vendredi 30 novembre 2007

Euthanasie


Adaptation ou biographie ?

La présentation lundi soir du film de Marc Angelo « Marie Humbert : l’amour du mère » me pose problème. Pour plusieurs raisons. La 1ère tient d’abord au titre, qui inclut à côté du nom de la mère de Vincent Humbert, la proposition « l’amour d’une mère ». Elle dicte, avant même d’avoir vu le film et réfléchi à l’acte commis, la façon avec laquelle le spectateur doit l’interpréter. La seconde est que le film se présente comme une adaptation d’un fait réel. Nommer ainsi le film est, à mon sens, frôler la manipulation. Le film peut-il décemment être appelé une adaptation en frôlant de si près le vécu : noms réels des personnages, copier/coller exact du déroulement de l’histoire… ? Le spectateur ne va-t-il pas automatiquement penser que ce qu’on lui montre est le récit exact du vécu des personnes évoquées ? Si c’est le cas, en quoi est l’adaptation ? Si ce ne l’est pas, pourquoi lui en donner toutes les allures ? L’authenticité de ce qui sera montré est d’ailleurs fortement mise en cause par un témoin : le kinésithérapeute de Vincent Humbert, Hervé Messager (voir vidéo ci-dessous). De quel côté est l'instrumentalisation ???

Ethique de situation

La 3ème raison qui me dérange est plus profonde. Elle tient toute entière à la façon avec laquelle, par ce film, on cherche à influencer l’opinion de la majorité. Comme ce fut le cas avec « l’affaire Ranucci » pour le lourd dossier de la peine de mort, ou celui de Marie-Claire Chevalier défendue en 1972 au procès de Bobigny par l’avocate Gisèle Halimi en vue de la légalisation de l'avortement, il est clair que l’histoire de Vincent Humbert est le cas idéal à exploiter pour légitimer la pratique de l’euthanasie dans la conscience collective. La méthode est ici toujours la même. On pratique ce que l’on appelle l’éthique de situation, une éthique qui se construit à partir de cas étudiés, les tenants et les aboutissants des principes n’étant pris en compte qu’après coup. Or, la charge émotionnelle des cas étudiés ne peut qu’influer dans le sens de l’adhésion contre la logique froide de l’analyse. Un principe général est ainsi défini sur la base d’un cas particulier, causant à terme, parce que les choses n’ont pas été réfléchies suffisamment et jusqu’au bout, plus de mal que de bien à l’ensemble de la population à laquelle il va désormais s’appliquer.

Historique

C’est au XVII ème siècle que, pour la première fois, le terme euthanasie (du grec eu, bien et Thanatos : mort ; mort sans souffrance) apparaît. Dans son Avancement of Leaning (le Progrès du savoir), écrit vers 1605, Sir Francis Bacon en fait la proposition. Par pitié, il suggère la pratique de l’euthanasie agonique qui consiste à mettre fin à la souffrance intolérable des agonisants. L’idée cependant n’était pas neuve. On en trouve déjà la trace des siècles auparavant dans la République idéale de Platon. Là, Platon propose à Adeimantus d’établir dans l’Etat parfait une législation à la fois médicale et de justice, prévoyant un traitement pour ceux des citoyens dont la santé physique et psychologique est bonne. Mais pour les autres, la même législation laissera mourir les malades, et « ceux dont l’état psychologique est incurable seront mis à mort. » (République, IX, ligne 410).

Plus tard l’idée sera reprise par d’autres. Citons parmi eux Sir Thomas More, dans son livre Utopia, écrit au début du XVème siècle. Dans son « Etat idéal », prêtres et officiers devraient, selon Thomas More, tenir le langage suivant, devant un grand malade : « Regardons votre problème de santé en face. Vous n’allez plus vivre de façon normale. Devenu une charge pour le monde et un fardeau pour vous-mêmes, en fait, déjà, vous menez une existence posthume… Pourquoi donc continuer à nourrir les microbes (avec votre corps malade) ? Puisque votre vie n’est que misère, d’abord pour vous-mêmes, pourquoi hésiter à mourir ? Vous êtes dans une chambre à horreurs, pourquoi ne pas y échapper vers un monde meilleur ? Donnez donc vos ordres et nous, nous organiserons votre fuite. Notre proposition n’est que du bon sens. »

Au début de notre siècle, le Français Vacher de Lapouge préconisa l’élimination radicale des personnes anormales. Malheureusement, le IIIème Reich emprunta ses idées. A partir du décret du 1er septembre 1939, le IIIème Reich ordonna la suppression de plusieurs milliers de malades mentaux, « existences superflues ». Même si le corps médical allemand était partagé au sujet de cette pratique, nous savons que par la suite cette forme d’euthanasie sociale, l’eugénisme (dans le sens d’élimination ethnique), fut pratiquée en masse. Six millions de Juifs disparurent, ainsi que des milliers de Tziganes et beaucoup d’autres personnes. Et leur mort ne fut pas particulièrement douce !

Aspects bibliques

Parce qu’elle touche à ce qu’il y a de plus fondamental dans l’être humain (la vie), il est impossible que la question de l’euthanasie se règle et s’appréhende à partir de cas particuliers et d’histoires émotionnellement chargées. Car toucher à la vie, c’est toucher à ce qu’il y a de plus sacré en l’homme.

Or, l’homme est, selon la Bible, plus qu’un ensemble de molécules. Il a une dignité et une valeur qui dépassent de loin sa vie physique. Il est créé à l’image de Dieu qui, seul, a droit de souveraineté sur sa vie et sa mort. « Sachez donc, dit Dieu dans la Bible, que c’est moi qui suis Dieu, je fais vivre et je fais mourir, je blesse et je guéris, et personne ne délivre de ma main. » « l’homme n’est pas maître de son souffle pour pouvoir le retenir et il n’a aucune puissance sur le jour de sa mort. » Il est à noter de plus que parmi toutes les demandes à mourir formulées dans la Bible, aucune n'a été exaucée par Dieu. L’euthanasie n’est, du point de vue biblique, pas seulement un crime contre l’humanité, mais encore contre les droits de la Divinité.

La Bible affirme d’autre part l’existence d’un au-delà après cette vie. « Il est réservé aux hommes de mourir une seule fois après quoi vient le jugement. » Vouloir mettre fin aux jours d’une personne à cause de ses souffrances, c’est donc faire le choix de la précipiter avant l’heure dans l’éternité. Si nous (les opposants à l’euthanasie) comprenons et respectons la volonté des malades de mettre fin à l’acharnement thérapeutique qui les maintient artificiellement en vie, il nous apparaît que le fait d’ouvrir la porte à la légalisation de l’euthanasie va introduire dans l’humanité une pratique dont elle pourrait par la suite regretter très amèrement les applications.






Que sert-il à un homme de gagner lemonde entier s'il fait la perte de son âme ?

samedi 24 novembre 2007

Un Dieu, 2 visages ?


Dans cette rubrique intitulée "Foire aux Questions", mon but est de répondre aux interrogations d'internautes dans le domaine spirituel. Les questions posées ne sont pas fictives, mais réelles. Soit je les ai moi-même entendues formulées, soit elles ont été posées réellement sur divers sites parcourus.

Question :

Quand on lit l'Ancien Testament, on n'a pas l'impression d'avoir à faire au même Dieu que révèle Jésus dans le Nouveau. Y a-t-il 2 Dieux différents ou un Dieu a deux visages, l'un sévère et l'autre tendre ?

1er élément de réponse :

Il faut comprendre, quand on lit l'Ancien Testament, que l'on vit dans une époque et sous un régime différents de ceux du Nouveau. Lorsque l'apôtre Jean écrit son Evangile, il dit : la loi est venue par Moïse, la grâce et la vérité par Jésus-Christ. Jean souligne donc la différence forte de but et d'accent existant entre les deux périodes.

Dans l'Ancien Testament, nous sommes sous le régime de la loi. A travers Israël, peuple choisi, Dieu révèle ce que sont Ses exigences en matière de justice, sainteté, moralité. Les normes qu'Il établit s'appliquent aussi bien au niveau de la relation de l'homme avec Dieu qu'entre les hommes. Or, la loi a un but : elle est là aussi bien pour révéler le haut niveau requis par Dieu pour Lui plaire que pour donner à l'homme la preuve de son incapacité à l'atteindre. Aussi, l'Ancien Testament est une suite ininterrompue d'échecs, de manifestations de réprobation de la part de Dieu contre Son peuple, incapable d'obéir à Ses commandements. D'où l'impression de sévérité qui ressort de la lecture de ces textes.

2ème élément de réponse :

Elle est liée à la nature même de la Personne de Dieu. Un Dieu qui réunit dans Sa Personne les qualités les plus "contraires": justice, amour, colère, compassion, jalousie, tendresse... C'est l'une des raisons pour laquelle la Bible nous ordonne de ne nous faire aucune représentation de Dieu. Toute image, en effet, ne peut être qu'une caricature de Dieu et l'amputer d'une partie de ce qu'Il est en réalité, Lui qui est dépeint à la fois sous les traits du lion et de l'agneau. Nous pouvons nous en étonner, mais une petite illustration nous aidera à comprendre que la contradiction qui semble y avoir dans Sa Personne, et entre le Dieu de l'Ancien Testament et Jésus, n'est qu'apparente.

Chacun de nous aime et apprécie le soleil. Nous savons à quel point cet astre nous est nécessaire et combien ses rayons nous sont bienfaisants. Sommes-nous cependant conscients que rien n'est plus dangereux que le soleil ! C'est une puissance au contact de laquelle tout se consume. Ce qui nous permet de jouir du soleil sans dommage tient à deux choses : la distance respectable à laquelle nous sommes de l'astre et la couche d'ozone protectrice qui filtre les rayons ultra-violets les plus dangereux.

Dieu, dit la Bible, est comme le soleil. Il est évident que, confronté directement à Lui, aucun de nous ne survivrait. Le simple fait de nous trouver en Sa présence nous consumerait sur place. L'expérience des hommes de la Bible qui ont entrevu Dieu est toujours la même. Tous se sont écroulés, comme morts. "Personne, dit la Bible, ne peut voir Dieu et vivre." Les deux éléments qui nous sont nécessaires pour vivre devant le soleil nous sont indispensables pour vivre à l'aise dans la présence de Dieu : une bonne distance, un élément protecteur médiant entre nous et Lui. La bonne distance entre Dieu et nous est tenue lorsque, au lieu de braver Dieu et de jouer les fiers et les arrogants devant Lui, nous nous tenons humblement devant Sa face, conscients de notre disqualification et de l'infini gouffre qui nous sépare de Lui sur le plan moral. L'élément médiant et protecteur est Jésus-Christ qui, sur la croix où Il meurt pour nos fautes, a concentré sur Sa Personne toute la charge de la colère légitime de Dieu contre l'humanité. Placé sous la protection du Christ, nous pouvons sans crainte nous approcher de Dieu qui, de Juge qu'Il était, devient notre Père.

3ème élément de réponse :

Les passages bibliques choquants de l'Ancien Testament sont un avertissement pour nous. Ils nous montrent ce qui se produirait pour l'humanité entière si elle ne bénéficiait pas de la grâce que Jésus-Christ est venu apporter par Sa venue. Jésus Lui-même a interprété les catastrophes qui se produisaient à Son époque de cette façon. Commentant ce qui s'était produit au sujet de victimes d'un malheur, Jésus aura ce mot peu rassurant : "Pensez-vous que ceux qui sont morts ainsi aient été plus coupables que les autres ? Non, je vous le dis, mais si vous ne changez pas radicalement, vous disparaîtrez aussi !"

Nous devons ainsi veiller à ne pas dénier à Dieu le droit de juger. Justice et amour font partie de Sa nature. La Bible souligne d'ailleurs que ce qui devrait être notre étonnement le plus grand n'est pas les manifestations de la justice de Dieu, mais bien plutôt la longueur de Sa patience envers nous. Une patience qui est souvent le prétexte utilisé par les méchants, non pour s'amender et changer, mais s'enfoncer toujours davantage dans le mal. Attention, cependant ! Cette patience un jour s'arrêtera. Nous sommes dans l'ère de la grâce, mais le jour de la colère viendra aussi sûrement que le jour suit la nuit !

4ème élément de réponse :

Le contraste entre le Dieu de l'Ancien Testament et Jésus ne résiste pas à une analyse plus poussée. Car la Bible rapporte de magnifiques épisodes dans l'Ancien Testament où Dieu fait preuve d'une compassion et d'une sollicitude extraordinaires. Il se révèle déjà comme le Dieu qui pardonne la faute, relève le coupable, se tient proche de l'homme brisé et meurtri. Confronté à un choix disciplinaire, le roi David aura cette phrase : Que je tombe plutôt dans les mains de Dieu que dans celles des hommes ! Car Ses compassions sont immenses !

Il est faux également de penser que les traits du visage de Jésus ne reflètent que la douceur. Jésus a été d'une dureté et d'une sévérité incroyables à l'égard des religieux hypocrites, les traitant sans retenue de "races de vipères", "sépulcres blanchis", et appelant à sept reprises le malheur sur eux. De même, il n'a pas hésité à manifester avec force Sa colère dans le temple de Jérusalem, chassant avec un fouet tous ceux qui y trafiquaient avec honte.

Conclusion :

Le dernier livre de la Bible, l'Apocalypse, nous transporte à plusieurs reprises dans des visions divines. Nous y voyons un seul trône sur lequel sont assis Dieu et l'Agneau (Jésus) tous deux objets de la même adoration par toutes les créatures. Ils sont comme les deux types de raisin figurés dans l'illustration ci-dessus : une couleur en superficie différente, mais une même nature. Il n'y a pas de distinction entre eux. Nous y voyons aussi Jésus, le Fils, ouvrir les sceaux qui décident du sort final de l'humanité, les sceaux du jugement. N'ayant pas connu l'humanité, c'est au Fils, devenu homme et Sauveur des hommes en Jésus, que Dieu déléguera en totalité la prérogative du jugement.


Que le Christ soit aujourd'hui votre refuge avant qu'Il ne devienne votre juge !


Que sert-il à un homme de gagner le monde entier s'il perd son âme : Jésus

samedi 17 novembre 2007

Il est paru !


Nouveau livre !

Après le Grand Visiteur, j'ai la joie de vous annoncer la parution de mon 2ème livre, consacré au sujet du handicap. Son titre : Je vis avec cet intrus : le handicap.

4ème de couverture :

"L'avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt, dit un proverbe. Mais quel avenir a-t-on lorsqu'on est incapable de se lever?"

Dans une société marquée par le souci de la performance, le handicap n'est pas le bienvenu. Un coup dur ? Pire ! C'est un coup tordu, un acte de trahison de la vie. Ce séisme de forte magnitude ébranle nos convictions, le socle sur lequel les rêves et les idéaux sont construits. L'onde de choc se répercute de manière insoupçonnée, durable et profonde... jusqu'à s'inviter aussi dans l'entourage de la personne handicapée.

. Comment vit-on le handicap ?

. Que ressent-on en tant que parent proche d'une personne handicapée ?

. Quelles interrogations profondes le handicap soulève-t-il ?

. Comment la Bible considère-t-elle le sujet ?

. Y a-t-il un espoir malgré tout ?

L'auteur aborde, à grand renfort de témoignages actuels, le sujet délicat de la valeur de la personne handicapée et de sa place dans ce monde moderne. Sa réflexion inédite et pertinente rapproche la personne handicapée du Dieu qui a choisi de devenir faible pour se révéler à nous.

A lire et à faire lire à toute personne concernée, handicapée elle-même ou proche.

Table des matières

Le livre est découpé en 8 chapitres :

Chapitre 1 : le handicap : chiffres et choc

Chapitre 2 : Avis de tempête

Chapitre 3 : Ca n'arrive pas qu'aux autres

Chapitre 4 : Histoires vécues

Chapitre 5 : Le handicap avant Jésus

Chapitre 6 : Jésus et le handicap

Chapitre 7 : Le "handicap" de Jésus

Chapitre 8 : Pour une vie nouvelle

Extrait

La rencontre de Jésus avec l'aveugle-né nous projette au coeur même du mystère de la vie. Elle nous ouvre les yeux sur ce qu'il y a de plus admirable, de plus beau, de plus sublime dans l'expérience humaine. Non ! La vie humaine ne se résume pas à ce monde froid, désespérant, qui a pour seul horizon la déchéance, la mort. Le bien, dit Jésus, est la réponse victorieuse de Dieu au mal, de l'amour à la haine, de la compassion à la fragilité, du don de soi à l'égoïsme.

Non ! La vie n'est pas faite que d'une seule texture. Elle est un ouvrage compliqué dans lequel s'entremêlent, pour un temps au moins, le pire et le meilleur, le beau et le laid, le triste et le merveilleux. Les exemples abondent. Qui aurait connu Mère Teresa sans les bidonvilles de Calcutta, Martin Luther King sans la discrimination raciale, Henry Dunant, fondateur de la Croix-Rouge, sans les blessés de guerre... et l'homme Jésus sans le péché ?

La personne handicapée agit donc comme un révélateur. Telle est sa première utilité dans ce monde. Placée sur le chemin de la vie, elle ne laisse personne indifférent. Elle impose obligatoirement une prise de position, un engagement. Elle force son entourage à se dévoiler...

Comment se le procurer ?
1. En vous adressant à l'auteur : adresse mail dans le profil
2. En le commandant sur le site de l'éditeur : www.blfeurope.com
3. En le commandant dans les librairies chrétiennes : exemple l'Exedre : (voir plan Nomao sur le blog)

Que sert-il à un homme de gagner le monde entier s'il perd son âme : Jésus

samedi 10 novembre 2007

Hyper-surveillance


Hyper-surveillance !

Je ne doute pas un instant que je sois surveillé ! En témoigne largement l’article paru en juillet dernier, sous la plume de Gilbert Charles, dans le journal « l’Express », dont je vous livre ici quelques extraits.

« Les téléphones mobiles, Internet et « les objets communicants », désormais omniprésents dans nos vies quotidiennes, ont libéré la parole et l’écrit : ils offrent à n’importe qui la possibilité de se confier, de s’afficher, d’étaler ses humeurs ou ses états d’âme à la face du monde. Mais ils ont aussi une face cachée, un prix à payer dont les utilisateurs n’ont pas toujours conscience : la réduction progressive de l’espace intime et une surveillance rapprochée. Même en veille, le portable envoie des signaux permettant de le localiser ; la carte bancaire garde la trace des moindres achats ou des passages aux péages routiers ; l’anonymat n’existe plus sur Internet depuis la loi votée en 2000 qui oblige les fournisseurs d’accès à conserver les données de connexion de tous leurs abonnés.

Aujourd’hui, chaque Français figure en moyenne dans 300 à 500 fichiers différents, la plupart du temps à son insu… Passer inaperçu face à l’œil des 400 000 caméras de surveillance installées en France devient illusoire. On est encore loin, cependant, de la Grande-Bretagne. Ce pays est le plus surveillé au monde, avec 4,2 millions d’objectifs braqués sur les rues, les magasins ou les bureaux… « Depuis quelques années, dit le sénateur Alex Turk, président de la CNIL (Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés), nous assistons au déferlement d’une vague de nouvelles technologies intrusives comme la géolocalisation, la biométrie ou les puces RFID (identification par radiofréquence) qui menacent de plus en plus le périmètre de la vie privée. »

Besoin de sécurité

Curieusement, le flicage de plus en plus serré dont nous faisons l’objet n’inquiète pas, mais a plutôt tendance à rassurer la majorité de nos concitoyens. Il y a ici un net changement de mentalité. « La peur du contrôle à la Big Brother (voir ci-dessous) a cédé la place à la demande de sécurité, constate Gérard Dubey, chercheur à l’Institut national des télécommunications, à Evry. Toutes les enquêtes montrent que la majorité des gens sont prêts à abandonner une partie de leur droit à la confidentialité en échange des avantages procurés par les nouvelles technologies. » Ce n’est certainement pas le climat d’insécurité grandissante qui va inverser la tendance…

Des produits d’avenir

Dans son livre « Une brève histoire de l’avenir », Jacques Attali prophétise un développement accru du marché des produits destinés à la surveillance. « Des objets nouveaux prendront, comme moteurs de la croissance, le relais des automobiles, des machines à laver, des objets nomades : il s’agira d’objets de surveillance, remplaçant de nombreuses fonctions de l’Etat que je nommerai surveilleurs… Les technologies permettront de tout savoir des origines des produits et du mouvement des hommes, ce qui aura aussi, dans un avenir plus lointain, des applications militaires essentielles. Des capteurs et des caméras miniatures placés dans tous les lieux publics, puis privés, dans les bureaux et les lieux de repos, et finalement sur les objets nomades eux-mêmes, surveilleront les allées et venues ; le téléphone permet déjà de communiquer et d’être repéré ; des techniques biométriques (empreintes, iris, forme de la main et du visage) permettront la surveillance des voyageurs, des travailleurs, des consommateurs. D’innombrables machines d’analyse permettront de surveiller la santé d’un corps, d’un esprit ou d’un produit (page 251 et 256). »

L’obsession du contrôle absolu

Si la sécurité des citoyens est la raison officielle avancée pour la mise en place dans nos sociétés de l’hypersurveillance, l’intrusion de cette technologie dans notre quotidien peut, à long terme, servir à d’autres fins. « Tout dictateur (passé, présent, futur), écrit Erwin W. Lutzer dans son livre « La croix d’Hitler », est obsédé par le besoin d’un contrôle absolu de ses sujets… Hitler essayait de contrôler les citoyens allemands par tous les moyens : espionnage, filature, enregistrements, et incitation à la délation. Il avait instillé dans l’esprit de ses subordonnés le désir obsessionnel d’être obéi et vénéré. La motivation secrète de la magie noire (à laquelle s’adonnait le Führer) est bien sûr d’exercer un contrôle absolu sur le monde entier, en un mot de devenir Dieu. Lucifer a dit lui-même qu’il serait comme le Très-Haut. Mais Hitler n’avait pas les moyens techniques suffisants pour contrôler tous les sujets de son royaume. Il était irrité de ce que ceux qui ne le vénéraient pas puissent rester impunis ! (page 81-82) »

Mise en place graduelle

Gilbert Charles nous dit que le flicage plus ou moins consenti est appelé à s’étendre avec l’arrivée de systèmes comme le RFID, qui permet de lire à distance des informations contenues dans un micro-processeur intégré dans une étiquette, une carte de crédit ou des clefs de voiture. Déjà utilisées pour le contrôle d’accès dans de nombreuses entreprises… les puces RFID vont remplacer les codes-barres dans les supermarchés et devraient bientôt être insérées dans les passeports et les autres documents d’identité – avec la possibilité de contrôler les personnes à leur insu, jusqu’à une distance de plusieurs mètres.

Ces minuscules mouchards commencent également à envahir le corps humain. Aux Etats-Unis, une dizaine d’hôpitaux de la région de Washington proposent ainsi à leurs patients de leur implanter sous la peau une puce contenant leurs données médicales. En Espagne, une chaîne de night-clubs a récemment offert ce service à ses meilleurs clients, pour leur permettre d’éviter les files d’attente et boire un verre sans avoir à sortir leur portefeuille. D’autres mouchards encore plus insidieux sont en cours de mise au point dans des laboratoires spécialisés dans les nanotechnologies, les machines microscopiques. D’ici à cinq ou dix ans, il faudra s’attendre à voir apparaître des systèmes d’informations invisibles à l’œil nu. Disséminés dans la nature, ils permettront de voir et d’entendre partout, à l’insu de tout le monde.

Le Royaume de la Bête

Difficiles à concevoir pour nos pères, les nouvelles technologiques rendent terriblement actuelles et pertinentes les anciennes prophéties de l’apôtre Jean sur l’apparition du royaume de la Bête, la dernière dictature clôturant le cycle séculaire des gouvernements humains avant l’établissement du règne du Christ. « Elle fait, dit Jean, qu’on impose à tous, petits et grands, riches et pauvres, hommes libres et esclaves, une marque sur la main droite ou sur le front, et que personne ne puisse acheter ni vendre sans avoir la marque, le nom, de la bête ou le chiffre de son nom (666) : Apocalypse 13,16 à 18» Ce qu’Hitler n’a pas réussi en son temps, les nouvelles technologies l’apporteront sur un plateau à celui que la Bible désigne par ailleurs sous le nom de l’Antichrist.

Deux armes

Que faire ? Comment vivre dans une société au contrôle absolu ? j’ai trouvé dans le livre de « 1984 », le livre de George Orwell, policier de formation, deux réponses similaires à celles que donne la Bible. Ce roman décrit la vie dans une société où est pratiquée à l’excès l’hypersurveillance par Big Brother, le dictateur en place. Dans cette société, un dénommé Winston Smith en vient progressivement à se rendre compte de la prison dans laquelle il se trouve. Aussi réfléchit-il au moyen d’échapper à la toute-puissance de la tutelle de Big Brother. Deux solutions imparables lui apparaissent :

1. Rejoindre la Fraternité, une armée de l’ombre dirigée par un Juif nommé Goldstein. Cette armée d’insoumis, raconte Orwell, tirait sa force d’un Livre secret, qui était leur livre de référence, celui qui leur dictait leur conduite et leur notion du bien et du mal. Nous avons, en tant que chrétiens, nous aussi un Livre de référence et un Maître à penser dans ce monde, un seul Seigneur à qui prêter allégeance, le Juif nommé Jésus. Aucun système n’a la légitimité suffisante pour nous obliger à Le renier.

2. Se considérer désormais, quoique vivant, comme déjà mort. C’était la seule porte de sortie possible vers la liberté. Avoir signé son propre arrêt de mort avant que le système ne le signe pour lui, était la condition préalable à la délivrance de la crainte. Jésus nous invite, en le suivant et en l’adoptant comme le Maître de notre vie, à porter avec Lui notre croix : à signer notre arrêt de mort. Se considérer déjà comme mort pour ce monde est la condition de notre liberté.

« Maintenant qu’il s’était reconnu comme mort, il devenait important, se dit Smith, de rester vivant aussi longtemps que possible. » Telle devra aussi être demain notre devise dans le monde hypersurveillé de Big Brother qui est à notre porte !



















Que sert-il à un homme de gagner le monde entier s'il perd son âme : Jésus

samedi 3 novembre 2007

Le grand passage




Le mystère de la mort

Reconnaissons d’abord que parler de la mort, et de ce qui la suit, n’est pas chose facile. Nous abordons là un domaine qui, de manière évidente, échappe à notre capacité d’investigation. Dans son livre « les Thanatonautes », Bernard Werber dit : « L’homme a tout exploré : le monde de l’espace, le monde sous-marin, le monde souterrain ; pourtant il lui manque la connaissance d’un monde : le continent des morts. » On peut certes envoyer des hommes sur la lune ou essayer de découvrir les limites de l’univers aux moyens de télescopes puissants. Mais l’au-delà : qui peut fouler le continent des morts, puis y revenir pour nous raconter ce qu’il a vu ?

L’omniprésence de la mort

Que nous l’avouons ou non, la mort, pour plusieurs raisons, ne cesse de nous obséder. Par le fait d’abord qu’elle est omniprésente et que chaque jour, d’une manière ou d’une autre, elle se rappelle à nous. Pas un journal d’information, pas une journée ne se passe sans que, quelque part, il ne soit fait mention de la mort. Ici, c’est une célébrité qui disparaît ; là, ce sont des actes terroristes ou des calamités naturelles qui frappent aveuglément des populations entières. La mort est si imprévisible que personne, si riche ou si débordant de vie soit-il, ne peut parier avec certitude qu’il finira l’aujourd’hui. Personne, dit la Bible, n’est maître de son souffle, pour le retenir ; nul n’a de pouvoir sur le jour de la mort (1). Combien se sont levés le matin pleins de projets pour se retrouver l’après-midi même dans le monde des morts… où tout objectif est dépassé.

Le roi des terreurs

La mort ne nous obsède pas seulement : elle nous effraie. La Bible l’appelle le roi des terreurs (2). Les rites nombreux qui, dans les diverses civilisations, entourent la mort, en témoignent. Selon Josée Lartet-Geffard, « autour des rites apparaît le désir de donner un sens à la mort, de tenir la peur qu’elle inspire à distance et la volonté d’établir une relation pacifiée avec les défunts. Par les rituels funéraires ou la commémoration des disparus, les vivants manifestent aussi le désir de s’assurer un traitement favorable au moment de leur propre décès. » Selon les lieux et les époques, les manières de faire changent. Toujours cependant se dégage la même réalité : on ne peut se résoudre à la mort comme le terminus final de la vie.

Jésus et la mort

Vivant sur terre, Jésus, comme nous, n’échappa pas à la question de la mort. Il fut Lui aussi souvent ému jusqu’aux larmes par la perte cruelle qu’elle occasionnait (3). C’est pourquoi l’une de Ses œuvres majeures fut, à trois reprises, de ressusciter des morts. Il témoignait par là de l’anomalie que représentait, dans le plan de Dieu pour l’homme, le phénomène de la mort. C’est pour la Vie que nous avons été créé. La mort est le salaire du péché (4), la preuve par excellence, s’il en est, que nous sommes coupés, séparés de Dieu. Or, le but même de la venue de Jésus est de nous réconcilier avec Dieu, de renouer le fil rompu de notre relation amicale avec Lui. Il faudra donc que Jésus passe par la mort, qu’Il endosse sur Lui et prenne à Son compte le châtiment ultime que méritent nos fautes. Jésus mourra donc de la pire des morts. Il prendra sur Lui toute l’angoisse que représente l’enfer, l’état d’abandon et de séparation définitif d’avec Dieu. Ce faisant, dit la Bible, Il délivre tous ceux qui, par crainte de la mort, étaient retenus dans l’esclavage toute leur vie ( 5)

Se préparer à la mort

Bien qu’effrayante, la mort a son utilité. Elle nous rappelle tous les jours la brièveté de la vie, le caractère éphémère de notre existence terrestre. C’est pourquoi, dit la Bible « mieux vaut aller à la maison de deuil que d’aller à la maison de banquet ; c’est dans celle-là que se trouve la fin de tout être humain, et le vivant doit y réfléchir. » (6) La vue du bureau dans lequel je travaille surplombe le cimetière de la ville. De là, je vois les tombes alignées de jeunes et de personnes âgées que la mort a fauché. Une question se presse en moi : où sont-ils ? Ont-ils faits, avant leur départ de ce monde, la paix avec Dieu ? Jésus nous dit : C’est moi qui suis la résurrection et la vie. Celui qui met sa foi en moi, même s’il meurt, vivra ; et quiconque vit et met sa foi en moi ne mourra jamais. Crois-tu cela ? (7)


(1) Ecclésiaste 8 : 8 (2) Job 18 : 14 (3) Jean 11 : 35 (4) Rom 6 : 23 (5) Hébreux 2,14

(6) Ecclésiaste 7 : 2 (7) Jean 11 : 25-26






Que sert-il à un homme de gagner le monde entier s'il perd son âme : Jésus