mercredi 22 novembre 2006

ECCE HOMO 2





La famille de Jésus

Le témoignage des Evangiles sur l’enfance de Jésus est succinct. Contrairement à une idée reçue, il n’est pas resté enfant unique dans le foyer de Marie et Joseph. Alors que Jésus enseigne à Nazareth, ses contemporains s’étonnent : « D ‘où tient-il cette sagesse et le pouvoir d’accomplir ses miracles ? N’est-il pas le fils du charpentier ? N’est-il pas le fils de Marie, et le frère de Jacques, Joseph, Simon et Jude ! Ses sœurs ne vivent-elles pas toutes parmi nous ? D’où a-t-il reçu tout cela ? »[1] Jésus a donc au moins quatre frères et deux sœurs. Faire de Marie une femme définitivement vierge est :

Culturellement inacceptable

Quel sens le mariage de Marie et Joseph a-t-il sans la possibilité de fonder une famille ? La Bible dit : « Des fils : voilà bien l’héritage que donne l’Eternel, oui, des enfants sont une récompense. »[2] Dans la culture juive de l’époque de Jésus, une famille nombreuse est signe de bénédiction. Que Marie, choisie par Dieu pour porter son Fils, devienne mère de beaucoup d’enfants, n’est qu’un juste retour des choses.

Bibliquement incorrect

L’évangéliste Matthieu est précis. Marie est bien vierge lorsque Jésus est conçu en elle. Elle le restera jusqu’à sa naissance. Troublé par la grossesse de sa fiancée, Joseph reçoit en songe la visite d’un ange qui le rassure sur l’origine de ce qui se passe en Marie. « A son réveil, il fit ce que l’ange du Seigneur lui avait commandé : Joseph prit sa fiancée pour femme. Mais il n’eut pas de relations conjugales avant qu’elle ait mis au monde un fils, auquel il donna le nom de Jésus. »[3]

Il y a quelque chose d’injuste à imaginer que Dieu exige de Marie et Joseph, légalement mariés, de rester indéfiniment vierges. Jusqu’où, dans l’expression de son amour pour sa femme, Joseph a-t-il le droit d’aller ? Lui est-il permis de l’embrasser ? Peut-il la caresser ? Que doit-il faire de ses désirs d’homme ? Pourquoi Dieu insiste-t-il tant auprès de Joseph pour qu’il épouse Marie si, par la suite, il lui interdit de s’unir à elle ? Dieu donne toujours plus qu’il ne demande. Il ne peut exiger pareille chose du couple qu’il a choisi comme foyer d’accueil pour son Fils.

Historiquement en voie d’être infirmé

Plus que tout autre discipline, l’archéologie a contribué à crédibiliser la Bible. Des dizaines de découvertes ont permis d’exhumer des documents confirmant l’exactitude de nombreux récits concernant des lieux, des civilisations ou des personnages dont la Bible parle. La dernière trouvaille en date est celle de l’ossuaire de Jacques. En novembre 2002, André Lemaire, directeur d’études à l’Ecole pratique de la Sorbonne, annonce une nouvelle stupéfiante : la découverte d’un ossuaire du 1er siècle portant l’inscription suivante en langue araméenne : « Jacques, fils de Joseph, frère de Jésus. » Elle serait, selon les spécialistes, la première preuve épigraphique de l’existence du Christ et de son lien de parenté direct avec Jacques. Le débat fait rage. L’inscription est-elle authentique ou un rajout tardif ?

Pour les lecteurs honnêtes de la Bible, cette découverte n’est pas nécessaire. Elle confirme cependant un texte écrit par Paul : « Ce n’est que trois ans plus tard que je suis allé à Jérusalem pour faire la connaissance de Pierre, chez qui je suis resté quinze jours. A part lui et Jacques, le frère du Seigneur, je n’ai rencontré aucun apôtre. »[4]

Les années secrètes

Luc, l’auteur grec d’un Evangile, a le souci du détail et de l’exactitude historique. La période de l’enfance étant la plus secrète de la vie de Jésus, il fait des recherches et s’informe de tout depuis les origines Aucun miracle, aucun fait surnaturel ne marque cette période. La croissance de Jésus est intérieure et silencieuse. « Le petit enfant grandissait et se développait. Il était plein de sagesse, et la grâce de Dieu reposait sur lui », écrit Luc.[5]

Qui souhaite un bouleau adulte dans son jardin n’aura pas à attendre longtemps. Qui désire un chêne devra faire preuve de patience. La croissance est plus lente. Mais la solidité et la longévité du chêne ne sont pas comparables avec celles du bouleau. Jésus est de la race du chêne.

On s’étonne de l’impact de la vie et de l’enseignement de Jésus jusque dans notre siècle. Il n’a jamais écrit un livre, et cependant aucune bibliothèque ne pourrait contenir les livres écrits à son sujet. Il n’a jamais composé un cantique, et pourtant le nombre de mélodies dont il est aujourd’hui le thème est tel que tous les compositeurs réunis ne sauraient l’égaler. Il n’a jamais appris ni exercé la médecine, mais qui pourrait dire le nombre de cœurs brisés par la souffrance qui, depuis 20 siècles, ont trouvé auprès de lui la guérison ? Il n’a jamais commandé une armée, ni enrôlé un soldat, et pourtant aucun chef n’a levé plus de volontaires que lui… Pourtant, la vie publique de Jésus, commencée à trente ans, ne durera que trois ans. Jésus illustre le principe de Dieu selon lequel la formation d’un outil compte au moins autant que son utilisation. Les années secrètes de la vie de Jésus sont celles de sa préparation en vue de l’œuvre de sa vie.

Les frères et sœurs naturels de Jésus

Quel type de relations Jésus a-t-il avec ses frères et sœurs ? Si les Evangiles sont muets sur la période de l’enfance, ils précisent que ses frères, à l’âge adulte, ne croient pas en lui. Ils ne manquent pas de le lui montrer.

L’évangéliste Marc rapporte un fait précis à ce sujet. Pour avoir accompli plusieurs miracles, Jésus est devenu populaire. Il draine des foules de plus en plus nombreuses. Suivis partout, Jésus et ses disciples n’ont même plus le temps de manger. « Quand les membres de sa famille l’apprirent, ils vinrent pour le ramener de force avec eux. Ils disaient en effet : Il est devenu fou. »[6]

Manifestement, le baromètre des relations familiales n’est pas au beau fixe. Sa famille est dépassée par le phénomène Jésus ! Elle craint peut-être que les choses tournent mal. Assez de croix sont dressées sur les routes de Judée pour savoir comment Rome traite les agitateurs. Et puis, l’honneur familial est en jeu. A cause de la réputation d’une personne, il y a des noms de famille difficile à porter. Jacques, Joseph, Simon et Jude n’ont pas envie d’être affublés du sobriquet « frère d’un fanatique ».

Le miracle de la foi se produira pourtant ! Au moment où Jésus est crucifié, seule Marie, sa mère, est présente. Mais après sa résurrection, ses frères la rejoignent. Ils feront partie, avec les apôtres, du premier groupe qui témoigne publiquement du retour à la vie du Fils de Dieu. Jacques et Jude, deux frères de Jésus, écriront chacun une lettre intégrée au Nouveau Testament, seconde partie de la Bible. Nul doute que leur adhésion à la foi en Jésus, Fils de Dieu, donne un poids particulier à la validité du témoignage rendu à ce grand frère auquel ils ne croyaient pas.

[1] Evangile selon Matthieu, chapitre 13, versets 54-56
[2] Psaume 127, verset 3
[3] Evangile selon Matthieu, chapitre 1, versets 24-25
[4] Epître aux Galates, chapitre 1, versets 18 et 19
[5] Evangile selon Luc, chapitre 2, verset 40
[6] Evangile selon Marc, chapitre 3 verset 21



Que sert-il à un homme de gagner le monde entier s'il perd son âme : Jésus

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