samedi 25 août 2007

Jeannie


Bonjour à tous ! Voici mon témoignage. Mes mains commencent déjà à trembler. Je sais que certains d’entre vous le traduiront et j’espère qu’il pourra faire du bien. Je suis opposée à l’avortement, parce que je sais qu’il tue un tout petit être (j’ai six enfants et trois fausses couches et j’ai vu toutes les échographies). J’ai vécu 12 ans de dépression et j’ai failli me suicider (pour ceux qui affirment en savoir beaucoup sur la dépression).

Contexte familial
Mon avortement s’est passé en ...., j’avais seulement 15 ans. J’avais des problèmes à la maison, je ne me sentais pas aimée. Le père du bébé avait 28 ans et m’a larguée très rapidement. Je ne l’ai revu qu’un an après l’avortement et je ne l’ai même pas regardé. La douleur était trop intense. Je me doutais que j’étais enceinte bien avant de commencer à en avoir les symptômes, juste une impression. Puis j’ai commencé à vomir tous les jours. Ma mère s’en est rendue compte. Elle m’a fait penser que nous garderions le bébé. Nous avions même planifié d’acheter des affaires de bébé. Puis, elle l’a dit malicieusement à ma sœur aînée (de 15 ans). Ma sœur s’est mise en colère. Elle cria sur ma mère en lui disant que c’était de sa faute et que ma vie était fichue. Je me suis sentie coupable, je voulais qu’elle me crie dessus. Inutile de dire qu’elle organisa l’avortement. Ma mère dit à mon père qu’il aurait à signer parce qu’elle ne voulait pas le faire. Ne pensez pas que ma mère voulait me protéger. Mon père faisait tout pour elle. Elle buvait, sortait dans les bars, couchait avec d’autres hommes, et il savait tout cela, mais il se renfermait sur lui-même jusqu’à devenir un fantôme silencieux d’homme. Je ne l’excuse pas parce qu’il aurait du être un meilleur père. Je voulais m’enfuir mais je ne savais pas où aller. J’avais peur, j’étais seule et je pleurais beaucoup. J’avais des cauchemars : quelqu’un essayait de tuer mon bébé. Je vivais au fin fond du Sud, à plus de 100 Kms d’une grande ville, je n’avais même pas de téléphone et je n’avais jamais entendu parler de l’avortement.

La froide mécanique

Je voulais mon bébé mais j’ai bloqué mon esprit et mon cœur à tout et j’ai suivi. Je me rappelle d’avoir rapidement signé les papiers avec mon papa. Je me souviens d’avoir été dans une salle d’attente avec un groupe de filles et que l’on m’a donnée des tranquillisants. Je me souviens qu’on nous a appelées une à une jusqu’à mon tour. Allongée sur une table d’opération, mes pieds dans les étriers, je me rappelle l’infirmière qui me tenait la main et un docteur aussi froid que de la glace, qui ne m’a même pas regardée. J’ai vu le tube transparent se remplir de sang quand l’aspirateur s’est mis en marche et j’ai détourné la tête. J’ai regagné le vestiaire pour m’habiller et je suis presque tombée. J’ai vu une jeune fille de 16 ans qui pleurait (je lui avais parlé plus tôt, son copain avait aussi 16 ans et ils vivaient dans une autre petite ville pas très éloignée de la mienne). Je n’ai pas pleuré, j’avais juste rendu mon esprit indifférent à quoi que ce soit. Cette nuit là, je me suis réveillée et j’ai fait un geste comme pour prendre mon bébé dans mes bras, et c’est là que j’ai réalisé pour la première fois que je ne verrai jamais mon bébé.

Secousses émotionnelles

J’ai oublié d’écrire que j’étais enceinte de 12 semaines quand j’ai eu mon avortement. Chaque fois que je regarde des photos de bébés non nés, je regarde toujours en premier ceux qui sont âgés de 12 semaines, même encore maintenant après tout ce temps. J’ai commencé à boire et à fumer de la marijuana à 13 ans. J’étais même saoule avec ma mère parfois. Je prenais la marijuana avec une amie plus âgée qui était vraiment cinglée. Après l’avortement, une fois, j’ai été ivre et j’ai failli y passer. Tout le chagrin que j’avais essayé de refouler revint comme une inondation me submergeant complètement. Je pleurais sans relâche jusqu’à ce que je ne puisse plus pleurer. Je pleurais dans les bras d’une autre sœur plus âgée de 3 ans (qui plus tard aura 2 avortements et ne m’en a jamais parlé) et en face d’étrangers. Je n’ai plus touché à l’alcool et aux drogues depuis, de peur de perdre le contrôle de mes émotions. J’ai quitté le lycée parce que j’étais incapable de me concentrer sur quoi que ce soit. Personne ne pouvait deviner, moi y compris, que j’étais comme un volcan somnolant prêt à exploser. Parfois, les émotions essayaient de refaire surface mais j’ai réussi chaque fois à les refouler. J’ai écrit beaucoup de poèmes que j’ai jetés plus tard dont la plupart concernaient la mort. Je me suis liée avec un français de 19 ans alors que j’étais âgée de 16 ans, mais j’ai utilisé la contraception cette fois là. Je lui ai dit pour mon avortement parce que je sentais que je ne pourrai pas m’engager sans lui en parler. A 19 ans, je suis venue en France avec lui. Nous avons eu notre premier enfant en ..... Notre second est né aux Etats-Unis en .... et notre troisième est né en France en ....

Séquelles psychologiques

Vers ...., le volcan a commencé d’envoyer des signaux d’éruption. Je n’avais plus la maîtrise de mes émotions et de la dépression. Je criais sans arrêt sur mes enfants et je les rabrouais. Je me sentais être une personne horrible, impossible à aimer qui ne méritait pas d’être aimée. Je ne savais pas ce qui allait de travers chez moi et parfois je pensais devenir folle. En ...., je ne me sentais plus vivante. C’était comme si j’étais morte. J’avais l’impression que quelqu’un d’autre vivait ma vie et que je regardais cette personne de loin. Je voulais être vivante et dans le même temps je voulais mourir. Personne ne savait ce qui se passait en moi, parce que je n’en parlais pas. Avec d’autres personnes, des amis, la famille, j’essayais de paraître heureuse en riant et souriant constamment. En fait, c’est ce que j’ai fait durant ces trois années. Les gens avaient l’habitude de faire des remarques comme quoi j’étais toujours souriante. J’avais vécu une double vie si longtemps que je ne savais pas comment mettre fin à ma misère intérieure.

Mon sauveur et ami

Une nuit, alors que tout le monde dormait, je suis allée dans une chambre vide et je me suis allongée sur un lit. J’allais sauter du 4ème étage où se trouvait notre appartement pour m’écraser sur le parking. J’ai commencé à m’interroger sur mon passé et ma vie. Des questions sur le pourquoi… j’ai commencé à poser mes questions à Dieu. Soudain, le calme se fit en moi pour la première fois depuis 12 ans. Je me suis sentie en paix et physiquement légère. J’ai compris que j’avais accumulé de la colère et de la rage vis-à-vis de ma famille au plus profond de moi-même. J’ai pardonné à tout le monde y compris moi-même. J’ai été déprimée depuis mais plus jamais comme cela. Je n’ai plus jamais rien ressenti de similaire à cette expérience et ne le ressentirai plus jamais parce que j’ai un ami toujours à mes côtés. C’est mon Sauveur, mon Dieu, c’est Jésus-Christ. Je ne serai plus jamais seule à nouveau. Je serai morte sans Lui et mes enfants auraient grandi sans leur mère.

But de ce témoignage

Je raconte mon histoire afin que d’autres femmes passées par là puissent savoir qu’elles ne sont pas seules, que Dieu pardonne même des actes terribles comme l’avortement. Je la dis aussi pour les femme qui sont entrain de penser à l’avortement afin qu’elles entendent ce que d’autres ne veulent pas qu’elles sachent. L’avortement se paie très cher. Nous vivons avec cette décision pour le restant de notre vie. Ceux qui nous poussent à avorter disparaissent quand nous commençons à avoir des problèmes. Ils nous laissent seules avec notre détresse et ne veulent rien savoir de nos problèmes. J’ai beaucoup de compassion pour les femmes qui ont été victimes des mensonges qui entourent l’avortement. Je sais combien c’est difficile de parler du vécu de l’avortement. Cela m’a pris 12 ans pour prononcer le mot, avortement. Mais alors, je n’avais personne vers qui me tourner pour trouver de la compassion…

Paroles bibliques

Je n’étais encore qu’une masse informe, mais tu me voyais et, dans ton registre, se trouvaient déjà inscrits tous les jours que tu m’avais destinés alors qu’aucun d’eux n’existait encore : Psaume 139 verset 16

Ferais-je, moi, que le ventre d’une mère s’ouvre, pour ne pas la faire accoucher ? dit le Seigneur. Moi qui fais accoucher, empêcherais-je de naître ? dit ton Dieu : Esaïe chapitre 66 verset 9

Venez à moi, dit Jésus, vous tous qui êtes accablés sous le poids d’un lourd fardeau et je vous donnerai du repos : Evangile selon Matthieu, chapitre 11 verset 28



Que sert-il à un homme de gagner le monde entier s'il perd son âme : Jésus

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