L’assistant de Farel
Dans les premiers mois de son séjour à Genève, Calvin est l’assistant de Farel. Quand celui-ci le présente au Conseil de la ville, le secrétaire qui tient le registre des arrivées, oubliant son nom, écrit simplement « ille gallus » « le français ». La tâche qui lui est confiée est très précise. Calvin est chargé de donner chaque jour au peuple une formation évangélique de base, en expliquant les Ecritures en termes accessibles à tous. Les rencontres ont lieu dans la cathédrale de la ville. Suivant l’exemple de tous les Réformateurs, Calvin commence par l’épître de Paul aux romains. Pour souligne sa fonction publique, les autorités lui fournissent le tissu nécessaire pour une robe comme celle des docteurs en médecine et en droit. Calvin est avant tout un enseignant, pas un pasteur. Il ne sera d’ailleurs jamais ordonné ministre.
Calvin, le polémiste
Toujours au titre de collaborateur de Farel, Calvin participe à une dispute à Lausanne. Selon un système déjà éprouvé à Berne, Zurich et même à Genève, les représentants des deux ecclésiologies – la traditionnelle (catholique) et la nouvelle (réformée) – s’affronteront dans la cathédrale. Les partisans de la Réforme ont le dessus, avec pour résultat que le peuple embrasse la foi réformée. Les Bernois occupent dès lors définitivement le pays de Vaud, devenant ainsi les voisins des Genevois.
Reconstruction
Genève n’étant plus catholique, tout, sur le plan du culte, est à construire. Les réformateurs formulent donc, en matière de chant d’Eglise, de culte, d’enseignement du catéchisme, de célébration de la Sainte Cène, une série de propositions que les conseils approuvent. Ce règlement, qui définit les activités ecclésiastiques, entre en vigueur comme loi d’Etat, ce qui est conforme à la pratique traditionnelle. Car, au XVIème siècle, contrairement à notre temps, être croyant n’est pas une affaire privée qui ne concernerait que l’individu. C’est, au contraire, une affaire d’Etat. Dans ce contexte, l’athéisme n’est pas une opinion, mais un délit suprême, passible de la peine capitale. Il ne peut donc y avoir à Genève qu’une seule religion – le christianisme – dans sa version réformée, comme l’ont voulu les citoyens et en ont décidé les autorités.
Les choses se gâtent…
Farel et Calvin veulent cependant aller plus loin. Il ne leur suffit pas que la ville soit chrétienne sur le plan des institutions : pour faire pleinement partie de la communauté, chaque habitant doit être conscient de ce en quoi il croit. Une confession de foi est donc rédigée qui sera signée par tous les citoyens. Adoptée, les magistrats cherchent à la mettre en application dans le concret. On restaure donc d’anciennes normes et l’on en instaure de nouvelles : sont interdits les bals et les chansons licencieuses, les vêtements excessivement voyants, les jeux de hasard. Sont punis sévèrement les actes de dévotion papiste et l’immoralité.
Rapidement, deux factions se forment. Les partisans du nouveau courant, appelés Eidgnossen, constituent une force importante dans la cité. Ils ont trouvé dans la prédication évangélique une réponse à leurs attentes, une pensée claire et une perspective de vie chrétienne motivante. L’autre faction, appelée « les libertins »trouvant les applications de la confession de foi trop sévère, font part de leurs vives protestations. On ne remet en question l’obligation de Genève d’être chrétienne, mais on s’insurge contre le fait que le Conseil se même de savoir si le citoyen l’est, et comment. Cette ingérence indue dans la vie privée provoque des tumultes et les magistrats sont contraints d’y surseoir.
Départ de Genève
La crise atteint son point culminant le jour de Pâques 1538. Les syndics avaient défendu à Calvin et Farel de monter en chaire ce jour-là. Mais ceux-ci n’obéirent pas et dans leurs discours, ils blâmèrent l’attitude peu chrétienne de la plupart de leurs auditeurs. Puis ils quittèrent les temples sans distribuer la Cène. Le Conseil se rassembla aussitôt et le lendemain Calvin et Farel recevaient l’ordre de quitter la ville en trois jours. Au bout de 24 heures, ils étaient déjà loin.
Dix ans auparavant, un certain Bonivard, prieur de Saint-Victor, avait dit au Genevois venus le consulter au sujet de l’opportunité d’introduire la Réforme dans leur ville. « Vous avez haï les prêtres parce qu’ils vous étaient trop semblables ; vous haïrez les prédicateurs pour le fait qu’ils vous sont trop dissemblables. Vous ne les garderez pas plus de deux ans et les renverrez sans les payer de leurs peines, sinon à coups de bâtons. » Commentant cette période de sa vie, Calvin dira simplement : « A la bonne heure, si nous eussions servis les hommes, nous serions récompensés, mais nous servons un grand Maître qui nous récompensera. »
Dans les premiers mois de son séjour à Genève, Calvin est l’assistant de Farel. Quand celui-ci le présente au Conseil de la ville, le secrétaire qui tient le registre des arrivées, oubliant son nom, écrit simplement « ille gallus » « le français ». La tâche qui lui est confiée est très précise. Calvin est chargé de donner chaque jour au peuple une formation évangélique de base, en expliquant les Ecritures en termes accessibles à tous. Les rencontres ont lieu dans la cathédrale de la ville. Suivant l’exemple de tous les Réformateurs, Calvin commence par l’épître de Paul aux romains. Pour souligne sa fonction publique, les autorités lui fournissent le tissu nécessaire pour une robe comme celle des docteurs en médecine et en droit. Calvin est avant tout un enseignant, pas un pasteur. Il ne sera d’ailleurs jamais ordonné ministre.
Calvin, le polémiste
Toujours au titre de collaborateur de Farel, Calvin participe à une dispute à Lausanne. Selon un système déjà éprouvé à Berne, Zurich et même à Genève, les représentants des deux ecclésiologies – la traditionnelle (catholique) et la nouvelle (réformée) – s’affronteront dans la cathédrale. Les partisans de la Réforme ont le dessus, avec pour résultat que le peuple embrasse la foi réformée. Les Bernois occupent dès lors définitivement le pays de Vaud, devenant ainsi les voisins des Genevois.
Reconstruction
Genève n’étant plus catholique, tout, sur le plan du culte, est à construire. Les réformateurs formulent donc, en matière de chant d’Eglise, de culte, d’enseignement du catéchisme, de célébration de la Sainte Cène, une série de propositions que les conseils approuvent. Ce règlement, qui définit les activités ecclésiastiques, entre en vigueur comme loi d’Etat, ce qui est conforme à la pratique traditionnelle. Car, au XVIème siècle, contrairement à notre temps, être croyant n’est pas une affaire privée qui ne concernerait que l’individu. C’est, au contraire, une affaire d’Etat. Dans ce contexte, l’athéisme n’est pas une opinion, mais un délit suprême, passible de la peine capitale. Il ne peut donc y avoir à Genève qu’une seule religion – le christianisme – dans sa version réformée, comme l’ont voulu les citoyens et en ont décidé les autorités.
Les choses se gâtent…
Farel et Calvin veulent cependant aller plus loin. Il ne leur suffit pas que la ville soit chrétienne sur le plan des institutions : pour faire pleinement partie de la communauté, chaque habitant doit être conscient de ce en quoi il croit. Une confession de foi est donc rédigée qui sera signée par tous les citoyens. Adoptée, les magistrats cherchent à la mettre en application dans le concret. On restaure donc d’anciennes normes et l’on en instaure de nouvelles : sont interdits les bals et les chansons licencieuses, les vêtements excessivement voyants, les jeux de hasard. Sont punis sévèrement les actes de dévotion papiste et l’immoralité.
Rapidement, deux factions se forment. Les partisans du nouveau courant, appelés Eidgnossen, constituent une force importante dans la cité. Ils ont trouvé dans la prédication évangélique une réponse à leurs attentes, une pensée claire et une perspective de vie chrétienne motivante. L’autre faction, appelée « les libertins »trouvant les applications de la confession de foi trop sévère, font part de leurs vives protestations. On ne remet en question l’obligation de Genève d’être chrétienne, mais on s’insurge contre le fait que le Conseil se même de savoir si le citoyen l’est, et comment. Cette ingérence indue dans la vie privée provoque des tumultes et les magistrats sont contraints d’y surseoir.
Départ de Genève
La crise atteint son point culminant le jour de Pâques 1538. Les syndics avaient défendu à Calvin et Farel de monter en chaire ce jour-là. Mais ceux-ci n’obéirent pas et dans leurs discours, ils blâmèrent l’attitude peu chrétienne de la plupart de leurs auditeurs. Puis ils quittèrent les temples sans distribuer la Cène. Le Conseil se rassembla aussitôt et le lendemain Calvin et Farel recevaient l’ordre de quitter la ville en trois jours. Au bout de 24 heures, ils étaient déjà loin.
Dix ans auparavant, un certain Bonivard, prieur de Saint-Victor, avait dit au Genevois venus le consulter au sujet de l’opportunité d’introduire la Réforme dans leur ville. « Vous avez haï les prêtres parce qu’ils vous étaient trop semblables ; vous haïrez les prédicateurs pour le fait qu’ils vous sont trop dissemblables. Vous ne les garderez pas plus de deux ans et les renverrez sans les payer de leurs peines, sinon à coups de bâtons. » Commentant cette période de sa vie, Calvin dira simplement : « A la bonne heure, si nous eussions servis les hommes, nous serions récompensés, mais nous servons un grand Maître qui nous récompensera. »
INFO : Un Message Essentiel, bulletin mensuel d’évangélisation, consacré à Calvin vient de sortir. N’hésitez pas à vous le procurer à l’adresse suivante : http://www.blfeurope.com
Que sert-il à un homme de gagner le monde entier s'il perd son âme : Jésus