samedi 25 septembre 2010

Le Christ philosophe

Le Christ philosophe

Pourquoi la démocratie et les droits de l’homme sont-ils nés en Occident plutôt qu’en Inde, en Chine, ou dans l’Empire ottoman ? Parce que l’Occident était chrétien et que le christianisme n’est pas seulement une religion. Certes, le message des Evangiles s’enracine dans la foi en Dieu, mais le Christ enseigne aussi une éthique à portée universelle : égale dignité de tous, justice et partage, non-violence, émancipation de l’individu à l’égard du groupe et de la femme à l’égard de l’homme, liberté de choix, séparation du politique et du religieux, fraternité humaine.

Un essai

Je viens de terminer le livre de Frédéric Lenoir au titre singulier : « Le Christ philosophe ». Le texte ci-dessus introduit le 4ème de couverture de l’ouvrage. L’intention de l’auteur est clairement formulée. Son objectif est de montrer l’influence qu’a eu le christianisme sur l’Occident au long des siècles et le caractère toujours présent, quoique presque invisible qu’il a encore, L’Occident n’aurait pas été ce qu’il a été sans le christianisme. L’auteur démontre que l’humanisme qui le caractérise aujourd’hui, quoi que détaché de sa matrice, a sa source en lui (l’humanisme athée y compris).

Selon l’auteur, les idées et les concepts que le Christ a initié sont si révolutionnaires et intemporels qu’il était impossible qu’ils restent emprisonnés dans le cadre étouffant des institutions religieuses, l’Eglise catholique en particulier, qui prétend en être l’héritière. Ne trouvant plus leur réelle possibilité d’expression dans la prison de l’institution, les idées du Christ se sont affranchies d’elle pour façonner les valeurs éthiques de l’humanisme et la pensée laïque de l’Occident. Les idées du christianisme vivent donc toujours, même si elles n’ont plus besoin du Christ, et encore moins de l’Eglise.

L’auteur conclut son ouvrage en distinguant trois types de « chrétiens » ou de traces du christianisme aujourd’hui :

1er type : les chrétiens cultuels. Ils sont de moins en moins nombreux en Occident. La France détient le record d’athées professants (14% de la population). Parmi les chrétiens cultuels, l’auteur souligne qu’un grand nombre ne croient plus aux vérités fondamentales du christianisme : résurrection du Christ, immortalité de l’âme… Rencontrer un véritable chrétien devient chose rare.

2ème type : les chrétiens culturels. Ce sont ceux pour qui les fêtes chrétiennes ont de l’importance (Noël, Pâques..) sans qu’ils sachent vraiment à quoi elles se rattachent. Les chrétiens culturels « parlent encore chrétien », utilisant dans le langage courant nombre d’expressions bibliques (pleurer comme une Madeleine, rendre à César ce qui est à César…) sans en connaître la source. Ils écoutent encore les chefs d’oeuvre de la musique classique du passé et aiment leurs auteurs (Bach, Haendel, Beethoven…). Mais ils ignorent ce qui fut leur source d’inspiration première.

3ème type : le christianisme invisible. C’est le niveau le plus souterrain, les traces du christianisme dans ce qui a fait l’éthique de l’Occident jusqu’à modeler ses valeurs phares. L’auteur conclut ce point en posant la question à tous les déconstructeurs passés (comme Nietzsche) et présents (comme Michel Onfray) du christianisme. Détruire est une chose, mais la question reste posée : par quoi remplacer ce que l’Occident a reçu du christianisme ? A tout prendre, conclut Frédéric Lenoir, ne vaut-il pas mieux une éthique humaniste issue du message judéo-chrétien que la barbarie ?

Désaccords

Quoi qu’ayant beaucoup apprécié l’analyse historique faite par l’auteur sur le sujet, je suis en désaccord avec lui sur plusieurs points :

. D’emblée, Frédéric Lenoir refuse de considérer que la mort du Christ a valeur de sacrifice pour le pardon des péchés. Selon lui, Jésus accepte sa mort parce qu’il n’y a pas d’autre issue possible pour rester fidèle à son message. Jésus serait donc mort par fidélité à son idéal. Comprendre la mort de Christ de ce point de vue, c’est oublier l’essentiel de toute l’histoire biblique : l’entrée du péché dans le monde entraînant la rupture avec Dieu de toute l’humanité. C’est occulter volontairement tout l’arrière-plan de l’Evangile, construit sur l’offrande de sacrifices d’expiation dans l’Ancien Testament. C’est nier ce que Jean-Baptiste a dit de Jésus : Voici l’Agneau de Dieu (le sacrifice offert par Dieu) pour ôter le péché du monde.

. le second point qui est ici suggéré (et qui fait le sujet du dernier livre de l’auteur : le jour où Jésus est devenu Dieu) est que Jésus est devenu Dieu par ce qu’on a fait de lui. Lui ne l’a jamais prétendu. Désolé de contredire Frédéric Lenoir : Jésus s’est clairement identifié devant les juifs comme le « Je suis », nom sous lequel le Dieu de l’Ancien Testament s’est présenté à Moïse : Jean 8,58 ; Exode 3,14. Cette audace a d’ailleurs valu à Jésus d’être presque lapidé !

. le dernier point est la conclusion de l’absence des deux vérités précédentes. Selon l’auteur, Jésus affirmerait que tout homme est sauvé parce que Dieu l’aime. Si la question du péché est occulté, la croix n’a plus aucune valeur rédemptrice. Il n’est nécessaire ni de se repentir de ce que l’on est, ni de se tourner personnellement vers le Christ pour son salut. Ce n’est pas là ce que disent Jésus, Paul et toute la Bible. « Celui qui met sa foi dans le Fils a la vie éternelle ; celui qui refuse d’obéir au Fils ne verra pas la vie, mais la colère de Dieu demeure sur lui : Jean 3,36."

Humainement vu, le livre de Frédéric Lenoir est bon ; sur le plan biblique cependant, il est dépourvu de l’essentiel : regrettable !

Que sert-il à un homme de gagner le monde entier s'il perd son âme : Jésus

samedi 18 septembre 2010

Après la mort : l'envers !



Texte biblique :

Evangile de Luc, chapitre 16, versets 22 à 31

Le pauvre mourut et fut porté par les anges dans le sein d’Abraham. Le riche aussi mourut et fut enseveli. Dans le séjour des morts, il leva les yeux ; et, en proie aux tourments, il vit de loin Abraham et Lazare dans son sein. Il s’écria : Père Abraham, aie pitié de moi, et envoie Lazare, pour qu’il trempe le bout de son doigt dans l’eau et me rafraîchisse la langue ; car je souffre dans cette flamme. Abraham répondit : (Mon) enfant, souviens–toi que tu as reçu tes biens pendant ta vie et que de même Lazare a eu les maux, maintenant il est ici consolé, et toi, tu souffres. En plus de tout cela entre nous et vous se trouve un grand abîme afin que ceux qui voudraient passer d’ici vers vous ne puissent le faire, et qu’on ne parvienne pas non plus de là vers nous. Le riche dit : Je te demande donc, père, d’envoyer Lazare dans la maison de mon père ; car j’ai cinq frères. Qu’il leur apporte son témoignage, afin qu’ils ne viennent pas aussi dans ce lieu de tourment. Abraham répondit : Ils ont Moïse et les prophètes ; qu’ils les écoutent. Et il dit : Non, père Abraham mais si quelqu’un des morts va vers eux, ils se repentiront. Et Abraham lui dit : S’ils n’écoutent pas Moïse et les prophètes, ils ne se laisseront pas persuader, même si quelqu’un ressuscitait d’entre les morts.

La mort : suite et fin

Arrive pour Lazare comme pour le riche (la richesse n’est ici d’aucun secours) le moment inéluctable de la mort. Jusque dans la mort, l’inégalité qui a marqué la vie de Lazare et du riche continue. Il est à noter que c’est Lazare, sans doute usé et prématurément vieilli par la dureté de la vie, qui mourra le premier. On le sait tous : l’espérance de vie est toujours plus grande pour les habitants des pays riches que pour ceux des pays pauvres. Nul doute aussi que la cérémonie d’enterrement des deux hommes fut fort différente. Que n’a-t-on pas dit et que n’a-t-on pas fait pour le départ du riche : homme prospère, qui a réussi, qui a tant fait profiter de sa richesse à ses amis… En silence, dans l’indifférence la plus complète, le pauvre est parti. Il a quitté la société des hommes de la même manière qu’il a vécu au milieu d’elle : dans l’inexistence la plus totale. Vient alors la suite…

La porte du tombeau à peine fermée que déjà s’ouvre pour chacun celle de l’au-delà. Tout soudainement s’inverse. Le riche qui était dans le confort et l’aisance connaît le tourment et la souffrance. Le pauvre qui passa son temps ici bas à souffrir est maintenant consolé. Lazare étant comblé, Jésus donne la parole au riche. S’il y a quelqu’un de qui les vivants, pour acquérir bon sens, sagesse et intelligence, peuvent apprendre, c’est bien de celui qui, parti avant eux, a raté son passage dans l’au-delà. N’ayant que ce texte dans la Bible pour nous en parler de manière aussi explicite, il revêt pour nous qui sommes encore ici-bas, une importance accrue ! Ecoutons donc avec attention la parole du riche, message venant de l’au-delà servant d’avertissement à nous qui n’y sommes point encore !

a. 1ère surprise : le riche fait l’expérience que, bien que mort, il ne l’est pas. Il vit toujours. Il peut voir, sentir, parler. Il est conscient et en pleine possession de ses moyens. Il sait qui il est et se souvient avec exactitude de toute sa vie passée. Nul doute que cette surprise sera la première et la plus grande pour tous ceux qui, athées, se réveilleront, après leur mort, aussi vivants, si ce n’est plus, qu’avant !

b. 1ère constatation : le riche et Lazare, comme il en fut du temps de leur vivant, ne sont pas dans le même lieu. Tandis que Lazare est dans le sein d’Abraham, vers lequel il a été porté par une cohorte d’anges, le riche est dans le séjour des morts, en attente de son jugement.

c. Seconde surprise : le riche voit Lazare dont il se rappelle. Alors que, sur terre, il n’avait fait de lui aucun cas, il lui porte soudainement une grande attention. Dans son malheur, il a la chance de connaître quelqu’un qui est dans le séjour des bienheureux. Peut-être peut-il faire quelque chose pour lui !

d. Seconde constatation : pour la première fois de sa vie, le riche se met à prier. Lui qui n’en a jamais fait preuve durant toute sa vie terrestre envers Lazare, il demande qu’on ait compassion de lui et que Lazare lui soit envoyé pour le soulager dans ses souffrances !

Si quelqu’un venait à douter de la réalité de la souffrance des perdus, le contenu de la demande du riche devrait suffire à elle seule pour le convaincre de la réalité de son acuité. Le riche demande que Lazare lui apporte ce qui, ici-bas, est pour nous la chose la plus vitale et la plus courante : de l’eau. Oui ! Jésus l’atteste ici sans ambiguïté : l’enfer avec ses flammes dévorantes, sa souffrance, insupportable, ses remords et ses tourments existent bien ; et rien n’est prévu dans ce lieu pour qu’ils soient soulagés ! La leçon de l’histoire aboutit, dans le cadre du sujet de la richesse, à une terrible conclusion : mieux vaut, dit en quelque sorte Jésus, mendier du pain sur terre et finir au ciel que de mendier de l’eau en enfer après avoir été riche sur terre !

1ère réponse d’Abraham à la prière du riche :

Le riche ayant prié Abraham, Jésus le fait répondre à la demande pressante de compassion que celui-ci lui a adressé. Si un tel dialogue a lieu dans l’histoire que Jésus raconte, nous ne devons pas penser qu’il existe en réalité. Ce dialogue existe pour qu’une fois pour toutes, morts comme vivants, nous sachions et comprenions pour quelles raisons la rétribution qui attend les perdus est ce qu’elle est : une souffrance à la fois intense et irréversible.

La réponse d’Abraham à la prière du riche tient en deux points :

- le 1er est une justification de la raison de la souffrance que le riche éprouve. Abraham renvoie le riche à ce qu’a été sa vie ici-bas et aux choix qui l’ont présidée. Il lui explique ainsi qu’une loi unique préside à notre destinée : notre éternité ne sera pas quelque chose de neuf, mais la récolte, la moisson de ce qu’ici-bas, nous aurons semé. Si toute notre vie sur terre était centrée sur le fait d’y trouver ici et maintenant la satisfaction, c’est ici et maintenant que nous la connaîtrons. Le riche ne doit donc pas s’étonner de ne rien recevoir ou récolter dans l’au-delà : il n’a rien semé, ni préparé dans ce but.

Par le rappel au souvenir de ce qu’a été la vie du riche, Jésus nous révèle aussi ce qui sera la principale cause de tourments des damnés : la mémoire de leurs fautes et de leurs choix. Si Dieu, par Sa grâce, ne se souvient plus de nos péchés, les damnés, quant à eux, ne les oublieront jamais !

- Le second est une mise au point. Aussi ardente soit la prière du riche dans le séjour des morts, il est impossible à Lazare d’y répondre. La situation du riche comme celle de Lazare, dans les lieux où il se trouve, est définitivement fixée. La séparation qui a existé du vivant des deux, entre le monde dans lequel vivait le riche et celui dans lequel vivait Lazare, est définitivement entérinée. Quand bien même il le désirerait, Lazare ne pourrait porter secours au riche, et le riche quitter son lieu de tourment. Inutiles sont tous les efforts entrepris de la terre pour changer la condition de ceux qui, avant nous, sont partis vers l’au-delà : il est, dit l’Ecriture, réservé aux hommes de mourir une seule fois après quoi vient le jugement : Hébreux 9,27.

Suite et fin du dialogue :

Réalisant le malheur qui le frappe et dont, ici-bas, il n’avait pas eu, selon lui, assez conscience, le riche adresse une seconde demande à Abraham pour les 5 frères qui lui restent afin, qu’au moins, eux ne viennent pas le rejoindre dans ce lieu de tourments. Etonnant de voir comment, à la lumière de l’éternité, les vraies priorités s’ordonnent. Alors qu’ici-bas il ne se souciait aucunement de son âme, voilà soudain que le riche se découvre dans l’au-delà une mission d’évangéliste, nous révélant par là même, si l’on devait établir un ordre de priorité, quelle est l’activité le plus urgente à laquelle les hommes devraient sur terre se donner.

Comme la précédente, la requête du riche, qui était que Lazare soit envoyé du ciel pour témoigner à ses frères de l’urgence pour eux de se préparer à l’éternité, n’est pas reçue. Si ici-bas, toutes nos prières peuvent être entendues, Jésus montre ici qu’aucune de celles que pourront adresser les damnés ne le sera. C’est avant notre mort qu’il nous faut prier et demander à Dieu d’exercer Sa grâce pour nos vies ou celles des autres. Après il est trop tard !

La raison du refus de l’exaucement de la demande du riche n’est cependant pas qu’affaire de principe. Elle tient à une réalité : c’est le fait que les frères du riche ont, selon Abraham, déjà à leur disposition tout ce qui leur est nécessaire pour savoir ce qu’il en est pour leur avenir éternel. Car eux aussi sont, comme le riche, des enfants d’Abraham, des juifs, peuple qui, depuis toujours, est au bénéfice de la Révélation de Dieu, du témoignage de la Loi et des Prophètes : cf Rom 3,1-2 ; 9,4-5. Abraham l’atteste avec une totale certitude : s’ils n’écoutent pas le témoignage que Dieu a rendu de Lui-même dans Sa Parole, témoignage qui a traversé les siècles, ils ne se laisseront pas davantage persuader quand bien même quelqu’un reviendrait des morts pour leur parler !

Conclusion :

A la lumière de la fin du dialogue fictif que Jésus a établi entre Abraham et le riche, deux conclusions s’imposent à nous, croyants :

- la 1ère, déjà soulignée, est que rien n’est plus urgent pour nous dans ce monde que le fait d’être des évangélistes, des témoins actifs de la Bonne Nouvelle. S’il y a une chose que le riche aurait aimé faire, si la possibilité lui était donné de revenir sur terre, c’est de s’acquitter de cette mission auprès des vivants. Croyons bien aujourd’hui que si un Gainsbourg ou un Coluche revenaient ici-bas, ils ne nous parleraient avec insistance que d’une seule chose : l’urgence de se réconcilier avec Dieu !

- la seconde est que la Bible, la Parole de Dieu, est le moyen par excellence que Dieu nous a donné pour croire à la Bonne Nouvelle. La foi, dira Paul, vient de ce que l’on entend et ce que l’on entend de la parole du Christ : Rom 10,17.

Allons donc et, par la force que Dieu nous donne, témoignons ! Nous ne serons jamais plus au centre de la volonté de Dieu qu’en faisant cela !

Que sert-il à un homme de gagner le monde entier s'il perd son âme : Jésus

samedi 11 septembre 2010

Avant la mort : l'endroit du tableau

Portrait de deux hommes aux destins très différents :

Il y avait un homme riche qui était vêtu de pourpre et de fin lin, et qui chaque jour menait joyeuse et brillante vie.Un pauvre couvert d’ulcères, du nom de Lazare, était couché à son portail ; il aurait désiré se rassasier de ce qui tombait de la table du riche ; même les chiens venaient lécher ses ulcères : Evangile de Luc, chapitre 16, versets 19 à 21

1. le 1er homme :

Il est, selon le regard qu’en porte Jésus, le riche par excellence. Tout son comportement illustre pour Jésus les priorités et les attitudes de celui que la richesse, le dieu Mamon, domine. Celui que la richesse possède, montre Jésus, ne vit que pour une seule chose : tirer au maximum profit, jouissance pour lui-même et pour le temps présent de ce qu’elle lui permet d’acquérir. Car tel est le pouvoir de la richesse, qu’elle permet, en même temps qu’elle les révèle, de satisfaire toutes les envies et tous les désirs du cœur : bonne chère, plaisir, vie dispendieuse dans le luxe et le clinquant… Si tel est l’endroit du tableau de la richesse, Jésus prévient que celui-ci comporte inévitablement un envers. Il est impossible, dit en quelque sorte Jésus, d’engraisser sa chair sans, en contrepartie, rendre insensible son esprit. Aussi généreux soit-il avec lui-même, aussi avare, montre Jésus, est le riche avec les autres, et plus particulièrement avec ceux qui, tel Lazare, sont les nécessiteux qui sont à sa porte. Aussi soucieux est-il de satisfaire les moindres désirs de sa personne, plus insensible que des chiens se montre-t-il, en terme de compassion, face aux besoins vitaux des autres. Aussi préoccupé se révèle-t-il de jouir dans le temps présent, aussi aveugle paraît-il face à l’échéance inéluctable de sa fin et du jugement de Dieu qui s’ensuivra. Tel est le riche dans tous ses traits et ses défauts.

1. le 2ème homme :

Contrairement au riche, Jésus nous donne son nom : Lazare. Ce détail n’est pas sans importance. Il revêt une double signification :

- par sa signification d’abord : Lazare signifie « Mon aide vient de Dieu ». A l’opposé du riche non-croyant, Lazare est pour nous l’incarnation du vrai croyant, pauvre pour ce monde, mais riche dans son espérance et sa foi en Dieu.

- par la relation qui le lie à Dieu. Si le riche n’est pas connu de Dieu, le pauvre l’est. Dieu ne sait pas qui est le riche : Il n’a pas de relation personnelle avec lui. Il sait par contre qui est Lazare. Son nom lui est connu parce qu’il fait partie du cercle de Ses relations.

La condition du pauvre nous est ici décrite à l’extrême opposé de celle du riche. Contrairement au riche qui peut satisfaire tous ses désirs et vivre dans le superflu, toute la préoccupation du pauvre tourne autour de la survie et de ses besoins vitaux. Bien qu’étant proches physiquement l’un de l’autre, Lazare et le riche vivent, à l’intérieur d’eux-mêmes sur deux planètes totalement séparées l’une de l’autre. Rien de ce qui préoccupe chaque jour le riche, ne préoccupe Lazare dans le quotidien. Penser à ce que le riche pense est, plus qu’inconcevable pour lui, inexistant. Que sait, en effet, Lazare d’habits riches et somptueux, lui qui n’est vêtu que de loques ? Que sait-il de la chaleur d’une maison confortable, pleine d’amis, lui qui, exposé aux vents et aux intempéries, vit sous un porche et n’a pour compagnie que des chiens errants ? Que sait-il d’un corps replet, reluisant de graisse, lui que tourmente chaque jour ulcères et plaies variqueuses ?

La même remarque, au sujet de l’endroit des deux tableaux, s’applique cependant à leur envers. Alors que les préoccupations spirituelles sont inexistantes dans le champ des pensées du riche, elles occupent pourrait-on dire, tout l’espace ou presque de celui de Lazare. Si la richesse a l’avantage de permettre à celui qui la possède d’acquérir tout ce qu’il souhaite pour son plaisir, la pauvreté possède en elle-même aussi ses atouts. Là où la richesse ferme le cœur, la pauvreté l’ouvre. Placé dans les faits face à la vanité, le non-sens, la dureté de la vie, la pauvreté invite le pauvre à sortir de lui-même pour chercher en Dieu, et non en lui-même ou dans les choses de la vie, son espérance. Tel fut Lazare qui, contrairement au riche, était, par l’obligation due à sa pauvreté, au cœur des questions essentielles.

Sans doute l’exemple pris ici par Jésus touche-t-il à des extrêmes. Connaissait-Il des cas similaires ou a-t-Il inventé l’histoire de A à Z. Le bon sens nous fait pencher pour le fait que ce que Jésus utilise ici pour mettre en évidence les vérités qu'il veut faire passer ne doit pas être si éloigné que cela de la réalité ! Dans son côté tragique concernant Lazare, l’histoire est aussi là pour témoigner d’un fait que, au seul regard de nos yeux et du jugement rapide que l’on pourrait porter sur la situation, l’on ne soupçonne pas. Ce fait est que, au sein de la plus extrême misère, peut s’épanouir la fleur de la foi et d’une vie personnelle avec Dieu. Alors qu’on pourrait penser le contraire (il est plus facile de croire en Dieu quant tout va bien), la parabole de Jésus met en évidence la réalité inverse. Tandis qu’aucune graine d’espérance ne germe sur la terre dure du cœur du riche, le cœur du pauvre se révèle être le terreau favorable pour qu’éclose la graine de la vie éternelle. Habitants de pays riches, vivant dans l’aisance et le superflu, nous sommes toujours surpris d’entendre des gens frappés par le malheur témoigner de leur amour et de leur espérance en Dieu (cf Haïti). La réponse à cet étrange paradoxe se trouve ici, dans le labour secret qu’a opéré la souffrance dans les cœurs.

Riche et pauvre : deux destins, dont l’un seul, est véritablement enviable. Dans cette vie, le riche a la faveur de tous. C’est au jour de la mort, jour où tous les compteurs des gains matériels sont mis à zéro chez chacun que se montre, en ce qui concerne la vie éternelle, qui est le gagnant et le perdant !


Que sert-il à un homme de gagner le monde entier s'il perd son âme : Jésus

samedi 4 septembre 2010

Pourquoi je ne suis pas témoin de Jéhovah ?

Un mouvement actif

Parmi les mouvements qui se réclament de la Bible, nul doute que, depuis plus d’un siècle, les témoins de Jéhovah figurent en bonne place. Cette position qu’ils occupent est telle que, dans les décennies passées, dès que j’évoquais le nom de la Bible, aussitôt mes interlocuteurs, la plupart catholiques, pensaient immédiatement que j’étais l’un d’eux. Le raccourci « Bible = témoins de Jéhovah » était si ancré dans leur esprit que, la plupart du temps, il me fallait préciser que, quoi que lisant la Bible, je n’étais pas membre de ce mouvement.

Une fausse manière de lire la Bible

Les témoins de Jéhovah ont cette force qu’ils paraissent bien connaître la Bible. Ceci, comme nous allons le voir, n’est qu’apparence ! En fait, leur force tient à l’ignorance de leurs interlocuteurs. Je suis convaincu pour ma part qu’aucun lecteur honnête, assidu, sérieux de la Bible ne peut longtemps être séduit par les témoins de Jéhovah. Car le fait de citer la Bible à tout bout de champ ne signifie pas pour autant que l’on est biblique dans ce que l’on dit. La lecture de la Bible, et surtout son interprétation, se doit, comme toute discipline, d’obéir à certaines règles.

Je vous en donne deux qui, parmi d’autres, mettent mal à l’aise les témoins de Jéhovah et vous aideront à déceler, la prochaine fois où vous les rencontrerez, leur stratégie de manipulation basée sur la citation de versets bibliques :

1. la 1ère est qu’un verset de la Bible doit toujours se lire et s’interpréter dans son contexte. Le principe est bien connu : un texte sorti de son contexte est un prétexte. Toute la façon de lire la Bible, et de l’utiliser, des témoins de Jéhovah repose sur la citation de versets hors de leur contexte. Pas étonnant dès lors qu’ils croient que Dieu a dit des choses qu’en fait il n’a jamais voulu dire. Ce n’est pas que la Bible se trompe, mais ce sont eux, et surtout leurs dirigeants, qui le font !

2. la seconde est qu’il faut, pour qu’un article de foi biblique soit reconnu comme tel, que toute la Bible en parle dans le même sens. Les témoins de Jéhovah ont l’art de choisir les versets qui leur plaisent pour soutenir leur manière de penser. Aussi vous montreront-ils toujours le même verset pour vous dire que ce qu’ils disent est ce que la Bible dit.

Prenons un exemple ! Pour soutenir le fait que, selon eux, Jésus ne serait pas Dieu, ils aiment citer cette parole du Christ : Mon Père est plus grand que moi : Jean 14,28. Ils ne vous diront jamais que, dans son prologue, le même Jean a écrit au sujet de Jésus, la Parole, qu’elle était Dieu : Jean 1,1, ou encore que Jésus a dit que « Lui et le Père sont un : Jean 10,30 » , et que « celui qui l’a vu a vu le Père : Jean 14,9. » Ne pouvant admettre l’idée d’une Tri-unité en Dieu, comme l’est l’espace avec sa longueur, sa largeur et sa hauteur, ils ne peuvent concevoir une diversité de rôles (le fait que l’homme soit le chef de famille signifie, d’un certain sens, qu’il est plus grand que la femme sans pour autant lui être supérieur dans leur nature d’humains).

4 raisons pour lesquelles je ne peux être témoin de Jéhovah

Le sujet mériterait bien des approfondissements. Mais, ne voulant pas lasser mes lecteurs, j’aimerais juste donner 4 raisons pour lesquelles, à la lumière de la Bible et de l’observation, je ne peux être témoin de Jéhovah !

1ère raison : leur traduction de la Bible (du Monde nouveau) est clairement tendancieuse, pour ne pas dire intentionnellement falsifiée. Il faut être un lecteur assidu pour repérer les passages tronqués, mais ils sont nombreux. J’ai eu l’occasion, un soir, de comparer leur traduction avec 5 ou 6 autres, en présence de deux responsables d'une de leur congrégation. La démonstration était irréfutable. Leurs conclusions étaient que, malgré l’évidence, leur traduction était malgré tout supérieure…

Un seul exemple : le 1er verset de l'évangile de Jean. La traduction du Monde nouveau est la seule à écrire que la Parole était dieu (minuscule). Toutes les autres sans exception écrivent Dieu (majuscule). L’idée est d’affirmer que jamais la Bible ne dit que Jésus est Dieu ! Pour qui désire plus, je me suis noté plusieurs dizaines de versets falsifiés touchant à la Divinité du Christ ou d’autres points fondamentaux. Avis aux amateurs !

2ème raison : les témoins de Jéhovah sont totalement liés aux interprétations de la Watchtower, la société qui édite le périodique  « Réveillez-vous » et leurs livres d’étude biblique. Alors que la Bible laisse une liberté d’opinion importante sur les sujets périphériques de la foi, tout chez les témoins de Jéhovah est défini et réglé. Partout, au même moment dans le monde, la même étude a lieu, et vous ne trouverez pas deux témoins de Jéhovah dans le monde qui, sur des sujets comme la fête de Noël, le service militaire ou le fait de donner son sang, auraient des avis contraires !

Je me suis rendu à l’une de leurs études pour voir. La méthode était pitoyable et infantile. Chacun avait son livre d’étude ouvert, avec, en bas des pages, les questions qui allaient être posées. Les réponses aux questions étaient toutes dans le texte. Celui qui dirigeait la réunion posait la question préparée et, comme en classe, le bon élève qui savait, répondait. Aucune réflexion personnelle, aucune recherche d’application pour soi : tout est préparé, prémâché, servi et emballé…

3ème raison : les responsables des témoins de Jéhovah se sont montrés depuis leur origine, de très nombreuses fois, de faux prophètes. Leurs prédictions pour 1914, 1925, 1975 sont effarantes. Pour votre information sur le sujet, consultez le site suivant : http://www.info-sectes.org/tj/xx.htm.

4ème raison : Alors que Jésus a affirmé : Je suis le chemin, la vérité et la vie. Nul ne vient au Père que par Moi : Jean 14,6 », c’est la société Wachtower elle-même qui est présentée comme l’unique voie qui mène au salut. Si vous n’êtes pas témoins de Jéhovah, que vous ayez la foi en Jésus ou non, sachez-le : vous êtes voués à l’anéantissement ! Les témoins de Jéhovah ont répété l’erreur qu’ils aiment tant dénoncer dans l’Eglise catholique : leurs responsables sont infaillibles dans leur interprétation de l’Ecriture et « hors des témoins de Jéhovah, point de salut ! »

Je pourrais rallonger, mais j’arrête ici mon explication de texte. Un dernier conseil : si vous rencontrez un témoin de Jéhovah, restez poli, mais soyez fermes. N’essayez pas d’entrer en discussions polémiques avec lui. Si vous êtes chrétiens, témoignez-lui de l’assurance qui est la vôtre dans la foi quant au pardon de vos péchés. Si vous ne l’êtes, commencez vous-mêmes à lire la Bible (par les Evangiles, par exemple) en vous plaçant honnêtement devant Dieu. Il ne tardera pas à se révéler à vous au plus profond de votre conscience !

Que sert-il à un homme de gagner le monde entier s'il perd son âme : Jésus