèses pas si anciennes qui avaient porté l’espoir de refaire un monde neuf se révèlent sans prise. L’espoir d’un futur radicalement autre s’est effacé par l’effet d’une sorte de lassitude universelle, d’une pesanteur inexorable. L’heure n’est pas celle de l’apocalypse, non, plutôt celle de l’obscurcissement qui gagne, d’un crépuscule, mais d’un crépuscule qui progresse sans la chaleur prometteuse des soirs d’été…

Ce qui est sûr, c’est que le mot progrès a été longtemps un mot magique. Le prononcer, c’était présenter l’avenir, comme un but, comme un accomplissement. C’était imaginer que le temps est le chemin qui mène, sinon à la perfection, du moins au perfectionnement. La philosophie du progrès s’est d’ailleurs construite sur l’idée que le meilleur allait de toutes façons advenir, sinon pour nous, du moins pour nos enfants. On s’en remettait au développement technique et industriel, croissant selon un temps orienté et continu. On croyait pouvoir, à partir de là, en étendre les bénéfices jusqu’à la politique et à la morale. Cette attitude générale faisait que nous attendions sans cesse. L’idée de progrès sonnait comme une promesse, comme un bonheur différé qui procurait à l’anémie du présent une sorte de fortifiant. En somme, elle rendait le présent tolérable en faisant aimer l’avenir.

Mais aujourd’hui, que se passe-t-il ? L’idée selon laquelle l’avenir serait systématiquement complice des initiatives humaines décline. Par une sorte de sortilège, il suffit désormais à l’avenir de devenir présent pour se désenchanter… L’avenir nous inquiétait hier parce que nous étions impuissants, il nous effraie aujourd’hui par les conséquences de nos actes que nous n’avons pas les moyens de discerner. Nous nous sentons impuissants vis-à-vis de notre propre puissance. Celle-ci nous gargarise de belles promesses autant qu’elle nous effraie… »

Réflexion biblique

Bien que neuve, l’idée du progrès est aussi vieille que le monde. Elle apparaît dans le jardin d’Eden dans la proposition faite par Satan à nos premiers parents de goûter à l’arbre de la connaissance. Une proposition qui vise à faire croire que l’homme peut par lui-même atteindre un état idéal supérieur à celui que Dieu peut lui donner. Le monde et toute son histoire témoigne du mensonge de cette proposition. Le philosophe juif allemand Léo Strauss a dit : « En terme de progrès, l’homme moderne est un géant comparé à l’homme d’autrefois. Mais il nous faut aussi noter qu’il n’y a aucun progrès équivalent en sagesse et en bonté. L’homme moderne est un géant dont nous ne savons pas s’il est meilleur ou pire que l’homme d’autrefois. » La faillite de l’idée de progrès donne raison au diagnostic posé par Jésus, le Christ, sur la nature humaine. Pour devenir nouveau, l’homme doit recevoir une vie nouvelle, d’en-haut. La naissance naturelle ne transmet, dit Jésus, que la vie humaine naturelle. Seule une naissance spirituelle peut transmettre la vie de l’Esprit. Le seul progrès que l’homme puisse faire est donc de se repentir de ce qu’il est, de revenir à Dieu, de se laisser réconcilier avec Lui par le Christ, et de laisser Son Esprit le transformer.

P.S : vous pouvez retrouver ce billet sur http://www.agorapolitique.com/
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samedi 14 juillet 2007

Mary Pierce


La française Mary Pierce a connu une véritable renaissance après sa conversion au christianisme. Depuis elle témoigne de sa foi avec simplicité mais conviction, sur les courts comme en dehors...

Sur le court de Roland Garros

Elle arrive, décontractée et souriante, en grande discussion avec une amie accrochée à son bras. David, son frère et entraîneur, la précède. Il pose ses raquettes à l’arrière de la petite Citroën C3 gris métallisé de sa soeur, notre point de rendez-vous. Franche poignée de main. Un grand soleil baigne les allées de Roland Garros. « Ce serait dommage de s’enfermer dans un bureau, non ? », remarque la numéro 6 mondiale. Direction le court central. Les 15000 fauteuils sont encore recouverts d’un plastique vert. En contrebas, des gamins jouent sur la terre battue, les lignes blanches n’ont pas encore été tracées. Le tournoi le plus prestigieux de la planète commence dans quelques semaines à peine. Sur trois finales, la Française née à Montréal en a remporté une, en 2000 ( elle a aussi remporté le titre cette même année en double ). Le public la redécouvre cette année-là. Oubliée la jeune fille aux grosses lunettes et mal dans ses baskets, qui avait perdu une première finale en 1994 : Mary est souriante, apaisée.
Mary fait une queue-de-cheval de ses longs cheveux blonds tout en se remémorant cette année 2000. J’étais très connue, je gagnais des tournois et beaucoup d’argent ... Aux yeux du monde, j’avais tout pour être heureuse. Mais moi, je sentais que je n’avais rien, que j’étais vide, que quelque chose me manquait. Elle cherche alors la paix intérieure dans le bouddhisme, dans le New Age et ses énergies. Plus jeune, elle a pourtant été élevée dans la foi catholique : école catholique, messe tous les dimanches en famille, première communion ... Mais à l’école, on ne m’a jamais appris quoi que ce soit sur Dieu. Et je ne comprenais rien à la messe. Lors d’un tournoi, elle rencontre Linda Wild, une joueuse américaine du circuit professionnel. J’ai senti qu’elle était différente. Tout le monde se moquait d’elle parce qu’elle était toujours souriante, heureuse, bien. On a commencé à passer du temps ensemble, elle m’invitait souvent à dîner. Grâce à sa nouvelle amie, Mary découvre qui est Jésus, qu’il est mort pour ses péchés, qu’elle est pardonnée, qu’elle a la vie éternelle. « Pour moi, c’était ... waouh !!! » s’exclame la championne. Mais il faut encore faire le grand saut de la confiance et de l’abandon total en Dieu. Ce sera pour Mars 2000, en Californie. Je me souviens très bien de ce matin-là, de cette chambre d’hôtel. J’avais perdu mon match deux jours avant. Dans ma vie, c’était de pire en pire. J’étais tombée très, très bas. Je suis sortie de mon lit et je me suis dit : J’arrête d’essayer de mener ma vie moi-même car cela me mène à rien. Soit ça me fait du mal, soit j’en fais aux autres. Et j’ai choisi de donner ma vie au Seigneur. Je lui ai dit : désormais, c’est toi qui contrôles.

Nouveaux coachs :

Eliminée du tournoi, la tenniswoman rentre chez elle, en Floride. Dans sa voiture, elle allume l’autoradio. J’ai entendu une voix d’homme qui a commencé à dire : Si vous avez envie de recevoir Jésus dans votre coeur, dans votre vie ... Je ne savais même pas que des radios chrétiennes ça pouvait exister ! Dans son garage, encore installée au volant de sa voiture, Mary commence à prier comme le propose le pasteur à la radio. La révélation par les ondes d’une relation personnelle, unique, entre la championne et Dieu. Elle se confie à lui. Depuis ce jour, je lui appartiens ! Dès lors, un nouveau set du match de sa vie débute. Avec pour coachs la Bible et Jésus. La Bible m’a vraiment touchée. Ce que je lisais me parlait très fort et souvent, je me disais : C’est exactement ce qui se passe dans ma vie. Et sa vie change. Son fiancé, qui ne comprend plus la nouvelle Mary, préfère mettre un terme à leur relation. De son côté, elle trouve la force de pardonner à son père, Jim, un ancien commando de marine, qui a transformé son enfance en un interminable camp d’entraînement. De retour en France depuis Juin 2004, réconciliée avec sa famille, Mary s’est découvert de nouveaux frères et soeurs dans l’assemblée chrétienne évangélique de Chaville, en banlieue parisienne, qu’elle fréquente assidûment. Parfois, des personnes se disent touchées de me voir louer le Seigneur avec un coeur humble, de m’humilier devant lui ... Son renouveau personnel se traduit également dans sa manière de vivre son sport. Avant, je jouais au tennis parce que je m’y sentais obligée. Je voulais être dans les meilleures, ne pas perdre. Mais j’avais du mal à trouver une finalité à ce que je faisais. Aujourd’hui, je sais que Dieu m’a donné « a gift », un talent pour ce sport. Je joue désormais de tout mon coeur pour le glorifier. Et à l’écouter, Dieu s’en sert pour l’enseigner sur bien des choses : A travers ma pratique du tennis, le Seigneur me montre beaucoup de choses applicables à ma vie de foi : la discipline, le courage ... La persévérance également, sur le court comme dans la prière : Moins on prie et moins on a envie de prier. C’est comme avec une personne : si on passe du temps avec elle, on va la connaître mieux et on aura envie de passer toujours plus de temps avec elle.

Projets :

Sur le court central, des gamins courent désormais dans tous les sens. Des gradins, ils ressemblent à des petites balles multicolores. Mary les regarde, belle et sereine. Son sweat-shirt tout blanc lui donne un air angélique. Après ma conversion, je pensais que tout serait parfait, que je n’aurais plus de problème. J’ai vite compris que ça ne se passait pas tout à fait comme ça. Mais c’est reposant de savoir que votre vie est entre les mains de Dieu, qu’il est fidèle. Il m’a plusieurs fois montré des choses splendides, alors, comment ne pas lui faire confiance ? Ainsi Mary se sent-elle appelée à servir Dieu dans tout ce qu’elle fait. Pour l’instant, dans le tennis. Quand sa carrière prendra fin, elle souhaiterait se rendre en Afrique, s’occuper des enfants et des personnes âgées. Je suis en train de crée un site Web et une fondation pour financer des projets missionnaires, humanitaires. Je veux être encore mieux utilisée par le Seigneur, conclut en forme de voeu celle que ses amis surnomment parfois « Marthe ». Parce que je veux tout faire, et bien !, explique-t-elle dans un dernier sourire.

Source: Benjamin Coste, Famille Chrétienne n°1482 / journalchretien.net / via aleloo.com.


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samedi 7 juillet 2007

Selon Matthieu

Portail d’entrée

L’Evangile selon Matthieu sert de portail d’entrée au Nouveau Testament. C’est donc par lui que, souvent, le lecteur s’initie à la découverte de l’Ecriture sainte. Aussi, est-il un des évangiles préférés par tous les lecteurs de la Bible. Cette préférence n’est pas nouvelle. L’Evangile selon Matthieu est, en effet, le plus cité des évangiles dès le début de l’histoire chrétienne. La popularité de cet évangile n’est pas due au hasard. Elle tient à plusieurs causes que nous allons voir ci-dessous. Auparavant , il convient de dresser un court portrait de son auteur.

Qui est Matthieu ?

Le nom de Matthieu est présent dans toutes les listes d’apôtres citées dans les évangiles. Juif qui exerçait le métier de collecteur d’impôts au service de Rome (l’occupant), Matthieu faisait partie d’une catégorie de personnes souvent haïe par la population. En effet, les collecteurs d’impôts (ou publicains) avaient mauvaise réputation. Ils étaient connu, souvent à juste raison, pour être voleurs. Les collecteurs d’impôts étaient en fait des péagers. Ils étaient chargés de prélever les impôts et les droits de passage sur les marchandises que l’on transportait d’un territoire à l’autre. Aussi, profitaient-ils de leurs positions pour exiger des contribuables plus que nécessaire, cela d’autant plus qu’aucune loi ne protégeait les victimes contre de tels abus.

C’est alors qu’il était en plein travail que Matthieu rencontre Jésus. Celui-ci le voyant lui ordonne de le suivre. Immédiatement Matthieu, sans discuter, obéit, laissant sur place sa fonction. Plus tard, Jésus l’appellera à intégrer le groupe des douze qui l’accompagnera durant les 3 années de son ministère public. En optant pour Matthieu, Jésus a fait un double choix : il a montré que ceux qui étaient le mieux préparés à le recevoir n’était pas les « justes », mais les pécheurs ; en choisissant un homme lettré, il voyait en lui l’évangéliste potentiel dont nous bénéficions des talents encore aujourd’hui.

L’Evangile selon Matthieu

Dès la première phrase, Matthieu dévoile le but premier de son évangile. Il y présente Jésus comme le fils de David et le fils d’Abraham. De toutes les figures juives de l’Ancien Testament, David et Abraham occupent les places de tout premier ordre. Abraham est considéré comme le père de la nation juive, ainsi que le père de la foi juive. David est connu comme le roi juif par excellence, un roi selon le cœur de Dieu. Fait important : les deux hommes ont été l’objet de promesses de la part de Dieu quant au Messie qui devait venir. Le but de Matthieu est de démontrer que Jésus est l’accomplissement des promesses messianiques données à Abraham et David pour les juifs. Il est le Roi des Juifs. C’est d’ailleurs en tant que tel qu’il sera officiellement condamné. « Cet homme est Jésus, le roi des juifs » sera le libellé de l’inscription indiquant le motif de sa condamnation et placée au-dessus de sa tête à la croix.

La conviction de Matthieu, étant que Jésus est le Messie promis et annoncé aux juifs, va colorer tout son évangile. Des 4 évangiles, il est celui qui cite le plus souvent l’Ancien Testament. Matthieu veut démontrer que le vie de Jésus est la réalisation de ce qui était écrit au sujet du Christ. Aussi, le mot-clé de son évangile est le mot « accompli ». Jésus est Celui qui accomplit les promesses données par Dieu aux prophètes. Il réalise l’espérance tant attendue.

L’Evangile du royaume

Pour Matthieu, Jésus est plus que le Roi des juifs. Avec lui, le Royaume de Dieu (ou des cieux) fait irruption dans le monde. Plus de 50 fois, on retrouve cette expression dans l’écrit de Matthieu. 7 paraboles, en particulier, rapportant des extraits de discours de Jésus, écrites au centre de l’évangile, décrivent la façon avec lequel ce royaume se manifeste et cohabite avec le royaume des ténèbres qui domine ce monde. Le discours de Jésus le plus célèbre, le sermon sur la montagne, est en quelque sorte la charte du Royaume.

Autres particularités

Une des raisons de l’affection des croyants pour l’évangile de Matthieu tient à son écriture très structurée. L’évangile est plein de parallélisme. Les chiffres 7 et 3 y occupent une place importante. Le « Notre Père » comporte 7 demandes, le royaume de Dieu est présenté par 7 paraboles, 7 malheurs sont annoncés aux pharisiens ennemis de Jésus, 7 pains et 7 corbeilles sont mentionnés dans le miracle de la multiplication, le pardon doit aller jusqu’à 70 fois 7 fois… Jésus est tenté 3 fois dans le désert, il prie à 3 reprises avant d’aller à la croix… La structure de l’évangile apparaît si clairement lorsqu’on le lit qu’il est celui dont on retient le mieux le contenu.

Extraits de l’Evangile selon Matthieu

Nul ne peut servir deux maîtres. Car, ou il haïra l’un et aimera l’autre ; ou il s’attachera à l’un et méprisera l’autre. Vous ne pouvez servir Dieu et Mammon (l’Argent) : chapitre 6, verset 24

Tout ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le pour eux, car c’est la loi et les prophètes : chapitre 7, verset 12

Venez à moi, dit Jésus, vous tous qui êtes fatigués et chargés et je vous donnerai du repos : Chapitre 11, verset 28

Celui qui n’est pas avec moi est contre moi, et celui qui n’assemble pas avec moi disperse : chapitre 12, verset 30

Si quelqu’un veut venir après moi, qu’il renonce à lui-même, qu’il se charge de sa croix et qu’il me suive : chapitre 16, verset 24

Là où deux ou trois sont assemblés en mon nom, je suis au milieu d’eux : chapitre 18, verset 20

Allez, faites de toutes les nations des disciples, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, et enseignez-leur à observer tout ce que je vous ai prescrit. Et voici, je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde : chapitre 28, versets 19 et 20



Que sert-il à un homme de gagner le monde entier s'il perd son âme : Jésus