mercredi 26 décembre 2007

Le Signe

Fais-moi un signe !

Alors que je n’avais que 15 ans, au temps de la pleine popularité de vedettes comme Sylvie Vartan, Claude François, Françoise Hardy ou Johnny Halliday, un chanteur, Gérard Palaprat, fit en France une courte percée dans le top 10 des stars du moment, avec quelques chansons à contenu plutôt spirituel. Parmi elles, un titre m’est resté gravé dans la mémoire. Ce titre « Fais-moi un signe" exprimait la difficulté que représente pour l’homme de savoir qui est Dieu, mais aussi la vérité selon laquelle Dieu ne peut être connu que dans la mesure où Il accepte de se révéler à nous. Ci-dessous les paroles du chant de Palaprat :

Je suis devant un mur blanc
Mais je sais que tu es présent
Alors fais-moi un signe
Apparais je t'attends.
Je ne te demande rien,
Rien qu'un seul geste de la main
Alors fais-moi un signe
Montre-moi le chemin.

Dis-moi seulement lève-toi
Et j'irai où tu me diras
Les pieds nus dans la neige
Fais-moi un signe...

Devant ce mur blanc de chaux
De tes yeux azur-indigo
Alors fais-moi un signe
Fais couler un ruisseau.
Ecris ton nom noir sur blanc
De ce bout de charbon brûlant
Alors fais-moi un signe
Je suis prêt maintenant.

Ca restera entre nous
Mais je n'aurai plus
Jamais froid
Les pieds nus dans la neige
Fais-moi un signe...

Qui que tu sois
Fais-moi un signe
Jésus, Bouddha
Fais-moi un signe
Rama, Krishna
Fais-moi un signe...

7 siècles avant Jésus…

7 siècles avant la naissance de Jésus. Nous sommes en Israël, dans le royaume de Juda, sous le règne du roi Achaz. Le moins qu’on puisse dire de lui est qu’Achaz ne brille pas par sa piété. Roi idolâtre, allant même jusqu’à offrir aux divinités qu’il adorait ses propres fils en sacrifice, Achaz eut un règne marqué par la peur et l’angoisse. De toutes parts, le pays est environné d’ennemis hostiles, prêts à se coaliser pour rayer Juda de la carte. A cette même époque vivait Esaïe, un prophète remarquable. Face à l’angoisse du roi et de toute la nation, l’Eternel l’envoya vers Achaz pour, d’une part, le rassurer et, d’autre part, l’éprouver. « Demande, dit Esaïe, à l’Eternel, ton Dieu, un signe en ta faveur ; demande-le, soit dans les lieux bas, soit dans les lieux élevés. » Feignant l’humilité, Achaz refuse. « Je ne demanderai rien, dit-il. Je ne tenterai pas l’Eternel. »

Achaz rejetant la perche tendue de Dieu, Esaïe lui fait une annonce d’une portée extraordinaire. Puisque Achaz ne veut pas demander de signe, « le Seigneur lui-même vous donnera un signe ; Voici, la vierge deviendra enceinte, elle enfantera un fils, et elle lui donnera le nom d’Emmanuel (Dieu avec nous). » Esaïe l’annonce. Un jour, un fils d’homme va naître dans ce monde, un homme qui sera le Signe de Dieu. La première marque d’identification de cet homme est qu’il ne naîtra pas comme les autres hommes, par des voies naturelles. Il ne sera pas issu de l’union d’un homme et d’une femme, mais il naîtra d’une jeune fille vierge, autrement dit, directement de l’action miraculeuse de Dieu. C’est par cet homme, suggère la prophétie d’Esaïe dans son contexte, que sera mis fin à l’angoisse d’Israël. C’est de Lui que viendront sa sécurité et sa paix. C’est contre Lui que, tel un roc inébranlable, viendra s’écraser toute tentative et velléité des peuples de détruire Israël.

Une visite singulière

7 siècles plus tard, la prophétie d’Esaïe se réalise mot pour mot. Alors qu’elle est fiancée à un homme nommé Joseph, Marie, une jeune fille, descendante du roi David, reçoit une visite pour le moins singulière. Un ange glorieux lui apparaît pour lui faire l’annonce qu’elle est la jeune fille dont parlait le prophète Esaïe, choisie par Dieu pour donner naissance au Fils de Dieu. Marie est on ne peut plus troublée. Qui est-elle pour être l’objet d’un tel honneur ? Comment cela se pourrait-il alors qu’elle ne connaît pas d’homme ? Gabriel lui répond et la rassure. Ce n’est pas l’homme qui fait l’œuvre de Dieu, mais Dieu lui-même. Ce que Dieu dit, Il a aussi le pouvoir de l’accomplir. « Le Saint-Esprit viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te couvrira de son ombre. C’est pourquoi le saint enfant qui naîtra de toi sera appelé Fils de Dieu. » Neuf mois plus tard, Marie va accoucher d’un garçon auquel le nom de Jésus sera donné.

Le Signe de Dieu

Jésus né, le thème du Signe ne cessera d’être présent dans tout l’Evangile. Le Signe a quelque chose de particulier. Il n’est ni une preuve absolue, ni une absence de preuves. Il se tient là entre les deux, donnant des indices à celui à qui le besoin d’évidences dans la foi s’impose, mais laissant la liberté de l’incrédulité à celui qui n’a pas envie de croire. Anticipant ce que sera la vie de l’enfant que Marie porte, Siméon, un vieux prophète lui dira : « Voici, cet enfant est destiné à amener la chute et le relèvement de plusieurs en Israël, et à devenir un signe qui provoquera la contradiction. » Cela n’allait pas faillir !

Signe = signature significative

Signe de Dieu parmi les hommes, toute la vie de Jésus va être marquée par de nombreux signes. Des signes qui seront la marque, la signature significative de Dieu sur sa vie. Il y d’abord, dit l’Evangile, le signe de l’eau changée en vin, le premier des signes que fit Jésus. Un signe qui révèle la capacité de Jésus de changer la nature des choses, signes qu’il manifestera par la suite, non plus sur de la matière morte, mais sur la plus difficile, celle qui offre la plus forte résistance, la matière vivante qu’est l’homme. Puis, d’autres signes se manifesteront : guérisons, multiplication des pains, marche sur l’eau, tempête apaisée, démoniaques libérés, morts ressuscités…

Alors qu’il se trouve en prison par la volonté du roi Hérode, Jean-Baptiste, le cousin et ami de Jésus, est pris de doute. Il envoie des messagers auprès de lui qui l’interrogent : « Es-tu celui qui doit venir (l’homme annoncé par Esaïe), ou devons-nous en attendre un autre ? » Jésus répondra aux envoyés : « Allez rapporter à Jean ce que vous entendez et ce que vous voyez : les aveugles voient, les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés, les sourds entendent, les morts ressuscitent, et la bonne nouvelle est annoncée aux pauvres. Heureux celui pour qui je ne serai pas une occasion de chute ! » Fidèle à sa vocation de signe, Jésus n’impose à personne de croire en Lui comme le Signe de Dieu. Il invite chacun, au regard de Sa vie et de Ses actes, à se forger sa propre conviction et à tirer Lui-même les conclusions qui s’imposent. Il y a en Jésus assez de lumière pour quiconque veut croire, mais aussi assez d’ombre pour celui qui refuse de croire.

Fais-nous des signes !

Tout au long de sa vie, Jésus a été confronté, de la part de ses adversaires, à une demande croissante de signes. Les religieux de l’époque, parmi les réfractaires à l’idée que Jésus soit le Signe de Dieu, lui demandèrent à plusieurs reprises : « Maître, nous voudrions te voir faire un signe. ». Puis, ce sera Hérode, au moment où Jésus comparaîtra enchaîné devant lui. Il l’interrogea en espérant que Jésus opère devant lui quelque signe. En vain. Puis, à la croix, Jésus fait l’objet d’insultes. Les passants, les brigands crucifiés avec lui et les principaux prêtres tiennent tous le même langage. Ils veulent encore et toujours que Jésus donne par des signes (descendre de la croix) la preuve de ce qu’Il est ! Jésus s’y refusera. Toute sa vie a été marquée par la signature de Dieu. Il va cependant, au terme de celle-ci, leur en donner la preuve ultime. « Une génération méchante et adultère demande un signe ; il ne lui sera donné d’autre signe que celui du prophète Jonas. Car, de même que Jonas fut trois jours et trois nuits dans le ventre d’un grand poisson, de même le Fils de l’homme sera trois jours et trois nuits dans le sein de la terre. » La résurrection de Jésus, trois jours après sa crucifixion sera le Signe majeur attestant de la réalité de Son identité proclamée de Fils de Dieu.

Signe de quoi ?

L’enfant né dans une crèche, dont nous commémorons la venue à Noël, est le Signe de Dieu. S’il en est ainsi, de quoi est-Il le Signe ? Plusieurs réponses (auxquelles vous pouvez ajouter les vôtres) sont possibles :

1. C’est un signe d’humilité d’abord. Dieu aurait eu tous les droits légitimes de venir en Seigneur de l’univers et de s’imposer sans discussion à tous. Il paraît incognito, se rend vulnérable, se manifeste aux plus pauvres. Il choisit de ne rien devoir à personne ce qu’Il sera sur le plan humain. Le dépouillement sera une des marques permanentes de la vie de Jésus… jusqu’à la croix où il finira nu, exposé entre ciel et terre

2. C’est, de la part de Dieu, le signe d’une volonté forte de relation avec nous. Pour la comprendre, posons-nous la question de savoir si, par amour pour les cafards, nous serions prêts à être transformé en cafard ? Dieu veut qu’un lien, un pont soit construit entre Lui et l’humanité. Comme l’homme ne peut rejoindre Dieu, Dieu a décidé, en Jésus, de rejoindre l’homme.

3. C’est, de la part de Dieu, le signe d’une volonté forte de réconciliation avec nous. Depuis la chute, l’homme est en état de guerre contre Dieu. Travaillé par sa mauvaise conscience, il le craint, cherche à l’apaiser en faisant le bien, en le priant, en fabriquant, au travers des religions, des moyens multiples pour gagner sa faveur. En vain ! Le prix de la paix est trop élevé et l’homme beaucoup trop fluctuant dans ses dispositions pour que, partant de l’humanité, une solution satisfaisante soit trouvée. Celle-ci doit venir de Dieu. C’est le sens de la venue de Jésus par lequel, dit la Bible, nos péchés sont expiés et la paix avec Dieu offerte. « Il n’y a, dit l’apôtre Pierre, de salut en aucun autre que Jésus-Christ. Car il n’y a sous le ciel aucun autre nom par lequel nous puissions être sauvé. »

Conclusion

Lorsque Jésus, le Signe de Dieu, est venu, il n’y avait pas de place pour l’accueillir. Il dut naître au milieu des animaux dans une étable. C’est dans votre cœur que Jésus désire aujourd’hui trouver sa place, la place centrale, la place de choix. Signe de Dieu, il veut faire de vous Ses témoins (ses signes) dans ce monde. Le voulez-vous ? Quant à toi, Gérard, tu peux cesser de chanter « Fais-moi un signe ! » : Il a déjà répondu !








Que sert-il à un homme de gagner le monde entier s'il perd son âme : Jésus

samedi 22 décembre 2007

Poison spirituel pour Noël


Paru sur le site coeurnet

A la croisée des mondes : la boussole d'or

N’ayant pas vu ce film, je ne peux pas émettre d’avis. Mais il est basé sur certains livres : “À la croisée des mondes” (His Dark Materials, en anglais) est une série de livres écrite par Philip Pullman, un auteur britannique de livres et de pièces de théâtre pour enfants. Il est intéressant de constater le point de vue de l’auteur de ces livres sur Dieu et le Christianisme.

L’information livrée ici sur ces livres provient d’un article en anglais (voir le lien en bas de page).
Dans le livre sorti en 1995, “The Golden Compass” ( La Boussole d’Or ), l’inspiration provient du poème de John Milton, Paradise Lost ( Le Paradis Perdu ). Mais cette fois-ci, c’est « Dieu » qui est vaincu, et la « Chute » devient la source de la rédemption de la race humaine, et non pas son échec. C’est un renversement délibéré des rôles.

Une armoire d’une autre sorte

La Boussole d’Or débute par une fille de 12 ans nommée Lyra, qui se réfugie dans une armoire pour éviter qu’on la trouve. Ce qu’elle voit et entend, l’introduit dans des aventures dans un univers parallèle. (Tiens ! Cela vous dit quelque chose ?) Dans la pièce à côté, son oncle, un explorateur iconoclaste qui s’appelle Lord Asriel, commence à décrire à un groupe d’érudits, une substance mystérieuse appelée « Poussière » ...

Quand elle sort de l’armoire, Lyra reçoit un instrument qui révèle la vérité, appelé un aléthiomètre (la boussole d’or), et doit le garder secret ; elle entend des bruits au sujet d’enfants qui disparaissent sans laisser de trace ; et on la confie aux bons soins d’une dame séduisante mais impitoyable, qui est au service de l’église : Mme Coulter. Lyra découvre que l’église a aussi désespérément besoin de tout apprendre sur la « Poussière », une substance qu’ils croient liée au péché originel, et que Mme Coulter mène des expériences effrayantes sur des enfants, dans sa recherche de la « vérité ». En fait, elle sépare les enfants de leurs « dæmons » - sorte d’alter egos animals qui incarnent physiquement l’âme de tout être humain et les accompagnent à travers leur vie.

Vers la fin du livre La Boussole d’Or, les forces du bien, représentées par l’anti-clérical Lord Asriel, ont commencé à faire front contre les forces de la tyrannie et du mal, incarnées par Mme Coulter et des hommes d’église qui combinent le pire de l’inquisition et des troupes SS. La bataille aura lieu non seulement dans le monde de Lyra, mais dans des mondes alternatifs. Dans le Vol. 2, La Tour des anges ( The Subtle Knife ?, ou Le Couteau Subtil en anglais ), Lyra rencontre Will, qui lui aussi a 12 ans, et qui entre en possession d’un couteau puissant qui a le pouvoir de fendre des portails entre ces mondes. Le Miroir d’ambre (The Amber Spyglass, en anglais) est le troisième tome de la série, avec des anges, des ours armés, des sorcières, un chamane, une ancienne religieuse devenue physicienne et d’autres créatures de fantaisie qui rassemblent leurs ressources contre l’Autorité haïe, le « dieu » dont ils ne tolèrent plus la seigneurie, et la signification de la mystérieuse « Poussière » est enfin dévoilée.

Quelques citations de Philip Pullman

A vous, évidemment, de décider si vous voulez voir ce film. A vous aussi, de décider soigneusement si vos enfants sont prêts à affronter le dessein (parfois) avoué de Philip Pullman, de saper la conscience et lutter contre l’idée de Dieu. Ces quelques citations vous y aideront, me semble-t-il.

« Je hais les livres de Narnia, et je les hais d’une passion profonde et amère... avec leur point de vue de l’enfance comme un âge d’or, duquel la sexualité et le fait de grandir est une chute. »

« L’athéisme suggère un degré de certitude auquel je ne peux pas tout à fait adhérer. Je suppose que je serais donc un agnostique. Mais s’il y a un Dieu, et s’il est comme les chrétiens le décrivent, alors il mérite d’être réprimé et que l’on se rebelle contre lui... »

Dans les livres, les protagonistes de l’histoire s’expriment : Une sorcière : « Il y a là des églises, croyez-moi, qui coupent aussi leurs enfants, comme ont fait les gens de Bolvangar, pas de la même manière, mais tout aussi horriblement. Ils coupent leurs organes sexuels, oui, et les garçons et les filles ; ils les coupent avec des couteaux pour qu’ils ne ressentent plus rien. Voilà ce que fait l’église, et toutes les églises sont pareilles : contrôler, détruire, oblitérer tout bon sentiment. » « La religion chrétienne est tout simplement une erreur très puissante et très convaincante, voilà tout », dit un personnage très influent dans le livre, Mary Malone. Elle y donne son « témoignage » sur pourquoi elle abandonna sa vocation de religieuse.

Les livres de Philip Pullman sont-ils bien écrits ? Sans doute. Ils ont remportés des prix prestigieux. Raison de plus de prendre son habileté dans la communication au sérieux : « Je voulais atteindre tout le monde », dit-il, « et le meilleur moyen de le faire, c’était d’écrire pour les enfants. » Et encore : « Le sujet de mes livres, c’est tuer Dieu. » (Merci d’avoir été si clair !) Et encore : « [Le poète anglais William] Blake a dit que [John] Milton était un vrai poète, mais il est du parti du Diable sans le savoir ». Et Pullman d’ajouter : « Je suis du parti du Diable, et je le sais très bien. »

Nous élevons nos enfants dans la foi en Jésus-Christ, c’est bien. Tirons une leçon de la parabole que Jésus raconta en Matthieu 13.24-30 — Un homme a semé une bonne semence dans son champ. Mais, pendant que les gens dormaient, son ennemi vint et sema de l’ivraie ( en grec, la ’zizania’ ) parmi le blé... Maître, disent les serviteurs, d’où vient donc qu’il y a de l’ivraie, une semence mauvaise ? Il leur répondit : C’est un ennemi qui a fait cela !

P.-S :

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vendredi 14 décembre 2007

Pain spirituel pour Noël


Le pain de la Parole

Paru sur le site catholique "Trésors de la foi"

"La Bible fait un tabac en supermarché. Réforme révèle que la société biblique de Genève a décidé de vendre la bible à 1,5 € dans les supermarchés. Colère chez les éditeurs catholiques et protestants. Auchan en a commandé 11 000, Leclerc 650. Sophie de Ravinel, a recueilli les explications du patron de la Société biblique de Genève, Jean-Pierre Bezin, dans le Figaro : « En diffusant dans les supermarchés nous cherchons l’achat instinctif. »

Pour le directeur des éditions catholiques du Cerf, « cette Société biblique de Genève est fondamentaliste… Ce sont des dissidents des sociétés bibliques protestantes internationales et ils veulent déstabiliser tout un marché… C’est du n’importe quoi commercial pour faire triompher des idées d’intégristes…» Mais cela n’empêche pas le réseau de la Procure de la vendre et à La Croix et Famille Chrétienne d’en faire la publicité.

Du côté des éditeurs protestants, on n’est guère plus satisfaits. Bernard Coyault, directeur de l’Alliance biblique française, avoue à Sophie de Ravinel que « vendre la Bible à 1,50 €, c’est sous-estimer le travail intellectuel qui se trouve derrière les traductions », et « c’est faire de la Bible un produit de grande consommation ». Question : la Parole de Dieu est-elle faite pour demeurer sous le boisseau ?"

Ma réflexion sur le sujet :

Je trouve personnellement la réaction de Bernard Coyault déplacée. M Coyault aurait-il oublié le coeur même du message de la Bible ? Ce message dit que pour nous offrir un salut gratuit, Dieu, qui en est l'auteur, nous a donné ce qu'Il avait de plus cher : Son Fils unique et bien-aimé Jésus-Christ. Dieu n'a pas regardé à la dépense. Selon la logique de M Coyault, au prix que lui a coûté le salut, Dieu aurait dû le monnayer de telle manière que ses bénéficiaires puissent vraiment en estimer la valeur. D'autre part, nous devons toujours nous rappeler que la Bible, comme le Christ, ne nous appartient pas. C'est la Parole de Dieu et le Saint-Esprit en est l'auteur. Certes, d'éminents docteurs, linguistes, théologiens se sont penchés sur son texte pour y travailler de manière à ce qu'il nous soit rendu accessible et que les traductions reflètent la pensée des textes hébreux et grecs originaux. Mais je trouve M Coyault très audacieux en se faisant le porte-parole de ces travailleurs. N'y a-t-il pas pour eux ici même, dans le fait que leur travail soit mis à la portée financière du plus grand nombre, la plus belle récompense ? J'ai bien peur malheureusement que la colère des éditeurs catholiques comme protestants ne soit davantage inspirée par des motifs mercantiles, proches de ces vendeurs chassés du temple avec le fouet par Jésus, que par l'amour des âmes.

Je trouve encore plus déplacé l'argument selon lequel la Bible ne doit pas devenir un produit de consommation. Puisse, au contraire, Dieu le faire ! Pour qui, comme moi, a l'âme d'un évangéliste et le souci de la perdition d'autrui, toute promotion de la Bible parmi le peuple ne peut être qu'une bonne nouvelle. Quoi donc ! Faudrait-il reléguer la Bible aux seuls autels des églises, aux rayonnages poussiéreux des bibliothèques des théologiens ? La réaction de M Coyault est d'autant plus incompréhensible que, selon leur propre souhait, l'objectif de l'Alliance Biblique dont il se réclame, est de "rendre la Bible accessible à tous, dans une langue compréhensible et à un prix abordable." N'y a-t-il pas ici, à la place de la reconnaissance, un effet de la jalousie, une jalousie qui va chez les éditions catholiques le Cerf, jusqu'à chercher à discréditer la Société Biblique de Genève, taxée de fondamentaliste (terme qui, chacun le sait, porte aujourd'hui dans la pensée du commun des mortels une connotation péjorative). Qu'y a-t-il donc de négatif et de fondamentaliste à vouloir fournir au monde une traduction de la Bible qui se contente du seul texte sans aucun commentaire ? Travaille-t-on pour soi ou pour Dieu, quand on se veut au service du Livre ?

La réaction des éditeurs m'inspire une autre réflexion d'un autre âge. Quoi donc ? Voudrait-on de nouveau ôter le pain spirituel de la bouche des pauvres pour ne le donner qu'aux riches? Ceux qui parlent ainsi ont moins de coeur que le bon roi Henri IV qui se souciait de ce que les pauvres gens de son royaume mangent au moins une fois de la viande par semaine. Faisons plutôt nôtre la maxime de Victor Hugo en son temps. "Il y a, disait-il, un livre qui contient toute la sagesse humaine, éclairée par toute la sagesse divine, un livre que la génération du peuple appelle LE LIVRE, LA BIBLE. Ensemencez les villages d'évangiles. Une Bible par cabane."

En conclusion, je ne suis pas un ferme adepte de la logique des supermarchés. Mais pour une fois j'applaudis : bravo Auchan, bravo Leclerc d'avoir osé mettre à côté de tous les produits de consommation la Bible, ce Livre que, chaque jour, vous pouvez consommer sans modération !


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samedi 8 décembre 2007

Incompatibilité


Question :

Quelle est votre religion ? En quoi consiste-t-elle ou diffère-t-elle des autres ? Telles sont souvent les premières questions qui nous sont posées dès que, dans une discussion, le domaine de la foi est abordé. Plutôt que d'y répondre par un long discours, je vais me borner dans ce billet à laisser la parole à deux croyants qui y ont réfléchi avant moi.

Religion et Evangile :

Il y a plusieurs religions mais un seul Évangile.

Il y a une énorme différence entre la religion et l'Évangile.

La religion est l'œuvre de l'homme, l'Évangile est le don de Dieu.

La religion, c'est ce que l'homme fait pour Dieu, l'Évangile, c'est ce que Dieu a fait pour l'homme.

La religion, c'est l'homme en quête de Dieu, l'Évangile, c'est Dieu cherchant l'homme.


La religion consiste pour l'homme à grimper l'échelle de sa propre justice avec l'espoir de rencontrer Dieu au dernier barreau. Mais l'Évangile consiste pour Dieu à descendre l'échelle, par l'incarnation de Jésus-Christ, pour nous rencontrer, nous pécheurs, au barreau le plus bas.

La religion est bonne volonté, l'Évangile est bonne Nouvelle.

La religion est bons conseils, l'Évangile est glorieuse proclamation.

La religion laisse l'homme tel qu'il est, l'Évangile prend l'homme tel qu'il est mais en fait ce qu'il doit être.

La religion réforme l'extérieur, l'Évangile transforme l'intérieur.

La religion blanchit en surface, l'Évangile blanchit à fond.

Il y a beaucoup de religions, mais un seul Dieu.

Il y a beaucoup de religions, mais un seul Évangile.

Il y a beaucoup de religions mais un seul salut. Votre foi est-elle une religion ou un salut?

Êtes-vous religieux ou êtes-vous sauvé?

J. T. Seamands


Trois espèces de religion :

Toutes les fois qu'il a été question de religion, il y a eu trois objets sur lesquels l'attention a été portée : Dieu, l'homme, le prêtre. Il ne peut y avoir que trois espèces de religion sur la terre, suivant que c'est Dieu, l'homme ou le prêtre qui en est l'auteur et le chef. J'appelle religion du prêtre celle qui est inventée par le prêtre, pour la gloire du prêtre, et où une caste sacerdotale domine. J'appelle religion de l'homme ces systèmes, ces opinions diverses que se fait la raison humaine, et qui, créés par l'homme malade, sont par conséquent privés de toute force pour le guérir. J'appelle religion de Dieu la vérité telle que Dieu lui-même l'a donnée, et qui a pour but et pour effet la gloire de Dieu et le salut de l'homme.

Le hiérarchisme ou la religion du prêtre, le christianisme ou la religion de Dieu, le rationalisme ou la religion de l'homme, voilà les trois doctrines qui se partagent de nos jours la chrétienté. Il n'y a aucun salut pour l'homme, ni pour la société, soit dans le hiérarchisme, soit dans le rationalisme. Le christianisme seul donnera la vie au monde; et malheureusement des trois systèmes dominants, il n'est pas celui qui compte le plus d'adeptes.

Tiré de "La Réformation du 16ème siècle par J.-H. Merle d'Aubigné" : 1860


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vendredi 30 novembre 2007

Euthanasie


Adaptation ou biographie ?

La présentation lundi soir du film de Marc Angelo « Marie Humbert : l’amour du mère » me pose problème. Pour plusieurs raisons. La 1ère tient d’abord au titre, qui inclut à côté du nom de la mère de Vincent Humbert, la proposition « l’amour d’une mère ». Elle dicte, avant même d’avoir vu le film et réfléchi à l’acte commis, la façon avec laquelle le spectateur doit l’interpréter. La seconde est que le film se présente comme une adaptation d’un fait réel. Nommer ainsi le film est, à mon sens, frôler la manipulation. Le film peut-il décemment être appelé une adaptation en frôlant de si près le vécu : noms réels des personnages, copier/coller exact du déroulement de l’histoire… ? Le spectateur ne va-t-il pas automatiquement penser que ce qu’on lui montre est le récit exact du vécu des personnes évoquées ? Si c’est le cas, en quoi est l’adaptation ? Si ce ne l’est pas, pourquoi lui en donner toutes les allures ? L’authenticité de ce qui sera montré est d’ailleurs fortement mise en cause par un témoin : le kinésithérapeute de Vincent Humbert, Hervé Messager (voir vidéo ci-dessous). De quel côté est l'instrumentalisation ???

Ethique de situation

La 3ème raison qui me dérange est plus profonde. Elle tient toute entière à la façon avec laquelle, par ce film, on cherche à influencer l’opinion de la majorité. Comme ce fut le cas avec « l’affaire Ranucci » pour le lourd dossier de la peine de mort, ou celui de Marie-Claire Chevalier défendue en 1972 au procès de Bobigny par l’avocate Gisèle Halimi en vue de la légalisation de l'avortement, il est clair que l’histoire de Vincent Humbert est le cas idéal à exploiter pour légitimer la pratique de l’euthanasie dans la conscience collective. La méthode est ici toujours la même. On pratique ce que l’on appelle l’éthique de situation, une éthique qui se construit à partir de cas étudiés, les tenants et les aboutissants des principes n’étant pris en compte qu’après coup. Or, la charge émotionnelle des cas étudiés ne peut qu’influer dans le sens de l’adhésion contre la logique froide de l’analyse. Un principe général est ainsi défini sur la base d’un cas particulier, causant à terme, parce que les choses n’ont pas été réfléchies suffisamment et jusqu’au bout, plus de mal que de bien à l’ensemble de la population à laquelle il va désormais s’appliquer.

Historique

C’est au XVII ème siècle que, pour la première fois, le terme euthanasie (du grec eu, bien et Thanatos : mort ; mort sans souffrance) apparaît. Dans son Avancement of Leaning (le Progrès du savoir), écrit vers 1605, Sir Francis Bacon en fait la proposition. Par pitié, il suggère la pratique de l’euthanasie agonique qui consiste à mettre fin à la souffrance intolérable des agonisants. L’idée cependant n’était pas neuve. On en trouve déjà la trace des siècles auparavant dans la République idéale de Platon. Là, Platon propose à Adeimantus d’établir dans l’Etat parfait une législation à la fois médicale et de justice, prévoyant un traitement pour ceux des citoyens dont la santé physique et psychologique est bonne. Mais pour les autres, la même législation laissera mourir les malades, et « ceux dont l’état psychologique est incurable seront mis à mort. » (République, IX, ligne 410).

Plus tard l’idée sera reprise par d’autres. Citons parmi eux Sir Thomas More, dans son livre Utopia, écrit au début du XVème siècle. Dans son « Etat idéal », prêtres et officiers devraient, selon Thomas More, tenir le langage suivant, devant un grand malade : « Regardons votre problème de santé en face. Vous n’allez plus vivre de façon normale. Devenu une charge pour le monde et un fardeau pour vous-mêmes, en fait, déjà, vous menez une existence posthume… Pourquoi donc continuer à nourrir les microbes (avec votre corps malade) ? Puisque votre vie n’est que misère, d’abord pour vous-mêmes, pourquoi hésiter à mourir ? Vous êtes dans une chambre à horreurs, pourquoi ne pas y échapper vers un monde meilleur ? Donnez donc vos ordres et nous, nous organiserons votre fuite. Notre proposition n’est que du bon sens. »

Au début de notre siècle, le Français Vacher de Lapouge préconisa l’élimination radicale des personnes anormales. Malheureusement, le IIIème Reich emprunta ses idées. A partir du décret du 1er septembre 1939, le IIIème Reich ordonna la suppression de plusieurs milliers de malades mentaux, « existences superflues ». Même si le corps médical allemand était partagé au sujet de cette pratique, nous savons que par la suite cette forme d’euthanasie sociale, l’eugénisme (dans le sens d’élimination ethnique), fut pratiquée en masse. Six millions de Juifs disparurent, ainsi que des milliers de Tziganes et beaucoup d’autres personnes. Et leur mort ne fut pas particulièrement douce !

Aspects bibliques

Parce qu’elle touche à ce qu’il y a de plus fondamental dans l’être humain (la vie), il est impossible que la question de l’euthanasie se règle et s’appréhende à partir de cas particuliers et d’histoires émotionnellement chargées. Car toucher à la vie, c’est toucher à ce qu’il y a de plus sacré en l’homme.

Or, l’homme est, selon la Bible, plus qu’un ensemble de molécules. Il a une dignité et une valeur qui dépassent de loin sa vie physique. Il est créé à l’image de Dieu qui, seul, a droit de souveraineté sur sa vie et sa mort. « Sachez donc, dit Dieu dans la Bible, que c’est moi qui suis Dieu, je fais vivre et je fais mourir, je blesse et je guéris, et personne ne délivre de ma main. » « l’homme n’est pas maître de son souffle pour pouvoir le retenir et il n’a aucune puissance sur le jour de sa mort. » Il est à noter de plus que parmi toutes les demandes à mourir formulées dans la Bible, aucune n'a été exaucée par Dieu. L’euthanasie n’est, du point de vue biblique, pas seulement un crime contre l’humanité, mais encore contre les droits de la Divinité.

La Bible affirme d’autre part l’existence d’un au-delà après cette vie. « Il est réservé aux hommes de mourir une seule fois après quoi vient le jugement. » Vouloir mettre fin aux jours d’une personne à cause de ses souffrances, c’est donc faire le choix de la précipiter avant l’heure dans l’éternité. Si nous (les opposants à l’euthanasie) comprenons et respectons la volonté des malades de mettre fin à l’acharnement thérapeutique qui les maintient artificiellement en vie, il nous apparaît que le fait d’ouvrir la porte à la légalisation de l’euthanasie va introduire dans l’humanité une pratique dont elle pourrait par la suite regretter très amèrement les applications.






Que sert-il à un homme de gagner lemonde entier s'il fait la perte de son âme ?

samedi 24 novembre 2007

Un Dieu, 2 visages ?


Dans cette rubrique intitulée "Foire aux Questions", mon but est de répondre aux interrogations d'internautes dans le domaine spirituel. Les questions posées ne sont pas fictives, mais réelles. Soit je les ai moi-même entendues formulées, soit elles ont été posées réellement sur divers sites parcourus.

Question :

Quand on lit l'Ancien Testament, on n'a pas l'impression d'avoir à faire au même Dieu que révèle Jésus dans le Nouveau. Y a-t-il 2 Dieux différents ou un Dieu a deux visages, l'un sévère et l'autre tendre ?

1er élément de réponse :

Il faut comprendre, quand on lit l'Ancien Testament, que l'on vit dans une époque et sous un régime différents de ceux du Nouveau. Lorsque l'apôtre Jean écrit son Evangile, il dit : la loi est venue par Moïse, la grâce et la vérité par Jésus-Christ. Jean souligne donc la différence forte de but et d'accent existant entre les deux périodes.

Dans l'Ancien Testament, nous sommes sous le régime de la loi. A travers Israël, peuple choisi, Dieu révèle ce que sont Ses exigences en matière de justice, sainteté, moralité. Les normes qu'Il établit s'appliquent aussi bien au niveau de la relation de l'homme avec Dieu qu'entre les hommes. Or, la loi a un but : elle est là aussi bien pour révéler le haut niveau requis par Dieu pour Lui plaire que pour donner à l'homme la preuve de son incapacité à l'atteindre. Aussi, l'Ancien Testament est une suite ininterrompue d'échecs, de manifestations de réprobation de la part de Dieu contre Son peuple, incapable d'obéir à Ses commandements. D'où l'impression de sévérité qui ressort de la lecture de ces textes.

2ème élément de réponse :

Elle est liée à la nature même de la Personne de Dieu. Un Dieu qui réunit dans Sa Personne les qualités les plus "contraires": justice, amour, colère, compassion, jalousie, tendresse... C'est l'une des raisons pour laquelle la Bible nous ordonne de ne nous faire aucune représentation de Dieu. Toute image, en effet, ne peut être qu'une caricature de Dieu et l'amputer d'une partie de ce qu'Il est en réalité, Lui qui est dépeint à la fois sous les traits du lion et de l'agneau. Nous pouvons nous en étonner, mais une petite illustration nous aidera à comprendre que la contradiction qui semble y avoir dans Sa Personne, et entre le Dieu de l'Ancien Testament et Jésus, n'est qu'apparente.

Chacun de nous aime et apprécie le soleil. Nous savons à quel point cet astre nous est nécessaire et combien ses rayons nous sont bienfaisants. Sommes-nous cependant conscients que rien n'est plus dangereux que le soleil ! C'est une puissance au contact de laquelle tout se consume. Ce qui nous permet de jouir du soleil sans dommage tient à deux choses : la distance respectable à laquelle nous sommes de l'astre et la couche d'ozone protectrice qui filtre les rayons ultra-violets les plus dangereux.

Dieu, dit la Bible, est comme le soleil. Il est évident que, confronté directement à Lui, aucun de nous ne survivrait. Le simple fait de nous trouver en Sa présence nous consumerait sur place. L'expérience des hommes de la Bible qui ont entrevu Dieu est toujours la même. Tous se sont écroulés, comme morts. "Personne, dit la Bible, ne peut voir Dieu et vivre." Les deux éléments qui nous sont nécessaires pour vivre devant le soleil nous sont indispensables pour vivre à l'aise dans la présence de Dieu : une bonne distance, un élément protecteur médiant entre nous et Lui. La bonne distance entre Dieu et nous est tenue lorsque, au lieu de braver Dieu et de jouer les fiers et les arrogants devant Lui, nous nous tenons humblement devant Sa face, conscients de notre disqualification et de l'infini gouffre qui nous sépare de Lui sur le plan moral. L'élément médiant et protecteur est Jésus-Christ qui, sur la croix où Il meurt pour nos fautes, a concentré sur Sa Personne toute la charge de la colère légitime de Dieu contre l'humanité. Placé sous la protection du Christ, nous pouvons sans crainte nous approcher de Dieu qui, de Juge qu'Il était, devient notre Père.

3ème élément de réponse :

Les passages bibliques choquants de l'Ancien Testament sont un avertissement pour nous. Ils nous montrent ce qui se produirait pour l'humanité entière si elle ne bénéficiait pas de la grâce que Jésus-Christ est venu apporter par Sa venue. Jésus Lui-même a interprété les catastrophes qui se produisaient à Son époque de cette façon. Commentant ce qui s'était produit au sujet de victimes d'un malheur, Jésus aura ce mot peu rassurant : "Pensez-vous que ceux qui sont morts ainsi aient été plus coupables que les autres ? Non, je vous le dis, mais si vous ne changez pas radicalement, vous disparaîtrez aussi !"

Nous devons ainsi veiller à ne pas dénier à Dieu le droit de juger. Justice et amour font partie de Sa nature. La Bible souligne d'ailleurs que ce qui devrait être notre étonnement le plus grand n'est pas les manifestations de la justice de Dieu, mais bien plutôt la longueur de Sa patience envers nous. Une patience qui est souvent le prétexte utilisé par les méchants, non pour s'amender et changer, mais s'enfoncer toujours davantage dans le mal. Attention, cependant ! Cette patience un jour s'arrêtera. Nous sommes dans l'ère de la grâce, mais le jour de la colère viendra aussi sûrement que le jour suit la nuit !

4ème élément de réponse :

Le contraste entre le Dieu de l'Ancien Testament et Jésus ne résiste pas à une analyse plus poussée. Car la Bible rapporte de magnifiques épisodes dans l'Ancien Testament où Dieu fait preuve d'une compassion et d'une sollicitude extraordinaires. Il se révèle déjà comme le Dieu qui pardonne la faute, relève le coupable, se tient proche de l'homme brisé et meurtri. Confronté à un choix disciplinaire, le roi David aura cette phrase : Que je tombe plutôt dans les mains de Dieu que dans celles des hommes ! Car Ses compassions sont immenses !

Il est faux également de penser que les traits du visage de Jésus ne reflètent que la douceur. Jésus a été d'une dureté et d'une sévérité incroyables à l'égard des religieux hypocrites, les traitant sans retenue de "races de vipères", "sépulcres blanchis", et appelant à sept reprises le malheur sur eux. De même, il n'a pas hésité à manifester avec force Sa colère dans le temple de Jérusalem, chassant avec un fouet tous ceux qui y trafiquaient avec honte.

Conclusion :

Le dernier livre de la Bible, l'Apocalypse, nous transporte à plusieurs reprises dans des visions divines. Nous y voyons un seul trône sur lequel sont assis Dieu et l'Agneau (Jésus) tous deux objets de la même adoration par toutes les créatures. Ils sont comme les deux types de raisin figurés dans l'illustration ci-dessus : une couleur en superficie différente, mais une même nature. Il n'y a pas de distinction entre eux. Nous y voyons aussi Jésus, le Fils, ouvrir les sceaux qui décident du sort final de l'humanité, les sceaux du jugement. N'ayant pas connu l'humanité, c'est au Fils, devenu homme et Sauveur des hommes en Jésus, que Dieu déléguera en totalité la prérogative du jugement.


Que le Christ soit aujourd'hui votre refuge avant qu'Il ne devienne votre juge !


Que sert-il à un homme de gagner le monde entier s'il perd son âme : Jésus

samedi 17 novembre 2007

Il est paru !


Nouveau livre !

Après le Grand Visiteur, j'ai la joie de vous annoncer la parution de mon 2ème livre, consacré au sujet du handicap. Son titre : Je vis avec cet intrus : le handicap.

4ème de couverture :

"L'avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt, dit un proverbe. Mais quel avenir a-t-on lorsqu'on est incapable de se lever?"

Dans une société marquée par le souci de la performance, le handicap n'est pas le bienvenu. Un coup dur ? Pire ! C'est un coup tordu, un acte de trahison de la vie. Ce séisme de forte magnitude ébranle nos convictions, le socle sur lequel les rêves et les idéaux sont construits. L'onde de choc se répercute de manière insoupçonnée, durable et profonde... jusqu'à s'inviter aussi dans l'entourage de la personne handicapée.

. Comment vit-on le handicap ?

. Que ressent-on en tant que parent proche d'une personne handicapée ?

. Quelles interrogations profondes le handicap soulève-t-il ?

. Comment la Bible considère-t-elle le sujet ?

. Y a-t-il un espoir malgré tout ?

L'auteur aborde, à grand renfort de témoignages actuels, le sujet délicat de la valeur de la personne handicapée et de sa place dans ce monde moderne. Sa réflexion inédite et pertinente rapproche la personne handicapée du Dieu qui a choisi de devenir faible pour se révéler à nous.

A lire et à faire lire à toute personne concernée, handicapée elle-même ou proche.

Table des matières

Le livre est découpé en 8 chapitres :

Chapitre 1 : le handicap : chiffres et choc

Chapitre 2 : Avis de tempête

Chapitre 3 : Ca n'arrive pas qu'aux autres

Chapitre 4 : Histoires vécues

Chapitre 5 : Le handicap avant Jésus

Chapitre 6 : Jésus et le handicap

Chapitre 7 : Le "handicap" de Jésus

Chapitre 8 : Pour une vie nouvelle

Extrait

La rencontre de Jésus avec l'aveugle-né nous projette au coeur même du mystère de la vie. Elle nous ouvre les yeux sur ce qu'il y a de plus admirable, de plus beau, de plus sublime dans l'expérience humaine. Non ! La vie humaine ne se résume pas à ce monde froid, désespérant, qui a pour seul horizon la déchéance, la mort. Le bien, dit Jésus, est la réponse victorieuse de Dieu au mal, de l'amour à la haine, de la compassion à la fragilité, du don de soi à l'égoïsme.

Non ! La vie n'est pas faite que d'une seule texture. Elle est un ouvrage compliqué dans lequel s'entremêlent, pour un temps au moins, le pire et le meilleur, le beau et le laid, le triste et le merveilleux. Les exemples abondent. Qui aurait connu Mère Teresa sans les bidonvilles de Calcutta, Martin Luther King sans la discrimination raciale, Henry Dunant, fondateur de la Croix-Rouge, sans les blessés de guerre... et l'homme Jésus sans le péché ?

La personne handicapée agit donc comme un révélateur. Telle est sa première utilité dans ce monde. Placée sur le chemin de la vie, elle ne laisse personne indifférent. Elle impose obligatoirement une prise de position, un engagement. Elle force son entourage à se dévoiler...

Comment se le procurer ?
1. En vous adressant à l'auteur : adresse mail dans le profil
2. En le commandant sur le site de l'éditeur : www.blfeurope.com
3. En le commandant dans les librairies chrétiennes : exemple l'Exedre : (voir plan Nomao sur le blog)

Que sert-il à un homme de gagner le monde entier s'il perd son âme : Jésus

samedi 10 novembre 2007

Hyper-surveillance


Hyper-surveillance !

Je ne doute pas un instant que je sois surveillé ! En témoigne largement l’article paru en juillet dernier, sous la plume de Gilbert Charles, dans le journal « l’Express », dont je vous livre ici quelques extraits.

« Les téléphones mobiles, Internet et « les objets communicants », désormais omniprésents dans nos vies quotidiennes, ont libéré la parole et l’écrit : ils offrent à n’importe qui la possibilité de se confier, de s’afficher, d’étaler ses humeurs ou ses états d’âme à la face du monde. Mais ils ont aussi une face cachée, un prix à payer dont les utilisateurs n’ont pas toujours conscience : la réduction progressive de l’espace intime et une surveillance rapprochée. Même en veille, le portable envoie des signaux permettant de le localiser ; la carte bancaire garde la trace des moindres achats ou des passages aux péages routiers ; l’anonymat n’existe plus sur Internet depuis la loi votée en 2000 qui oblige les fournisseurs d’accès à conserver les données de connexion de tous leurs abonnés.

Aujourd’hui, chaque Français figure en moyenne dans 300 à 500 fichiers différents, la plupart du temps à son insu… Passer inaperçu face à l’œil des 400 000 caméras de surveillance installées en France devient illusoire. On est encore loin, cependant, de la Grande-Bretagne. Ce pays est le plus surveillé au monde, avec 4,2 millions d’objectifs braqués sur les rues, les magasins ou les bureaux… « Depuis quelques années, dit le sénateur Alex Turk, président de la CNIL (Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés), nous assistons au déferlement d’une vague de nouvelles technologies intrusives comme la géolocalisation, la biométrie ou les puces RFID (identification par radiofréquence) qui menacent de plus en plus le périmètre de la vie privée. »

Besoin de sécurité

Curieusement, le flicage de plus en plus serré dont nous faisons l’objet n’inquiète pas, mais a plutôt tendance à rassurer la majorité de nos concitoyens. Il y a ici un net changement de mentalité. « La peur du contrôle à la Big Brother (voir ci-dessous) a cédé la place à la demande de sécurité, constate Gérard Dubey, chercheur à l’Institut national des télécommunications, à Evry. Toutes les enquêtes montrent que la majorité des gens sont prêts à abandonner une partie de leur droit à la confidentialité en échange des avantages procurés par les nouvelles technologies. » Ce n’est certainement pas le climat d’insécurité grandissante qui va inverser la tendance…

Des produits d’avenir

Dans son livre « Une brève histoire de l’avenir », Jacques Attali prophétise un développement accru du marché des produits destinés à la surveillance. « Des objets nouveaux prendront, comme moteurs de la croissance, le relais des automobiles, des machines à laver, des objets nomades : il s’agira d’objets de surveillance, remplaçant de nombreuses fonctions de l’Etat que je nommerai surveilleurs… Les technologies permettront de tout savoir des origines des produits et du mouvement des hommes, ce qui aura aussi, dans un avenir plus lointain, des applications militaires essentielles. Des capteurs et des caméras miniatures placés dans tous les lieux publics, puis privés, dans les bureaux et les lieux de repos, et finalement sur les objets nomades eux-mêmes, surveilleront les allées et venues ; le téléphone permet déjà de communiquer et d’être repéré ; des techniques biométriques (empreintes, iris, forme de la main et du visage) permettront la surveillance des voyageurs, des travailleurs, des consommateurs. D’innombrables machines d’analyse permettront de surveiller la santé d’un corps, d’un esprit ou d’un produit (page 251 et 256). »

L’obsession du contrôle absolu

Si la sécurité des citoyens est la raison officielle avancée pour la mise en place dans nos sociétés de l’hypersurveillance, l’intrusion de cette technologie dans notre quotidien peut, à long terme, servir à d’autres fins. « Tout dictateur (passé, présent, futur), écrit Erwin W. Lutzer dans son livre « La croix d’Hitler », est obsédé par le besoin d’un contrôle absolu de ses sujets… Hitler essayait de contrôler les citoyens allemands par tous les moyens : espionnage, filature, enregistrements, et incitation à la délation. Il avait instillé dans l’esprit de ses subordonnés le désir obsessionnel d’être obéi et vénéré. La motivation secrète de la magie noire (à laquelle s’adonnait le Führer) est bien sûr d’exercer un contrôle absolu sur le monde entier, en un mot de devenir Dieu. Lucifer a dit lui-même qu’il serait comme le Très-Haut. Mais Hitler n’avait pas les moyens techniques suffisants pour contrôler tous les sujets de son royaume. Il était irrité de ce que ceux qui ne le vénéraient pas puissent rester impunis ! (page 81-82) »

Mise en place graduelle

Gilbert Charles nous dit que le flicage plus ou moins consenti est appelé à s’étendre avec l’arrivée de systèmes comme le RFID, qui permet de lire à distance des informations contenues dans un micro-processeur intégré dans une étiquette, une carte de crédit ou des clefs de voiture. Déjà utilisées pour le contrôle d’accès dans de nombreuses entreprises… les puces RFID vont remplacer les codes-barres dans les supermarchés et devraient bientôt être insérées dans les passeports et les autres documents d’identité – avec la possibilité de contrôler les personnes à leur insu, jusqu’à une distance de plusieurs mètres.

Ces minuscules mouchards commencent également à envahir le corps humain. Aux Etats-Unis, une dizaine d’hôpitaux de la région de Washington proposent ainsi à leurs patients de leur implanter sous la peau une puce contenant leurs données médicales. En Espagne, une chaîne de night-clubs a récemment offert ce service à ses meilleurs clients, pour leur permettre d’éviter les files d’attente et boire un verre sans avoir à sortir leur portefeuille. D’autres mouchards encore plus insidieux sont en cours de mise au point dans des laboratoires spécialisés dans les nanotechnologies, les machines microscopiques. D’ici à cinq ou dix ans, il faudra s’attendre à voir apparaître des systèmes d’informations invisibles à l’œil nu. Disséminés dans la nature, ils permettront de voir et d’entendre partout, à l’insu de tout le monde.

Le Royaume de la Bête

Difficiles à concevoir pour nos pères, les nouvelles technologiques rendent terriblement actuelles et pertinentes les anciennes prophéties de l’apôtre Jean sur l’apparition du royaume de la Bête, la dernière dictature clôturant le cycle séculaire des gouvernements humains avant l’établissement du règne du Christ. « Elle fait, dit Jean, qu’on impose à tous, petits et grands, riches et pauvres, hommes libres et esclaves, une marque sur la main droite ou sur le front, et que personne ne puisse acheter ni vendre sans avoir la marque, le nom, de la bête ou le chiffre de son nom (666) : Apocalypse 13,16 à 18» Ce qu’Hitler n’a pas réussi en son temps, les nouvelles technologies l’apporteront sur un plateau à celui que la Bible désigne par ailleurs sous le nom de l’Antichrist.

Deux armes

Que faire ? Comment vivre dans une société au contrôle absolu ? j’ai trouvé dans le livre de « 1984 », le livre de George Orwell, policier de formation, deux réponses similaires à celles que donne la Bible. Ce roman décrit la vie dans une société où est pratiquée à l’excès l’hypersurveillance par Big Brother, le dictateur en place. Dans cette société, un dénommé Winston Smith en vient progressivement à se rendre compte de la prison dans laquelle il se trouve. Aussi réfléchit-il au moyen d’échapper à la toute-puissance de la tutelle de Big Brother. Deux solutions imparables lui apparaissent :

1. Rejoindre la Fraternité, une armée de l’ombre dirigée par un Juif nommé Goldstein. Cette armée d’insoumis, raconte Orwell, tirait sa force d’un Livre secret, qui était leur livre de référence, celui qui leur dictait leur conduite et leur notion du bien et du mal. Nous avons, en tant que chrétiens, nous aussi un Livre de référence et un Maître à penser dans ce monde, un seul Seigneur à qui prêter allégeance, le Juif nommé Jésus. Aucun système n’a la légitimité suffisante pour nous obliger à Le renier.

2. Se considérer désormais, quoique vivant, comme déjà mort. C’était la seule porte de sortie possible vers la liberté. Avoir signé son propre arrêt de mort avant que le système ne le signe pour lui, était la condition préalable à la délivrance de la crainte. Jésus nous invite, en le suivant et en l’adoptant comme le Maître de notre vie, à porter avec Lui notre croix : à signer notre arrêt de mort. Se considérer déjà comme mort pour ce monde est la condition de notre liberté.

« Maintenant qu’il s’était reconnu comme mort, il devenait important, se dit Smith, de rester vivant aussi longtemps que possible. » Telle devra aussi être demain notre devise dans le monde hypersurveillé de Big Brother qui est à notre porte !



















Que sert-il à un homme de gagner le monde entier s'il perd son âme : Jésus

samedi 3 novembre 2007

Le grand passage




Le mystère de la mort

Reconnaissons d’abord que parler de la mort, et de ce qui la suit, n’est pas chose facile. Nous abordons là un domaine qui, de manière évidente, échappe à notre capacité d’investigation. Dans son livre « les Thanatonautes », Bernard Werber dit : « L’homme a tout exploré : le monde de l’espace, le monde sous-marin, le monde souterrain ; pourtant il lui manque la connaissance d’un monde : le continent des morts. » On peut certes envoyer des hommes sur la lune ou essayer de découvrir les limites de l’univers aux moyens de télescopes puissants. Mais l’au-delà : qui peut fouler le continent des morts, puis y revenir pour nous raconter ce qu’il a vu ?

L’omniprésence de la mort

Que nous l’avouons ou non, la mort, pour plusieurs raisons, ne cesse de nous obséder. Par le fait d’abord qu’elle est omniprésente et que chaque jour, d’une manière ou d’une autre, elle se rappelle à nous. Pas un journal d’information, pas une journée ne se passe sans que, quelque part, il ne soit fait mention de la mort. Ici, c’est une célébrité qui disparaît ; là, ce sont des actes terroristes ou des calamités naturelles qui frappent aveuglément des populations entières. La mort est si imprévisible que personne, si riche ou si débordant de vie soit-il, ne peut parier avec certitude qu’il finira l’aujourd’hui. Personne, dit la Bible, n’est maître de son souffle, pour le retenir ; nul n’a de pouvoir sur le jour de la mort (1). Combien se sont levés le matin pleins de projets pour se retrouver l’après-midi même dans le monde des morts… où tout objectif est dépassé.

Le roi des terreurs

La mort ne nous obsède pas seulement : elle nous effraie. La Bible l’appelle le roi des terreurs (2). Les rites nombreux qui, dans les diverses civilisations, entourent la mort, en témoignent. Selon Josée Lartet-Geffard, « autour des rites apparaît le désir de donner un sens à la mort, de tenir la peur qu’elle inspire à distance et la volonté d’établir une relation pacifiée avec les défunts. Par les rituels funéraires ou la commémoration des disparus, les vivants manifestent aussi le désir de s’assurer un traitement favorable au moment de leur propre décès. » Selon les lieux et les époques, les manières de faire changent. Toujours cependant se dégage la même réalité : on ne peut se résoudre à la mort comme le terminus final de la vie.

Jésus et la mort

Vivant sur terre, Jésus, comme nous, n’échappa pas à la question de la mort. Il fut Lui aussi souvent ému jusqu’aux larmes par la perte cruelle qu’elle occasionnait (3). C’est pourquoi l’une de Ses œuvres majeures fut, à trois reprises, de ressusciter des morts. Il témoignait par là de l’anomalie que représentait, dans le plan de Dieu pour l’homme, le phénomène de la mort. C’est pour la Vie que nous avons été créé. La mort est le salaire du péché (4), la preuve par excellence, s’il en est, que nous sommes coupés, séparés de Dieu. Or, le but même de la venue de Jésus est de nous réconcilier avec Dieu, de renouer le fil rompu de notre relation amicale avec Lui. Il faudra donc que Jésus passe par la mort, qu’Il endosse sur Lui et prenne à Son compte le châtiment ultime que méritent nos fautes. Jésus mourra donc de la pire des morts. Il prendra sur Lui toute l’angoisse que représente l’enfer, l’état d’abandon et de séparation définitif d’avec Dieu. Ce faisant, dit la Bible, Il délivre tous ceux qui, par crainte de la mort, étaient retenus dans l’esclavage toute leur vie ( 5)

Se préparer à la mort

Bien qu’effrayante, la mort a son utilité. Elle nous rappelle tous les jours la brièveté de la vie, le caractère éphémère de notre existence terrestre. C’est pourquoi, dit la Bible « mieux vaut aller à la maison de deuil que d’aller à la maison de banquet ; c’est dans celle-là que se trouve la fin de tout être humain, et le vivant doit y réfléchir. » (6) La vue du bureau dans lequel je travaille surplombe le cimetière de la ville. De là, je vois les tombes alignées de jeunes et de personnes âgées que la mort a fauché. Une question se presse en moi : où sont-ils ? Ont-ils faits, avant leur départ de ce monde, la paix avec Dieu ? Jésus nous dit : C’est moi qui suis la résurrection et la vie. Celui qui met sa foi en moi, même s’il meurt, vivra ; et quiconque vit et met sa foi en moi ne mourra jamais. Crois-tu cela ? (7)


(1) Ecclésiaste 8 : 8 (2) Job 18 : 14 (3) Jean 11 : 35 (4) Rom 6 : 23 (5) Hébreux 2,14

(6) Ecclésiaste 7 : 2 (7) Jean 11 : 25-26






Que sert-il à un homme de gagner le monde entier s'il perd son âme : Jésus

samedi 27 octobre 2007

Un pas décidé !

Un homme pressé

Nous ne savons pas où va cet homme pressé. Mais l’allure de son pas en dit long sur la motivation qui l’anime. C’est un homme décidé qui marche, un homme qui, cela se voit, a un objectif en tête et sait où il va. Ses pieds sont les outils qui lui permettent d’aller vite, de se hâter. Mais, nous le savons, le moteur qui est à l’origine de l’allure à laquelle il chemine est ailleurs, dans son esprit.

Moi, évolué ? Jamais !

Je ne crois pas à l’évolution. Pour une simple raison : vous remarquerez que les tenants de cette théorie appuient leurs arguments sur une seule chose : notre apparente ressemblance physique avec l’animal. Ils mettent cependant volontairement de côté une chose qui met entre nous et l’animal un gouffre de distance aussi énorme qu’entre une fleur et un chien : notre pouvoir de décision. Les récentes agressions dont ont été victimes plusieurs personnes mordues par des molosses l’ont mis en évidence. On ne pourrait tenir l’animal pour responsable. Tout l’arsenal législatif mis en œuvre pour assurer la sécurité des personnes face aux animaux dangereux va dans le même sens : la responsabilisation des maîtres, non celle des chiens…

Typiquement humain

Nous sommes des êtres typiquement humains. Or, notre différence fondamentale d’avec l’animal ne se situe pas d’abord dans nos gênes, mais dans la construction psychique de notre être. Plus que des êtres pensants, nous sommes des êtres décisionnels. Fixer des objectifs, faire des choix, trancher est, plus que tout, ce qui fait de nous des hommes. Ceci à tel point que, dit la Bible, la vie n’est pas quelque chose que l’on subit, mais que l’on choisit.

Et la psychanalyse, alors ?

Sans les voir, j’entends déjà les hurlements des psychanalystes. Comment ! Que dites-vous là ? Vous prétendez que nous nous sommes fabriqués seuls, que nous ne serions pas le fruit de nos antécédents, des choix faits in-utéro par nos parents…. D’autres affirment même des choses qui vont encore plus loin. Ainsi vient-on de démontrer, paraît-il scientifiquement, que l’appétence masculine pour des images pornographiques mettant en scène plusieurs hommes autour d’une femme, vient de nos ancêtres de l’âge des cavernes. La preuve d’une telle hypothèse vient d’être publiée dans les Actes de l’Académie royale à Londres. Mais, si la science prouve que je suis pré-programmé pour l’adultère ou l’inceste, qui pourrait encore m’en blâmer ?

Une vérité plus dérangeante

La vérité est beaucoup plus crue. Elle interpelle chacun le mettant face à ses responsabilités. Si notre vécu a une forte influence sur nous (l’éducation, les blessures subies…), il n’oblitère pas notre liberté au point que nous n’ayons aucune part de responsabilité dans ce que nous vivons. Nous le savons bien au fond de nous. Même si nous nous cherchons des excuses, notre conscience nous dit clairement que c’est nous qui faisons le mal que nous faisons… et qu’il aurait pu en être autrement si nous avions choisi une autre voie.

Le pouvoir de décision

Le pouvoir de décision est ainsi le pouvoir le plus important que nous possédions. Il est, fondamentalement, ce qui nous sépare de façon catégorique du monde animal. Il est le socle sur lequel toute l’architecture de notre vie s’édifie. La prise de décision n’est jamais le fruit du hasard. Elle est le résultat du choix intérieur opté. L’homme pressé de notre image ci-dessus va là où ses motivations le poussent à aller. Court-il prendre un bus ? Se hâte-t-il de rentrer avant l’orage ? Est-il poussé par le désir de se venger ? Nous ne le savons pas. Mais là où il va, c’est le choix qu’il a fait et la décision qu’il a prise d’appliquer ce choix qui le pousse à aller.

Tout dans votre vie, vous le remarquez, commence par une décision. La décision, moteur de la volonté, est à la genèse de tous nos actes. Or, toutes nos décisions ont des conséquences. Elles décident de l’orientation de notre vie. Toutes les décisions, certes, n’ont pas le même poids. Mais prendre à la légère une décision qui devrait être mûrement réfléchie et pesée peut avoir des conséquences catastrophiques.

Un exemple typique nous en est donné dans la Bible à travers un homme nommé Esaü. Esaü était le fils aîné d’Isaac et le petit-fils d’Abraham. En tant que fils aîné, il était l’objet d’un privilège particulier appelé « le droit d’aînesse ». Par ce droit, le premier-né héritait le rang, la situation et les prérogatives de son père. Or, un jour qu’il revenait exténué de la chasse, Esaü échangea son droit d’aînesse avec son frère Jacob contre… un plat de lentilles. Puis, il oublia. Plus tard, se rendant compte de sa folie, il voulut bénéficier de nouveau des avantages de ce droit. En vain ! Même ses pleurs ne purent rien changer à la décision malheureuse prise des années plus tôt. Ce fut Jacob, et non Esaü, qui bénéficia des bienfaits liés au privilège d’être le premier-né.

La peur de décider

Nous sommes clairement dans un monde qui a peur de décider. Décider, on le sait, c’est s’engager, s’exposer, prendre un risque. Or, nous n’aimons pas le risque. Nous préférons le confort d’une situation où l’on reste libre de ne pas choisir, de se retirer dès que les choses ne tournent plus à notre avantage. D’où la préférence de beaucoup, par exemple, pour le concubinage ou le copinage plutôt que le mariage. On préfère ainsi ne rien construire, ou construire au moindre risque plutôt que d’assumer un choix de vie entier, responsable…

Le domaine de la foi

Comme tous les autres domaines, celui de la foi n’échappe pas à l’obligation de la décision. Si elle est le fruit d’une conviction intérieure, la foi chrétienne nécessite un choix : celui qui consiste, soit à mener sa vie comme bon nous semble, soit à reconnaître en Jésus-Christ le Seigneur à qui l’on confie les rênes de son existence. Les propos de Jésus sur l’impossibilité d’une position de neutralité à Son égard ont été clairs : celui qui n’est pas avec Moi est contre Moi et celui qui n’assemble pas avec Moi, disperse(1). De même, toutes les invitations de Jésus à la foi étaient des invitations au choix : Si quelqu’un veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-même, qu’il se charge de sa croix (qu’il soit prêt à payer cet engagement de sa vie) et qu’il me suive. Car quiconque est préoccupé de sauver sa vie la perdra ; mais celui qui perdra sa vie à cause de moi la retrouvera.(2) Venir à Lui signifie renoncer à toute autre voie, à reconnaître la faillite de toutes les autres approches pour trouver un sens, une valeur et un objectif à la vie. Croire, c’est donc décider.

La plus grande décision qui ait jamais été prise

Si Jésus nous appelle à un choix radical, la raison en est que c’est Lui, le premier, qui a dû faire ce choix pour venir nous sauver. Alors que nous n’étions pas encore nés, la Bible rapporte un dialogue qui, dans l’éternité, eut lieu entre le Dieu le Père et le Fils. Sachant qu’aucune offrande, aucun sacrifice ne pourrait racheter quiconque, le Fils de Dieu prit alors une décision inouïe. Il dit à Son Père : Tu n’as voulu ni sacrifice, ni offrande, mais Tu m’as formé un corps. Alors, j’ai dit : je viens pour faire, ô Dieu, Ta volonté(3). Sans marche arrière possible, le Fils de Dieu, pour sauver l’humanité, décida de vivre en homme, puis de mourir pour l’homme afin, pour l’éternité, de représenter l’homme devant Dieu. « Ecce homo : voici l’homme, dira d’ailleurs Pilate en le présentant à la foule réclamant sa mort ! »

Bien que Fils de Dieu, la décision prise par l’homme Jésus de mourir pour nous n’allait pas de soi. Un combat titanesque se livra dans Son cœur au moment du pas décisif qui allait le conduire sur la croix. « Si c’est possible, cria-t-il que cette coupe s’éloigne de Moi… Toutefois, non pas ce que je veux, mais ce que tu veux ! »(4) Ce n’était pas possible. Il n’y avait pas d’autre chemin. Il fallait que le Juste meurt pour les injustes, qu’il échange Sa justice contre notre injustice, qu’Il soit condamné pour que nous ayons accès à la grâce.

Et vous ?

D’un pas décidé, sans fléchir, Jésus, le Fils de Dieu est allé à la croix pour vous ! Et vous, face à tant d’amour, qu’allez-vous faire ? Hésiter ? Ou, d’un pas décidé, lui confier votre vie ?




(1) Evangile selon Matthieu 12,30
(2) Evangile selon Matthieu 16,24-25
(3) Epître aux Hébreux 10,5 à 7
(4) Evangile selon Matthieu 26,39




Que sert-il à un homme de gagner le monde entier s'il perd son âme : Jésus

samedi 20 octobre 2007

L'Ame désarmée (2)


Essai sur le déclin de la culture en général : extraits du livre « L’âme désarmée » d’Allan Bloom, Editions Julliard, Année 1987

Spiritualité familiale : facteur de cohésion

Les jours de fêtes religieuses, le langage courant et l’ensemble de références au divin qui imprégnaient la plupart des foyers (américains) constituaient une bonne partie des liens familiaux et leur conféraient un contenu substantiel. Moïse et les tables de la loi, Jésus et sa prédication d’amour fraternel vivaient dans l’imagination. Certains passages des psaumes et des évangiles faisaient résonner, dans les têtes enfantines, de profonds échos. Se rendre à l’église ou à la synagogue, dire le bénédicité à table, cela constituait un mode de vie inséparable de l’éducation morale qui était censée, dans notre démocratie, représenter la responsabilité spéciale de la famille. En fait, l’enseignement moral, c’était l’enseignement religieux.

Une trame effilochée

Tandis que le respect pour le « Sacré » - cette nouvelle « culture sans sol » spirituelle - est monté en flèche, la religion véritable et la connaissance de la Bible ont diminué au point de quasiment disparaître… Cette perte a été suscitée par l’abdication de la famille qui n’a actuellement presque plus aucun contenu, et dont le paysage spirituel est d’une aridité qui dépasse l’imagination.. Le tissu délicat de la civilisation, fait de la trame et de la chaîne des générations successives, s’est complètement effiloché, et les enfants sont encore élevés, mais ne sont plus éduqués. (Note : si Allan Bloom peut faire un tel constat aux Etats-Unis, que dirait-il de la France ???)

Différence entre élevage et éducation

Je ne parle pas ici des foyers malheureux et brisés qui constituent une part si importante de la société américaine, mais des familles relativement heureuses, où mari et femme s’aiment et aiment leurs enfants. Ces parents-là, bien souvent, consacrent sans égoïsme la meilleure part de leur vie à leur progéniture. Mais ils n’ont rien à lui donner en fait de vision du monde, de grands modèle d’action ou de sentiment profond de la relation aux autres. Il semblerait que la famille soit, de toutes les choses humaines, celle qui exige le mélange le plus délicat de nature et de convention, d’humain et de divin, pour subsister et s’acquitter de sa fonction. Comme fondement, elle a simplement la reproduction physique, mais comme fin, elle doit assurer la formation d’êtres humains civilisés.

En enseignant une langue et en assignant des noms à toutes choses, elle transmet une interprétation du tout. Elle se nourrit de livres, de livres auxquels la petite communauté ajoute foi, de livres qui disent ce qui est vrai et faux, ce qui est bon ou mauvais et qui expliquent pourquoi il en est ainsi. Elle implique une certaine autorité et la présupposition, aussi bien chez la mère que chez le père, d’une sagesse relative aux voies du ciel et des hommes. Les parents doivent disposer de la connaissance de ce qui s’est produit dans le passé et des prescriptions pour ce qui devrait avoir lieu à l’avenir, pour pouvoir résister à la perversité du présent.

Les nouveaux éducateurs

Quand cette fonction disparaît, comme il semble que ce soit le cas, la famille dispose au mieux d’une unité transitoire. Ses membres dînent ensemble, jouent ensemble, voyagent ensemble, mais ils ne pensent pas ensemble. Le foyer est devenu une autoroute sur laquelle passent des camions chargés de détritus, et c’est d’eux qu’il tire sa nourriture intellectuelle.

Les émissions « éducatives » de la télévision représentent, pour la vie intellectuelle de la famille, la marée haute… l’avènement de la radio, puis celui de la télévision, ont mis à mal et presque réduit à néant l’intimité du foyer. Ayant perdu la maîtrise de l’ambiance de leur foyer, les parents ont aussi perdu la volonté de le diriger. Désormais, c’est l’autorité électronique qui détermine quels seront les divertissements de la famille et sert de critère à ce qui est intellectuellement respectable. Avec autant de subtilité que de force, la télévision n’envahit pas seulement l’espace familial, mais aussi les goûts des jeunes et des vieux, en faisant appel à ce qui est immédiatement agréable et en refoulant ce qui ne l’est pas.. Nietzsche disait que le journal avait remplacé la prière dans la vie du bourgeois moderne : il voulait exprimer par là que l’agitation, le bon marché, l’éphémère avaient usurpé tout ce qui restait encore d’éternel dans la vie quotidienne. Maintenant la télévision a remplacé le journal. (Note : au moment où Allan Bloom écrit ces mots, Internet n'existe pas...)

La Bible : le lien culturel et social du passé

Aux Etats-Unis, la Bible représentait pratiquement la seule culture commune, celle qui rassemblait les gens simples et les raffinés, les riches et les pauvres, les jeunes et les vieux ; elle ouvrait l’accès à la dignité des livres, elle était le modèle d’une vision d’ensemble, ainsi que la clé de l’art occidental, dont les grandes œuvres, d’une manière ou d’une autre, découlent de l’enseignement biblique. Avec la disparition progressive et inévitable de la Bible, l’idée même du Livre total et la possibilité et la nécessité d’une explication du monde sont en train de disparaître également. Et,ce qui en est le corollaire, les pères et les mères ont perdu de vue le fait que la plus haute aspiration qu’ils puissent nourrir pour leurs enfants, c’est de les voir devenir des sages, comme les prêtres, les prophètes et les philosophes sont des sages.

La cause de ce déclin traditionnel de la famille, de ce rôle qui consistait à transmettre la tradition est la même que celle qui a entraîné la décadence des humanités : personne ne croit plus que les livres anciens fondent la vérité ou puissent la contenir… Selon nos normes actuelles, mes grands-parents étaient des gens ignorants et mon grand-père n’a jamais occupé que des emplois subalternes. Mais leur foyer était riche spirituellement parce que tout ce qu’on y faisait était illustré par des textes bibliques. Ce n’était pas seulement ce qui était spécifiquement rituel, mais pratiquement tout, qui trouvait son origine dans les commandements de la Bible, son explication dans les récits bibliques et leurs commentaires, et sa contrepartie imaginative dans les hauts faits de la myriade de héros qui servaient d’exemples. Mes grands-parents trouvaient dans ces écrits des raisons d’aimer leur famille, de bien accomplir leurs tâches, et ils interprétaient leurs épreuves particulières en fonction d’un passé prestigieux et ennoblissant. Leur foi et leur pratique simple les associaient à de grands savants et à de grands penseurs qui avaient recouru aux mêmes livres qu’eux.

Conclusion

Je veux simplement dire qu’une vie fondée sur le Livre est plus proche de la vérité, que celui-ci fournit des matériaux pour une recherche plus approfondie et qu’il donne accès à la vraie nature des choses. Je ne prétends pas que la Bible procure l’unique moyen de meubler un esprit ; mais faute d’un livre d’un poids analogue, lu avec la gravité d’un croyant potentiel, l’esprit demeurera vide.


Que sert-il à un homme de gagner le monde entier s'il perd son âme : Jésus