samedi 4 juin 2011

DSK : Radiographie d'une chute

Chuter

Qui dit chute dit auparavant hauteur. Une chute ne se comprend que par la perte de la position élevée que l’on occupait. Plus la position était élevée, plus la chute à des effets dramatiques, catastrophiques, ruineux, pour celui qui en est l’objet. Si en escalade, on peut chuter par accident, nos chutes dans la vie ont d’autres causes. Au-delà de la souffrance qu’elle entraîne chez ceux qu’elle concerne, la chute d’un être est peut-être la chose la plus triste de la création. Certes, toutes les chutes ne sont pas les mêmes. Elles n’ont pas toutes la même portée. Nous chutons tous fréquemment et de plusieurs manières. Avec l’aide de Dieu, nous verrons qu’on peut s’en relever. La chute peut être une chance, une opportunité, l’occasion unique de prendre acte d’une faiblesse, puis d’apprendre… Il y a cependant des chutes dont on ne se relève pas. Elles sont irréversibles, de l’ordre du suicide. C’est de ce type de chute dont j’aimerais parler.

Anatomie de la chute

La chute a pour première cause un mensonge auquel on a cru. Qui a vécu sait à quel point l’homme peut se tromper, s’illusionner sur lui-même… au point où il en devient complètement aveugle. Le piège est là, tendu sous ses pieds. Mais il a tellement pris l’habitude de minimiser, banaliser sa conduite dangereuse qui l’amène à marcher de plus en plus près du bord du précipice, qu’un jour il chute. C’est un fait réel que, à force de justifier et d’excuser le mal, notre conscience s’émousse. La chute mortelle ne se produit pas du premier coup. Elle est souvent précédée de multiples autres pour lesquelles on a tiré aucune leçon. Certes, le relativisme ambiant n’aide pas. « Les autres le font bien », pense-t-on ou, « après tout, ce n’est pas si grave ». Petit à petit, insidieusement, le mensonge gagne du terrain. Il conquiert l’une après l’autre les positions de défense de l’être… jusqu’au jour où les portes lui sont grandes ouvertes. De maître du jeu, l’homme passe alors à jouet de ses propres passions…

La chute est un renversement. Pas seulement physique ou social, mais, plus encore, un renversement du bon sens. Alors que le bon sens nous dit que la position de hauteur que nous occupons est le privilège le plus grand que nous possédons dans la vie, un renversement se produit. Tous les atouts, toutes les richesses que celui-ci nous octroie sont soudainement éclipsés pour une seule chose qui, plus qu’obsédante, nous hypnotise. Comme un fou qui a perdu la raison, nous fonçons et nous plongeons. Tous les scénarios de chute évoqués dans la Bible se ressemblent. Ils ont tous conduits ceux qui les ont suivis au même choix : brader l’excellent au profit du moindre ou du médiocre… dont ils n’ont d’ailleurs jamais pu jouir vraiment.

La première chute remonte à loin, avant que l’homme soit né. C’est la chute de l’ange magnifique, l’ange de lumière, Lucifer. Non satisfait de la gloire et du rang que Dieu lui avait donné, il voulut plus. Il convoita la gloire qui appartenait à Dieu. Il a tout perdu : son rang, sa beauté, son bel esprit pour un destin où il finira comme ruine. Puis, il y a la chute de nos premiers parents, Adam et Eve. Placés dans le jardin d’Eden, environnés d’arbres avec toutes sortes de fruits, ils se sont laissé séduire par le serpent infernal. Ils n’ont plus vu que le fruit défendu, à leurs yeux plus beau et meilleur que tous les autres. Ils ont cru accéder à une plus grand liberté et sont devenus déchus. Il y a Judas, choisi entre tous comme compagnon par Jésus. Mais Judas avait un autre dieu : l’argent. Il trahit son Ami pour 30 pièces d’argent… pour se suicider quelques heures plus tard. Le scénario de toutes les chutes se recoupent : foi en un mensonge, aveuglement et choix qui s'incarne dans un acte mortel.

Radiographie de la chute

La chute ne se produit pas par hasard. Elle révèle au grand jour ce qui jusque là était caché. Elle est comme la pointe de l’iceberg qui ne représente que la plus petite partie de la réalité. La chute met à jour le véritable visage de l’homme. Elle le défigure aux yeux de ses amis médusés. Tout bûcheron le sait : l’arbre finit par chuter du côté où il penche. La chute est le résultat d’un penchant non combattu, mais entretenu. Si l’homme est seul à chuter, ses proches, loin s’en faut, ne sont pas toujours innocents de ce qui se produit. On a bien vu le penchant invétéré, mais on a rien dit. On s’en est amusé… jusqu’au jour où la plaisanterie s’est transformée en drame. Jusque là, l’homme debout, qui penchait dangereusement, était respecté. Maintenant qu’il est à terre, ses amis, l’un après l’autre, l’abandonnent.

Je m’interroge et me permet de vous interroger. Dans quel domaine de ma vie suis-je fragile ? Ai-je un ami à qui je peux en parler ? Suis-je prêt à me faire « soigner », accompagner ? Est-ce que je reconnais le danger auquel ma faiblesse m’expose ? Que celui qui croit être debout prenne garde de tomber, dit la Bible.

Relèvement

S’il y a des chutes irréversibles, sans retour, il y en a d’autres, très nombreuses qui sont salvatrices. Qui chute en montagne se montre plus vigilant dans la suite de sa randonnée. Il fait plus attention là où il pose son pied. Il apprend de sa chute. Si la Bible montre l’homme tel qu’il est, elle révèle aussi quelle personne est Dieu. Dès le début, elle le présente comme le Dieu qui a compassion de l’homme à terre, qui le secourt et le relève. Pour être au bénéfice de la main salvatrice de Dieu, plusieurs conditions sont à remplir :

1. Ne pas se chercher d’excuse, mais reconnaître sa pleine responsabilité dans l’état dans lequel nous sommes. Qui se justifie n’a pas appris la leçon. C’est comme responsable et coupable qu’on se présente à Dieu. Toute autre posture nous disqualifie pour le relèvement. La chute est l’occasion unique qui nous est offerte pour ouvrir les yeux sur la bêtise de notre autosuffisance, de notre orgueil ou de notre égoïsme. D’aveugle que nous étions, elle nous rend de nouveau lucide. Nous revoyons les choses dans leur juste perspective et, non plus, d’après le point de vue formé par l’invasion de nos convoitises.

2. Faire appel à la grâce de Dieu. la grâce n’a d’efficacité que pour les coupables. Dieu peut l’octroyer à tout homme qui se reconnaît tel qu’il est devant Dieu. La grâce de Dieu ne consiste pas simplement à passer l’éponge ou fermer les yeux sur le mal commis. Elle n’est possible que parce que la sanction méritée pour la faute a été portée par Jésus-Christ, le Fils de Dieu sans faute. Par Lui, Dieu offre à chaque être déchu de commencer une histoire nouvelle, d’écrire un nouveau livre de vie.

3. Inviter Jésus-Christ à prendre désormais les rênes de sa vie. Il est celui, dit la Bible, qui peut nous préserver de toute chute. L’apprentissage sera peut être long. Mais quiconque vit et marche avec Jésus-Christ dans sa vie fait l’expérience d’une force qu’il ne possédait pas. C’est elle qui oriente nos désirs vers des choses nouvelles, nobles, élevées et nous soutient, lorsque harcelés par le monde environnant ou notre propre nature, nous risquons de glisser. Qui a Jésus-Christ dans sa vie ne combat plus seul contre lui-même. Il n’a d’ailleurs plus besoin de combattre, mais de s’attacher à développer ce qu’il a reçu.

Mis à part Judas, Pierre, un autre compagnon de Jésus, l’a renié. La chute de Pierre n’a pas fini par la mort. Elle a été le tremplin qui l’a propulsé dans les hauteurs d’une vie nouvelle, spirituelle. Si Judas est dans le gouffre insondable de la perdition, Pierre est dans la présence de Dieu dans les lieux très hauts. Que son sort puisse aussi être le vôtre !



Que sert-il à un homme de gagner le monde entier s'il perd son âme : Jésus

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Bonjour,
Je voulais juste vous remercier de votre blog et vous encouragez pour la voie que vous avez choisie à travers vos messages. . Ils sont une véritable source de bénédiction pour les lecteurs. Dieu vous en rendra selon sa plénitude!

Ichtus02 a dit…

Merci pour votre appréciation qui m'encourage à poursuivre.