samedi 12 novembre 2011

Les sept dernières paroles du Christ

Le dernier testament de Jésus

Tout commence au moment où les soldats romains enfoncent les clous dans les mains et les pieds de ce Juif de 33 ans. Pas de lutte, ni d’injures de sa part, mais une prière : « Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font. » N’est-ce pas incroyable ? Jésus, non seulement excuse ses bourreaux, mais demande à Dieu, qu’il nomme « Père », d’écouter une prière de pardon en leur faveur. Pourquoi cette parole ? Parce qu’il n’est pas imaginable de porter atteinte au Fils de Dieu sans être frappé par la désolation. Or, selon la Bible, Jésus est le Fils de Dieu, c’est-à-dire non seulement humain, mais aussi divin. Il s’est lui-même présenté ainsi ; et à cause de cela, on le cloue sur une croix.

Un des deux brigands crucifiés avec Jésus a observé tout cela. Alors que son collègue et la foule injurient Jésus, il comprend que si cet homme a qualité pour obtenir le pardon de ses bourreaux, il peut aussi le sauver, lui, en son extrémité. Alors il crie : « Souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton royaume. » Et la réponse ne se fait pas attendre : « Aujourd’hui tu sera avec moi dans le paradis. » Jésus sait qu’il va entrer dans la présence de Dieu lui-même, et il affirme pouvoir prendre ce brigand avec lui. Fils de Dieu, il se dit aussi Sauveur. Sauveur, même in extremis, de celui qui a gâché sa vie…

Et puis, Jésus aperçoit sa mère, Marie, avec Jean, celui qui a écrit l’Evangile, le disciple « bien-aimé, qui la soutient, même quand les autres disciples ont fui. Jésus dit « Femme, voici ton fils » et « Fils, voici ta mère ». Ainsi il confie sa mère à Jean. Par ces mots, il achève sa mission auprès des hommes. Il ne sera plus un homme apparemment comme les autres. Désormais, il sera médiateur entre Dieu et les êtres humains, y compris sa mère. Mais, au préalable, il prend soin de celle-ci en lui donnant un « autre » fils. Jésus est la compassion même dans la souffrance !

Jésus enfermé dans la malédiction

Puis, Jésus se retire du monde. Il est isolé. La nuit se fait en plein midi, au pays d’Israël ! Plus de lumière, même pour celui qui a dit : « Je suis la lumière du monde. » Trois heures durant, les ténèbres, cette nuit du jugement, se prolongent. La création est muette, même les injures se sont taries, et l’ange de la mort fait son œuvre.

« Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-Tu abandonné ? » Que se passe-t-il ? En un sens, il est impossible d’imaginer ce que Jésus a ressenti, car aucun  être humain n’a connu cet abandon de Dieu. Si elle n’était éclairée, ailleurs, dans la Bible, cette phrase resterait tout à fait énigmatique. Elle renvoie au jugement que Jésus a subi à la croix. Dieu l’a mis à notre place et l’a frappé pour nos fautes. Jésus est mort en assumant ce que nous devrions endurer. Il a aboli la distance qui s’est creusée entre Dieu et les hommes.

Ainsi, Jésus a été « abandonné » à notre place. Pendant ces instants, Dieu l’a privé de sa présence et de son soutien. En effet, Dieu est saint et ne peut voir le péché, un peu comme nous, mais à un degré infiniment plus faible, nous nous détournons, parfois, de scènes de violence ou d’actes d’injustice qui nous horrifient. La solitude de Jésus a été totale, absolue, effroyable pendant qu’il subissait notre jugement. Il a supporté la malédiction dans un isolement complet. Pourtant son cri n’exprime pas une simple détresse personnelle. Son cri est à la mesure du péché qui l’écrase et témoigne de la parfaite lucidité de Jésus sur son acte.

Le retour vers Dieu

La lumière du jour est revenue. Un temps nouveau et différent commence pour la création. Rien ne sera plus exactement comme avant, car Jésus a assuré notre salut en détruisant la force du péché. Sa mort ne finit pas dans la détresse : elle est signe de sa victoire.

Sa mission accomplie, tout se passe ensuite rapidement. Plus rien ne retient Jésus sur la terre. Aussi dit-il : « J’ai soif ». Cette cinquième parole révèle qu’il a vraiment souffert comme un humain afin de sauver les humains que nous sommes. Il a soif aussi d’être à nouveau auprès du Père avec le brigand qu’il sauve, de rassembler, comme Fils de Dieu, son peuple et de l’unir à lui.

Jésus crie ensuite « Tout est accompli ». Son œuvre sur la croix est parfaite. Il a tout fait pour que le chemin vers Dieu soit ouvert. Tout est accompli pour que l’homme et le monde soient sauvés et que Jésus établisse son règne sur la création entière. Plus de mort, plus d’injustice, plus d’imperfection ! Jésus, le Christ, sera le Seigneur d’un monde totalement nouveau.

Ayant tout mené dans cette perspective, Jésus se remet enfin à Dieu. « Père, entre tes mains je remets mon esprit », telle est la septième et dernière parole de Jésus. Il pousse un cri et meurt en vainqueur. Il est sûr d’être accepté par son Père : Jésus aspire moins à la fin de sa vie humaine qu’à continuer sa vie en Dieu…

Tiré de « Entre ciel et terre : les sept dernières paroles du Christ » de Paul Wells : Editions Contrastes : 1990


Visitez : www.gillesgeorgel.com/

3 commentaires:

cphilippe26 a dit…

Bonjour
Je suis intéressé et édifié par vos notes et articles mais à la lecture de ce dernier message "les sept dernières paroles du Christ", je me pose la question de savoir comment Dieu le Père à pu abandonner Dieu le Fils?
Comment concilier cette parole ou plus excatement cette interprétation alors que Jésus lui même déclare "Moi et le Père nous sommes un" et bien d'autres textes encore nous asurant qu'il ne peut y avoir de "cassure" ou de "séparation" dans la divinité?
Merci de votre réponse

Fraternellement

Philippe

Ichtus02 a dit…

Le jugement que Jésus a connu sur la croix est sans doute l'énigme la plus insondable de la Bible. Il faut cependant accepter l'idée que Jésus a vécu ce qu'Il dit puisque Lui-même en témoigne.

La croix est le moment où Jésus est fait péché pour nous. Au moment où Jésus incarne le péché, la communion du Fils, pour la première fois, est rompue avec le Père. d'ailleurs, Jésus dit : Mon, Dieu... Il ne l'appelle plus Père.

Notons que ce moment terrible par lequel Jésus devait passer est aussi court. Peu de temps après, Jésus dira dans sa dernière parole : Père, je remets mon esprit entre tes mains. La desespérance de Jésus tient au fait que jamais une seule fois il n'y a eu une ombre entre le Père et le Fils. Il fallait que Jésus passe par là pour qu'il soit la rançon effective de nos fautes.

S'étant soumis pleinement au Père en prenant cette coupe, il n'y avait pas de raison que la communion reste ensuite interrompue. Jésus a franchi avec succès l'étape ultime. Ses mots traduisent la détresse terrible de cet instant de séparation qu'il devait vivre pour que nous ne le vivions pas. Un instant qui, pour le Fils de Dieu, a valu une éternité.

Aujourd'hui la relation entre le Père et le Fils est totalement rétablie et, à cause de Christ et de ce moment, nous y sommes intégrés !

Anonyme a dit…

Bonjour,

un crucifié meurt inexorablement par asphixie. S'il lui est douloureux de respirer, il lui est plus douloureux encore de parler. Jesus connaissait la Parole sur le bout des doigts mais, ce jour-là, Il ne pouvait la proclamer que par extraits très courts. En arrachant à ses poumons mourants les premiers mots du psaume 22, Il a manifesté à tous ceux qui étaient autour de la coix que, ce jour-là, le psaume rec,u 1000 ans plus tôt par David se réalisait. La plupart des Juifs connaissaient parfaitement ce psaume. Ils ont dû être médusés en comprenant qu'il s*accomplissait sous leurs yeux: les gens m'insultent, tout le monde me méprise ... le Seigneur L'aime, eh bien , qu'Il vienne Le sauver ... Seigneur, c'est Toi qui m'as tiré du ventre de ma mère ... dès ma naissance j'ai été confié à Toi ... j'ai la gorge déssechée, ma langue colle à mon palais ... ils m'ont percé pieds et mains ... mes adversaires se partagent mes habits et tirent au sort mes vêtements ... Seigneur Tu m'as exaucé (la résurrection), j'irai doncparler de Toi à mes amis ...Que les peuples les plus lointains se souviennent du Seigneur etreviennent à Lui, que les familles de toutes les nations s'inclinent jusqu'à terre devant Lui ...

Salutations.

Rävito