Longueur, largeur, hauteur
Le caractère inachevé et partiel de nos vies individuelles et collectives est troublant et douloureux. Nous sommes rarement en mesure d’affirmer d’un homme qu’il est grand, sans correctif. Presque toute affirmation de grandeur est suivie d’un " mais ". Le général Naaman, dit la Bible, jouissait d’une grande considération, mais… Ce mais révèle un point tragique et troublant : il était lépreux. Que de vies humaines doivent être décrites de cette façon !
Ainsi presque toute affirmation de grandeur est suivie non d’un point symbolisant l’achèvement, mais d’une virgule ponctuant de pénibles limites. Beaucoup de nos grandes civilisations ne sont grandes que sous certains aspects. Beaucoup de nos grands hommes ne sont grands que dans certains domaines et se montrent faibles et vils à d’autres points de vue.
Mais la vie devrait être robuste et achevée de toutes parts. Toute vie achevée a 3 dimensions : longueur, largeur, hauteur. La longueur de la vie est la démarche intérieure de chaque homme en vue de ses fins et ambitions personnelles, le souci intérieur pour le bien-être et la réussite. La largeur de la vie est la préoccupation extérieure du bien-être d’autrui. La hauteur de la vie est la montée vers Dieu. La vie vraiment achevée est un triangle cohérent. A l’un de ses angles se trouve la personne individuelle, à l’autre angle de base les autres personnes. Au sommet se tient la Personne infinie, Dieu. Sans le développement adéquat de chaque partie du triangle, aucune vie ne peut être achevée.
La longueur de la vie
Considérons d’abord la longueur de la vie, c’est-à-dire le souci qu’a l’individu de développer ses possibilités intérieures. C’est la dimension intéressée de la vie. Chacun doit être préoccupé de soi et sentir sa responsabilité de découvrir sa mission dans la vie. A chaque personne normale, Dieu a donné quelque chose à accomplir. Il est vrai que les uns ont reçu plus de talents, mais Dieu n’a laissé personne sans aucun talent. Des possibilités de création sont en nous et nous avons le devoir de travailler assidûment à les découvrir.
Celui qui a compris pour quoi il est fait doit tout mettre en œuvre pour y parvenir. Il doit agir comme si le Dieu tout-puissant l’avait appelé à ce moment précis de l’histoire spécialement dans ce but. Personne n’a jamais apporté à l’humanité de contribution importante sans ce sens élevé du but et cette détermination acharnée. Longfellow a écrit :
Les sommets vaincus par les grands hommes
Ne furent pas atteints d’un coup ;
Mais quand leurs compagnons dormaient
Ils montaient en peinant dans la nuit.
De toutes parts, nous sommes appelés à travailler sans repos afin d’exceller dans notre carrière. Tout travail qui aide l’humanité a de la dignité et de l’importance ; il doit donc être entrepris avec une perfection qui ne recule pas devant la peine. Celui qui est appelé à être balayeur de rues doit balayer comme Michel-Ange peignait ou comme Beethoven composait, ou comme Shakespeare écrivait. Il doit balayer les rues si parfaitement que les hôtes des cieux et de la terre s’arrêteront pour dire : " Ici vécut un grand balayeur de rues qui fit bien son travail. "
Ici est la longueur de la vie. Mais une vie bien incomplète si elle n’inclut pas largeur et hauteur, les 2 autres dimensions de la vie que j’évoquerai dans de prochains billets.
D’après Martin Luther King : la force d’aimer
Que sert-il à un homme de gagner le monde entier s'il perd son âme : Jésus
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