DILEMME
Nous avons vu dans le dernier
billet que la réponse apportée par Dieu à Asaph, quant à la question épineuse
de la réussite des méchants, était de considérer quelle sera leur fin. Deux autres
hommes de Dieu ont été, à un certain moment de leurs vies, confrontés au même dilemme.
Le premier, Habakuk, vivait en un temps de crise. Juda, le dernier vestige du
royaume d’Israël, est prêt de tomber, à cause de son idolâtrie récurrente. Dieu
révèle au prophète qu’il va susciter les Chaldéens, un peuple impitoyable pour
juger Juda. La révélation pose à Habakuk une question de fond : comment
Dieu peut-il se servir d’un peuple méchant et cruel comme outil pour châtier un
peuple qui l’est moins que lui ? Où se trouvent ici la logique et la
justice ? Dieu ne va pas disserter de longues heures avec Habaquq. Sa réponse
va tenir en cinq mots.
UN PRINCIPE
Dieu tient à éclaircir sa
position au prophète. Le fait qu’il utilise les Chaldéens pour corriger Juda ne
signifie pas qu’il cautionne cette nation. Dieu ne pactise pas avec les
Chaldéens. Il laisse simplement se poursuivre le cours de l’histoire sans la
retenir. La protection de Juda tient à Dieu et, lorsque Dieu se retire, Juda
est sans défense contre les projets conquérants des puissances mauvaises qui l’entourent.
Dans cette situation de
désarroi, Dieu dit au prophète comment le juste peut vivre : le juste
vivra par la
foi : Habakuk 2,4. La foi n’est pas affaire de logique humaine. Elle est confiance en une Personne que l’on sait fiable. Il est compréhensible qu’Habakuk ne voie pas, dans la liberté que Dieu donne aux Chaldéens d’envahir Juda, de logique. Mais la connaissance que le prophète a de Dieu devrait suffire à lui faire comprendre qu’il ne fait pas d’erreur.
foi : Habakuk 2,4. La foi n’est pas affaire de logique humaine. Elle est confiance en une Personne que l’on sait fiable. Il est compréhensible qu’Habakuk ne voie pas, dans la liberté que Dieu donne aux Chaldéens d’envahir Juda, de logique. Mais la connaissance que le prophète a de Dieu devrait suffire à lui faire comprendre qu’il ne fait pas d’erreur.
Dès la genèse, Dieu a établi la
foi comme le principe moteur de la marche et de la relation avec lui. C’est par
la foi qu’Abraham obéit après l’appel qu’il reçut de quitter son pays d’origine
pour se rendre à Canaan, le pays promis. Par la foi, il vit Isaac, son fils
naître de Sara, sa femme trop âgée et stérile. Par la foi, il se montra prêt à
offrir Isaac en sacrifice sur la demande de Dieu. Sans la foi, il est
impossible de plaire à Dieu, mais aussi de vivre avec Dieu. Qui commence à
cheminer avec lui aura souvent à faire face à des faits, des situations qui, à
vue humaine, pourra le désorienter. Nous n’avons pas encore eu à souffrir
physiquement à cause de notre foi. Les gospels que les esclaves noirs
écrivirent au temps où ils étaient sur les galères témoignent à quel point la
foi soutient l’âme de celui qui n’a pour horizon que la mort.
Tout le livre de Job est aussi
la démonstration que seule la foi permet de triompher de l’incompréhensible.
Les amis de Job ont prétendu défendre la justice et l’honneur de Dieu face aux
propos critiques de Job à son encontre. Ils avaient tort. Ce qui nous arrive ne
s’explique pas toujours. La théologie ne répond pas à tout, surtout celle qui
veut tout expliquer. La foi permet de continuer à naviguer, alors que l’obscurité
nous entoure. Elle porte ses regards au-delà de ce qui est visible pour s’attacher
à l’invisible. Que la réponse de Dieu à Habakuk nous aide à nous préparer à ce
qui peux se produire de si déconcertant que toutes nos certitudes en sont
chavirées !
Visitez : www.gillesgeorgel.com/
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire