mercredi 24 janvier 2007

Naître ou ne pas naître


L’histoire de ma non-vie…

1er mai : Par amour, aujourd'hui, mes parents m'ont appelée à la vie
15 mai : Mes premières artères apparaissent et mon corps se forme très rapidement
19 mai :J'ai déjà une bouche
21 mai : Mon coeur commence à battre. Qui pourra mettre en doute le fait que je vis ?
22 mai : Je ne sais pas du tout pourquoi maman se fait tant de soucis
28 mai : Mes bras et mes jambes commencent à croître
8 juin : A mes mains poussent de petits doigts. Que c'est beau ! Bientôt, je pourrai saisir grâce à eux
16 juin : c'est seulement aujourd'hui que maman a appris que j'étais là. Je m'en suis bien réjouie
20 juin : Maintenant, c'est sûr : je suis une fille
24 juin : Tous mes organes se dessinent. Je peux sentir la douleur
6 juillet : J'ai des cheveux et des sourcils. Ca me rend jolie
8 juillet : Mes yeux sont finis depuis longtemps, même si mes paupières sont encore fermées. Bientôt, je pourrai tout voir : le monde si grand et si beau et, par-dessus tout, ma chère maman qui me porte encore
18 juillet : Mon coeur bat magnifiquement. Je me sens protégée et je suis heureuse
20 juillet : Aujourd'hui, ma maman m'a fait mourir...

30 ans, ça suffit !

Ils étaient environ 15 000, ce dimanche à Paris, à répondre à l’appel du collectif « 30 ans ça suffit ». 15 000 à manifester contre la logique de mort qui, depuis 1975, décime les rangs des enfants à naître, à raison d’un tsunami par an. Aberration d’une société qui dépénalise la peine de mort… et la banalise pour des raisons de convenance. Orgueil d’une nation qui se dit héritière de la grande idée des droits de l’homme… et qui n’a aucun regard de pitié pour le petit d’homme en voie de formation.

Témoignage

Notre 5ème enfant, Maxime, est né huit ans après Florine, notre seconde fille, atteinte de myopathie. A la nouvelle de cette grossesse, la gynécologue a demandé à ma femme ce qu’elle comptait faire. Le risque que notre garçon soit malade était réel. Des examens prénataux auraient pu nous révéler son état de santé. Nous les avons refusés. Qui sommes-nous pour décider qui doit vivre ou non ? Maxime est né en bonne santé. Mais combien d’autres, sur la base d’un diagnostic pas toujours fiable, n’ont pas eu la même chance ?

Jésus, un candidat à l’avortement !

Conçu aujourd’hui, Jésus aurait couru le même risque. Malcom Muggeridge l’exprime en ces termes : « La grossesse de Marie, dans des conditions aussi précaires et en l’absence de père, aurait fait d’elle une candidate toute indiquée pour un avortement. »[1] Orientée vers les services du planning familial, j’imagine le discours auquel Marie aurait eu droit :
- Vous avez voulu cet enfant ?
- Non !
- Qu’allez-vous faire de lui ? Vous n’allez pas le garder ?
- Je ne sais pas.
- Vous êtes encore jeune ! C’est une erreur de parcours qui peut être effacée !
- Mais cet enfant que je porte vit !
- Vous savez, l’embryon n’a pas de statut. On ne peut pas encore dire qu’il soit un être vivant ! Plus vite vous interromprez votre grossesse, mieux ce sera. Pensez à vous et votre avenir !
- ??!
- Alors, on le prend ce rendez-vous ? Vous verrez, tout se passera bien ! Ce n’est pas douloureux et, à votre âge, on oublie vite…

Heureusement, Jésus est né ! Sa naissance, décidée par Dieu, atteste deux choses au sujet de la condition humaine :

Dieu est l’Auteur de la vie, pas l’homme !

Chaque créature est le fruit de Son ouvrage. Le roi David a écrit : « Mon corps n’était pas caché à tes yeux quand, dans le secret, je fus façonné et tissé comme dans les profondeurs de la terre. Je n’étais encore qu’une masse informe, mais tu me voyais et, dans ton registre se trouvaient déjà inscrits tous les jours que tu m’avais destinés alors qu’aucun d’eux n’existait encore. »

C’est d’ailleurs au niveau de la compréhension de ce à quoi ou à qui est dû la propre existence de chacun que se situe la véritable ligne de démarcation entre partisans et opposants à l’avortement. La raison en est simple et immédiatement compréhensible. Si l’être humain vient de Dieu et est créé à Son image, il a une valeur infinie. Il n’est pas le produit d’une lente évolution de la matière vers l’animal, puis l’homme, mais le fruit d’un projet. Il possède de plus des qualités et des capacités intrinsèques qui font que chacun est un être totalement original, distinct quoique aussi ressemblant aux autres. En refusant de dissocier la mère de l’enfant qu’elle porte, en privilégiant le désir exprimé de la mère aux dépens du droit à la vie de l’enfant confiné au silence, les tenants de l’avortement expriment implicitement l’idée que ce dernier, parce qu’il ne parle pas, n’existe pas. D’où l’état horrible à laquelle on le réduit et dont la photo en en-tête témoigne : comme un objet inutile, encombrant, sans valeur, l’enfant à naître passe du statut de sacré à produit jetable. « Lancez, dit Claire-Lise de Benoît, dans la mer profonde un vulgaire caillou : personne ne saurait s’en émouvoir. Mais laissez-y choir un objet de grand prix, unique, et sa perte sera ressentie comme un malheur irréparable. » On ne peut s’émouvoir à la vue d’enfants mutilés par la suite d’actes terroristes, ou souffrant de la faim… et traiter avec la plus totale indifférence le sort des bébés avortés. Il y a contradiction à la fois dans l’attitude et le message.

Dieu a droit de vie et de mort sur l’être humain, pas l’homme !

Chaque vie est sacrée, y compris celle en formation. Dans la pensée de Dieu, la responsabilité pénale de l’auteur d’un délit touchant à la vie s’étend aussi à celle de l’embryon. La Bible donne un exemple à ce sujet : « Si des hommes, en se battant, heurtent une femme enceinte et causent un accouchement prématuré, mais sans qu’il y ait d’autre conséquence grave, l’auteur de l’accident devra payer une indemnité dont le montant sera fixé par le mari de la femme et approuvé par arbitrage. Mais s’il s’ensuit un dommage, tu fera payer vie pour vie, œil pour œil, dent pour dent, main pour main, pied pour pied."

La solution solidaire

Avec la lutte contre la misère, Mère Téresa avait un autre engagement fondamental: le combat "pro-vie". Voici ce qu'elle déclarait devant Bill Clinton et Al Gore le 3 février 1994 (Année de la famille):
Nous luttons contre l'avortement, l'un après l'autre, en prenant soin de la mère et en adoptant l'enfant. Nous avons pu sauver des milliers de vies. Nous avons écrit à des cliniques, à des hôpitaux et à des postes de police : " S'il vous plaît, ne détruisez pas l'enfant, nous prendrons soin de l'enfant. " Nous avons toujours quelqu'un pour dire à des mères dans des situations difficiles : " Venez, nous prendrons soin de vous, nous trouverons une maison pour votre enfant. " Et nous sommes extrêmement sollicités par des couples qui n'ont pas d'enfants (mais je ne donnerai jamais un enfant à un couple qui avait fait quelque chose pour ne pas avoir d'enfant). Jésus a dit : « Quiconque reçoit un enfant en mon nom, me reçoit. S'il vous plaît, ne tuez pas l'enfant. Je veux l'enfant. Donnez moi cet enfant, s'il vous plaît. Je suis prête à accueillir tout enfant dont la mère risquerait d'avorter et je donnerai cet enfant à un couple marié qui l'aimera et sera aimé par cet enfant. Simplement grâce à notre asile pour les enfants à Calcutta nous avons sauvé plus de 3000 enfants de l'avortement. Ces enfants ont apporté tellement d'amour et de joie à leurs parents adoptifs et ils ont grandi remplis de joie et d'amour.

Si j’étais président…

Les promesses des candidats à la présidence de la République ne vont pas manquer. Le collectif « 30 ans, ça suffit » suggère, sur l’air d’un chant de Gérard Lenormand, de faire de la cause de l’enfant avorté, une priorité morale :

Si j’étais président
De la république,
Jamais plus un enfant
N’aurait une fin tragique.
On ferait l’maximum,
Pour que le plus petit des hommes,
On protégerait l’enfant
Si j’étais président.

La Bible, l’avocat des enfants sans voix

J’aimerais conclure cet exposé par la mise en valeur de la parole biblique. C’est une habitude de Dieu d’être la voix de ceux qui n’en ont pas. Son affection pour l’enfant à naître et Son indignation face au mal facile, irresponsable, dont il est la victime, apparaissent ici clairement :

« Ouvrirais-je le sein maternel pour ne pas laisser enfanter ? dit l’Eternel ; Moi, qui fais naître, empêcherais-je d’enfanter ? dit ton Dieu : Esaïe, ch 66, v 9
« Délivre ceux qu’on traîne à la mort, ceux qu’on va égorger, sauve-les ! Si tu dis : Ah ! nous ne savions pas !... Celui qui pèse les cœurs ne le voit-il pas ? Celui qui veille sur ton âme ne le connaît-il pas ? Et ne rendra-t-il pas à chacun selon ses œuvres ? Proverbes ch 24, v 11-12.
« Avant que je t’aie formé dans le ventre de ta mère, je te connaissais… : Jérémie, ch 1 v 5

Je ne peux terminer mon article sans penser à Anaïs que, jeunes mariés, ma femme et moi avons sauvé de l’avortement. Elle est une survivante. C’est pratiquement sur la table d’opération que nous avons été cherché sa maman, qui ne savait que faire et n’avait pas, seule, les forces suffisantes de résister à la volonté de son entourage qui la pressait de liquider sans autre le bébé qu’elle portait. Notre coup de main lui a donné le coup de pouce dont elle avait besoin pour ne pas se résoudre, contre sa conscience, à cette solution finale (le mot « horrible » quand il concerne l’holocauste juif ne dérange personne quand il s’applique à l’avortement). Depuis, nous avons perdu de vue Anaïs et sa maman. Mais nous sommes si heureux aujourd’hui (et, ironiquement aussi, certains de ceux qui préconisaient sa mort) qu’elle vive !

Annexe

Lettre ouverte à Madame Simone Veil, à l’occasion du 60e anniversaire de la libération du camp d’Auschwitz-Birkenau


Chère Madame VEIL,


J’ai suivi comme de nombreux téléspectateurs, la retransmission de la cérémonie organisée le 27 Janvier dernier à Auschwitz-Birkenau, en mémoire de la libération, il y a 60 ans, de ce camp de concentration.
Mon cœur de juif (de naissance) a été profondément ému et bouleversé, comme celui des nombreux participants, par le rappel de tant d’horreurs et de cruautés innommables, que vous avez vous-même vécues. Je peux facilement imaginer la douleur de ces fils et filles de déportés ayant perdu des êtres chers dans cet enfer. Je sais seulement que ma propre mère a pu, avec sa famille, par miracle et par la seule grâce de Dieu, échapper à la rafle des juifs en 42, à Paris.


Votre discours en particulier, Madame VEIL, m’a profondément touché et les mots que vous avez eus ont été forts et particulièrement poignants et je tiens à vous en rendre hommage. Mais, permettez-moi, dans l’humilité, d’attirer respectueusement votre attention sur le point suivant :
Les nazis avaient décrété que les juifs n’étaient pas des êtres humains, et qu’à ce titre, ils pouvaient et devaient les exterminer comme de la simple vermine. « Nous n’étions plus que des « stücks » aux yeux des nazis », avez-vous dit, c’est-à-dire des « morceaux » ! Des être humains réduits à l’état de morceaux !


Chère Madame VEIL, j’aimerais solennellement vous poser la question suivante :


Qui a décrété et de quel droit, que le foetus, dans le ventre de sa mère n’était pas non plus un être humain et que par conséquent l’éliminer n’était pas un crime ? Quelle idéologie quel esprit, sont à l’origine d’une telle pensée, alors que Dieu déclare formellement dans la Bible, au Psaume 139 : « Quand je n’étais qu’une masse informe, tes yeux me voyaient, et sur ton livre étaient tous inscrits les jours qui étaient fixés, avant qu’aucun d’eux n’existe »


Qui a décrété Madame VEIL que le fœtus humain n’était de fait qu’un « stück », un « morceau » qu’on peut impunément éliminer ? Qui a fait du fœtus un « fétu…de paille » qu’on peut faire disparaître ? Où est la différence avec un « morceau » ? Qui a le droit sacré de décider de la vie ou de la mort d’un être humain ? Qui a le droit de décréter à partir de quel stade de développement le fœtus peut être considéré comme un humain à part entière ? Qui, sinon le créateur de la vie, cette vie précieuse que nous pleurons tous sur les cendres d’Auschwitz ?


Vous avez déclaré ( je n’ai pas noté les paroles exactes) que les enfants ont été les premières victimes de la barbarie nazie « Que seraient devenus ces milliers d’enfants juifs assassinés si on les avait laissé vivre… », et vous avez cité quelques bienfaits qu’aurait pu en retirer l’humanité. Tant de merveilles, de découvertes, de progrès, sont en effet dus notamment à des génies juifs !


Madame VEIL, puis-je vous demander : que seraient devenus ces millions de fœtus assassinés dans le ventre de leur mère, non seulement en France, mais dans le monde entier et dans ce magnifique état d’Israël ressuscité, si on les avait laissés vivre ? Des musiciens ? Des artistes ? Des savants ? Quels progrès auraient-ils apporté à l’humanité ? Nul ne le saura jamais. Certes, l’horreur visible et audible de ces malheureux petits enfants juifs innocents envoyés aux chambres à gaz à Auschwitz et ailleurs nous soulève l’âme et le cœur, nous révolte et nous bouleverse, mais qui a entendu le cri silencieux du sang de l’avorton innocent assassiné et exterminé qui demande justice et qui crie jusqu’à Dieu ?


Je sais Madame VEIL qu’il s’agit-là d’un douloureux problème et je ne doute pas que vous avez agi dans cette législation sur l’avortement dans le louable souci humain d’éviter des drames terribles à de nombreuses mamans. Cela vous donne-t-il pour autant le droit de penser à la place de Dieu ? L’essence même du péché Madame VEIL, c’est de s’arroger le droit de décider de ce qui est bien ou mal, COMME DIEU et A LA PLACE DE DIEU ! Et c’est ce que font orgueilleusement chaque jour nos brillantes démocraties, fières de leurs libertés ! Sachez que nous aurons chacun et chacune, un jour, des comptes à rendre à ce Dieu qui tient dans ses mains notre souffle.


Que le Seigneur de la Vie, le D.ieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, le D.ieu d’Israël et des nations, vous accorde sa grâce et sa paix, qu’Il ouvre les yeux de votre cœur et qu’Il vous accorde son pardon en Jésus-Christ, telle est mon ardente prière et celle de milliers de mes frères.


Veuillez agréer, Madame VEIL, l’assurance de mes sentiments respectueux.


Jacques CARUEL 2 Février 2005



Pour aller plus loin…

Je vous recommande la lecture des ouvrages suivants :

L’avortement m’a fait mal de Maureen Long Editions EBV
Et Dieu donna la vie : Docteur Samuel Saltzmann : Ligue pour la lecture de la Bible
Le livre blanc de l’avortement Editeur Pierre Téquy
La vérité sur l’avortement aujourd’hui : Sabine Faivre : Editeur Pierre Téquy
Naître de Lennart Nilsson et Lars Hamberger Editions Hachette

[1] Cité par Philip Yancey « Ce Jésus que je ne connaissais pas » Editions Farel p 28-29


Que sert-il à un homme de gagner le monde entier s'il perd son âme : Jésus

1 commentaire:

Rodney a dit…

L'Ecriture ne dit-elle pas : Quand tu étais encore une masse informe dans le ventre de ta mère, je te connaissais ? Nos gouvernement devrait lutter très efficacement contre ce fléau qu'est l'avortement.