Le pouvoir des
chiffres
Le fait de compter a un effet
pervers sur l’homme. Compter son argent, ses possessions, autant que compter
les gens fait trop facilement naître en nous un sentiment de pouvoir et d’orgueil.
Celui qui compte, contrôle ; il est maître du rôle. Et avec ce sentiment
naît une fausse confiance dans les nombres, la présomption que, à l’intérieur
des limites des résultats calculés, nous maîtrisons la situation. Plus ces
résultats sont importants, plus ces limites sont floues et plus la présomption
est grande. Cela devient trop vite : « Je compte, donc je suis »,
et jouant sur les deux sens du mot, plus je peux compter, plus je compte. La force
de la vie, d’un pays, est alors proportionnelle à la puissance des chiffres. L’Antichrist
fondera sa présomption sur cette puissance des chiffres. Non seulement le monde
entier le suivra, mais ces foules de gens seront soigneusement chiffrés,
traduites en numéros dont la clef sera le 666 : Apocalypse
13,3.17-18.
Effet
pervers
Compter peut avoir un effet
pernicieux sur l’homme. Les chiffres l’amènent au désespoir quand ils sont en
chute, au point qu’un mauvais chiffre d’affaires pousse certaines personnes au
suicide. Ou alors, ils l’amènent à l’arrogance. Mais dans les deux cas, le
chiffre vole la place de l’être et commence à mener une existence indépendante.
Nous pensons pouvoir posséder ce que nous pouvons calculer, compter. Mais ce
que nous comptons finit très vite par nous posséder.
Dieu
et les chiffres
Dieu se dresse contre cette
puissance des chiffres. Il est le Dieu indéchiffrable. Le nombre n’a aucune
prise sur lui, ni aucune importance pour lui. Lorsqu’il invite Abraham à contempler le ciel et à compter les
étoiles, il ne le pousse pas à taper sur un clavier d’ordinateur. Il l’invite à
placer sa confiance dans le Seigneur dont le pouvoir est sans limites. Pauvre homme
qui ne peut calculer le nombre des étoiles…
Le calcul n’a aucune prise sur
Dieu. Il est le Dieu qui ne calcule pas. Lorsqu’Il ordonne à Moïse de compter
le peuple, il lui apprend aussi vite comment il doit le faire, dans quel
esprit. Il lui enseigne comment éviter le risque pervers qui se cache derrière
le calcul. Il lui donne de racheter les individus. Compter est dangereux et
peut coûter cher. La force ne sera jamais dans le nombre. Le nombre n’est qu’une
béquille. Face aux 135 000 Madianites, Gédéon dénombre ses hommes et Dieu
s’en défait : Juges 7,8.
La stabilité de l’Eglise, de
toute Eglise locale, ne réside pas dans le nombre plus ou moins important de
ses membres, ni dans l’importance de ses biens, ni dans l’attrait de ses
activités. Elle repose uniquement sur le sang du Fils éternel de Dieu dans la
mesure où il est devenu le Sauveur personnel de chacun. Une Eglise nombreuse,
mais où peu de personnes sont passées par l’expérience d’un salut personnel,
sera une Eglise instable. Compter les têtes est très facile, et peut nous
conduire à une confiance orgueilleuse. Dieu ne compte pas ainsi. Il compte les cœurs
de ceux qui sont à lui, entièrement à lui !
Extrait du livre : « La
tente de Dieu dans le désert des hommes : Egbert Egberts : Edition
Excelsis
Visitez : www.gillesgeorgel.com/
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