Le 4 avril 1968, le Dr Martin Luther King mourait assassiné à Memphis dans le Tennessee. La veille de son assassinat, il avait prononcé un discours aux accents prémonitoires. "Ce qui va m’arriver maintenant m’importe guère, avait-il dit, car je suis allé jusqu’au sommet de la montagne et j’ai vu la terre promise… " Martin Luther King n’était pas qu’un défenseur des droits de la minorité noire. C’était d’abord et avant tout un disciple de Jésus-Christ. Je vous propose pour lui rendre hommage la lecture d’un extrait de son livre " La force d’aimer ", paru en France en 1965 aux Editions Castermann. Il y témoigne de la foi et des convictions qui l’habitent. Martin Luther King est mort. Mais sa foi et ses convictions sont toujours présentes. Elles sont toujours aussi malvenues et dérangeantes. En témoigne aujourd’hui encore la mort silencieuse des milliers de martyrs de la même foi. Cependant, le monde passera. Mais l’objet de notre espérance, lui, soyons-en certains, se réalisera !
La faillite de l’Eglise institutionnelle
Nulle part le tragique tendance au conformisme n’est plus évidente que dans l’Eglise, une institution qui a souvent servi à cristalliser, conserver et même bénir les conceptions de l’opinion majoritaire. La reconnaissance par l’Eglise autrefois de l’esclavage, de la ségrégation raciale, de la guerre et de l’exploitation économique témoigne du fait qu’elle a prêté l’oreille à l’autorité du monde plutôt qu’à l’autorité de Dieu. Appelée à être la gardienne morale de la communauté, l’Eglise a parfois préservé ce qui était contraire à la morale. Appelés à combattre les maux sociaux, elle est restée silencieuse derrière ses vitraux. Appelée à conduire les hommes sur les grandes routes de la fraternité et à les inviter à dépasser les bornes étroites de race et de classe, elle a énoncé et pratiqué l’exclusivisme racial.
Complaisance des prédicateurs
Nous, les prédicateurs, nous avons aussi été tentés par le culte séduisant du conformisme. Séduits par les symboles du succès selon le monde, nous avons mesuré nos réalisations à la taille de notre personnage. Nous sommes devenus des shomen pour plaire aux fantaisies et aux caprices de la foule. Nous prononçons des sermons rassurants ; nous évitons de dire du haut de nos chaires ce qui pourrait troubler les vues respectables des membres confortables de nos communautés. Ministres de Jésus-Christ, avons-nous sacrifié la vérité sur l’autel de l’intérêt personnel et, comme Pilate, aligné nos convictions sur les demandes de la foule ?
Retour aux origines
Il nous faut retrouver la flamme évangélique des premiers chrétiens, qui furent non-conformistes au sens le plus vrai du mot et refusèrent de régler leur témoignage sur les perspectives du monde. Volontairement, ils sacrifièrent réputation, fortune, vie même à cause à une cause qu’ils savaient être juste. Petits par le nombre, ils furent des géants par la qualité. La puissance de leur évangile mit fin à des plaies barbares comme l’infanticide et les combats sanglants des gladiateurs. Finalement, ils gagnèrent à Jésus-Christ tout l’empire romain…
Les piliers de l’avenir du monde
L’espoir d’un monde sûr et où il fait bon vivre repose sur des non-conformistes disciplinés, donnés à la justice, à la paix, à la fraternité. Les pionniers en liberté humaine, académique, scientifique et religieuse ont toujours été des non-conformistes. En tout ce qui regarde le progrès de l’humanité, faites confiance aux non-conformistes !
Dans son essai Self-Reliance, Emerson a écrit : " Qui veut être un homme doit être non conformiste. " L’apôtre Paul nous rappelle que qui veut être chrétien doit aussi être non conformiste. Tout chrétien qui aveuglément accepte les opinions de la majorité et suit par crainte et timidité un sentier d’opportunisme et d’approbations sociale est un esclave mental et spirituel. Notez bien ces mots de la plume de James Russel Lowell :
" Esclaves ceux qui craignent de parler
pour le tombé et pour le faible ;
Esclaves ceux qui refusent de choisir
Haine, raillerie et injure
Plutôt que de ses détourner en silence
d’une vérité qui s’impose ;
Esclaves ceux qui n’osent pas
Etre dans le droit avec deux ou trois. "
Bon et mauvais non-conformisme
En lui-même pourtant le non-conformisme n’est pas nécessairement bon et il ne jouit parfois d’aucun pouvoir de transformation et de rédemption. Il n’a pas de valeur salutaire et peut en certain cas ne représenter guère qu’une forme d’exhibitionnisme. Dans sa lettre aux romains, Paul nous présente une formule de non-conformisme constructif : " Transformez-vous par le renouvellement de votre esprit. " le non-conformisme est créateur lorsqu’il est contrôle et dirigé par une vie transformée ; il est constructif lorsqu’il comporte une nouvelle vision mentale.
Le secret du vrai non-conformisme
En ouvrant nos vies à Dieu dans le Christ, nous devenons des créatures nouvelles. Cette expérience, dont Jésus parle comme d’une nouvelle naissance, est essentielle si nous devons être des non-conformistes transformés et exempts de cette justice et de cette rectitude si froides qui trop souvent caractérisent le non-conformiste… Ce n’est que par une transformation spirituelle intérieure que nous pouvons obtenir la force de combattre avec rigueur les maux du monde dans un esprit d’humilité et d’amour…
Conclusion
Cette heure de l’histoire demande un groupe engagé de non-conformistes transformés. Notre planète tremble au bord de l’annihilation atomique ; de dangereuses passions d’orgueil, de haine, d’égoïsme sont installées dans nos vies ; la vérité gît prostrée sur les collines raboteuses de calvaires sans nom ; et les hommes se prosternent devant les faux dieux du nationalisme et du matérialisme. Notre monde sera sauvé du sort qui le menace non par l’adaptation complaisante de la majorité conformiste, mais par l’inadaptation créatrice de la minorité non-conformiste.
ASSASSINAT: Martin Luther King
envoyé par hopto
Que sert-il à un homme de gagner le monde entier s'il perd son âme : Jésus
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