samedi 18 décembre 2010

L'impunité des méchants

Pourquoi Seigneur ?

S’il y a une question qui perturbe les incroyants, mais aussi parfois les croyants, c’est bien celle de la permissivité apparente de Dieu envers le mal. Que ce soit les prophètes ou les psalmistes, plusieurs, dans la Bible, n’hésitent pas à faire part à Dieu de leur perplexité face à l’impunité dont semble jouir les méchants. « J’étais jaloux des vantards, avoue Asaph, en voyant la paix des méchants ! Car ils sont exempts de souffrances, ils ne pensent pas à la mort, leur corps est en bonne santé : Psaume 73,3 et 4. » La perplexité est d’autant plus grande pour le croyant lorsque, à contrario du méchant, celui-ci passe par des moments difficiles. « Tous les jours, je suis maltraité, se plaint le même auteur, je sui châtié chaque matin : Psaume 73,14.

Au-delà du sort du croyant, une question d’une autre nature se pose : cette impunité dont jouit le méchant ne dessert-elle pas Dieu ? N’encourage-t-elle pas le méchant à poursuivre dans la voie du mal ? Ne discrédite-t-elle pas l’idée de la justice divine ? J’aimerais par ce billet apporter, non toute la réponse, mais trois éléments, peu souvent abordés, mais décelables dans la lecture de l’Ancien Testament !

1er élément de réponse :

Si le méchant poursuit dans la voie du mal, il n’a nul besoin pour cela de l’encouragement de Dieu. Sa persévérance dans cette voie n’est due qu’à une chose : le fait que lui-même se persuade, par de faux raisonnements,  soit de l’inexistence de Dieu, soit qu’il n’aura pas à Lui rendre compte de ses actes. « Comment Dieu saurait-il ? pense le méchant ? Y aurait-il même de la connaissance chez le Très-Haut ? : Psaume 73,11. » « Le méchant, d’un visage hautain, déclare : « Dieu n’existe pas. » Il ne va pas chercher plus loin, c’est là le fond de sa pensée : Psaume 10,4.  Notons que, pour poursuivre tranquillement dans la voie du mal, le méchant n’a d’autre choix que de détruire en lui l’idée de Dieu telle que nous la présente l’Ecriture : un Dieu vivant, omniscient, devant qui nulle créature ne saurait rester cachée.

2ème élément de réponse :

Si, comme le pense, pour se rassurer, le méchant, Dieu n’existe pas ou ne voit rien, la question se pose : pourquoi, pour atteindre ses buts, le méchant agit-il toujours dans les ténèbres, de manière rusée et sournoise ? Pourquoi n’a-t-il pas toute liberté pour accomplir, au grand jour, ses funestes desseins ? Pourquoi doit-il constamment recourir à la ruse, au mensonge, à la dissimulation ou la tromperie ? C’est que, même s’il veut éliminer Dieu de sa pensée, il ne peut complètement l’évacuer de son être ! Sa conscience, reflet de cette voix de Dieu qui le condamne, est là pour lui dire qu’il existe une justice transcendante qui, qu’on le veuille ou pas, pèse et soupèse chacune de nos actions pour en donner avant l’heure le verdict. « De là, dit l’apôtre Paul, ces raisonnements par lesquels on se cherche des excuses, ces pensées qui tantôt accusent, tantôt absolvent ; de là aussi ces jugements qui approuvent ou désapprouvent la conduite d’autrui : Romains 2,15. » Ainsi donc, ce n’est pas Dieu qui, en premier, condamne le méchant. C’est lui-même qui le fait en agissant intentionnellement contre la loi de Dieu écrite en lui, loi qui le désapprouve dans ses actes.

3ème élément de réponse :

Tous les méchants font les mêmes erreurs. Bien qu’ayant déjà sous leurs yeux de multiples témoignages de la rétribution dont ont été l’objet avant eux d’autres méchants, ils continuent de croire, contre les faits, que leurs péchés ne les atteindront pas. Certes, le méchant peut aller loin et commettre beaucoup de mal avant que n’arrive pour lui la ruine. Mais, s’il ne se repent, celle-ci, quoi qu’il fasse, l’atteindra. C’est cette réalité, plus que toute autre, qui mettra fin au dilemme dont souffrait la foi d’Asaph quant à l’impunité apparente du méchant. « Je me suis mis à réfléchir. Longtemps, j’ai cherché à comprendre, c’était un tourment à mes yeux. Jusqu’au jour où je suis entré dans le dessein secret de Dieu, et où j’ai fini par comprendre le sort final qui les attend. Car tu les mets, certainement, sur un terrain glissant, tu les entraînes vers la ruine. Et soudain, c’est la catastrophe : en un instant, ils sont détruits et finissent dans l’épouvante. Comme un songe après le réveil, Seigneur, quand tu te léveras, tu chassera leur vaine image. Oui, quand j’avais le cœur amer et tout mon être déchiré, j’étais un sot, un ignorant, comme un animal sans raison : Psaume 73,16 à 22 .

Conclusion :

La conclusion est qu’en toutes choses ce qui pousse le méchant à poursuivre dans sa voie est l'aveuglement dont il est l'objet. Avant les victimes de ses méfaits, il est lui-même la victime d’une puissance d’égarement qui le trompe et l’illusionne. Tous les mensonges auxquels il croit sont ceux par lesquels, dès l’origine, le diable réussit à convaincre  Eve de désobéir à Dieu. « Tu ne mourras pas, lui a-t-il soufflé ! Gen 3,4. » Autrement dit : « Dieu oublie, Il ne jugera pas ! Il menace, mais c’est pour effrayer ! Ses jugements ne viendront pas ! »

Que le faible, le pauvre, l’opprimé, la victime de l’injustice le sachent. Il y a un Dieu au ciel qui, un jour, demandera compte à chacun de ses actes. Qu’ils mettent leur espoir en Lui. Il rendra justice à l’orphelin, aux veuves et à tous ceux qui sont écrasés afin que l’homme tiré de la terre ne continue plus à faire trembler d’effroi : Psaume 10,18.


Que sert-il à un homme de gagner le monde entier s'il perd son âme : Jésus

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