Foi, amour et espérance, ai-je dit dans le précédent billet, sont les 3 vertus cardinales de la vie. En quoi ces vertus se caractérisent-elles de façon unique dans le christianisme ? C’est ce à quoi je vais tenter de répondre ici !
L’OEUVRE DE LA FOI
Qu’est ce que la foi ? La 1ère chose que j’aimerais dire est que la foi n’est pas un cadeau qui aurait été fait à certains, et pas à d’autres. Si je suis croyant, je ne suis pas né avec une faculté de croire plus grande que l’incroyant. Cette faculté est en tous dès l’origine. Ce qui diffère entre le croyant et l’incroyant est l’objet de sa foi, ce en quoi il croit, non la faculté de la foi.
Pour autant la foi chrétienne ne résulte pas d’un simple processus rationnel. Elle vient, dit la Bible, de ce que l’on entend, et ce qu’on entend au sujet du Christ. La foi n’est pas un saut dans le vide. Elle est le résultat d’une conviction, une conviction née dans le cœur à l’écoute du témoignage rendu par les Ecritures (la Bible) au sujet du Christ. Ce qui précède la foi est donc double. Il y a, d’une part, l’écoute, d’autre part, la conviction qui naît de l’écoute. Nous, chrétiens, croyons que le message de l’Evangile suffit à lui seul pour convaincre tout homme honnête avec lui-même de la vérité de sa pertinence et de son autorité.
Suscitée par la Parole entendue, la foi n’est pas un vague espoir. Elle est l’absolue certitude des choses qu’on espère, la démonstration de celles qu’on ne voit pas. Elle est du même ordre et de la même importance que celle du jardinier qui, devant sa terre, tient dans sa main les semences de vie desquelles il espère la récolte. Je sais en qui j’ai cru, s’exprime Pierre, l’apôtre de Jésus. Savoir, être persuadé, convaincu est, dans le langage biblique, intimement lié à la foi.
Si elle est intérieure, la foi, pour autant, ne peut rester passive. Elle engendre obligatoirement des actes, des œuvres, ou plus précisément une œuvre. Chaque croyant étant différent dans ses dons et ses capacités exprimera également sa foi de manière différente. Mais toujours la foi s’exprime par un témoignage clair, évident, sans ambiguïté au sujet du Christ, de Sa valeur, de Son unicité, de la portée des faits qui touchent à Sa vie, Sa mort et Sa résurrection. L’œuvre de la foi fait que tout homme convaincu de ce qu’est le Christ devient un porteur et un propagateur de ce témoignage. la foi en la Parole de Dieu est, pourrait-on dire, le moteur de la vie chrétienne.
LE TRAVAIL DE L’AMOUR
Convaincu que la terre qu’il voit peut produire un jardin plein de légumes, le jardinier se met l’œuvre avec passion. Sa passion et son travail résultent de sa foi. Telle est la place qu’occupe l’amour parmi les 3 vertus phares de la vie chrétienne. La foi qui fit venir le Christ dans ce monde était ce qu’Il appelle l’Eglise. l’Eglise était pour le Christ ce que le jardin est pour le jardinier. Il faut, pour la clarification des choses, dire ce que ce terme signifie pour le Christ. L’Eglise n’est pas une institution humaine. Elle n’a rien à voir et ne fonctionne pas selon les règles d’un système humain. Elle est la communauté de tous les hommes qui, en tout temps et en tout lieu, ont cru en Christ pour leur salut.
Pour que l’Eglise naisse, le Christ a du mourir. Si Jésus n’a pas lésiné sur la peine et la fatigue pour montrer aux hommes à quel point Dieu les aimait, c’est à la croix qu’est manifesté le sommet de cet amour. Le travail de l’amour de Dieu pour nous l’a poussé dans son engagement à donner Son Fils unique, Jésus, pour notre salut. Nous avons connu l’amour, dit Jean, en ce que Christ a donné sa vie pour nous.
C’est cet amour qui est la source de l’amour dont devrait faire preuve la communauté chrétienne dans le monde. Comme le Christ a donné sa vie pour nous, nous devons aussi être prêts à donner la nôtre pour les autres. Aimer, c’est se donner. C’est un travail et un engagement qui ne peut que coûter. Aussi, dit encore Jean, celui qui n’aime pas n’a pas vu ni connu Dieu, car Dieu est amour ! L'amour est, pourrait-on dire, l'énergie qui anime le moteur de la vie chrétienne.
LA FERMETE DE L’ESPERANCE
La troisième vertu cardinale de la vie chrétienne est l’espérance. L’espérance chrétienne n’a rien à voir avec ce que terme suppose dans le langage courant. Car l’espérance chrétienne est une certitude. Elle ne se nomme espérance qu’en opposition avec ce qui est visible. Ce n’est que parce que nous ne sommes pas encore pleinement entrés en possession des réalités auxquelles nous croyons que nous espérons. le jour où nous les posséderons, l’espérance cessera.
L’espérance est aussi certaine pour le chrétien que la récolte pour le jardinier qui travaille à son jardin. La Bible nomme les chrétiens, les co-héritiers avec Christ. Comme l’amour du chrétien est fondé sur l’amour du Christ, manifesté à la croix, son espérance s’enracine dans la résurrection du Christ qui signifie sa victoire sur le monde, la mort, le mal et toute forme d’opposition. Aussi obscurs et tortueux semblent être les méandres de l’histoire, sa fin est déjà écrite. Le Christ est sur son trône aujourd’hui. Il attend que tous ses ennemis deviennent son marchepied. Un marchepied sert à rehausser. Tout ce que le mal réussira à faire en fin de compte sera de rehausser la gloire de Dieu manifestée en Jésus-Christ. Par la victoire du Christ, le mal magnifiera le bien. Tel est le terrain dans lequel s’enracine l’espérance du chrétien. L'espérance est, pourrait-on dire, l'accélérateur qui donne à l'énergie toute la puissance qui lui permet de faire tourner le moteur de la vie chrétienne.
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