samedi 26 mai 2007

Pentecôte


C’est quoi… ?

Si Noël et Pâques évoquent encore, dans la mémoire collective, quelque souvenir de leur origine (la naissance et la mort de Jésus), il est à parier qu’en ce qui concerne la Pentecôte, un nombre infime de personnes est capable de dire à quel événement du christianisme cette fête se rattache. Faites-en, si le cœur vous en dit, l’expérience ce week-end. Allez vers les gens et, sans préavis, posez-leur la question : que célèbre-t-on le jour de la Pentecôte ? Il n’y a peut-être pas meilleure question pour mesurer le degré d’ignorance et de déchristianisation de notre société…

Origine

Non ! La Pentecôte n’est pas que le jour de la féria de Nîmes. En fait, bien qu’aujourd’hui attachée au christianisme, la Pentecôte est d’abord une fête juive. Elle faisait partie des 3 fêtes solennelles qui ponctuaient le calendrier hébreu :
- la Pâque qui commémorait le sacrifice de l’agneau pascal et la sortie, du temps de Moîse, du peuple hébreu de l’esclavage en Egypte
- la fête des Semaines (ou de la Moisson), qu’on appellera ensuite Pentecôte, du fait qu’elle était célébrée 50 jours après la Pâque (Pentecôte = 50 jours)
- la fête des Tentes (ou des Récoltes) en fin d’année qui durait 7 à 8 jours.

La Pentecôte juive était ainsi l’une des fêtes les plus joyeuses qui soit. D’abord, à cause des 400 ans de servitude passés en Egypte, la Pentecôte était la fête de la jouissance de la liberté. Ensuite, parce qu’on célébrait ici la récolte des premiers fruits de son travail (non pas du travail que l’on faisait pour un autre…). La Pentecôte était aussi la promesse d’une riche moisson…

Pentecôte chrétienne

La Pentecôte nouvelle correspond, dans le calendrier chrétien, à la venue du Saint-Esprit dans le cœur et la vie des apôtres de Jésus. Une semaine avant sa mort, celui-ci leur avait fait une promesse mystérieuse : « Il vaut mieux pour vous que je m’en aille. En effet, si je ne m’en vais pas, le Défenseur ne viendra pas à vous. Mais si je m’en vais, je vous l’enverrai. » S’il y a une chose que les amis de Jésus appréciaient, c’était sa compagnie. Or, Jésus leur dit qu’il y a pour leurs vies mieux que sa présence physique parmi eux. Ailleurs, Il en donne la raison. Alors que lui, Jésus, était extérieur à la vie de ses amis, le Saint-Esprit, lui, sera en eux. Etre au bénéfice du don de la Pentecôte est meilleur que côtoyer physiquement Jésus. Car la Pentecôte, c’est Jésus qui, par Son Esprit, vient lui-même habiter le cœur de chacun de ceux qui croit en Lui comme Messie.

Lien avec la fête juive

On comprend dès lors le lien existant entre les deux fêtes. La Pentecôte chrétienne est, pour Jésus, sur le plan spirituel, ce que la Pentecôte juive est, sur le plan matériel, pour les hébreux. C’est la fête de la liberté pour tous ceux que le Fils de Dieu a affranchi, au prix de sa vie, de leurs chaînes intérieures. C’est aussi la fête des premiers fruits, promesse d’une grand moisson. En ce jour, 3 000 personnes adhérèrent à Jésus-Christ et formèrent la première communauté chrétienne. Ils sont la réalisation d’une autre promesse mystérieuse faite par Jésus du temps de son vivant : « Vraiment, je vous l’assure, si le grain de blé que l’on a jeté en terre ne meurt pas, il reste un grain unique. Mais s’il meurt, il porte du fruit en abondance. »

Rampe de lancement

La date choisie par Jésus pour envoyer le Saint-Esprit à ses amis ne procède pas du hasard. En ce jour, comme pour les autres jours de fête solennelle, la loi ordonnait à tout adulte de sexe masculin en bonne santé de se présenter devant le Seigneur, dans le lieu de son sanctuaire. Des juifs de tous horizons, de tous lieux étaient alors présents dans la ville sainte. Une occasion rêvée pour donner au nouveau mouvement inaugurant une nouvelle ère dans les relations entre Dieu et les hommes une rampe de lancement universelle.

Evènements extraordinaires

La venue du remplaçant de Jésus pour les siècles à venir (jusqu’au jour de son retour) ne se fit pas dans la discrétion. Un vent impétueux se mit à souffler et remplit toute la maison où les amis de Jésus se tenaient. Des langues, semblables à de petites flammes de feu, se posèrent sur chacun d’eux. Et soudain, ils se mirent à parler en d’autres langues que la leur, des merveilles de Dieu. Au bruit entendu, la foule accourut et assista, étonnée, à un étrange phénomène. Alors qu’une multitude de dialectes étaient réunis, chacun entendait les amis de Jésus, qui ne connaissaient pourtant que l’hébreu (ou l’araméen) parler dans sa propre langue : égyptien, crétois, arabe, phrygien, parthe… Il faudra la parole et le discours de Pierre, l’apôtre, pour donner quelques explications à l’événement.

Les leçons de la Pentecôte

Une leçon d’ordre religieux

La Pentecôte inaugure une nouvelle ère. Alors que, dans le passé, seule une élite pouvait se dire inspirée de Dieu, tous les vrais croyants en Jésus devenaient prophètes (porte-parole de Dieu). Par le Saint-Esprit, ils avaient accès à la pensée même du Christ. Contrairement à ce que le catholicisme copiera du culte juif ancien, le christianisme inaugure la fin du clergé. Une relation personnelle, directe, est possible avec Dieu par Jésus-Christ. Pierre rappelle à tous le prix payé par Jésus pour que cette relation soit possible : la mort du Juste à la place de tous les injustes que nous sommes. Le salut ne s’acquiert pas par une somme d’efforts à fournir ou de mérites à faire valoir, mais par une pleine confiance en la mort du Christ, comme substitut pour nos fautes. La résurrection atteste que le prix payé par le Christ en vue de notre salut suffit. Jésus est bien l’Agneau sacrifié qui ôte, devant Dieu, le péché du monde.

Une leçon d’ordre politique

Le miracle des diverses langues parlées lors de la Pentecôte est porteur d’un autre message. Il témoigne de la nature de Dieu, un Dieu qui est une Unité dans la Diversité. Le phénomène n’est pas innocent. Il fait référence à un autre événement beaucoup plus lointain se déroulant alors dans les plaines de l’Irak actuel. En ce temps, dit la Bible, les hommes parlaient la même langue et tenaient tous le même langage. Cette unité jaillissant de l’uniformité donna naissance à un projet insensé : la construction d’une tour qui, en guise de défi à Dieu, atteindrait le ciel. Dieu mit fin au projet en confondant les langages. Du jour au lendemain les hommes furent ainsi divisés en groupes ethniques séparés, s’exprimant chacun dans un idiome propre. C’est ici la naissance du concept de peuples et de nations. La tour inachevée reçut le nom de tour de Babel, symbole de la confusion (Babel vient de l’hébreu Balal qui signifie brouiller, confondre).

En ce début de millénaire, il serait bon pour toute l’humanité de se souvenir des leçons de Babel et de Pentecôte. Car, malheureusement, nous n’apprenons jamais de l’histoire. Il n’y a, en effet, comme le dit Salomon, rien de nouveau sous le soleil. Version moderne de la tour de Babel, la mondialisation ou la tentation de la pensée et du moule unique nous pousse à croire qu’il est ici-bas possible d’égaler Dieu, ou de construire une société à la gloire de l’homme, où l’on peut se passer de Lui. Mais les mêmes causes produiront le même effet : le jugement de Dieu. La Pentecôte est là pour nous dire que Dieu ne veut pas de ce monde-là, de son esprit, de son système. L’unité dans la diversité, à l’image de la Personne même de Dieu, est le modèle préconisé, sûr, respectant la liberté de chacun. Au vu de la marche forcenée imprimée par nos dirigeants vers ce but (l'Unité du monde par l'uniformité), il n’est pas étonnant que la Pentecôte soit tombée dans les oubliettes de l’histoire…


Que sert-il à un homme de gagner le monde entier s'il perd son âme : Jésus

1 commentaire:

marcel a dit…

Bravo pour votre site de la part de jewisheritage
Shalom et Paix pour l'humanite
Amen