1ère leçon
La première leçon que je
retiens de ce constat est qu’il n’est facile pour personne de distinguer en
toutes choses la nature de ce qui se produit. Ronald Dunn qui a perdu un fils
par suicide le dit dans son livre remarquable « Quand le ciel est
silencieux » : « Le bien et le mal empruntent des voies
parallèles et aboutissent souvent ensemble. » Un fait anodin, vécu il y a
quelque temps, l’illustre. J’avais placé sur le trottoir qui se situe devant
notre lieu de culte un présentoir avec de la littérature et des bibles. Chacun
était invité à se servir gratuitement. Un groupe de jeunes garçons turbulents
passa et renversa volontairement le présentoir. Il y eut un peu de casse de
matériel. Pendant que je ramassais les livres éparpillés, deux jeunes filles
s’approchèrent et se mirent à m’aider. Je ne les connaissais pas. Le travail
fini, je les remerciai en leur donnant un DVD du film Jésus et un Nouveau
Testament qu’elles prirent avec joie. Le bien et le mal avaient emprunté des
voies parallèles, certes, sans se toucher, mais dans une proximité et une
ressemblance étonnantes.
2ème lecon
La seconde leçon que je retiens
de ce constat est que le mal n’est jamais éloigné du bien et vice-versa. La haine,
dit-on aussi, est proche de l’amour, comme le verso d’une pièce n’est jamais
loin de son recto. Il y a toujours peu de marge ou de distance pour qu’un bien
se transforme en mal, s’il n’est pas vécu ou reçu comme il le devrait. Tel homme
reçoit un héritage important qui pourrait assurer son avenir, mais il le
dilapide de manière insensée. Tel couple commence sur de bonnes bases… jusqu’à
ce que l’un trahisse l’autre en le trompant. L’inverse aussi peut se produire. L’histoire
de Joseph, trahi et vendu par ses frères en Egypte, l’illustre parfaitement.
Devenu, après des années de galère et suite à l’action mystérieuse de Dieu,
premier ministre du Pharaon d’Egypte, il sera l’instrument qui sauvera de la
famine et de la mort toute sa famille. « Vous aviez médité de me faire du
mal, dira-t-il à ses frères. Dieu l’a changé en bien pour accomplir ce qui
arrive aujourd’hui, pour sauver la vie à un peuple nombreux : Genèse 50,20. »
Cette proximité et, parfois,
cette ressemblance étrange entre le bien et le mal doivent nous interpeller.
Elles nous invitent à deux choses. La première consiste à être vigilant. Le bien
ne reste le bien que s’il ne se dénature pas. Dévier une chose de son sens, du
but pour laquelle elle a été faite, et le bien se change immédiatement en mal. La
seconde consiste à ne jamais désespérer. La Bible est le livre par excellence
des échecs transformés en réussite. La croix de Jésus-Christ, crime suprême de
l’humanité, en est la plus forte démonstration. Tous, d’une manière ou d’une
autre, nous portons la responsabilité de la mort du Fils de Dieu. Car, tous,
nous reproduisons les attitudes et nous cultivons les raisons qui ont poussé
ceux qui l’ont condamné à l’exécuter. Crime commis par les hommes, la
crucifixion de Jésus, son Fils, est cependant le moyen que Dieu utilise pour
nous offrir le pardon. Car, au-delà des hommes, c’est de manière volontaire et
en accord avec son Père que Jésus meurt en portant lui-même dans son corps le
poids de nos fautes. Le paradoxe est si étrange qu’il fera dire, au jour de la
Pentecôte, à l’apôtre Pierre dans la même phrase : « Que toute la
maison d’Israël le sache : Dieu a fait Seigneur et Christ, ce Jésus que
vous avez crucifié : Actes 2,36.
Conclusion
La dernière leçon que je
retiens de cette proximité du bien et du mal, de la mort et de la vie est qu’il
n’est pas nécessaire de courir les mers et les océans pour la connaître. Elle
se trouve là dans notre cœur. Ici, au plus profond de chacun, se trouve l’aiguillage
qui le mènera dans l’éternité aux antipodes de l’une ou l’autre des destinées
qu’il choisira. A la croisée des chemins, il suffit d’un oui ou d’un non
prononcé à une certaine heure et à un certain endroit pour que se décide pour
toujours un sort définitif.
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