samedi 4 juillet 2009

Relativisme ou radicalisme ?

Nouveaux mots, nouveaux sens

Le nouveau dictionnaire vient de sortir. Mis à part les mots nouveaux, sortis du langage courant, qui y ont été intégrés, un commentateur faisait remarquer que le sens de certains mots a également changé. Deviennent toxiques, par exemple, non plus seulement des produits dangereux pour l’espèce humaine, mais des actifs bancaires improductifs. Ce glissement du sens des mots ne date pas d’hier. Il est un reflet assez juste, pour certains d’entre eux, de l’évolution des mentalités.

Le compromis

Prenons pour exemple le compromis ! Il y a encore quelques dizaines d’années ce terme avait une connotation largement péjorative. Faisait des compromis celui qui cédait, qui en venait à se résoudre à sacrifier ses principes pour un intérêt qui, manifestement, était de moindre valeur. Il n’en est plus de même aujourd’hui. L’homme capable de faire des compromis est loué. C’est l’homme ouvert, flexible, tolérant, tout le contraire de l’intégriste, de l’homme borné. C’est l’homme capable de privilégier la paix, fût-ce aux dépens de ses convictions. C’est l’homme, non des extrêmes, mais du chemin du milieu.

Relativisme ou radicalisme

Je ne veux pas nier ici le fait qu’il y a effectivement du bon à être conciliant. Mais à force de placer cette attitude comme étant la qualité supérieure de l’homme moderne, on en vient inévitablement à une société où tout, finalement, est relatif. Pour certains sujet cependant, j’en prends pour témoin Jésus, ce n’est pas le relativisme qui convient, mais le radicalisme. Evoquant le sujet de l’adultère, Jésus dit : " Si (dans ce domaine) ton œil est pour toi une occasion de chute, arrache-le et jette-le loin de toi ; car il est avantageux pour toi qu’un seul de tes membres périsse, et que ton corps entier ne soit pas jeté dans la géhenne. Et si ta main droite est pour toi une occasion de chute, coupe-la et jette-la loin de toi ; car il est avantageux pour toi qu’un seul de tes membres périsse, et que ton corps entier n’aille pas dans la géhenne. " Jésus d'ailleurs ne s'est pas contenté d'être radical par les paroles. Il a souvent joint le geste à la parole. En témoigne son attitude dans le temple de Jérusalem où, armé d'un fouet, il va chasser sans douceur les vendeurs venus à la fête pour se faire "du fric".

Manifestement, aux dires de Jésus, le chemin du milieu est loin d’être, dans tous les cas, la solution idéale. Il y a des intérêts supérieurs, dit Jésus, qui font que la seule voie sensée, intelligente que l’homme puisse prendre est le radicalisme. N’est-ce pas d’ailleurs la voie que l’Etat préconise lorsque, sur les paquets de cigarettes, il impose que soit inscrit que le fait de fumer conduit à la mort ou qu'il y imprime des photos de personnes atteintes de cancer suite à leur addiction au tabac ? Oui ! Il y a bien des domaines où la voie royale, la voie de la sagesse et du bon sens impose que ce soit le radicalisme et non le relativisme qui soit le bon principe à adopter.

De la difficulté d’être radical

D’où vient donc notre difficulté à être radical ? Essentiellement, je pense, au fait que nous ne croyions pas à la gravité des dégâts qu’occasionne le mal auquel on nous demande de nous abstenir. Nous temporisons estimant qu’il y a toujours possibilité de s’arrêter avant que les choses ne deviennent trop graves. Nous laissons, comme le dit le livre biblique du Cantique des cantiques, les petits renards gambader dans nos vignes refusant de voir le préjudice qu’ils occasionnent aux fruits, puis à la récolte. Pourtant, comme le dit Jésus, quiconque se livre au péché ne peut faire autrement que de devenir l’esclave du péché. Aussi ce que Jésus vise dans la vie de celui en qui il travaille est, non pas qu'il se complaise dans le relativisme, mais que, là où il le faut, il soit un adepte du radicalisme.

S’il y a bien des hommes qui, en ce siècle laxiste, sont admirables, ce sont les hommes de principe : ceux qui, pour rien au monde, ne seraient prêts à abandonner leurs résolutions à bien faire pour des raisons de convenance ou d'adaptation aux autres. Jésus était de ceux-ci à l’égard du péché, qu’il paraisse bénin, ou horrible. Jésus ne mangeait pas trop ; il n’entretenait aucune pensée impure ; il n'était esclave d'aucune addiction ; il se refusait à la critique malsaine et infondée ; il n'était jamais manipulable : personne ne pouvait le mettre dans sa poche ; il ne se permettait pas de se relâcher sous prétexte qu’il était fatigué ou qu’il avait assez donné… Pour Jésus, le péché (le fait de se servir soi avant Dieu ou les autres) est toujours grave car, dans sa nature, il sépare de Dieu et amène l'homme à vivre à un niveau inférieur de celui qu'il souhaite pour lui. C'est pourquoi, tout au long de sa vie, Jésus sera l’ennemi du compromis, que ce soit à l’égard de la vérité ou du péché.

A l’heure où l’été approche, nous invitant aux vacances et au farniente, son exemple, et celui de tous les hommes du passé, admirables pour la fermeté dans leur attachement à leurs principes, m’interpelle. Si l’Eglise de Jésus-Christ n’est plus ce qu’elle est, n’est-ce pas aussi parfois parce que, du radicalisme qu’elle trouve extrême, elle est passée au relativisme qu’elle juge convenable ?


Que sert-il à un homme de gagner le monde entier s'il perd son âme : Jésus

4 commentaires:

marie a dit…

Merci de ces explications sur le radicalisme. Oui comme chrétiens nous avons à affirmer nos opinions en sachant bien "que ça ne plaira pas" et parfois même entre frères et soeurs. Plaire, ne pas heurter, ne pas bousculer peut nous conduire à une fausse tolérance. (Avant d'être convertie l'homosexualité me gênait et je n'osais pas le dire ! Elle me gêne toujours et aujourd'hui j'ose le dire). Merci de rappeler que c'est à Jésus que nous devons regarder. Facile ? Qui a dit que serait facile ? ? ?
"S'il est possible, autant que cela dépend de vous, soyez en paix avec tous les hommes."
Romains 12 v18 (version Segond)

Tina777 a dit…

Merci pour ces explications claires que j'ai retranscrites sur mon blog car elles me semblent très importantes.
Ayant été, au cours de mes recherches de "La Vérité", Franc-Maçon pendant quelques années, un mot m'a toujours exaspérée chez eux. C'est le mot "tolérance" qui, si on y regarde de plus près, veut exactement dire : "Accepter ce qui est inacceptable".
Je passe peut-être maintenant aux yeux "des gens" (et de ma famille) pour une illuminée ou une extra-terrestre, mais je dois avouer qu'il m'est bien agréable de pouvoir dire véritablement ce que je pense (en essayant, bien entendu, de ne blesser personne...), et je m'aperçois alors que cela fait réfléchir certaines personnes (^_^)...
Que toute Gloire, Louange et Honneur reviennent à notre bienaimé Jésus !

Guy a dit…

Lorsque Jésus affirme être LA Vérité, Il exclu TOUTE autre "vérité" quelle qu'elle soit. En d'autre mot, Jésus exclu tout relativisme à la: "voici ma vérité" ou bien "ceci est la vérité telle que je la conçoit" et les choses du genre. Jésus demande la pleine exclusivité en ce qui concerne LA Vérité. Christ est tout ou Il n'est rien. Pour ceux qui sont de Christ, Christ se doit d'être tout .... toute autre chose n'étant que de la boue ( litt. de la "schnoutte" ). Il est surprenant que Christ hait les "Tièdes" et "préfère" mieux les "Froids" ou les "Bouillants" .... quoique nous savons bien que pour nous, la seule option est celle d'être à l'image de Jésus et de pouvoir dire que:" Le zèle de Sa maison nous dévore". Puissions-nous être véritablement LES Lumières de ce monde qui puisent leur clarté à Jésus LA Lumière de ce monde ... sans s'embarrasser de chercher à plaire à ce monde qui de toute façon hait et va toujours haïr notre Jésus. Les princes et les roi de cette terre vont toujours se liguer contre l'Éternel, Son Oint et ses serviteurs-fidèles. Que le Grâce de notre dieu nous accompagne dans cette mission de le faire connaître pour sa gloire et notre bonheur.
Merci pour ce "post".

Unknown a dit…

A propos du radicalisme de Jésus, je vous conseille un roman de Sheldon: "Que ferait Jésus à ma place ?" ^^

Merci pour ce post très clair. Lorsque je parle à mes potes non chrétiens, j'ai tendance (peut-être à cause de mes études scientifiques, peut-être à cause de mes origines françaises donc cartésiennes, peut-être à cause de ma personnalité ultra-rationaliste...) à peser le pour et le contre, à faire dans la nuance, à essayer de me montrer ouvert face aux points de vue de l'autre, etc. Au final, l'autre est d'accord avec moi sur certains points, moi de même avec lui, et on se quitte bons amis. Toutefois personne n'a forcément changé ses positions...
Non pas qu'être ouvert, ou savoir faire des compromis soit à proscrire totalement, mais parfois il faut savoir être radical !