samedi 16 juillet 2011

Amputé de Dieu

Amputé

C’est toujours lorsqu’on est privé d’une chose à laquelle on s’est habitué qu’on en saisit la valeur. Tant que j’ai mes deux mains, ou tous mes doigts, je ne réalise pas à quel point ceux-ci me sont utiles dans le quotidien. Mais que, soudainement, par accident, de façon momentanée ou durable, je perde l’usage d’un organe ou d’un membre, et toute la vie s’en trouve changée.

Qu’a de plus le fait d’avoir Dieu dans sa vie, s’interroge le non-croyant ? La question est légitime. Le croyant vit dans le même monde que l’incroyant. Il habite un même corps, sujet à la maladie, au vieillissement. Il doit faire face aux mêmes aléas : travail, soucis de tous ordres, familiaux, professionnels… Je pourrais répondre à la question posée en dressant la liste de tous les avantages qu’il y a pour la vie de croire en Dieu. Je vais le faire en prenant la question dans l’autre sens. Aujourd’hui, que serait ma vie, si Dieu n’y était pas ? Qu’aurais-je de moins ? Faisons le compte !

Dieu en moins

Cela fait plus de 35 ans que je me suis tourné vers Dieu pour lui remettre la direction de ma vie. Je l’ai fait dans des circonstances que je relate ici. Depuis, Dieu est devenue la pièce majeure du puzzle de ma vie, celle à partir de laquelle toutes les autres s’emboîtent et s’ordonnent. Que perdrais-je si Dieu m’était ôté ?

1. Le confident majeur

La première chose qui me vient à l’esprit est que je perdrais le confident majeur de ma vie, Celui à qui je peux tout dire sans avoir besoin de maquiller ou de cacher quoi que ce soit. Je sais qu’avec Dieu, j’ai quelqu’un qui me connaît à fond. Autant il m’aime comme je suis, autant il ne se fait pas d’illusion sur ce que je suis. Pour ce qui me concerne, il ne mise pas sur ma valeur propre, mais sur la puissance de transformation qui peut s’opérer en moi par ma relation avec lui. Quelle perte serait celle de Dieu chaque jour ! Quelle libération procure le fait de tout pouvoir lui dire !

2. La source de l’excellence

Ma vie était, avant de connaître Dieu, d’une pauvreté affligeante. Je me prenais certes pour quelqu’un, mais tout gravitait autour de moi. Mon horizon intérieur ne s’élevait pas au-delà de la satisfaction de mes désirs et besoins. Dieu est celui qui m’a amené, conduit sur des hauteurs insoupçonnées. Mes yeux se sont ouverts sur son monde à lui, le monde du cœur, de l’esprit, l’éternel. Aujourd’hui, je le sais, rien ne peut autant élever ma pensée et tout mon être. Je le vois et le sais aussi par contraste, en regardant ceux qui, parmi mes anciens amis, n’ont pas cru bon de chercher Dieu. Leur vie n’a toujours pas décollé. Pire, elle s’est enlisée.

3. Le meilleur médecin

Ce n’est pas en bon état que j’ai crié à Dieu pour me connecter à lui. J’étais jeune, mais j’avais assez goûté à la vie pour connaître l’amertume, l’absurdité et la souffrance. J’étais déjà dans mon cœur une sorte d’écorché vif. Je me souviens avoir écrit quelque part à l’époque : « Si un jour je trouve l’amour, je quitte tout et je le suis. » Dieu a lu cette phrase. Il m’a fait connaître Jésus-Christ, sa preuve d’amour pour le monde. A travers lui, j’ai saisi l’amour personnel de Dieu pour moi, un amour inconditionnel, généreusement offert, sans condition autre que celle de le recevoir. Aimé par Dieu, les blessures du passé ont pu se refermer. J’ai pardonné, commencé à aimer. Chaque jour, l’amour de Dieu reste la force qui limite les dégâts dans ma vie, me relève lorsque je chute, me donne la capacité de repartir, de supporter. Avec lui, je ne suis plus victime, mais pleinement acteur de ma vie et de ma propre transformation.

4. Le moteur de ma raison d’être

Très tôt après ma conversion à Jésus-Christ, j’ai compris que ma vie n’aurait de sens que si je vivais exclusivement pour lui. La période était alors faste pour l’emploi. Au grand dam de mes parents, j’ai choisi de me tourner vers une vie missionnaire, engagée pour la cause de l’Evangile. Vie incertaine, peu gratifiante sur le plan social ou financier… Mais vie palpitante dans laquelle on ne cesse de constater la capacité de Dieu à changer des vies. Certes, tout est loin chaque jour d’être rose. Je fais le constat que notre société ne veut pas de Dieu. Elle est comme ceux qui crucifiaient Jésus et pour lesquels il a prié son Père disant : Pardonne leur ! Ils ne savent pas ce qu’ils font ! La satisfaction de l’évangéliste n’est pas dans le résultat obtenu, mais dans le sentiment intérieur de l’approbation de Dieu. Tout le reste Lui revient !

5. Un donateur incroyable

Je suis parti sans rien, juste une valise, de chez mes parents : quelques affaires usagées… Dieu m’a enrichi entre temps de façon incroyable. Il m’a donné une famille spirituelle dans le monde entier. Je peux voyager presque partout en France en étant sûr d’être accueilli chez quelqu’un. Il m’a donné des modèles précieux. Je n’ai pas eu tout à découvrir. Dans beaucoup de cas, il m’a suffit de regarder, d’écouter, d’apprendre à imiter. Il m’a donné une femme, un complément d’objet direct parfaitement adapté à mes besoins… des enfants pour lesquels, grâce à Dieu, j’ai pu éviter de faire subir la souffrance qui fut la mienne jadis… des biens nombreux. Je suis parti sans rien, je n’ai jamais manqué de rien : incroyable, la fidélité de Dieu !

6. Une espérance sublime

En fait, je n’ai fait que commencer ma vie avec Dieu. Que sont 35 ans face à l’éternité qui m’attend ? Que sont les biens reçus face à ceux qui me sont réservés ? Je n’ai pas encore été directement confronté à la perspective de ma mort. Mais je ressens une chose : face à l’éternité qui m’attend, les liens qui m’attachent à ce monde ne font pas le poids. L’apôtre Paul l’a dit avant moi : s’il ne lui fallait considérer que son intérêt propre, la mort lui est préférable à la vie. Je peux aussi le dire. Pour autant, je ne subis pas la vie. Chaque jour qui commence ouvre la possibilité d’être seul avec Dieu, de lui parler, de l’écouter par sa Parole, la Bible, d’être un peu plus enrichi.

Je n’ai sans doute pas, et de loin, fait le tour, de tout ce que je perdrais, si l’on venait à me priver de Dieu. Heureusement, il n’est pas comme une main ou un œil qui peuvent nous être ôtés. « Je suis avec vous tous les jours, promet Jésus à ses disciples ; personne ne peut vous ravir de ma main. » Quelle sécurité ! Oui ! Dieu est la différence énorme de ma vie. J’invite mes lecteurs qui le connaissent à y ajouter leurs commentaires !

2 commentaires:

Anonyme a dit…

merci .........je me sens un peu moins seule .....humainement parlant.....
Agnès

Anonyme a dit…

Encore une fois merci pour ce bilan-témoignage qui réconforte le lecteur...

F.J.