vendredi 28 février 2014

La réussite des méchants (4)

Réponses partielles

Nous avons vu les réponses qu’Asaph, Habakuk et Jérémie ont reçues de la part de Dieu au dilemme que
représentait pour leur foi la réussite des méchants. Utiles, ces réponses ne sont pourtant que partielles. Elles sont comme des traits de lumière qui sont donnés à ces hommes de foi jusqu’au moment où doit venir Celui qui est la lumière : Jésus-Christ ! Par Lui, tout l’éclairage dont nous avons besoin sur toutes les questions existentielles nous est donné. Les plus grands mystères nous sont dévoilés. Nous comprenons pourquoi nous sommes créés, pour quoi et pour qui Jésus a dû mourir, quel est le projet qui est poursuivi par Dieu derrière la rédemption… Nous comprenons aussi le caractère temporaire, arrêté, compté de la royauté du mal dont la vanité devra s’effacer pour toujours devant le règne éternel et lumineux de Dieu.

Pierre d’angle

Alors que l’hostilité des autorités religieuses était grandissante envers Jésus, celui-ci leur raconta une parabole qui n’allait pas arranger les choses. C’est la parabole des mauvais vignerons que voici :

Ecoutez une autre parabole. Il y avait un homme, maître de maison, qui planta une vigne. Il l’entoura d’une haie, y creusa un pressoir, et bâtit une tour ; puis il l’afferma à des vignerons, et quitta le pays. Lorsque le temps de la récolte fut arrivé, il envoya ses serviteurs vers les vignerons, pour recevoir le produit de sa vigne. Les vignerons, s’étant saisis de ses serviteurs, battirent l’un, tuèrent l’autre, et lapidèrent le troisième. Il envoya encore d’autres serviteurs, en plus grand nombre que les premiers ; et les vignerons les traitèrent de la même manière. Enfin, il envoya vers eux son fils, en disant : Ils auront du respect pour mon fils. Mais, quand les vignerons virent le fils, ils dirent entre eux : Voici l’héritier ; venez, tuons-le, et emparons-nous de son héritage. Et ils se saisirent de lui, le jetèrent hors de la vigne, et le tuèrent : Matthieu 21,33 à 39.

L’intention de Jésus est ici très claire. Il veut montrer à ses auditeurs que ce qui se passera bientôt  avec lui, sa condamnation suivie de son exécution, n’est rien d’autre que la continuité de l’histoire. En tout temps, le même scénario s’est répété. Aucun des prophètes que Dieu n’a envoyé n’a été populaire, bien reçu. Il en sera de même pour lui, le Fils.

Jésus ne terminera pas cette parabole sur cette simple analogie. Il la conclura par le rappel d’une vérité affirmée par les Ecritures :

Jésus leur dit : N’avez-vous jamais lu dans les Ecritures : La pierre qu’ont rejetée ceux qui bâtissaient est devenue la principale de l’angle ; C’est du Seigneur que cela est venu, Et c’est un prodige à nos yeux ? : Matthieu 21,42

Jésus souligne ici un paradoxe, démontré lui aussi tout au long de l’histoire. Alors que le mal, et les opposants à Dieu semblent triompher, en réalité, à long terme, ce sont ceux qu’ils ont rejetés qui deviennent la pierre d’angle de l’histoire. La preuve la plus évidente en sera apportée par la résurrection de Jésus. Les autorités religieuses penseront s’être débarrassées définitivement de Jésus en le mettant à mort. Elles en seront pour leur frais. Une génération plus tard, Israël s’écroulait, tandis que l’Eglise, le peuple-témoin de Jésus se multipliait et envahissait le monde. La pierre d’angle de l’histoire était la pierre rejetée par les constructeurs.

Nuit ou lumière éternelle

C’est toujours le cas aujourd’hui. Le temple qui demeure, traverse le temps, résiste à toutes les agressions et subsiste pour l’éternité dans la gloire, est le temple de Dieu. Il est composé de toutes les pierres vivantes de la vie de Dieu, pierres souvent rejetées, mises de côté, inintéressantes pour le monde, mais précieuses et aimées de Dieu, dont Jésus, le Christ est le type par excellence. Les méchants peuvent aujourd’hui être plein d’arrogance. Celui qui est leur prince sait que ses jours sont comptés. Il sait qu’il n’en a plus pour très longtemps à parader. Ses jours sont pesés, comptés, comme les jours du système qu’il a bâti depuis des siècles. Le feu d’artifice final est prêt d’être tiré. Il laissera ceux qui se seront laissés éblouir par lui devant le silence d’une nuit éternelle.

Toute autre sera la réalité que partageront ceux qui auront le privilège d’être au bénéfice de la vie de Dieu. Cette vie, ils ne l’auront pas produite. Ils l’auront reçue ici-bas gratuitement, en réponse à leur foi. Ils n’ont pas aimé leur vie terrestre au point de craindre la mort. Sauvés par le Fils de Dieu, ils sont devenus ses frères, membres de sa famille. Ils partagent en éternité sa joie, sa vie, sa proximité avec Dieu, son Père. Ils ne sont plus habités par autre chose que la plénitude, l’émerveillement, un bonheur et une unité absolus. Tous les souvenirs désagréables ont disparu. Le mal n’a même plus sur leur être la force d’une cicatrice. Ils sont immergés en Dieu et leur esprit et leur cœur ne connaissent plus ni déchirement, ni vide, ni langueur. Ils sont entrés dans une communion ininterrompue avec l’Absolu, un état dans lequel la vie, la joie, la connaissance se multiplient de manière incessante dans des dimensions aux possibilités infinies. Ils sont rendus semblables à Dieu. Ils le voient face à face tel qu’Il est ! Ils sont en Lui totalement, définitivement !


Que représentent le mal et ses succès ? Une vapeur qui paraît pour un peu de temps et qui disparaît pour
toujours ! Quelle folie de s’y attacher, de le préférer à la grâce, l’amour rédempteur gratuit de Dieu manifesté en Jésus-Christ ! Heureux dès à présent ceux qui ont cru et meurent dans le Seigneur ! Ils entrent pour toujours dans le repos ! Ils ont part à l’arbre de vie duquel ils ont goûté le fruit déjà par l’Esprit qui était en eux ! Notre cœur aspire à les rejoindre et laisser là la pâle et triste imitation que la folie du monde voudrait offrir en échange ! Que Ton règne vienne bientôt, ô Dieu ! Que Ta volonté soit faite sur la terre comme dans les cieux !

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