Illustration
biblique
Alors que les Israélites souffraient
de la domination des Madianites, le livre des Juges rapporte que Dieu envoya
auprès d’eux un prophète porteur d’un message : Juges
6,1 à 10. Curieusement, le prophète ne parle jamais des Madianites. Il s’adresse
à Israël en révélant où se situe le vrai problème qui est à l’origine de leur situation.
Le prophète n’a pas pour but de nier que les Madianites existent et font
souffrir les Israélites. Ce qu’il veut mettre en valeur est que ceux-ci ne sont
que les conséquences d’un problème sous-jacent qui est la vraie cause du
malheur que vivent les Israélites. Et c’est à leur relation avec Dieu qu’à à
faire ce problème.
Apparence
et réalité
Deux types de problèmes
existent dans nos vies. Les premiers sont les problèmes apparents, ceux qui
sont visibles à la surface de notre être. Les seconds sont cachés. Ils sont
plus profonds et ne sont pas immédiatement détectables au regard. Ces problèmes,
que je qualifierai de vrais, sont la cause des autres que j’appellerai plutôt
dérivés. Les problèmes dérivés ont leur utilité. Ils sont les symptômes
visibles d’un mal plus grave, caché. Dans le contact avec une personne qui a un
problème, nous ne pouvons commencer qu’avec les problèmes dérivés. C’est à
cause de ceux-ci que, souvent, les personnes concernées consultent psychologues
ou psychiatres. Une analyse sérieuse met rapidement en lumière le fait que ce n’est
pas là que se situe la vraie difficulté, mais dans le rouage complexe des sentiments,
raisonnements et faux systèmes de défense et de protection qu’a construits une
personne autour d’une difficulté fondamentale.
Exemple
Imaginons un cas pratique fictif
pour mettre en lumière cette réalité :
le cas d’Eric
Eric est reconnu par son
entourage comme quelqu’un de compétent, consciencieux et fidèle dans ce qu’il
fait. Pourtant, manifestement, il n’en juge pas ainsi. Eric est peu sûr de lui.
Il a constamment besoin d’être rassuré, approuvé. S’il sent qu’il est mis en
question, Eric s’effondre. Il baisse les bras, ressasse des pensées négatives
envers lui-même et n’est pas loin de démissionner. Eric se rend bien compte que
cette pitié de lui-même qui s’empare de lui ne l’aide pas. Mais il ne sait pas
comment réagir autrement.
En creusant plus à fond dans la
vie d’Eric, on se rend compte que sa réaction a des causes. Eric a eu une
jeunesse difficile. Il a grandi avec des parents qui n’ont jamais su lui
montrer qu’ils l’appréciaient. Pire, il a toujours entendu des jugements
dévalorisants à son encontre. L’image négative que porte Eric sur lui-même constitue
le soubassement sur lequel s’est construit sa personnalité. Ce soubassement agit en lui comme une caisse
de résonnance. Dès qu’Eric entend une remarque négative, même minime, celle-ci
fait immédiatement écho à son passé… et confirme en lui les mots qu’il a
toujours entendus le concernant. Qu’est-ce qui peut aider Eric ?
Une
nouvelle identité
Comme les Israélites ne
pouvaient se sortir de leur situation hors du cadre de leur relation avec Dieu,
il est impossible à quiconque de se sortir de ses problèmes émotionnels et réactionnels
hors de ce cadre. Les problèmes de chacun, comme ceux d’Eric, ont tous à faire
avec la perception que chacun a de son identité profonde. Tant qu’Eric vivra
sur la base de ce qu’on a dit de lui, il lui sera impossible de se détacher des
réactions de défense que son Moi blessé a construit autour de lui.
Ce dont Eric a besoin est d’entendre
une nouvelle parole, une parole libératrice. Cette parole doit dépasser, aller
plus loin que celle qu’il a entendue de ses parents. Elle doit venir d’une
instance supérieure, une instance qui a l’autorité d’effacer ou de corriger ce
qui était faux dans les paroles entendues et les réactions engendrées. Cette parole
libératrice ne peut venir que d’une seule source : Dieu, le Créateur
suprême d’Eric.
Que va-t-il lui dire, ce Dieu
qui a créé Eric ? Deux choses essentielles. La première pourrait être
décourageante, mais elle est nécessaire à entendre de la part d’Eric s’il veut
apprécier à sa juste valeur la seconde. La première parole de Dieu est que, si
Lui, Dieu, devait juger Eric sur sa vraie valeur, Son jugement serait d’une
gravité bien supérieure à tout ce qu’il a entendu. La première chose qu’Eric
doit accepter et reconnaître est qu’il est pécheur. Eric peut à la rigueur
satisfaire les attentes de ses parents envers lui. Il est, par contre,
incapable de satisfaire par lui-même celles de Dieu. Il n’y a aucun avenir
paisible pour Eric s’il continue à chercher en lui-même ou chez les autres le
fondement sur lequel il pourra construire son acceptation de lui-même.
La seconde parole que Dieu fera
entendre à Eric est que, bien que le connaissant parfaitement dans tous les détails
de son être, Dieu l’aime et l’accepte sans condition. Cette acceptation
gratuite de Dieu porte un nom magnifique dans la Bible : la grâce. Si la
grâce de Dieu est inconditionnelle pour nous, elle n’est pas gratuite pour
Dieu. Elle n’est possible que parce que Jésus-Christ, le Fils de Dieu fait
homme, après avoir vécu la seule vie humaine qui réponde aux attentes de Dieu,
a pris à son compte tout ce qui aux yeux de Dieu nous rendait détestables,
haïssables. Désormais, Eric n’a plus besoin de combattre pour trouver sa vraie
valeur. Il l’a trouvé au travers du Christ. Il peut savoir qu’il ne sera jamais
rejeté par Dieu, quand même il se décevra et décevra encore les autres !
Conclusion
De quelle nature est votre
problème apparent ? Est-ce un problème avec les autres ? L’autorité ?
L’argent ? De quoi, au fond de vous-mêmes, avez-vous peur ? Quel
besoin, quel manque recherchez-vous réellement à satisfaire ? Quel qu’il
soit, sachez que tant que vous vous débattrez avec vous-mêmes ou les autres,
vous ne trouverez pas la paix ! Reposez-vous sur Christ seul ! Il est
votre sécurité, le fondement sur lequel vous pouvez construire une image juste
de vous-mêmes : ni écrasée, ni surévaluée ! C’est à Lui seul que je
dois mon salut !
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