lundi 26 mars 2007

Brève histoire de l'Eglise : Actes 4


Le protestantisme (suite)

Le protestantisme, soulignons-le, n’a jamais eu comme but au départ de former une Eglise concurrente à l’église catholique. Tous les réformateurs, malgré leurs discours vigoureux, gardaient l’espoir de réformer l’Eglise et de redonner à la Bible sa place centrale dans la foi. C’est le refus obstiné des autorités ecclésiastiques, soucieuses de conserver leurs privilèges et leur pouvoir sur les âmes qui consommèrent la rupture. Nous pouvons nous poser la question de ce que serait devenu le christianisme sans ces mouvements permanents de protestation qui mirent l’Ecriture Sainte à la portée de tous.

Le protestantisme sur le plan politique et social est le mouvement qui a le plus contribué aux libertés dont nous jouissons encore aujourd’hui. Défenseur dès avant l’heure de la séparation des pouvoirs spirituels et temporels (de l’Eglise et de l’Etat), il est porteur en son sein de la liberté de conscience et de pensée propre à chaque individu. Son fractionnement en multiples branches qui, de l’extérieur, peut paraître regrettable, témoigne de la liberté d’interprétation des textes qui l’anime. De la liberté d’interprétation est née la liberté d’action qui donna naissance à de nombreux mouvements de charité et de contestation pacifiques :

- abolition de l’esclavage (William Wilberforce)
- Armée du salut (William Booth),
- orphelinats (Georges Mûller), Croix Rouge (Henri Dunant),
- égalité des races (Matin Luther King).

Si les œuvres du croyant ne sauraient suffire pour lui assurer son salut, elles témoignent par contre de l’amour qu’Il a reçu du Christ et qui le porte à aimer son prochain. L’évangélisation, la mise à la portée de tout homme du message de l’Evangile reste la priorité des mouvements missionnaires protestants et évangéliques aujourd’hui dans le monde (Société Biblique, Ligue pour la lecture de la Bible, Mission Wyclif pour la traduction de la Bible…).

4ème période : 1792 à nos jours : l’Eglise missionnaire

Les traductions et l’impression de la Bible en langue populaire ne cessant de grandir, de nombreux réveils spirituels se produisirent un peu partout en Europe et propulsèrent l’Evangile jusqu’aux extrémités de la terre, accomplissant ainsi l’ordre dernier du Christ à Ses disciples :

Allez, faites des gens de toutes les nations des disciples, baptisez-les au nom du Père, du Fils et du saint-Esprit, et enseignez-leur tout ce que je vous ai prescrit.

On estime aujourd’hui que seulement 3 % des hommes de la planète n’ont pas la possibilité de lire la Bible dans leur propre langue. Après l’Europe et l’Amérique, l’Afrique et l’Asie sont aujourd’hui les continents où l’Evangile progresse le plus vite.

Conclusion :

1. La norme de l’Eglise, c’est la Bible
2. Dans la Bible, nous ne trouvons que des églises de professants (de personnes qui adhèrent avec leur cœur au Christ et le reconnaissent comme leur Sauveur)
3. Les églises de multitude sont liées au système constantinien (à l’empereur Constantin qui voulut imposer le christianisme comme la religion de l’empire)
4. L’ère de la chrétienté est révolue : finie l’adhésion au christianisme par contrainte
5. Les églises restées fidèles au système multitudiniste ne peuvent qu’aller de crise en crise
6. C’est au travers des églises de professants qu’au cours des siècles le flambeau de l’Evangile s’est transmis de générations en générations
7. A l’aube du XXIème siècle, l’Eglise se retrouve dans les conditions semblables à celles du 1er siècle, c’est-à-dire face à une population et une civilisation non-chrétienne
8. L’Eglise ne disparaîtra jamais de ce monde… tant que le Christ ne reviendra pas pour chercher les Siens
9. Plus le temps avancera, plus se fera la distinction entre les vrais et les faux croyants, entre les chrétiens de nom et ceux de cœur, entre la fausse église que la Bible appelle "la grande prostituée" et l'Eglise véritable, l'Epouse du Christ.

Jésus préférait de beaucoup un petit noyau d’hommes affermis dans la foi, et résolus d’accepter les renoncements qu’elle impose, à ces multitudes dont le lien avec Lui n’était qu’apparent : Frédéric Godet


Que sert-il à un homme de gagner le monde entier s'il perd son âme : Jésus

mardi 20 mars 2007

Brève histoire de l'Eglise : Acte 3




3ème période : L’Eglise en crise : la Réforme

1) les précurseurs :

Pendant 12 siècles, l’Eglise catholique connaît des heurs et des malheurs nombreux. Rome est la capitale chrétienne du monde connu et régente plusieurs royaumes au monde. Sa puissance est énorme et son hégémonie incontestable. Une succession de papes scandaleux suscite une importante vague d’indignation (on parle au Xème siècle de « pornocratie » pour décrire l’état de la chrétienté). Mais, solidement ancrée dans de puissantes familles d’Europe, l’administration romaine ne chancelle pas. Il faudra la convergence de plusieurs évènements historiques pour entraîner un mouvement qui allait redonner au christianisme primitif ses lettres de noblesse. 3 hommes sont reconnus comme les précurseurs principaux de la Réforme :

a) Pierre Valdo :

Riche marchand de Lyon, il découvre la Bible et se convertit de façon radicale à Jésus-Christ en 1175. Dès lors, il partage ses biens et se consacre à la traduction de la Bible en français. Il finance des copies et se fait prédicateur pèlerin. Il rassemble des disciples dans un large mouvement appelé vaudois. Il est excommunié lors du concile de Vérone en 1184.

b) John Wyclif :

C’est un théologien enseignant à Oxford. En 1370, il développe ses idées selon lesquelles Dieu exerce directement, sans l’intermédiaire du pape, son droit éminent sur la terre. Les rois ont des comptes à rendre à Dieu et non au pape. L’Eglise ne peut être pour lui un royaume ou un système de ce monde. Elle est invisible « dans les cœurs des chrétiens en état de grâce. » Bien avant Luther, il s’indigne contre le trafic des indulgences qui permet de monnayer sa place au ciel. Pour lui, le péché est payé au travers de l’expiation du Christ, et seul Dieu pardonne. Après sa mort naturelle, le pape Martin V condamnera les écrits de Wyclif le déclarant hérétique et fera exhumer en 1428 ses ossements pour les brûler.

c) Jan Hus :

Admirateur de Wyclif, il travaille à réformer l’Eglise catholique en restaurant l’esprit évangélique chez les chrétiens. Ordonné prêtre en 1400, il est un brillant prédicateur qui attire des foules. Il dénonce la richesse corrompue de l’Eglise qu’il oppose à la pauvreté du Christ. Pour lui, l’Evangile est la seule règle infaillible et suffisante de la foi. Il entreprend de traduire la Bible en tchèque pour que chacun ait accès au texte sacré. Cité à comparaître devant le concile de Constance, il est arrêté dès son arrivée, emprisonné puis torturé. Refusant de renoncer à ses idées, il est finalement brûlé vif en 1415. Ses cendres sont jetées dans le Rhin.

2) les deux grandes figures de la Réforme :

Les 3 idées majeures des précurseurs : traduire la Bible en langue vulgaire, minimiser le pouvoir clérical, retourner à la simplicité évangélique, vont trouver d’autres lieux et d’autres hommes pour les porter.

a) Martin Luther : 1483 –1546

Issu d’une famille modeste du milieu paysan, Martin Luther connaît une enfance rude et tumultueuse. Studieux, il sait ce qu’est l’effort et la valeur du travail pour arriver à la réussite. Un jour, surpris par un orage très violent, il fait vœu à Dieu de Le servir s’Il le protège. Après l’orage, Luther tient parole et se fait moine dans l’ordre mendiant des ermites de Saint-Augustin (1505). La règle est sévère et le jeune homme s’y plie. Pour combattre ses instincts et ses pulsions d’homme, il se mortifie. A 24 ans, il célèbre sa première messe et à 29 ans il devient docteur en théologie dans l’université de Wittenberg.

La crise de Luther vient au moment où il enseigne à ses étudiants l’épître de Saint Paul aux romains. Taraudé par la réalité du péché et de sa nature mauvaise malgré les privations, jeûnes, mortifications, prières qu’il s’impose, il trouve la réponse à son angoisse en Romains 3,21 à 24 : Dieu rend gratuitement les hommes justes à Ses yeux par la foi en Jésus-Christ ! Luther délivré va redonner vie à cette vérité centrale de l’Evangile longtemps mise sous le boisseau : le salut n’est pas une question de mérite du chrétien, mais un geste gratuit offert par Dieu à quiconque reconnaît en Jésus-Christ son Sauveur qualifié.

Mais l’inutilité des œuvres du croyant pour son salut est un message que l’Eglise ne veut pas entendre. Tout son pouvoir est édifié sur les actions des croyants dont elle bénéficie et sur les dons qu’elle réclame aux fidèles pour leur salut. Justement en 1517, une nouvelle campagne de vente de lettres d’indulgence est organisée par le pape dans tous les pays d’Europe pour collecter des fonds. Le moine Tetzel, envoyé du Vatican, arrive en Allemagne. Il spolie les plus pauvres sous prétexte que l’argent donné peut faire sortir plus vite les âmes emprisonnées au purgatoire (qui bibliquement n’existe pas). Scandalisé, Luther affiche sur la porte du château de Wittenberg le 31 Octobre 1517 ses 95 thèses sur les vertus des indulgences et se lance dans une discussion publique à ce sujet.

Ces thèses font l’effet d’une bombe ! L’affichage a eu lieu la veille de la Toussaint, jour où le duc de Wittenberg expose des reliques qu peuvent aussi accorder des indulgences à ceux qui viennent les voir. Deux camps se forment : un pour le pape, l’autre pour les idées de Luther. Convoqué par le pape, sommé de se rétracter, Luther dira : « Je suis dominé par les Saintes Ecritures et ma conscience est liée par la Parole de Dieu. Je ne peux ni ne veux me rétracter en rien, car il est dangereux d’agir contre sa conscience. » Luther brûle à l’entrée de la ville la bulle papale qui l’excommunie. Enlevé par l’électeur de Saxe pour le protéger, il va développer et répandre de plus en plus ses idées grâce notamment à l’imprimerie qui vient juste d’être découverte. Il enseigne :
- l’intelligibilité immédiate de la Bible pour les cœurs bien disposés et le droit d’interprétation pour tout chrétien
- le caractère invisible de l’Eglise véritable ; elle ne peut être un système de pouvoir politique du monde
- la fausseté du célibat des prêtres (imposé en 1074 pour des raisons financières). Luther se mariera avec Catherine von Bora, ex sœur d’un couvent.
- L’abolition des sacrements. La Cène est commémorative.
- L’autorité unique de la Bible en matière de foi. (Sola scriptura)

b) Jean Calvin : 1509 – 1564

Né à Noyon en Picardie, Calvin fait déjà partie de la 2ème génération du protestantisme. Il adhère aux idées de la Réforme avec beaucoup d’autres étudiants très cultivés. Evangéliste et communicateur hors pair, Calvin a le don inné de rendre claire les vérités théologiques les plus difficiles. Sa formation de juriste sera des plus adaptées pour plaider la vérité biblique. Il rédige pour son ami Nicolas Cop, recteur d’université à la Sorbonne, un discours audacieux qui l’oblige à quitter Paris pour se réfugier à Bâle.

De 1535 à 1559, il rédigera l’Institution chrétienne, l’œuvre magistrale de sa vie qu’il dédie à François 1er. Pressé par Guillaume Farel de venir à Genève, il y restera 20 ans pendant lesquels il va fonder la réforme calviniste. Sa doctrine s’attache à la Bible seule, révélation de Dieu écrite. Il insiste sur la grâce de Dieu et sur le fait que tout chrétien peut avoir maintenant l’assurance de son salut. Il abolit la hiérarchie épiscopale. L’église est administrée par un conseil d’anciens. Il retire du calendrier les fêtes catholiques pour ne garder que les célébrations véritablement chrétiennes : Noël, Pâques, Pentecôte et le dimanche. Il écrira de multiples commentaires sur le Nouveau Testament et sur certains livres de l’Ancien. Il meurt épuisé par le travail à 55 ans, sans laisser d’héritier ni fortune personnelle. Nul ne sait où il est enterré.

3) les conséquences de la Réforme :

La Réforme ne divise pas seulement la chrétienté en deux camps, mais également les nations européennes jusqu’alors toutes catholiques. L’Allemagne, l’Ecosse, la Suisse, l’Angleterre, les pays scandinaves, une partie de l’Europe centrale et de la noblesse française se démarquent de plus en plus de l’autorité souveraine de Rome. Paul III convoque un concile à Trente en Italie du Nord. Le pape est prêt d’entreprendre une réforme de la discipline et des mœurs au sein de l’église. Mais le concile refuse de revenir sur la doctrine de l’Eglise catholique. Il interdit la lecture de la Bible en langue vulgaire, proclame le principe de la justification par les œuvres, confirme la doctrine du purgatoire, le culte des saints, des images et des reliques, sans oublier l’usage des indulgences. Le pape se proclame autorité ultime en matière de foi et de décision sur l’Eglise. Ce sera le début des guerres de religion, marquées en France par l’affreux massacre de la nuit de la Saint-Barthélémy, les dragonnades, les tribunaux de l’Inquisition, l’assassinat de Henri IV et la Révocation de l’Edit de Nantes. Les temples sont détruits, le culte protestant interdit. Les protestants s’exilent, sont envoyés aux galères ou en prisons. Des milliers fuient vers la Hollande, l’Angleterre, la Suisse et l’Allemagne provoquant la plus grande saignée intellectuelle et économique de l’histoire de la France (on estime que 48% de la population était alors protestante).

La radicalisation de l’Eglise catholique va avoir une autre conséquence fâcheuse pour le protestantisme de Luther. Le triomphe politique de ses idées va le pousser à maintenir le principe de l’union de l’Eglise et de l’Etat comme moyen approprié de convertir ou punir ceux qui refusent la nouvelle autorité ecclésiastique. Luther revient dans sa vieillesse sur plusieurs positions prises au début de la Réforme. Il conserve le principe de la régénération par le baptême des enfants, dispensant les âmes de la nécessité de la foi individuelle. L’église de professants redevient de plus en plus une église de multitude, ce qui va provoquer la montée en puissance d’un nouveau mouvement : les anabaptistes, ancêtres des évangéliques.

4) La Réforme dite dissidente :

Des compagnons de la 1ère heure des réformateurs en Suisse conçurent le plan de fonder une église totalement séparée de l’Etat. Ils s’opposent par conséquent au baptême des enfants et rebaptisent leurs adhérents à l’âge adulte, en pleine connaissance de cause (d’où leur nom anabaptistes ou rebaptiseurs). Persécutés à la fois par les catholiques et les protestants, ils se multiplient pourtant en Suisse, Allemagne et en Bohëme. Leur théologien le plus célèbre à l’époque sera Menno Simmons, ancien prêtre converti. Ils forment, avec les luthériens et les réformés calvinistes, la 3ème composante du protestantisme et celle qui se développe le plus rapidement aujourd’hui.



L'hérétique n'est pas celui qui se sépare de l'Eglise établie, mais celui qui s'écarte de l'Evangile : Jean Calvin, réformateur français picard

Bibliographie : ouvrages consultés
- Oui, nous sommes protestants : Eric denimal : Presses du Chatelet
- Précis de l'histoire de l'Eglise : Jules-Marcel Nicole : Institut Biblique de Nogent
- L'Eglise ignorée : E.H Broadbent : Collection Chrétien d'or



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mardi 13 mars 2007

Brève histoire de l'Eglise : Actes 2



2ème période : l’Eglise dominatrice : 313 à 1517

Jusqu’en 313, l’Eglise a quelquefois été tolérée tacitement, mais elle était toujours menacée de persécutions, et souvent persécutée. L’hostilité entre elle et le monde était visible. Dès 313, les persécutions cessent. L’Eglise sera favorisée par l’Etat, puis unie à ce dernier. Jusqu’en 313, l’Eglise se composait d’adhérents librement convaincus. Dès 313, l’Eglise étant unie à l’Etat, on aura tout avantage à entrer dans l’Eglise. Bientôt, il sera même dangereux de ne pas en faire partie. Aussi l’Eglise cesse d’être une église de professants, et devient une église de multitude. Du même coup, les erreurs et les pratiques dangereuses de l’époque précédente s’accentuent et se développent.

Ainsi, bien que les points principaux de la doctrine chrétienne au sujet du Christ sont maintenus au milieu de controverses incessantes par des hommes d’exceptionnelles qualités (Saint-Augustin, Jérôme, Athanase, Basile le Grand…), la lumière du simple Evangile est de plus en plus obscurcie :


- de nombreuses idées des cultes païens envahissent l’Eglise : pèlerinages, processions, reliques, culte païen de la Mère et de l’enfant (en Baylonie Sémiramis et son fils Nimrod ; en Inde, Isi et son fils Iswara ; en Egypte, Isis et son fils Osiris ; en Asie mineure, Cybèle et son fils Decius, en Grèce, Irène et son fils Plutus ; à Rome, Fortune et son fils Jupiter Puer), etc


- l’autorité de la Bible est obscurcie par celle de l’Eglise. Bientôt les fidèles n’ont plus accès au texte sacré. Seul le clergé possède la connaissance juste. On enseigne alors que « hors de l’église catholique, il n’y a pas de salut. » La confession de ses péchés aux prêtres remplace la confession directe à Dieu.


- la doctrine de la grâce obtenue par la foi seule est obscurcie par la notion du mérite des œuvres et de la valeur des sacrements


- la notion de la médiation unique du Christ-Jésus pour arriver à Dieu est obscurcie par le culte des saints.


- la spiritualité chrétienne personnelle est obscurcie par une liturgie et un faste de plus en plus pompeux


- partout la moralité baisse et les ambitions personnelles et la soif de pouvoir priment.

C’est l’époque de l’essor de la papauté à laquelle Saint-Augustin lui-même, considéré comme le père de l’église catholique, cherchera à mettre un frein : « Emportons du milieu de nous, dira-t-il, tous nos papiers et tous nos livres et que le livre de Dieu seul s’avance. Quelqu’un me demandera-t-il : Pourquoi ? Parce que je ne veux pas que l’on prouve quoi que ce soit par des documents humains, mais par des oracles de Dieu. Il ne faut pas penser comme les évêques catholiques s’ils pensent quelque chose qui soit contraire aux Ecritures canoniques de Dieu. »



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mercredi 7 mars 2007

Brève histoire de l'Eglise : acte 1


1ère Période : L’Eglise persécutée : de 30 à 313

1) L’Eglise primitive :

C’est l’Eglise née à la Pentecôte, constituée de tous ceux qui, après avoir cru en Jésus comme leur Sauveur personnel devant Dieu, ont reçu le Saint-Esprit. Son message est simple et on le retrouve présent dans tous les discours des apôtres dans les Actes.


"Dieu a fait Seigneur et Christ ce Jésus que vous avez crucifié : Actes 2,36
Le salut ne se trouve en aucun autre que Jésus-Christ, car il n’y a sous le ciel aucun autre nom donné parmi les hommes par lequel nous devions être sauvés : Actes 4,12
Tous les prophètes Lui rendent ce témoignage : quiconque met sa foi en Lui reçoit par son nom le pardon des péchés Actes 10,43 »

Pour les premiers chrétiens, il n’y a qu’un seul médiateur entre Dieu et l’homme, celui qui est à la fois Dieu et homme, Jésus-Christ. Le moyen de salut est lui aussi unique. Il est un don que Dieu fait gratuitement à chacun par Jésus-Christ. Il ne peut être ni gagné, ni mérité, mais reçu uniquement au moyen de la foi.

La procédure pour entrer dans l’Eglise est toujours la même. Il y a :


- la prédication qui suscite la foi : Romains 10,17 : la foi vient de ce qu’on entend et ce qu’on entend vient de la parole du Christ. La foi est la réponse personnelle de l’homme à l’offre d’amour et de grâce que Dieu lui fait en Jésus-Christ. Elle inclut la repentance, qui est le fait de se détourner de son ancienne vie sans Dieu et de se tourner vers le Christ pour vivre une vie nouvelle.
- l’Esprit-Saint est donné à chaque croyant en retour de la foi : Actes 10,44. Pierre était encore en train de parler quand l’Esprit-Saint tomba sur tous ceux qui écoutaient la Parole (ce qu’on appelle la nouvelle naissance : Jean 3,3)
- Les nouveaux croyants sont baptisés au nom de Jésus-Christ (ou de la Trinité), en guise de témoignage et d’affirmation de leur foi. Actes 10,47 : Peut-on refuser l’eau du baptême à ces gens qui ont reçu l’Esprit-Saint comme nous ?

Il est à noter ici
- que jamais une seule fois la Bible ne mentionne un baptême pour des nourrissons ou des enfants qui ne sont pas en âge de saisir les réalités spirituelles qu’il signifie.
- que jamais une seule fois le baptême ne précède la compréhension des vérités qui suscitent la foi.

L’organisation de l’église est des plus simples. Elle s’organise :


- dans les maisons des particuliers : Romains 16,5 : saluez l’église qui est dans leur maison. L’église est l’assemblée des fidèles, pas un bâtiment.
- Localement : il n’y a aucune centralisation. Les assemblées entretiennent des liens fraternels de solidarité et d’échange de serviteurs de Dieu, mais ont leur autonomie propre : Colossiens 4,16 ; 2 Corinthiens 8,1
- Elles fonctionnent sous la direction d’anciens (évêques), choisis par les fidèles pour leurs qualités spirituelles et morales, obligatoirement mariés et pères de famille : 1 Timothée 3,1 à 7, par l’exercice de ministères reconnus par tous : Ephésiens,11 ouverts, pour certains, aux femmes : diaconesses, prophétesses… Romains 16,1 ; Actes 21,9
- La Cène, repas commémoratif de la mort de Jésus, est prise lors de repas fraternels d’abord chaque fois que les croyants se retrouvent, puis tous les dimanches.

C’est ce modèle que les églises évangéliques d’aujourd’hui veulent suivre.

P.S : C’est à Antioche que, comme un sobriquet, on donnera pour la 1ère fois aux disciples du Christ le nom de chrétiens : Actes 11,26

Combats :

Dès l’origine du christianisme et alors même que les apôtres de Jésus sont toujours là, apparaissent déjà les premières hérésies : fausses idées sur le Christ (Sa Personne, Sa résurrection, l’époque de Son retour glorieux…) auxquelles s’ajoutent des luttes de personnes (exemple : 3 Jean v 9 et 10) et de nombreuses situations de désordre moral. Elles susciteront de la part des apôtres une abondante correspondance vers les églises locales nouvellement implantées dont les textes majeurs ont été retenus dans le canon de l’Ecriture et forment le Nouveau testament.

2) L’Eglise des martyrs :

Alors que l’Eglise ne cesse de se développer sous l’impulsion des missionnaires et des témoins du Christ, 10 empereurs romains au moins persécuteront les chrétiens et les livreront à la mort. Les martyrs sont nombreux, mais comme le dira Tertullien : notre sang est une semence de chrétiens. Ailleurs encore il écrira : « Nous ne sommes que d’hier, et nous remplissons tout, vos villes, vos îles, vos châteaux, vos bourgades, vos conseils, vos camps, vos tribus, vos décuries, le palais, le sénat, le forum : nous ne vous laissons que vos temples. »

Le II et le IIIème siècle voient la naissance de plusieurs tendances qui se confirmeront par la suite et formeront ce que l’on pourrait appeler le catholicisme primitif :
- renforcement du rôle de l’évêque de Rome
- naissance du clergé cultivé et enseignant en opposition avec la masse inculte des fidèles
- vénération de Marie
- baptême des enfants

Il y a dès lors dans l’Eglise deux réalités d’autorité qui cohabiteront :
- l’attachement exclusif à ce que le Christ et les apôtres ont dit
- et ce qui n’a pas été dit par le Christ et les apôtres mais ajouté par la suite et que l’on consignera plus tard sous l’appellation « Tradition ».
Avec l’inévitable question qui s’ensuit : quelle autorité finale va décider de ce qui doit être cru : la Bible, Parole de Dieu seule et suffisante, ou la Parole revue et interprétée par la tradition ?



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samedi 3 mars 2007

Terminus brutal



C’est arrivé il y a deux semaines ! Un copain de mon fils ! Il était jeune, à peine plus de 20 ans. Un bel avenir s’ouvrait devant lui : il allait être ingénieur. C’était un vrai boute-en-train. La journée était radieuse. Une sortie à la neige avec les copains était prévue…Fin de journée ! Un hélicoptère est appelé d’urgence ! Toute la bande est en bas des pistes… sauf un ! La nouvelle tombe. Une mauvaise chute… presque banale… mais mortelle. Cris, larmes, douleur, chagrin inconsolable. C’est la fin ! Déjà…si tôt ! Pourquoi ?

« Le temps de notre vie ? C’est 70 ans au mieux : 80 pour les plus vigoureux ; et leur agitation n’est que peine et misère. Car le temps passe vite et nous nous envolons », dit la Bible.
[1] Vers où, vers quoi ? « Les âmes en allées, où s’en vont-elles ? » chantait Gilbert Bécaud. Question solennelle à laquelle beaucoup ne préfère pas penser ! Et pourtant ! Nous la quitterons tous, la terre…Tôt ou tard, nous ne les verrons plus nos amis, nos parents, les vivants.... Que restera-t-il ?


Notre âme ! Car la mort n’est pas la fin ! C’est un détachement, une séparation. Jésus l’affirme : l’homme à plaindre est celui qui n’est riche que pour lui-même. L’homme heureux est celui qui est riche pour Dieu.[2] Riche pour Dieu ? Comment ? Que puis-je lui apporter ? Rien ! C’est Lui qui, par Jésus-Christ, offre tout : vie éternelle, accès à Son royaume. Pour vous aussi, le compte à rebours a commencé. Il est encore temps de vous préparer !




[1] Psaume 90,12
[2] Luc 12,21



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