samedi 25 février 2012

Le suicide


Etat des lieux

Chaque année en France, 12 000 personnes mettent fin à leurs jours. Phénomène nouveau : des enfants en bas âge (9– 10 ans) en sont venus récemment à se suicider. Le nombre de personnes qui disparaissent par suicide ne rend pas compte de la réalité du problème. Aux 12 000 qui vont au bout de l’acte, il faut ajouter les 160 000 qui ont tenté de le faire et ont survécu. Nous connaissons tous dans notre entourage un ami, un voisin, une connaissance qui a disparu par le suicide. Le vide qu’ils ont laissé, les questions sans réponse sont lourds à porter. Ils engendrent souvent chez les proches, chagrin, culpabilité, blessure profonde. Le visage du disparu ne s’efface pas de sitôt. Au contraire, un rien, une date d’anniversaire, un évènement en ravivent le souvenir. L’autre n’est plus là, mais il l’est encore dans la mémoire.

Le suicide n’est et ne sera jamais une mort comme les autres. La mort peut être brutale, inattendue, lors d’un accident, par la maladie. Mais la mort par suicide a une autre dimension. Elle est un acte décidé, volontaire. On en parle peu. Mais le suicide provoque de manière inconsciente une incitation. « Puisqu’un tel, qui nous était bien connu, a mis fin à ses jours, pourquoi ne ferais-je pas comme lui ?», pense celui ou celle qui, à son tour, passe par la détresse. La tentation peut être là d’utiliser le même chemin de fuite.

Que dire, que penser, en tant que croyant, du suicide ? Comment s’y prémunir ? Où trouver les ressources pour traverser les vallées sombres de la vie ? Telles sont les questions que suscite le malheur du suicide !

Suicidaires : genre

Qui n’a jamais pensé au suicide ? L’éventualité peut nous avoir frôlée rapidement ou s’être présentée à nous comme une option sérieuse. Il faut être passé par une dépression profonde pour comprendre la force d’attraction que peut avoir une telle pensée. Dans cet état, la vie est si pesante que les raisons pour la poursuivre ne font plus le poids. David L.Conroy, un psychologue le dit : « Le suicide n’est pas un choix, on y est conduit quand la douleur dépasse les ressources qui permettent d’y faire face. » Pour la plupart, les personnes tentées par le suicide sont épuisées. Elles ne savent plus vers quoi se tourner pour puiser les forces leur permettant de tenir ou de poursuivre.

Si le suicide peut être la conclusion dramatique de plusieurs années de détresse, il peut aussi se produire brutalement. J’ai connu plusieurs de ces cas qui, pour ne pas faire face aux inconséquences de leurs vies, ont préféré mettre fin à leurs jours. Tel est le cas de Judas dans la Bible. Après avoir trahi et vendu Jésus, son désespoir fut tel qu’il alla se pendre. Ce que Judas ne supporta pas, c’était l’horreur de ce qu’il était. Judas ne pouvait plus se regarder en face. Il fallait que l’image que lui renvoyait son miroir disparaisse. Judas supprima donc Judas. Illusion et impossibilité, car, après la mort, la vie continue… !

Nous pouvons parfois penser que la tentation du suicide ne frappe qu’à la porte des esprits faibles. Grosse erreur. La Bible mentionne le cas de grands héros, du genre de ceux qui en ont vu de dures, qui ont soupiré après une disparition rapide. Je prends pour exemple Job ou le grand prophète Elie. Plus nos critères de qualité sont élevés, plus le fait de passer par l’échec nous rend sensible au suicide. Une des premières réactions de Job, qui a tout perdu en peu de jours, enfants, biens, serviteurs, santé, sera de maudire le jour de sa naissance. « Si seulement, dit-il, il n’était jamais sorti du ventre de sa mère ! » Sa foi en Dieu le retient de penser au suicide. Mais le désir de ne pas vivre est bien là !

Le suicide brutal choque par la violence de l’acte. Une autre manière d’être et de vivre est à inclure dans la catégorie du suicide. Elle concerne tous ceux qui, par les excès dans lesquels ils vivent, se suicident à petits feux. Amy Winehouse et Whitney Houston, disparues récemment, en sont la triste illustration. Tous les jours, les fumeurs ont sous les yeux l’image, le témoignage de tous ceux qui sont morts à petits feux, victimes de la même addiction. D’autres, rongés par l’alcool, tués par la drogue, meurent prématurément. On ne les comptera pas dans le chiffre annuel des morts par suicides. Et pourtant !

Il y a pour finir les suicides presque inexplicables, ces « coups de folie » comme on les appelle. Une heure après, le lendemain, l’idée aurait surement paru absurde. Elle n’aurait pas eue de prise. Mais, sur le coup, la raison semblait ne plus être là, comme disparue. La personne se sentait comme prise au piège. Elle ne voyait plus d’issue. Elle a préféré partir…

Causes

Les causes qui poussent les personnes au suicide sont aussi nombreuses et différentes que les cas évoqués ci-dessus. « Il y a différentes sortes de souffrances qui mènent au suicide, dit David L. Conroy. Qu’une douleur soit supportable ou non diffère d’une personne à une autre. » Ne jugeons pas, mais essayons plutôt de comprendre.

La formation de la personnalité d’un être humain est complexe. L’éducation, le milieu familial y jouent pour beaucoup. Celui qui, toute sa vie, a grandi dans la crainte et l’humiliation est fragile… de même que celui qui a été surprotégé. La vie, dans ou hors du milieu familial, nécessite que nous soyons armés. Certaines souffrances vécues dans l’enfance passent longtemps inaperçues… jusqu’à ce qu’elles ressortent dans l’âge adulte, au moment où l’on s’y attend le moins, lorsqu’on devient à son tour père ou mère. Certains qui ont commis des actes qu’ils pensaient avoir assumé sans trop de dégâts, tel l’avortement, connaissent tout à coup d’énormes vagues à l’âme. Le désespoir, la culpabilité alors, les saisissent. Ils savent qu’ils ont commis une faute irréparable… et ni l’alcool, ni les psychotropes n’arrivent à en effacer la trace. Le suicide est alors, dans ce cas, une faute supplémentaire qui n’efface en rien celles qui l’ont précédé.

Si les causes du suicide sont multiples, le besoin qu’il fait apparaître touche toujours aux questions les plus existentielles. La personne tentée par le suicide a besoin de retrouver du sens à sa vie, des raisons supérieures à sa détresse pour poursuivre envers et malgré tout. Pour certaines, le besoin est celui d’entendre une voix chaleureuse, sincère, qui lui dit qu’elle l’aime comme elle l’est, qu’elle la connaît et qu’elle l’assure de son pardon pour les actes dont elle a honte. Le suicide met en lumière, de façon criante, la nécessité pour chacun de prendre en compte la dimension spirituelle de la vie. Nous ne sommes pas faits que de matière, de désirs. Nous avons été créés avec un besoin de plénitude immense, un besoin que seul Dieu peut satisfaire. Tant que ce besoin premier ne sera pas comblé, nous glisserons inexorablement sur la pente qui mène à la mort.

Bonne Nouvelle

L’Evangile, la Bonne Nouvelle de la venue de Jésus-Christ est la réponse fondamentale aux besoins spirituels de l’être humain. Par l’Evangile, j’apprends que j’ai de la valeur aux yeux de Dieu. Je suis aimé à l’infini, au-delà de tout ce que je peux apprécier. Je n’ai pas besoin de l’évaluation des autres pour savoir qui je suis : celle de Dieu me suffit. Par l’Evangile, j’apprends que je peux être pardonné de mes fautes passées, y compris des pires crimes dont ma conscience peut m’accuser. La mort de Jésus pour moi a été la rançon payée par Dieu dans ce but. Par l’Evangile, j’apprends que le monde dans lequel je vis n’est pas le vrai. Toute sa pensée a été faussée. Les mirages qu’ils proposent sont mensongers. Une espérance existe, un autre royaume fait de vérité, de bonheur, de joie. C’est pour m’y faire entrer que Jésus a pris sur lui mes péchés. Par l’Evangile, j’apprends que je peux être restauré, guéri et renouvelé intérieurement. Dieu ne me demande pas d’être ce que je n’arrive pas à être. Il m’invite à le laisser entrer dans ma vie pour vivre en moi, par son Esprit, ce que je ne saurais vivre seul. Tout ne se résoudra pas comme par un coup de baguette magique. Mais Il promet d’être là avec moi, dans mes détresses. Il m’invite à lâcher prise pour m’abandonner à lui. Il est disponible à chaque instant pour entendre mes cris, recueillir mes larmes, répondre à mes soupirs. Ose ! Viens à Lui ! Ne désespère pas, ou ne sois pas incrédule. Viens comme tu es, dans l’état dans lequel tu te trouves ! Il ne met jamais dehors quiconque frappe à sa porte pour être secouru !

Le premier piège dans lequel tombe celui en qui l'idée du suicide gagne du terrain est la solitude, le repli sur soi. Si vous vous sentez de plus en plus désespéré, si vous ne voyez plus d'issue à votre situation, au lieu de vouloir conclure votre vie par la mort, ouvrez votre coeur à Dieu. Mais aussi, trouvez une personne de confiance qui ne vous jugera pas, mais saura vous écouter. Ci-dessous quelques liens utiles :

Une association de lutte contre le suicide parmi les jeunes : le GAPS : site : http://gaps-62.com/index.php

Le site d'Infosuicide : http://www.infosuicide.org/

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samedi 18 février 2012

La nef des fous



La nef des fous

La nef des fous
C’est en février 1494 durant le Carnaval – la saison des fous – que parut à Bâle « La nef des fous » du strasbourgeois Sébastien Brant. Le succès fut foudroyant et durable. Jamais depuis l’invention de l’imprimerie, un livre en langue allemande n’avait connu pareil succès.

Brant, dominé par l’idée que les malheurs des hommes résultent de leurs péchés, entreprend de leur montrer la laideur de leurs vices et de leurs folies. « Les rues grouillent de fous qui battent la campagne, dit-il, mais nul ne reconnaît qu’il mérite ce nom. C’est pourquoi en ce jour, je cherche à équiper toute une armée navale pour les embarquer tous… car une seule nef ne suffirait jamais à les entasser tous, tant sont nombreux les fous. »

Rien n’échappe à la rigueur impitoyable de Brant dénonçant la foile des hommes : l’orgueil, la fraude, le blasphème, l’usure, mais aussi la manie des voyages, la désobéissance au médecin, les sérénades nocturnes, le bavardage incessant… Tout et tout le monde y passe.

L’écrit date de plusieurs siècles, mais il n’a rien perdu de sa modernité et de son actualité.



Extraits !

De la cupidité

C’est absurde folie
d’entasser des richesses
et de ne pas jouir
de la vraie joie de vire,
le fou ne sachant pas
à qui servira l’or
qu’il a mis de côté,
le jour où il devra
descendre dans la tombe.
Mais plus fou est encore
celui qui dilapide
sans rime ni raison
les dons que Dieu confie
afin qu’ils fructifient,
car un jour il faudra
rendre un compte fidèle,
sous peine de devoir
perdre bien plus encore
que la main et le pied.
Le fou veille à l’argent
Qu’il laisse aux héritiers, 
mais ne se soucie pas
Du salut de son âme,
Car il n’a pas le temps
 De se préoccuper
De son éternité.

2. De l’éducation des enfants

Il est complètement
Aveugle de folie
Celui qui ne voit pas
Qu’il devrait élever
Et dresser son enfant ,
Et s’attacher surtout
A ne pas le laisser
A ses égarements
Sans jamais le punir
Tout comme des brebis
Se perdant sans berger…

Du mépris des Saintes Ecritures

Qui ne croit aux Saints Livres
Promettant le salut
Et pense avoir raison
De vivre a sa façon, se moquant bien de Dieu,
Et même de l’enfer,
Est de dernier des fous,
Qui méprise le prêche
Ainsi que la doctrine,
A croire qu’il serait
Sans yeux et sans oreilles.
Si un mort revenait,
On accourait de loin
Pour entendre conter
Ce qu’on voit en enfer,
Si l’on s’y presse en foule
Et si le vin y coule
Pour y faire ribote,
Et autres singeries.
Partout sont répandues
Les Saintes Ecritures :
Nul n’a besoin pour vivre
D’un autre témoignage
Que les deux Testaments,
L’Ancien et le Nouveau…

Nul ne peut servir deux maîtres

Il est bien fou celui
Qui voudrait servir Dieu
De même que le monde.
Quand il faut que deux maîtres
Partagent leur valet,
Il ne pourra servir
A la fois tous les deux.
Souvent un artisan
Se ruine en exerçant
Plusieurs métiers ensemble.
Celui qui veut courir
En même temps deux lièvres
Mais n’aurait qu’un seul chien
En rapporte au plus un
Ou reviendra bredouille,
Même s’il est agile.
Celui qui veut tirer
A plusieurs arcs d’un coup
Ne pourra bien viser
Qu’exceptionnellement.
Qui cumule à la fois
Plusieurs charges diverses
N’arrivera jamais
A se donner à toutes.
S’il faut qu’il soit ici
Il ne peut être là ;
Jamais on ne le trouve
Là où il devrait être…

De murmurer contre Dieu

Comment peux-tu, ô fou,
Oser critiquer Dieu
Alors que ton savoir
Est pour lui dérisoire ?
Laisse donc Dieu agir
Selon sa volonté,
Que ce soit pour bénir,
Pour venger ou punir ;
Laisse-le déchaîner
La tourmente et l’orage,
Laisse-le tout dorer
Et faire voir en beau,
Tu aurais beau crier
Rien ne viendra plus vite,
Tes désirs seuls sont cause
Du mal que tu ressens
Et te rendent coupable
De pécher gravement,
Mieux vaudrait donc pour toi
Garder le silence…

Les sujets sont multiples, des plus banaux aux plus graves. Nul doute que si la nef des fous passait aujourd'hui, tous, tôt ou tard, monterions à bord…



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samedi 11 février 2012

Radicalisme


Radicalisme

Jésus n’y allait pas par quatre chemins. Il était de ceux qui pensent que semer une pensée, c’est récolter un acte, semer un acte, c’est récolter une habitude, semer une habitude, c’est récolter un caractère pour l’éternité. Pour ce qui nous concerne, notre tendance est toujours de minimiser les choses. Ce qui se passe en moi n’est pas au-dehors, nous disons-nous. Dieu qui voit l’intérieur ne fait pas de différence. « Moi, je vous dis, dit Jésus, que quiconque regarde une femme pour la convoiter a déjà commis un adultère avec elle dans son cœur : Matthieu 5,28. Ce petit mot « déjà » dit tout. L’adultère n’est pas à venir. Peut-être n’aura-t-il jamais lieu dans les faits. Pour Dieu cependant, sa représentation dans l’imaginaire de la personne l’équivaut.

La vidéo que vous allez voir ci-dessous suit la même logique. Nul doute qu’elle comporte des aspects choquants, dérangeants. L’auteur ne fait que pousser le raisonnement qu’il suit jusqu’à son application. Face à elle, les personnes interrogées ont tendance à fuir. « Vous avez raison, mais ce n’est pas ce que je voulais dire. » Pour mieux les aider à saisir l’horreur de leurs pensées, l’auteur se sert de correspondances. Il crée des parallèles dérangeants, mais qui ont comme base les mêmes pensées. Il oblige ses interlocuteurs à formuler eux-mêmes ce qu’ils soutiennent sans être allé jusqu’au bout de leurs pensées. La vidéo a une connotation politique. Ce n’est pas un mal. Car, souvent, les politiques sont comme les autres. Ils ne se rendent pas compte de là où aboutissent les opinions qu’ils défendent. Farouches défenseurs des droits de l’homme si on les interroge, ils soutiennent par ailleurs des positions qui les bafouent totalement. La vidéo nous interpelle sur les choix électoraux que nous faisons. Sûr que le choix se rétrécit drôlement à l’aune de ces critères.

Prenez le temps de la consulter. La touche Cc en bas de la vidéo vous permet d’avoir le sous-titrage. Nous avons dit radicalisme ? Et si le radicalisme consistait juste à être conséquent jusqu'au bout avec ce que l'on soutient ?




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samedi 4 février 2012

Le bien marié au mal


Les deux biens


La cause du mal peut être le bien, et vice versa

Il est de coutume pour beaucoup de gens, y compris les croyants, de penser que le bien vient de Dieu et le mal du diable. Au risque de nous surprendre, la Bible ne présente pas les choses de cette manière. Elle affirme dès ses premières pages que le bien comme le mal sont entrés dans le monde avec la chute. S’il y a un bien qui vient de Dieu, il existe une autre conception du bien qui n’a rien à voir avec lui. Ne pas différencier la source et l’origine des deux biens, c’est inévitablement se fourvoyer sur l’état réel de l’homme et le remède à lui apporter.

L’esprit de la chute

Alors que nos premiers parents vivaient en relation directe avec Dieu, la chute, selon la Bible, n’a pas uniquement consisté à les séparer de leur Créateur. La proposition de Satan visait non seulement à briser la communion, mais aussi à modifier leur mode de fonctionnement. Jusqu’alors on ne parlait ni de bien, ni de mal. Ce qui était vrai, réel, était ce que Dieu disait. La Parole de Dieu était la norme et le cadre de référence suffisant à la pensée et au comportement de nos premiers parents.

Ce cadre ôté, il fallait en donner un autre. Le bien et le mal vont désormais remplacer la Parole divine. Ce qui compte désormais n’est plus le vrai, comme point de référence moral, mais le bien et le mal. Apprenant à penser hors de Dieu, le bien et le mal correspond au système autonome à l’intérieur duquel chacun va décider de sa conduite. Le prophète Esaïe ne s’est pas trompé en donnant sa définition singulière du péché. « Nous étions tous errants comme des brebis, chacun suivait sa propre voie : Esaïe 53,6. Dit autrement : chacun faisait ce qui lui semblait bon ou bien ! Il y a donc un « bien » que l’homme fait qui procède du mal.

Nature des deux biens

Quelle différence y a-t-il entre le bien selon Dieu et le bien issu du mal ? Elle est considérable. Le bien selon Dieu est inséparable de Dieu, de son caractère, de sa volonté. Il est remarquable à ce sujet que Jésus, l’homme qui a fait le plus de bien sur terre, n’en a jamais parlé. Jésus était préoccupé d’une chose : non faire le bien, mais faire la volonté de son Père qui était dans les cieux. Tout le reste s’alignait à cette priorité. Il ne niait pas par ailleurs le fait que, sans Dieu, les hommes puissent faire le bien. « Méchants comme vous l’êtes, disait-il, savez donner de bonnes choses à vos enfants : Matthieu 7,11. » Ce bien là, cependant, n’avait rien à voir avec celui que Dieu désigne comme tel.

Rien n’est peut-être plus sournois pour l’homme que le bien qui procède du mal. A quoi sert-il ce bien, sinon à le tromper sur lui-même, et sur son état ? Sans conteste le Malin, en introduisant dans l’humanité le bien aux côtés du mal, a réussi un coup de maître. Aucune autre idée ne justifie autant le nom de rusé qu’il porte. Car désormais les hommes peuvent le dire. Certes, ils sont mauvais, mais ils sont aussi capables de faire le bien. Les multiples associations caritatives sans lien aucun avec Dieu qui existent dans le monde n’en sont-elles pas la preuve ?

Le bien issu du mal est inséparable de lui

Il y a cependant une faille à l’exercice du bien issu du mal. C’est que ce bien là est aliéné au mal. Il ne peut s'en séparer et, tôt ou tard, il finit par le servir. Dans la cohabitation du bien et du mal, ce n’est pas le bien qui a le dessus : c’est le mal. Les exemples abondent. Animés par le désir du bien, les hommes cherchent à s’affranchir de ce qu’ils estiment un mal. Ils le renversent. Pour se faire, toujours au nom du bien, ils estiment que la fin justifie tous les moyens. Le mal donc peut être un outil possible au service du bien. Arrivés à leurs fins, les révolutionnaires du bien se trouvent dans l’obligation de l’imposer. Ils combattent donc à leur tour tous ceux qui en viendraient à contester le bien pour lequel ils ont combattu… jusqu’au jour où, devenus à leur tour le mal, ils se font renverser par de nouveaux révolutionnaires du bien ! Le bien et le mal sont comme Docteur Jekill et Mister Hyde : les deux faces d’un même être !

Pensé hors de Dieu,  le bien inévitablement évolue. Dieu seul, en effet, est un point fixe, immuable. Lui seul peut donner une juste définition du vrai, du juste, du bien. L’homme étant plein de confusion en lui-même, le bien issu de lui le reflète. Telle chose qui était bien hier (préserver la vie, par exemple) ne l’est plus aujourd’hui. De la catégorie du mal auparavant, avortement et euthanasie sont rangés dans la catégorie du bien. Impensable autrefois, l’évolution de la notion de bien en vient à justifier ce qui, toujours, a été considéré contre nature. Bientôt, il sera bien de marier des personnes homosexuelles et de leur ouvrir le droit à l’adoption ! Le bien du passé est devenu désuet et le mal du passé porte les habits de la respectabilité.

Le bien issu du mal est une telle illusion qu’il en est devenu la justification à toutes les horreurs. Un ami me le rappelait récemment. C’est au nom du bien, et non du mal, que toutes les guerres, les pires horreurs, les génocides ont été perpétrés dans le monde. A tel point qu’au procès de Nuremberg, les nazis n’ont, pour la plupart, fait part d’aucun sentiment de regret devant leurs juges. A leurs yeux, ils n’ont fait qu’obéir. Or, qui peut dire qu’obéir n’est pas bien ?

Solutions

S’il faut trouver une solution aux maux du monde, il nous faut changer radicalement notre façon de penser et de l’aborder. Non ! Le mal seul n’a pas à être combattu. Ce qu’il nous faut changer, c’est toute notre manière de fonctionner. Tant que nous pensons en-dehors de Dieu, le bien ne pourra conduire qu’au mal. C’est le retour vers Dieu qui est la source du rétablissement du vrai et du juste dans le monde.

Nous avons eu tort, en tant que croyants, de ne mettre l’accent que sur le mal. Pour Jésus, le bien que les gens faisaient autour de lui étaient aussi dangereux que le mal. Jésus s’en est pris avec sévérité aux pharisiens qui étaient prompts à condamner les voleurs et les prostituées, mais qui ne voyaient pas à quel point le mal était mêlé au bien qu’ils prétendaient faire. La réforme de l’homme ne passe par la correction de ses plus pires défauts. Il lui faut changer de mentalité, de façon de penser. Il lui faut s’aligner au point de vue de Dieu, un point c’est tout. C’est ce que Jésus et Jean-Baptiste appelaient la repentance.

Jésus et les apôtres l’ont dit. Il existe dans la vie des hommes des œuvres bonnes qui sont mortes. Elles sentent le soufre. Le bien véritable n’est pas en nous. Il vient lorsque nous reconnaissons devant Dieu que la source de tout mal tire son origine de notre déconnexion de Lui. « Chacun suit sa propre voie, dit le prophète. » Puis il ajoute : Mais l’Eternel a fait retomber sur lui (Jésus) la faute de nous tous : Esaïe 53,6.

Tant que nous voulons vivre et penser en-dehors de lui, aucun bien n’aura un quelconque poids devant Dieu. Par Jésus, une vie nouvelle est possible pour chacun en communion avec Lui. Nous entrons alors dans des œuvres bonnes que Dieu a préparées d’avance pour nous afin que nous les pratiquions : Ephésiens 2,10.


P.S : Après réflexion, il m'apparaît que c'est donner à Satan une intelligence créatrice trop grande de le faire auteur du système parallèle du bien et du mal comme substitut à celui de la Parole suffisante de Dieu comme cadre de comportement pour nos premiers parents. L'arbre qui portait le fruit de la connaissance du bien et du mal faisait partie du jardin d'Eden. Il était présent avant la chute. La prouesse du Malin n'a pas été de l'inventer, mais de convaincre nos parents du fait qu'il était meilleur que l'autre. Il n'empêche que ce nouveau système n'est pas le cadre dans lequel Dieu voulait que nous évoluions !