mardi 24 octobre 2006

Fondamental 3 : la Bible, le Livre inspiré




Un mode de révélation choisi

Parce qu’il a créé des êtres libres, c’est-à-dire, à l’origine capables de se déterminer eux-mêmes, Dieu a choisi pour se faire connaître, non la voie autoritaire, mais celle du témoignage qui suscite la foi. Autrement dit, Dieu ne s’intéresse en rien à s’imposer de telle manière qu’il ne soit pas possible autrement, pour les hommes qu’Il a créés, de Le reconnaître et de se soumettre à Lui. C’est pourquoi Sa révélation reste voilée et c’est comme à tâtons que l’homme doit Le chercher pour Le trouver. La qualité de base pour entreprendre une telle recherche est l’honnêteté et l’amour de la vérité. Quelqu’un a dit très justement que, dans la Bible, se trouve suffisamment de lumière pour ceux qui veulent voir, mais aussi suffisamment d’obscurité pour ceux qui ne le veulent pas.

Preuves de l'inspiration

Pour le chrétien, l’ensemble des données de la Révélation, ces indications que Dieu a données de Lui-même ont été consignées dans la Bible. La question se pose donc ici : en quoi la Bible est-elle un témoignage suffisamment fiable pour être crue et prise comme la Parole historique de Dieu ? Quelles preuves donne-t-elle de son caractère unique par rapport aux autres livres dits sacrés ? A ces questions, les réponses abondent ! Je ne peux pas ici les recenser toutes, ni toutes les développer. Mais des ouvrages considérables ont été écrits sur le sujet et, si cela vous dit, je peux vous en fournir quelques-uns.

a) La Bible est unique quant à la façon avec laquelle elle a été composée. La Bible est ainsi une bibliothèque de 66 livres, écrits dans une période de 15 siècles par au moins 40 auteurs différents. Aucun autre livre n’a été composé de la même manière. Malgré ce laps de temps très long, la Bible possède une unité interne extraordinaire. A tel point que celui qui la lit n’a pas l’impression de passer d’une époque à une autre, ou d’un auteur à un autre, mais a l’impression de lire un seul livre écrit par une seule personne. C’est ce miracle qu’on appelle l’inspiration.

b) La Bible est unique par la façon avec laquelle ses auteurs s’expriment. Plus de 6 000 fois, il est écrit dans la Bible : Ainsi parle l’Eternel. Tous les auteurs qui écrivent sont formels. Ce n’est pas leurs propres pensées qu’ils transmettent, mais la révélation qu’ils ont reçue de Dieu. Leur intégrité comme le prix que la plupart d’entre eux ont payé pour cela ne permet pas de douter de leur honnêteté. Ce qu’ils ont transmis d’ailleurs les ont souvent dépassé. Imaginez la tête d' Esaïe lorsque sept siècles auparavant l'évènement, il doit écrire que le Messie naîtrait d’une jeune fille vierge...

c) La Bible est le champion toute catégorie des livres dits prophétiques. On est loin ici d’un Nostradamus et de son langage énigmatique. Quand la Bible annonce quelque chose, elle le fait de façon précise, vérifiable, incontestable. Ainsi, près de 300 annonces, datant au minimum de 4 siècles avant sa venue et pour certaines à plus de 1 000 ans, émaillent le discours des prophètes au sujet du Christ. Le taux de réalisation des prophéties n’est pas de 50 ou de 70%, mais de 100%. La Bible n’a pas fini de parler. Le dernier de ses livres, l’Apocalypse, nous parle des temps de la fin. On y parle de gouvernement mondial, de système économique basé sur le numérique, du retour d’Israël dans ses terres, du problème que ce retour posera au monde jusqu’à la fin, d’un rejet de plus en plus massif du témoignage rendu par la Bible, etc…

d) La Bible est à la fois le livre qui a été le plus persécuté et le plus interdit et le livre le plus traduit et le plus vendu au monde. Les valeurs qu’il a véhiculés, les œuvres qu’il a suscitées, les vies qu’il a orientées sont incalculables. Il n’est pas étonnant que des systèmes religieux de toutes sortes se soient opposés à lui (y compris parmi ceux qui s’en réclament). Car la Bible est comme le fil d’aplomb du maçon : elle ne varie pas et ne s’adapte pas aux intérêts changeants des hommes. Elle exprime pour tous les temps la vérité de Dieu, telle qu’Il a voulu la définir. Elle n’est pas pour autant rétrograde, mais, au contraire, d’une stupéfiante actualité et souvent même bien en avance dans certaines idées à ce que les hommes ont réalisé plus tard. Victor Hugo disait de la Bible : "Il y a un livre qui contient toute la sagesse humaine, éclairée par toute la sagesse divine, un livre que la génération du peuple appelle Le Livre, la Bible. Ensemencez les villages d’Evangiles, une Bible par cabane. Aucun autre livre au monde n’a le même poids que la Bible. "

e) Aucun autre livre n’est sur le plan historique aussi fiable que la Bible. C’est la Bible qui, souvent, a guidé les recherches des archéologues sur les sites dont elle parle. Alors que nous ne possédons que 10 exemplaires de la Guerre des Gaules de César (c’est un exemple), datant de 9 siècles, on a retrouvé environ 2 000 manuscrits de l’Ancien Testament et entre 4 et 5 000 du Nouveau testament, dont certains remontent au 1er siècle. La comparaison des manuscrits a prouvé le soin particulier mis par les copistes pour retranscrire les textes. Chaque lettre était chiffrée et chaque livre était comptabilisé. Lorsqu’on n’arrivait pas au total voulu, on ne cherchait pas l’erreur, on jetait le manuscrit. Les découvertes des manuscrits de la mer Morte à Qumran, nous ont fait faire un saut de près de 900 ans en arrière par rapport aux manuscrits les plus anciens retrouvés jusque là. A une époque où l’on remettait beaucoup en question la fiabilité de la transmission du Livre, la vérification a fait taire toutes les critiques.

Je pourrais poursuivre, mais ne veut pas lasser. Ma conclusion est que la Bible donne toutes les preuves externes et internes qu’elle est la Parole soufflée de Dieu, Jésus-Christ étant quant à Lui la Parole incarnée. L’une ne va pas sans l’autre.

mercredi 18 octobre 2006

Fondamental 2 : Dieu parle !



Dieu parle !

Quelle surprise ! Si Dieu parle, que dit-il ? A l’heure de la campagne présidentielle, nous sommes parfois si avides de connaître le point de vue des candidats potentiels. Imaginez l’audience du JT ce soir si, à son ouverture, PPDA annonçait en scoop l’interview… de Dieu. Ses propos, c’est certain, feraient demain « la une » de tous les journaux (y compris l'Humanité). Mais ne fabulons pas ! Avec les moyens de communication moderne, si Dieu parlait, cela se saurait ! Impossible d’entendre la voix de Dieu ? Pas si sûr…

Si Dieu parle, il faut dire que nous ne Lui facilitons pas la tâche ! Notre terre est remplie de tant de bruits et le silence est une denrée si rare ! Comment Dieu peut-Il se faire entendre au milieu d’un tel vacarme ? Si Dieu parle, nous n’avons de toutes façons pas le temps de L’écouter. Ecouter demande de s’arrêter, de se concentrer. Or, on préfère pour la plupart « le prêt-à-penser » que la réflexion qui pousse à la remise en question…

Dieu peut parler : Il est bien trop loin de nous pour entrer dans nos préoccupations. Que comprend-il à notre monde ? Que sait-il du stress, des souffrances et des soucis qui nous assaillent chaque jour. Il n’a pas de problème d’enfants malades ou rebelles, de fin de mois difficiles, de chômage… Même si la parole de Dieu nous parvenait, pourrait-elle nous aider ? Ne serait-elle pas théorique, inapproprié, abstraite, étrangère à nos réalités quotidiennes ?

Dieu parle… comme vous et moi !

Dieu parle. Est-ce si extraordinaire ? « Celui qui a planté l’oreille n’entendrait-il pas ? Celui qui a formé l’œil ne regarderait-il pas ? » questionne la Bible.[1] Celui qui nous a donné le langage ne s’exprimerait-il pas ? Pourquoi refuser d’accorder au Créateur les capacités de Sa créature ! Une œuvre surpasse-t-elle son auteur ? Oui, Dieu parle : c’est une évidence naturelle et raisonnable.

Dieu parle… de différentes manières

Dieu parle . Tantôt d’une manière, tantôt d’une autre.[2] Le bien qu’Il nous fait en est le premier témoignage. Généreusement, Il dispense du ciel les pluies et les saisons fertiles, en nous donnant la nourriture en abondance et en remplissant notre cœur de joie.[3]

Par la douleur aussi, Dieu s’adresse à nous. Notre fragilité rend parfois la voix de Dieu perceptible et précise. Sa Parole se fait alors pressante, tout à coup insistante : « Que fais-tu de ta vie ? Où te mène-t-elle ? Prends tu le temps pour l’essentiel ? »

Oui, Dieu parle ! mais accordons-nous à Ses interpellations toute l’attention qu’elles méritent ?

Dieu parle… en se révélant

Dieu a parlé. Il a fait pour nous un prodige. Sa Parole s’est incarnée. Devenue homme, elle a habité parmi nous[4]. Sous le nom de Jésus-Christ de Nazareth, elle allait de lieu en lieu faisant du bien et guérissant tous ceux qui étaient sous l’emprise du Mal[5]. Ceux qui ont bénéficié de son influence en ont témoigné : Jamais homme n’a parlé comme cet homme ![6]

Oui, Dieu parle ! Et Sa Parole n’est ni trop compliquée, ni trop abstraite. Au contraire ! Elle est la parole « d’un homme avec tout le cœur de Dieu, et d’un Dieu avec tout le corps d’un homme. »[7] Parce qu’elle a revêtu l’habit de la chair, la Parole de Dieu est capable, par expérience, de comprendre ce que nous vivons. Elle seule peut calmer nos angoisses. Toutes nos angoisses !

Dieu parle… en nous écrivant

Dieu parle. Par un livre qu’Il a Lui-même inspiré : la Bible. Par elle, Il met à notre portée la connaissance des choses vraies et éternelles. « Toute l’Ecriture est inspirée de Dieu » dit l'apôtre Paul[8]. Le prochain article de cette série aura pour objet de vous donner des raisons de le croire. Mais sachez déjà que vous n’êtes pas voué au silence de l’incertitude. Dieu parle.. et Il veut que vous sachiez avec précision ce qu’Il a à vous dire… et à vous offrir !

[1] La Bible : Psaume 94 v 9
[2] La Bible : Livre de Job, ch 33 v 14
[3] La Bible : Livre des Actes ch 14 v 17
[4] La Bible : Evangile selon Jean ch 1 v 14
[5] La Bible : Livre des Actes ch 10 v 38
[6] La Bible : Evangile selon jean, ch 7 v 46
[7] Francis Schneider dit Paco
[8] La Bible : 2ème lettre à Timothée ch 3 v 16

jeudi 12 octobre 2006

Fondamental 1 : Dieu existe-t-il ?



Dieu existe-t-Il ?

La Bible ne pose jamais la question, ni ne cherche jamais à y répondre. Pour elle, c’est une évidence aussi logique que l’existence du soleil ou de la lune. Seul celui qui a perdu le bon sens peut dire : Dieu n’existe pas, dit la Bible. Mis à part Jésus-Christ, qui en est la preuve ultime, la Bible donne deux raisons majeures à l’évidence selon laquelle Dieu existe :

a) l’existence de Dieu se constate à l’œil nu quand on la considère dans ses ouvrages. Ayant l’univers organisé sous les yeux, l’infiniment petit comme l’infiniment grand, la Bible dit qu’il faut être fou pour considérer que ce chef d’œuvre d’intelligence, d’harmonie et de beauté procède uniquement du hasard. Un ami très cher, qui est maintenant décédé, a exprimé cette évidence dans une formule résumant bien la contradiction qu’est l’athéisme pour un homme raisonnable : il faut, disait-il, beaucoup de foi pour être athée. Il sous-entendait par là que, sur la simple base de la loi des probabilités, le saut dans le vide est beaucoup plus grand pour quiconque déclare que ce que nous avons sous les yeux (et nous-mêmes) est le résultat d’un accident plutôt que le produit d’une Intelligence.

Considérons qu’il n’existe pas deux créatures totalement identiques, pas un seul cristal de neige, pas un insecte, etc… et nous toucherons un tout petit peu au prodige créateur de Dieu. Rappelons-nous avec quel ordre fonctionne le simple système solaire auquel nous appartenons : que la terre tourne un peu plus ou un peu moins vite que ce qu’elle fait depuis des millénaires et nous sommes instantanément anéantis ; qu’elle se rapproche un peu plus du soleil et nous mourrons tout aussi vite. Une double pensée devrait nous animer face à ce que nous avons sous les yeux et qui parle avec tant de force de la puissance et de la sagesse de Dieu : humilité (nous sommes bien peu de choses) et reconnaissance ( nous sommes dans une telle dépendance de Sa volonté). « L’univers m ‘embarrasse et je ne puis songer que cette horloge existe et n’ait pas d’horloger, disait Voltaire ».

Qu’une certaine forme de science ne veuille pas prendre en compte l’idée de l’existence de Dieu ne doit pas nous étonner. Il est intéressant que l’évolutionnisme trouve surtout ses défenseurs chez ceux qui, à la base, ont adopté le postulat de l’athéisme, postulat qui les arrange tant. Mais tous les scientifiques de haut niveau ne pensent pas ainsi, loin s’en faut… même si, en France, Dieu, comme les chiens pour les supermarchés, est prié de rester gentiment à la porte des laboratoires. Rappelons-nous que le but de la science est de nous dire comment nous fonctionnons ; elle ne pourra jamais répondre à la question du pourquoi, qui est du ressort de la foi !

b) l’évidence de l’existence de Dieu se constate ensuite par la réalité de la loi morale qui, de manière innée, habite en tout homme. De même qu’il n’y a pas d’horloge sans horloger, il n’y a pas de loi sans législateur. Ainsi le fait même que, dans la vie de chacun, la notion du mal et du bien existe, implique à elle seule qu’il y ait quelque part Quelqu’un à qui, de manière ultime et absolue, nous avons à rendre compte.

Il est d’ailleurs notoire que, sans aucune éducation, ni instruction, les préceptes définis par la loi de Dieu (les dix commandements) en ce qui concerne la relation avec autrui tombent sous le sens. Cette loi du bien et du mal est si fortement ancrée en nous que personne ne peux, même sans pouvoir dire pourquoi, faire le mal sans qu’aussitôt en lui une voix s’adresse à lui pour le reprendre sur son attitude.

On peut certes faire taire cette voix qui parle au travers de notre conscience, ou modifier les paramètres au travers desquels elle s’exprime. On le réussit fort bien par l’endoctrinement (les nazis tuaient sans se sentir coupables) ou encore par une sorte d’émoussement (puisque la majorité le fait, pourquoi pas moi ?). Notre société occidentale humaniste, qui justifie en les légalisant n’importe quel comportement, est passée maître dans l’art de la manipulation de la conscience. Il n’empêche que les absolus demeurent et qu’un jour, tel un boomerang, il faut s’attendre à ce que la réalité nous revienne en pleine face avec une force décuplée (le chaos et la désespérance de nos sociétés post-chrétienne, qui ont fait du relativisme et de la liberté de penser de chacun leur principe moteur, en sont une sombre démonstration). Car, au bout du compte, fussions-nous des millions à la nier, la Réalité (qui a Dieu pour coeur) finira toujours par s’imposer !

samedi 7 octobre 2006

Les racines oubliées de la laïcité


POUR UNE LAICITE INTELLIGENTE !

UNE LOI CENTENAIRE !

Le 9 décembre 2005 a été commémoré un peu partout en France le centenaire de la loi de séparation des Eglises et de l’Etat. Fruit de luttes acharnées, cette loi a pour objet de séparer l’exercice du pouvoir politique du pouvoir religieux dans notre pays. Elle indique clairement qu’en aucun cas, ni d’aucune manière, le religieux n’a à pénétrer le politique pour l’influencer, et vice-versa. Elle garantit en outre à tout citoyen la liberté de culte. Tout français est, depuis, libre d’adhérer à la religion ou à la foi qu’il désire.

CAUSES ANCIENNES DE LA LOI !

Pourquoi une telle loi fut-elle nécessaire dans notre pays ? Pendant de nombreux siècles, l’histoire le dit, la France est un pays catholique. Marchant main dans la main, la royauté et l’Eglise combattent avec force tous ceux qui pensent autrement que par Rome. De profonds mouvements vont changer la donne. Au XVIème siècle naît, sous l’impulsion de Martin Luther en Allemagne et de Jean Calvin (de Noyon) en France, la Réforme protestante. Elle dénonce, entre autres, les abus de pouvoir du catholicisme et ses faux enseignements par rapport à la Bible. Accueillie dans de nombreux pays, la Réforme est violemment combattue en France. Huit guerres religieuses et civiles se succèdent. Sous l’instigation de Catherine de Médicis, régente du royaume, a lieu, dans la nuit du 24 au 25 août 1572, le massacre de la Saint-Barthélémy. L’Amiral Gaspard de Coligny, chef des protestants et défenseur en 1557 de la ville de Saint-Quentin contre les espagnols, est assassiné. Perdant leur droit civil, des dizaines de milliers de protestants s’exilent : un désastre économique pour le royaume…

L’intransigeance politique du royaume ne peut résister longtemps aux coups de boutoir des avancées nouvelles. La Bible, déjà mise à la portée du peuple grâce à l’imprimerie de Gutenberg (elle est le premier livre qu’il imprime), est traduite en langues nationales. Le catholicisme doit renoncer à sa prétention d’être le canal et le gardien uniques de la connaissance religieuse. En 1598, Henry IV promulgue l’Edit de Nantes, édit de tolérance religieuse. La liberté de culte des protestants sera de courte durée. Sous l’influence de ses proches, Louis XIV, en 1685, révoque l’Edit, estimant qu’il n’y a plus de protestants en France…

PREMICES DE LIBERTE

Avec le siècle des Lumières, les encyclopédistes, dont notamment Voltaire, dénoncent l’injustice et la folie de la persécution des protestants. La plupart des penseurs de l’époque réclament une autre manière de gouverner que le despotisme. Suite à la prise de la Bastille, le 14 juillet 1789, naît la Déclaration des Droits de l’homme et du citoyen. Charte de liberté, elle déclare dans son article 10 : « Nul ne sera inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu qu’elles ne troublent pas l’ordre public. » Il faudra cependant attendre le Concordat de Napoléon pour, qu’officiellement, trois cultes soient reconnus en France : catholique, protestant et israélite.

9 DECEMBRE 1905

C’est le gouvernement d’Emile Loubet qui fera voter la loi de séparation des Eglises et de l’Etat. Nous sommes alors en pleine « affaire Dreyfus », officier israélite faussement accusé d’espionnage. Dans un virulent pamphlet intitulé « J’accuse », Emile Zola défend Dreyfus contre ses accusateurs qui comprennent, entre autres, la majorité du clergé catholique. Aristide Briand se fait alors, à la chambre des députés, le porte-parole du gouvernement de l’époque. La loi est votée. Il est temps de mettre un terme au lien privilégié entre le pouvoir et l’Eglise romaine. Protestants et israélites se réjouissent. Forcée, l’Eglise catholique, lentement, se soumet…

LE PRINCIPE DE LAÏCITE

Si le mot laïcité est relativement récent, son principe est, contrairement à des idées reçues, déjà présent dans l’Evangile de Jésus-Christ. Plusieurs de ses propos le soulignent. Face au pouvoir religieux de son temps, Il ordonne de « rendre à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu ». Jésus s’oppose fortement au mélange des genres. Le royaume qu’Il est venu inaugurer n’a aucune ambition politique. Il est intérieur, spirituel. S’il influence les comportements, c’est toujours suite à une adhésion personnelle à son message. « Si quelqu’un veut me suivre… déclare Jésus ».

Tous les lecteurs fidèles de la Bible ne peuvent qu’adhérer au principe de la laïcité, esprit de la loi du 9 Décembre 1905. Car, être laïc ne signifie en rien être athée ou systématiquement anti-religieux. La laïcité est un principe qui permet la séparation des sphères respectives, non l’interdiction par le politique de l’expression des croyances religieuses. La Convention Européenne de Sauvegarde des Droits de l’homme et des Libertés fondamentales, signée par la France, le précise dans son article 10 : « L’expression religieuse doit être libre et garantie par les autorités de notre pays. Elle ne peut être restreinte à la sphère privée ou à l’espace cultuel. » Autrement dit, comme il est légitime en France de louer des salles publiques pour des meetings d’ordre politique, autant il devrait être possible de le faire pour des réunions à caractère religieux.

Rappelons enfin que partout où il y a dictature politique, le principe de laïcité est aboli. Un aspect peu connu du nazisme est sa volonté d’étatiser l’église et de réduire l’expression de la foi à la sphère uniquement privée. D’un autre côté, des millions de croyants seront envoyés dans les goulags de l’ancienne Union soviétique pour ne jamais en revenir. « Une peuple qui n’a pas de mémoire n’a pas d’avenir ! » a dit Jacques Delors. Puisse ne pas être oublié le sang versé par ceux qui ont payé si chèrement le droit à notre liberté d’expression et de conscience.



OFFRE GRATUITE : le livre CESAR ET/OU DIEU de Pierre Wheeler.

mercredi 4 octobre 2006

Haro sur la liberté d'expression !

Carton jaune pour le Courrier Picard ! Objet : l'article caricatural, mêlé d'erreurs, écrit suite à l'action entreprise par l'Association culturelle (et non cultuelle comme l'écrit le journal) les Gédéons, action qui consistait, après avoir informé les Renseignements Généraux et consulté le proviseur, à proposer aux jeunes étudiants du lycée Henri Martin de Saint-Quentin, de recevoir gratuitement ... un Nouveau Testament, 2ème partie de la Bible. Scandale ! Prosélytisme évident! Et voici que nos braves seniors, qui n'ont d'autre ambition que de mettre à la portée de nos jeunes le Livre des livres, best-seller mondial, méta-récit fondateur de notre civilisation occidentale, se voient taxer de "dragueurs" de jeunes les "forçant" à prendre le livre dit. Après tout, pourquoi les Gédéons font-ils une telle action ? La Bible n'est-elle pas dans toutes les librairies, toutes les bibliothèques ? Son étude ne fait-elle pas partie des traditions historiques inscrites dans le programme scolaire officiel ? N'est-elle pas le livre incontournable de notre culture ? Car qui peut comprendre Racine, Chateaubriand, Blaise Pascal et Victor Hugo, s'il n'a pas un minimum de culture biblique ? "Il y a un livre, disait ce dernier, qui contient toute la sagesse humaine, éclairée par toute la sagesse divine, un livre que la génération du peuple appelle LE LIVRE, LA BIBLE. Ensemencez les villages d'Evangiles. Une Bible par cabane." Oui! Priver les hommes de la Bible, c'est les priver de la pensée la plus haute et la plus profonde que l'humanité ait jamais produite ! Au moins une fois dans sa vie, c'est évident, il faut avoir lu la Bible !

Mais le problème n'est pas là ! La réaction journalistique ne témoigne-t-elle pas d'un problème récurrent bien français sur notre conception de la laïcité ? Une laïcité qui ne conçoit pas l'expression dans la sphère publique d'une vision du monde qui intègre l'idée de Dieu ! Car, pour beaucoup, être laïc en France ne veut pas dire autre chose... qu'être athée. C'est bien mal connaître l'histoire... et le cadre de la naissance de la loi séparant les Eglises et l'Etat!

Les prochains articles essayeront de démêler l'écheveau de cette jungle où se mêlent tant d'à prioris philosophiques qu'il est bien difficile pour le français moyen de s'y retrouver. Oui ! dans notre société moderne du XXIème siècle, tolérante, ouverte... on peut encore dresser des bûchers pour brûler ceux qui ont le malheur d'avoir des convictions ou de ne pas tout à fait penser comme les autres...