samedi 15 décembre 2012

Problèmes réels et dérivés



Illustration biblique

Alors que les Israélites souffraient de la domination des Madianites, le livre des Juges rapporte que Dieu envoya auprès d’eux un prophète porteur d’un message : Juges 6,1 à 10. Curieusement, le prophète ne parle jamais des Madianites. Il s’adresse à Israël en révélant où se situe le vrai problème qui est à l’origine de leur situation. Le prophète n’a pas pour but de nier que les Madianites existent et font souffrir les Israélites. Ce qu’il veut mettre en valeur est que ceux-ci ne sont que les conséquences d’un problème sous-jacent qui est la vraie cause du malheur que vivent les Israélites. Et c’est à leur relation avec Dieu qu’à à faire ce problème.

Apparence et réalité

Deux types de problèmes existent dans nos vies. Les premiers sont les problèmes apparents, ceux qui sont visibles à la surface de notre être. Les seconds sont cachés. Ils sont plus profonds et ne sont pas immédiatement détectables au regard. Ces problèmes, que je qualifierai de vrais, sont la cause des autres que j’appellerai plutôt dérivés. Les problèmes dérivés ont leur utilité. Ils sont les symptômes visibles d’un mal plus grave, caché. Dans le contact avec une personne qui a un problème, nous ne pouvons commencer qu’avec les problèmes dérivés. C’est à cause de ceux-ci que, souvent, les personnes concernées consultent psychologues ou psychiatres. Une analyse sérieuse met rapidement en lumière le fait que ce n’est pas là que se situe la vraie difficulté, mais dans le rouage complexe des sentiments, raisonnements et faux systèmes de défense et de protection qu’a construits une personne autour d’une difficulté fondamentale.

Exemple

Imaginons un cas pratique fictif  pour mettre en lumière cette réalité : le cas d’Eric 

Eric est reconnu par son entourage comme quelqu’un de compétent, consciencieux et fidèle dans ce qu’il fait. Pourtant, manifestement, il n’en juge pas ainsi. Eric est peu sûr de lui. Il a constamment besoin d’être rassuré, approuvé. S’il sent qu’il est mis en question, Eric s’effondre. Il baisse les bras, ressasse des pensées négatives envers lui-même et n’est pas loin de démissionner. Eric se rend bien compte que cette pitié de lui-même qui s’empare de lui ne l’aide pas. Mais il ne sait pas comment réagir autrement.

En creusant plus à fond dans la vie d’Eric, on se rend compte que sa réaction a des causes. Eric a eu une jeunesse difficile. Il a grandi avec des parents qui n’ont jamais su lui montrer qu’ils l’appréciaient. Pire, il a toujours entendu des jugements dévalorisants à son encontre. L’image négative que porte Eric sur lui-même constitue le soubassement sur lequel s’est construit sa personnalité.  Ce soubassement agit en lui comme une caisse de résonnance. Dès qu’Eric entend une remarque négative, même minime, celle-ci fait immédiatement écho à son passé… et confirme en lui les mots qu’il a toujours entendus le concernant. Qu’est-ce qui peut aider Eric ? 

Une nouvelle identité

Comme les Israélites ne pouvaient se sortir de leur situation hors du cadre de leur relation avec Dieu, il est impossible à quiconque de se sortir de ses problèmes émotionnels et réactionnels hors de ce cadre. Les problèmes de chacun, comme ceux d’Eric, ont tous à faire avec la perception que chacun a de son identité profonde. Tant qu’Eric vivra sur la base de ce qu’on a dit de lui, il lui sera impossible de se détacher des réactions de défense que son Moi blessé a construit autour de lui.

Ce dont Eric a besoin est d’entendre une nouvelle parole, une parole libératrice. Cette parole doit dépasser, aller plus loin que celle qu’il a entendue de ses parents. Elle doit venir d’une instance supérieure, une instance qui a l’autorité d’effacer ou de corriger ce qui était faux dans les paroles entendues et les réactions engendrées. Cette parole libératrice ne peut venir que d’une seule source : Dieu, le Créateur suprême d’Eric.

Que va-t-il lui dire, ce Dieu qui a créé Eric ? Deux choses essentielles. La première pourrait être décourageante, mais elle est nécessaire à entendre de la part d’Eric s’il veut apprécier à sa juste valeur la seconde. La première parole de Dieu est que, si Lui, Dieu, devait juger Eric sur sa vraie valeur, Son jugement serait d’une gravité bien supérieure à tout ce qu’il a entendu. La première chose qu’Eric doit accepter et reconnaître est qu’il est pécheur. Eric peut à la rigueur satisfaire les attentes de ses parents envers lui. Il est, par contre, incapable de satisfaire par lui-même celles de Dieu. Il n’y a aucun avenir paisible pour Eric s’il continue à chercher en lui-même ou chez les autres le fondement sur lequel il pourra construire son acceptation de lui-même.

La seconde parole que Dieu fera entendre à Eric est que, bien que le connaissant parfaitement dans tous les détails de son être, Dieu l’aime et l’accepte sans condition. Cette acceptation gratuite de Dieu porte un nom magnifique dans la Bible : la grâce. Si la grâce de Dieu est inconditionnelle pour nous, elle n’est pas gratuite pour Dieu. Elle n’est possible que parce que Jésus-Christ, le Fils de Dieu fait homme, après avoir vécu la seule vie humaine qui réponde aux attentes de Dieu, a pris à son compte tout ce qui aux yeux de Dieu nous rendait détestables, haïssables. Désormais, Eric n’a plus besoin de combattre pour trouver sa vraie valeur. Il l’a trouvé au travers du Christ. Il peut savoir qu’il ne sera jamais rejeté par Dieu, quand même il se décevra et décevra encore les autres !

Conclusion

De quelle nature est votre problème apparent ? Est-ce un problème avec les autres ? L’autorité ? L’argent ? De quoi, au fond de vous-mêmes, avez-vous peur ? Quel besoin, quel manque recherchez-vous réellement à satisfaire ? Quel qu’il soit, sachez que tant que vous vous débattrez avec vous-mêmes ou les autres, vous ne trouverez pas la paix ! Reposez-vous sur Christ seul ! Il est votre sécurité, le fondement sur lequel vous pouvez construire une image juste de vous-mêmes : ni écrasée, ni surévaluée ! C’est à Lui seul que je dois mon salut !


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