samedi 4 décembre 2010

La retraite... et l'après-retraite

Une réforme contestée

Depuis des mois, toute la France ne bruit que de la réforme des retraites. Si chacun s’accorde pour estimer qu’elle est plus ou moins indispensable, tous s’accordent plus encore pour déclarer inacceptables toutes les propositions mises sur la table – trop avantageuses et ruineuses pour l’Etat de l’avis des uns, trop chiches et calamiteuses pour les travailleurs de l’avis des autres ! Quant aux propositions alternatives, elles se font plutôt rares et floues, tant il est vrai que, si la critique est facile, l’art – si tant est que la réforme des retraites relève de l’art ! – est difficile.

Il est vraiment des périodes où je suis soulagée de ne jamais avoir été nommée ministre, ni, à fortiori, présidente de la république ! – encore que le risque n’ait jamais été bien grand ! – et de n’avoir jamais eu à prendre, pour le bien du pays, de décisions radicales de quelque ordre qu’elles soient.

La bonne question à se poser

Mais je ne peux m’empêcher de constater – et bien plus qu’un constat, c’est pour moi un sujet de profond affliction – que si toute la France se préoccupe de la réforme des retraites, pas un Français ne semble s’interroger sur l’après-retraite. Pour tous nos concitoyens, tout semble s’arrêter à la retraite, comme si c’était là l’ultime étape de la vie des hommes. Comment, d’ailleurs, s’étonner d’une telle attitude de la part d’une société à ce point athée et matérialiste ? Pour elle, le problème des retraites prend fin devant la tombe : une fois la dernière pension de retraite versée, tout est définitivement réglé. Mais n’est-ce pas pourtant alors que se pose le problème infiniment plus grave de l’après-retraite : qui, parmi ses millions de retraités et futurs retraités de France et d’ailleurs, pense à la nécessité de la « réforme » incomparablement plus urgente qu’appelle cette nouvelle étape ? Il ne s’agit d’ailleurs plus cette fois de « réforme », mais de changement radical, et d’un changement radical qui ne concerne plus ce que doit recevoir le retraité, mais ce qu’il doit être. Qui pense au fait que le « retraité » doit se transformer en « racheté » pour pouvoir aborder cette nouvelle étape avec assurance et sérénité ?

Pourquoi ne pas simplement poser la question à ceux qu’indigne la réforme des retraites : « Et l’après-retraite, vous y avez pensé ?

Article signé Sylvette Rat, tiré du périodique "Le lien fraternel " Octobre 2010


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1 commentaire:

Christ Comics a dit…

Bien vue, cette comparaison du retraité au racheté ! Merci pour cet article, qui invite à ne pas perdre de vue les choses essentielles.

Fraternellement,
CC