mercredi 26 décembre 2007

Le Signe

Fais-moi un signe !

Alors que je n’avais que 15 ans, au temps de la pleine popularité de vedettes comme Sylvie Vartan, Claude François, Françoise Hardy ou Johnny Halliday, un chanteur, Gérard Palaprat, fit en France une courte percée dans le top 10 des stars du moment, avec quelques chansons à contenu plutôt spirituel. Parmi elles, un titre m’est resté gravé dans la mémoire. Ce titre « Fais-moi un signe" exprimait la difficulté que représente pour l’homme de savoir qui est Dieu, mais aussi la vérité selon laquelle Dieu ne peut être connu que dans la mesure où Il accepte de se révéler à nous. Ci-dessous les paroles du chant de Palaprat :

Je suis devant un mur blanc
Mais je sais que tu es présent
Alors fais-moi un signe
Apparais je t'attends.
Je ne te demande rien,
Rien qu'un seul geste de la main
Alors fais-moi un signe
Montre-moi le chemin.

Dis-moi seulement lève-toi
Et j'irai où tu me diras
Les pieds nus dans la neige
Fais-moi un signe...

Devant ce mur blanc de chaux
De tes yeux azur-indigo
Alors fais-moi un signe
Fais couler un ruisseau.
Ecris ton nom noir sur blanc
De ce bout de charbon brûlant
Alors fais-moi un signe
Je suis prêt maintenant.

Ca restera entre nous
Mais je n'aurai plus
Jamais froid
Les pieds nus dans la neige
Fais-moi un signe...

Qui que tu sois
Fais-moi un signe
Jésus, Bouddha
Fais-moi un signe
Rama, Krishna
Fais-moi un signe...

7 siècles avant Jésus…

7 siècles avant la naissance de Jésus. Nous sommes en Israël, dans le royaume de Juda, sous le règne du roi Achaz. Le moins qu’on puisse dire de lui est qu’Achaz ne brille pas par sa piété. Roi idolâtre, allant même jusqu’à offrir aux divinités qu’il adorait ses propres fils en sacrifice, Achaz eut un règne marqué par la peur et l’angoisse. De toutes parts, le pays est environné d’ennemis hostiles, prêts à se coaliser pour rayer Juda de la carte. A cette même époque vivait Esaïe, un prophète remarquable. Face à l’angoisse du roi et de toute la nation, l’Eternel l’envoya vers Achaz pour, d’une part, le rassurer et, d’autre part, l’éprouver. « Demande, dit Esaïe, à l’Eternel, ton Dieu, un signe en ta faveur ; demande-le, soit dans les lieux bas, soit dans les lieux élevés. » Feignant l’humilité, Achaz refuse. « Je ne demanderai rien, dit-il. Je ne tenterai pas l’Eternel. »

Achaz rejetant la perche tendue de Dieu, Esaïe lui fait une annonce d’une portée extraordinaire. Puisque Achaz ne veut pas demander de signe, « le Seigneur lui-même vous donnera un signe ; Voici, la vierge deviendra enceinte, elle enfantera un fils, et elle lui donnera le nom d’Emmanuel (Dieu avec nous). » Esaïe l’annonce. Un jour, un fils d’homme va naître dans ce monde, un homme qui sera le Signe de Dieu. La première marque d’identification de cet homme est qu’il ne naîtra pas comme les autres hommes, par des voies naturelles. Il ne sera pas issu de l’union d’un homme et d’une femme, mais il naîtra d’une jeune fille vierge, autrement dit, directement de l’action miraculeuse de Dieu. C’est par cet homme, suggère la prophétie d’Esaïe dans son contexte, que sera mis fin à l’angoisse d’Israël. C’est de Lui que viendront sa sécurité et sa paix. C’est contre Lui que, tel un roc inébranlable, viendra s’écraser toute tentative et velléité des peuples de détruire Israël.

Une visite singulière

7 siècles plus tard, la prophétie d’Esaïe se réalise mot pour mot. Alors qu’elle est fiancée à un homme nommé Joseph, Marie, une jeune fille, descendante du roi David, reçoit une visite pour le moins singulière. Un ange glorieux lui apparaît pour lui faire l’annonce qu’elle est la jeune fille dont parlait le prophète Esaïe, choisie par Dieu pour donner naissance au Fils de Dieu. Marie est on ne peut plus troublée. Qui est-elle pour être l’objet d’un tel honneur ? Comment cela se pourrait-il alors qu’elle ne connaît pas d’homme ? Gabriel lui répond et la rassure. Ce n’est pas l’homme qui fait l’œuvre de Dieu, mais Dieu lui-même. Ce que Dieu dit, Il a aussi le pouvoir de l’accomplir. « Le Saint-Esprit viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te couvrira de son ombre. C’est pourquoi le saint enfant qui naîtra de toi sera appelé Fils de Dieu. » Neuf mois plus tard, Marie va accoucher d’un garçon auquel le nom de Jésus sera donné.

Le Signe de Dieu

Jésus né, le thème du Signe ne cessera d’être présent dans tout l’Evangile. Le Signe a quelque chose de particulier. Il n’est ni une preuve absolue, ni une absence de preuves. Il se tient là entre les deux, donnant des indices à celui à qui le besoin d’évidences dans la foi s’impose, mais laissant la liberté de l’incrédulité à celui qui n’a pas envie de croire. Anticipant ce que sera la vie de l’enfant que Marie porte, Siméon, un vieux prophète lui dira : « Voici, cet enfant est destiné à amener la chute et le relèvement de plusieurs en Israël, et à devenir un signe qui provoquera la contradiction. » Cela n’allait pas faillir !

Signe = signature significative

Signe de Dieu parmi les hommes, toute la vie de Jésus va être marquée par de nombreux signes. Des signes qui seront la marque, la signature significative de Dieu sur sa vie. Il y d’abord, dit l’Evangile, le signe de l’eau changée en vin, le premier des signes que fit Jésus. Un signe qui révèle la capacité de Jésus de changer la nature des choses, signes qu’il manifestera par la suite, non plus sur de la matière morte, mais sur la plus difficile, celle qui offre la plus forte résistance, la matière vivante qu’est l’homme. Puis, d’autres signes se manifesteront : guérisons, multiplication des pains, marche sur l’eau, tempête apaisée, démoniaques libérés, morts ressuscités…

Alors qu’il se trouve en prison par la volonté du roi Hérode, Jean-Baptiste, le cousin et ami de Jésus, est pris de doute. Il envoie des messagers auprès de lui qui l’interrogent : « Es-tu celui qui doit venir (l’homme annoncé par Esaïe), ou devons-nous en attendre un autre ? » Jésus répondra aux envoyés : « Allez rapporter à Jean ce que vous entendez et ce que vous voyez : les aveugles voient, les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés, les sourds entendent, les morts ressuscitent, et la bonne nouvelle est annoncée aux pauvres. Heureux celui pour qui je ne serai pas une occasion de chute ! » Fidèle à sa vocation de signe, Jésus n’impose à personne de croire en Lui comme le Signe de Dieu. Il invite chacun, au regard de Sa vie et de Ses actes, à se forger sa propre conviction et à tirer Lui-même les conclusions qui s’imposent. Il y a en Jésus assez de lumière pour quiconque veut croire, mais aussi assez d’ombre pour celui qui refuse de croire.

Fais-nous des signes !

Tout au long de sa vie, Jésus a été confronté, de la part de ses adversaires, à une demande croissante de signes. Les religieux de l’époque, parmi les réfractaires à l’idée que Jésus soit le Signe de Dieu, lui demandèrent à plusieurs reprises : « Maître, nous voudrions te voir faire un signe. ». Puis, ce sera Hérode, au moment où Jésus comparaîtra enchaîné devant lui. Il l’interrogea en espérant que Jésus opère devant lui quelque signe. En vain. Puis, à la croix, Jésus fait l’objet d’insultes. Les passants, les brigands crucifiés avec lui et les principaux prêtres tiennent tous le même langage. Ils veulent encore et toujours que Jésus donne par des signes (descendre de la croix) la preuve de ce qu’Il est ! Jésus s’y refusera. Toute sa vie a été marquée par la signature de Dieu. Il va cependant, au terme de celle-ci, leur en donner la preuve ultime. « Une génération méchante et adultère demande un signe ; il ne lui sera donné d’autre signe que celui du prophète Jonas. Car, de même que Jonas fut trois jours et trois nuits dans le ventre d’un grand poisson, de même le Fils de l’homme sera trois jours et trois nuits dans le sein de la terre. » La résurrection de Jésus, trois jours après sa crucifixion sera le Signe majeur attestant de la réalité de Son identité proclamée de Fils de Dieu.

Signe de quoi ?

L’enfant né dans une crèche, dont nous commémorons la venue à Noël, est le Signe de Dieu. S’il en est ainsi, de quoi est-Il le Signe ? Plusieurs réponses (auxquelles vous pouvez ajouter les vôtres) sont possibles :

1. C’est un signe d’humilité d’abord. Dieu aurait eu tous les droits légitimes de venir en Seigneur de l’univers et de s’imposer sans discussion à tous. Il paraît incognito, se rend vulnérable, se manifeste aux plus pauvres. Il choisit de ne rien devoir à personne ce qu’Il sera sur le plan humain. Le dépouillement sera une des marques permanentes de la vie de Jésus… jusqu’à la croix où il finira nu, exposé entre ciel et terre

2. C’est, de la part de Dieu, le signe d’une volonté forte de relation avec nous. Pour la comprendre, posons-nous la question de savoir si, par amour pour les cafards, nous serions prêts à être transformé en cafard ? Dieu veut qu’un lien, un pont soit construit entre Lui et l’humanité. Comme l’homme ne peut rejoindre Dieu, Dieu a décidé, en Jésus, de rejoindre l’homme.

3. C’est, de la part de Dieu, le signe d’une volonté forte de réconciliation avec nous. Depuis la chute, l’homme est en état de guerre contre Dieu. Travaillé par sa mauvaise conscience, il le craint, cherche à l’apaiser en faisant le bien, en le priant, en fabriquant, au travers des religions, des moyens multiples pour gagner sa faveur. En vain ! Le prix de la paix est trop élevé et l’homme beaucoup trop fluctuant dans ses dispositions pour que, partant de l’humanité, une solution satisfaisante soit trouvée. Celle-ci doit venir de Dieu. C’est le sens de la venue de Jésus par lequel, dit la Bible, nos péchés sont expiés et la paix avec Dieu offerte. « Il n’y a, dit l’apôtre Pierre, de salut en aucun autre que Jésus-Christ. Car il n’y a sous le ciel aucun autre nom par lequel nous puissions être sauvé. »

Conclusion

Lorsque Jésus, le Signe de Dieu, est venu, il n’y avait pas de place pour l’accueillir. Il dut naître au milieu des animaux dans une étable. C’est dans votre cœur que Jésus désire aujourd’hui trouver sa place, la place centrale, la place de choix. Signe de Dieu, il veut faire de vous Ses témoins (ses signes) dans ce monde. Le voulez-vous ? Quant à toi, Gérard, tu peux cesser de chanter « Fais-moi un signe ! » : Il a déjà répondu !








Que sert-il à un homme de gagner le monde entier s'il perd son âme : Jésus

samedi 22 décembre 2007

Poison spirituel pour Noël


Paru sur le site coeurnet

A la croisée des mondes : la boussole d'or

N’ayant pas vu ce film, je ne peux pas émettre d’avis. Mais il est basé sur certains livres : “À la croisée des mondes” (His Dark Materials, en anglais) est une série de livres écrite par Philip Pullman, un auteur britannique de livres et de pièces de théâtre pour enfants. Il est intéressant de constater le point de vue de l’auteur de ces livres sur Dieu et le Christianisme.

L’information livrée ici sur ces livres provient d’un article en anglais (voir le lien en bas de page).
Dans le livre sorti en 1995, “The Golden Compass” ( La Boussole d’Or ), l’inspiration provient du poème de John Milton, Paradise Lost ( Le Paradis Perdu ). Mais cette fois-ci, c’est « Dieu » qui est vaincu, et la « Chute » devient la source de la rédemption de la race humaine, et non pas son échec. C’est un renversement délibéré des rôles.

Une armoire d’une autre sorte

La Boussole d’Or débute par une fille de 12 ans nommée Lyra, qui se réfugie dans une armoire pour éviter qu’on la trouve. Ce qu’elle voit et entend, l’introduit dans des aventures dans un univers parallèle. (Tiens ! Cela vous dit quelque chose ?) Dans la pièce à côté, son oncle, un explorateur iconoclaste qui s’appelle Lord Asriel, commence à décrire à un groupe d’érudits, une substance mystérieuse appelée « Poussière » ...

Quand elle sort de l’armoire, Lyra reçoit un instrument qui révèle la vérité, appelé un aléthiomètre (la boussole d’or), et doit le garder secret ; elle entend des bruits au sujet d’enfants qui disparaissent sans laisser de trace ; et on la confie aux bons soins d’une dame séduisante mais impitoyable, qui est au service de l’église : Mme Coulter. Lyra découvre que l’église a aussi désespérément besoin de tout apprendre sur la « Poussière », une substance qu’ils croient liée au péché originel, et que Mme Coulter mène des expériences effrayantes sur des enfants, dans sa recherche de la « vérité ». En fait, elle sépare les enfants de leurs « dæmons » - sorte d’alter egos animals qui incarnent physiquement l’âme de tout être humain et les accompagnent à travers leur vie.

Vers la fin du livre La Boussole d’Or, les forces du bien, représentées par l’anti-clérical Lord Asriel, ont commencé à faire front contre les forces de la tyrannie et du mal, incarnées par Mme Coulter et des hommes d’église qui combinent le pire de l’inquisition et des troupes SS. La bataille aura lieu non seulement dans le monde de Lyra, mais dans des mondes alternatifs. Dans le Vol. 2, La Tour des anges ( The Subtle Knife ?, ou Le Couteau Subtil en anglais ), Lyra rencontre Will, qui lui aussi a 12 ans, et qui entre en possession d’un couteau puissant qui a le pouvoir de fendre des portails entre ces mondes. Le Miroir d’ambre (The Amber Spyglass, en anglais) est le troisième tome de la série, avec des anges, des ours armés, des sorcières, un chamane, une ancienne religieuse devenue physicienne et d’autres créatures de fantaisie qui rassemblent leurs ressources contre l’Autorité haïe, le « dieu » dont ils ne tolèrent plus la seigneurie, et la signification de la mystérieuse « Poussière » est enfin dévoilée.

Quelques citations de Philip Pullman

A vous, évidemment, de décider si vous voulez voir ce film. A vous aussi, de décider soigneusement si vos enfants sont prêts à affronter le dessein (parfois) avoué de Philip Pullman, de saper la conscience et lutter contre l’idée de Dieu. Ces quelques citations vous y aideront, me semble-t-il.

« Je hais les livres de Narnia, et je les hais d’une passion profonde et amère... avec leur point de vue de l’enfance comme un âge d’or, duquel la sexualité et le fait de grandir est une chute. »

« L’athéisme suggère un degré de certitude auquel je ne peux pas tout à fait adhérer. Je suppose que je serais donc un agnostique. Mais s’il y a un Dieu, et s’il est comme les chrétiens le décrivent, alors il mérite d’être réprimé et que l’on se rebelle contre lui... »

Dans les livres, les protagonistes de l’histoire s’expriment : Une sorcière : « Il y a là des églises, croyez-moi, qui coupent aussi leurs enfants, comme ont fait les gens de Bolvangar, pas de la même manière, mais tout aussi horriblement. Ils coupent leurs organes sexuels, oui, et les garçons et les filles ; ils les coupent avec des couteaux pour qu’ils ne ressentent plus rien. Voilà ce que fait l’église, et toutes les églises sont pareilles : contrôler, détruire, oblitérer tout bon sentiment. » « La religion chrétienne est tout simplement une erreur très puissante et très convaincante, voilà tout », dit un personnage très influent dans le livre, Mary Malone. Elle y donne son « témoignage » sur pourquoi elle abandonna sa vocation de religieuse.

Les livres de Philip Pullman sont-ils bien écrits ? Sans doute. Ils ont remportés des prix prestigieux. Raison de plus de prendre son habileté dans la communication au sérieux : « Je voulais atteindre tout le monde », dit-il, « et le meilleur moyen de le faire, c’était d’écrire pour les enfants. » Et encore : « Le sujet de mes livres, c’est tuer Dieu. » (Merci d’avoir été si clair !) Et encore : « [Le poète anglais William] Blake a dit que [John] Milton était un vrai poète, mais il est du parti du Diable sans le savoir ». Et Pullman d’ajouter : « Je suis du parti du Diable, et je le sais très bien. »

Nous élevons nos enfants dans la foi en Jésus-Christ, c’est bien. Tirons une leçon de la parabole que Jésus raconta en Matthieu 13.24-30 — Un homme a semé une bonne semence dans son champ. Mais, pendant que les gens dormaient, son ennemi vint et sema de l’ivraie ( en grec, la ’zizania’ ) parmi le blé... Maître, disent les serviteurs, d’où vient donc qu’il y a de l’ivraie, une semence mauvaise ? Il leur répondit : C’est un ennemi qui a fait cela !

P.-S :

Que sert-il à un homme de gagner le monde entier s'il perd son âme : Jésus

vendredi 14 décembre 2007

Pain spirituel pour Noël


Le pain de la Parole

Paru sur le site catholique "Trésors de la foi"

"La Bible fait un tabac en supermarché. Réforme révèle que la société biblique de Genève a décidé de vendre la bible à 1,5 € dans les supermarchés. Colère chez les éditeurs catholiques et protestants. Auchan en a commandé 11 000, Leclerc 650. Sophie de Ravinel, a recueilli les explications du patron de la Société biblique de Genève, Jean-Pierre Bezin, dans le Figaro : « En diffusant dans les supermarchés nous cherchons l’achat instinctif. »

Pour le directeur des éditions catholiques du Cerf, « cette Société biblique de Genève est fondamentaliste… Ce sont des dissidents des sociétés bibliques protestantes internationales et ils veulent déstabiliser tout un marché… C’est du n’importe quoi commercial pour faire triompher des idées d’intégristes…» Mais cela n’empêche pas le réseau de la Procure de la vendre et à La Croix et Famille Chrétienne d’en faire la publicité.

Du côté des éditeurs protestants, on n’est guère plus satisfaits. Bernard Coyault, directeur de l’Alliance biblique française, avoue à Sophie de Ravinel que « vendre la Bible à 1,50 €, c’est sous-estimer le travail intellectuel qui se trouve derrière les traductions », et « c’est faire de la Bible un produit de grande consommation ». Question : la Parole de Dieu est-elle faite pour demeurer sous le boisseau ?"

Ma réflexion sur le sujet :

Je trouve personnellement la réaction de Bernard Coyault déplacée. M Coyault aurait-il oublié le coeur même du message de la Bible ? Ce message dit que pour nous offrir un salut gratuit, Dieu, qui en est l'auteur, nous a donné ce qu'Il avait de plus cher : Son Fils unique et bien-aimé Jésus-Christ. Dieu n'a pas regardé à la dépense. Selon la logique de M Coyault, au prix que lui a coûté le salut, Dieu aurait dû le monnayer de telle manière que ses bénéficiaires puissent vraiment en estimer la valeur. D'autre part, nous devons toujours nous rappeler que la Bible, comme le Christ, ne nous appartient pas. C'est la Parole de Dieu et le Saint-Esprit en est l'auteur. Certes, d'éminents docteurs, linguistes, théologiens se sont penchés sur son texte pour y travailler de manière à ce qu'il nous soit rendu accessible et que les traductions reflètent la pensée des textes hébreux et grecs originaux. Mais je trouve M Coyault très audacieux en se faisant le porte-parole de ces travailleurs. N'y a-t-il pas pour eux ici même, dans le fait que leur travail soit mis à la portée financière du plus grand nombre, la plus belle récompense ? J'ai bien peur malheureusement que la colère des éditeurs catholiques comme protestants ne soit davantage inspirée par des motifs mercantiles, proches de ces vendeurs chassés du temple avec le fouet par Jésus, que par l'amour des âmes.

Je trouve encore plus déplacé l'argument selon lequel la Bible ne doit pas devenir un produit de consommation. Puisse, au contraire, Dieu le faire ! Pour qui, comme moi, a l'âme d'un évangéliste et le souci de la perdition d'autrui, toute promotion de la Bible parmi le peuple ne peut être qu'une bonne nouvelle. Quoi donc ! Faudrait-il reléguer la Bible aux seuls autels des églises, aux rayonnages poussiéreux des bibliothèques des théologiens ? La réaction de M Coyault est d'autant plus incompréhensible que, selon leur propre souhait, l'objectif de l'Alliance Biblique dont il se réclame, est de "rendre la Bible accessible à tous, dans une langue compréhensible et à un prix abordable." N'y a-t-il pas ici, à la place de la reconnaissance, un effet de la jalousie, une jalousie qui va chez les éditions catholiques le Cerf, jusqu'à chercher à discréditer la Société Biblique de Genève, taxée de fondamentaliste (terme qui, chacun le sait, porte aujourd'hui dans la pensée du commun des mortels une connotation péjorative). Qu'y a-t-il donc de négatif et de fondamentaliste à vouloir fournir au monde une traduction de la Bible qui se contente du seul texte sans aucun commentaire ? Travaille-t-on pour soi ou pour Dieu, quand on se veut au service du Livre ?

La réaction des éditeurs m'inspire une autre réflexion d'un autre âge. Quoi donc ? Voudrait-on de nouveau ôter le pain spirituel de la bouche des pauvres pour ne le donner qu'aux riches? Ceux qui parlent ainsi ont moins de coeur que le bon roi Henri IV qui se souciait de ce que les pauvres gens de son royaume mangent au moins une fois de la viande par semaine. Faisons plutôt nôtre la maxime de Victor Hugo en son temps. "Il y a, disait-il, un livre qui contient toute la sagesse humaine, éclairée par toute la sagesse divine, un livre que la génération du peuple appelle LE LIVRE, LA BIBLE. Ensemencez les villages d'évangiles. Une Bible par cabane."

En conclusion, je ne suis pas un ferme adepte de la logique des supermarchés. Mais pour une fois j'applaudis : bravo Auchan, bravo Leclerc d'avoir osé mettre à côté de tous les produits de consommation la Bible, ce Livre que, chaque jour, vous pouvez consommer sans modération !


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samedi 8 décembre 2007

Incompatibilité


Question :

Quelle est votre religion ? En quoi consiste-t-elle ou diffère-t-elle des autres ? Telles sont souvent les premières questions qui nous sont posées dès que, dans une discussion, le domaine de la foi est abordé. Plutôt que d'y répondre par un long discours, je vais me borner dans ce billet à laisser la parole à deux croyants qui y ont réfléchi avant moi.

Religion et Evangile :

Il y a plusieurs religions mais un seul Évangile.

Il y a une énorme différence entre la religion et l'Évangile.

La religion est l'œuvre de l'homme, l'Évangile est le don de Dieu.

La religion, c'est ce que l'homme fait pour Dieu, l'Évangile, c'est ce que Dieu a fait pour l'homme.

La religion, c'est l'homme en quête de Dieu, l'Évangile, c'est Dieu cherchant l'homme.


La religion consiste pour l'homme à grimper l'échelle de sa propre justice avec l'espoir de rencontrer Dieu au dernier barreau. Mais l'Évangile consiste pour Dieu à descendre l'échelle, par l'incarnation de Jésus-Christ, pour nous rencontrer, nous pécheurs, au barreau le plus bas.

La religion est bonne volonté, l'Évangile est bonne Nouvelle.

La religion est bons conseils, l'Évangile est glorieuse proclamation.

La religion laisse l'homme tel qu'il est, l'Évangile prend l'homme tel qu'il est mais en fait ce qu'il doit être.

La religion réforme l'extérieur, l'Évangile transforme l'intérieur.

La religion blanchit en surface, l'Évangile blanchit à fond.

Il y a beaucoup de religions, mais un seul Dieu.

Il y a beaucoup de religions, mais un seul Évangile.

Il y a beaucoup de religions mais un seul salut. Votre foi est-elle une religion ou un salut?

Êtes-vous religieux ou êtes-vous sauvé?

J. T. Seamands


Trois espèces de religion :

Toutes les fois qu'il a été question de religion, il y a eu trois objets sur lesquels l'attention a été portée : Dieu, l'homme, le prêtre. Il ne peut y avoir que trois espèces de religion sur la terre, suivant que c'est Dieu, l'homme ou le prêtre qui en est l'auteur et le chef. J'appelle religion du prêtre celle qui est inventée par le prêtre, pour la gloire du prêtre, et où une caste sacerdotale domine. J'appelle religion de l'homme ces systèmes, ces opinions diverses que se fait la raison humaine, et qui, créés par l'homme malade, sont par conséquent privés de toute force pour le guérir. J'appelle religion de Dieu la vérité telle que Dieu lui-même l'a donnée, et qui a pour but et pour effet la gloire de Dieu et le salut de l'homme.

Le hiérarchisme ou la religion du prêtre, le christianisme ou la religion de Dieu, le rationalisme ou la religion de l'homme, voilà les trois doctrines qui se partagent de nos jours la chrétienté. Il n'y a aucun salut pour l'homme, ni pour la société, soit dans le hiérarchisme, soit dans le rationalisme. Le christianisme seul donnera la vie au monde; et malheureusement des trois systèmes dominants, il n'est pas celui qui compte le plus d'adeptes.

Tiré de "La Réformation du 16ème siècle par J.-H. Merle d'Aubigné" : 1860


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