samedi 6 juin 2009

L'enfer : nature et réalité



Une question troublante

Que de fois cette question a troublé des chrétiens qui réfléchissent : comment peut-il y avoir un enfer ? Comment un Dieu d’amour peut-il condamner les hommes à l’étang de feu ? Comment concilier la colère et la miséricorde chez le Père de notre Seigneur Jésus-Christ ? La réponse que je vous propose risque de vous surprendre.

Amour et colère, une seule réalité

Le feu vengeur de l’enfer fait partie de Dieu. C’est une partie intégrante inéluctable de Sa nature, car ce sont exactement les mêmes flammes qui brûlent dans l’amour au céleste royaume. Si Lucifer et ses armées, puis les hommes séduits par lui, ne s’étaient pas détournés du royaume de la lumière de Dieu vers le royaume de son feu, nul n’aurait jamais connu ni éprouvé le caractère féroce et infernal de ces flammes. Des êtres faits pour vivre en union avec le Père des lumières, au sein de la beauté et des bénédictions célestes, ont ainsi décidé, de leur libre choix, d’éteindre la lumière et de se plonger illicitement au sein des forces obscures et féroces de l’indépendance personnelle. Ils se retrouvent désormais sous l'emprise irrésistible et les tourments de leur orgueil, de leur colère et de leurs passions, consumés par leurs propres convoitises cependant jamais satisfaites dans les brûlures jamais adoucies de la roue tourbillonnante de leurs désirs en conflit. Ce tumulte et cette rage sont pourtant encore en eux l’impulsion de Dieu, mais Dieu dans sa colère et non Dieu dans sa miséricorde.

La part de l’enfer en nous

La nature de tout être : ange, démon (ange déchu) ou homme, n’est qu’une flamme du feu central et se nourrit éternellement de cette source brûlante. Mais envers ceux qui pratiquent la miséricorde, il se montre miséricordieux dans le doux feu de l’amour, tandis qu’avec les pervers, il agit selon leur perversité, feu consumant de colère brûlant dans l’orgueil, la malice et la rage de ces personnalités perverties. Tel est l’enfer.

Ciel et enfer

Tout autant que le ciel, l’enfer est une partie de l’inéluctable nature des choses ; car le ciel et l’enfer sont en réalité les deux faces d’un même élément éternel : feu consumant de la vie qui est la nature de Dieu, qui brûle dans l’amour ou la colère, suivant que nous nous plongeons nous-mêmes dans l’un ou dans l’autre.

Dieu n’a pas fait l’enfer. Dieu a seulement fait le ciel et toutes choses pour qu’elles aient la nature du ciel. Lucifer et ses disciples en rébellion ont fait, en se coupant eux-mêmes de la bonté et de l’amour célestes, la découverte du brasier inconnu et caché qui est la source de la lumière céleste, roue ardente de la nature propre fondamentale de Dieu. C’est cela qui est alors devenu leur royaume, le feu de leur enfer, à la fois en eux-mêmes et dans leur sphère d’activité : cette terre qu’ils ont corrompue. Ils ne peuvent connaître qu’un Dieu de colère et de jugement, de violence et de fureur, un Dieu de vengeance, de tempête et de destruction.

Nature de l’enfer

L’enfer est ainsi devenu, non tant un lieu qu’une manière d’être. Partout où le moi rebelle domine, c’est l’enfer : c’est là que brûle la colère de Dieu. Au-dedans, là où les flammes de l’emportement, de la haine, de la malice et de la convoitise font rage dans l’âme, là est l’enfer ; au-dehors, là où la guerre, la rapine, la maladie et la mort étendent leur marche sournoise, là aussi se trouve l’enfer. Tout cela est encore le royaume de Dieu, mais c’est le royaume du courroux de Dieu ; tous y seront encore les enfants de Dieu, mais les enfants de la colère de Dieu.
Ici-bas le mélange, pas après…

Sur notre terre, la miséricorde est mêlée au courroux, car nous sommes encore dans un temps de probation et de salut. Deux royaumes sont en lutte au-dedans et autour de nous, celui des ténèbres et celui de la lumière. Toutes choses comprennent du bien et du mal mélangés. S’il y a des épines, il y a aussi des roses ; s’il y a la nuit, il y a aussi le jour ; s’il y a des poisons, il y a aussi des mets nourrissants et sains. Mais la nuit vient, l’éternelle obscurité, où habitent déjà les anges apostats et où aucun signe de pitié ne se mêle, comme sur la terre, aux fruits de la colère ; ni soleil, ni fleur, ni fruit, rien de beau ni d’amical parmi les créatures, mais seulement les rouages angoissants d’un individualisme insatiable et apostat, la fureur, l’égoïsme, les passions inassouvies des hommes et des anges définitivement fixés dans une personnalité de démons.

Forme ultime de l’enfer

C’est l’enfer sous sa forme ultime : la demeure éternelle que s’est taillée dans les ténèbres du dehors, la libre volonté d’êtres libres qui ont préféré le royaume du moi au royaume de Dieu, et qui se sont obstinés dans leur choix. Est-ce l’enfer de Dieu ? Oui, car tout est à Dieu. Un tel enfer est-il dans le plan de Dieu, dans sa volonté et en est-il l’œuvre ? Mille fois non. Ce qui a amené l’enfer à l’existence, c’est la pénétration illicite dans un domaine de forces qui, en Dieu et en ses créatures, n’existent que pour être en universelle bénédiction, et c’est la perversion de ces forces pour des fins égoïstes. La conséquence en est que l’harmonie s’est transformée en discorde, la paix en guerre, l’amour en haine, la joie en douleur, constituant les éléments même de l’état infernal.

Tiré de " La loi de la foi : Norman Grubb (1947)


Que sert-il à un homme de gagner le monde entier s'il perd son âme : Jésus

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