LIBRES !
La bonne nouvelle est arrivée jeudi après-midi. Elle a surpris tout le monde, y compris ceux qui, depuis le début, se sont investis pour qu’elle se produise. Hervé Ghesquière et Stéphane Taponnier, les deux journalistes de France Télévision retenus en otages en Afghanistan depuis 18 mois, sont libres. La nouvelle suscita aussitôt l’explosion de joie. Pleurs, embrassades, soulagement… Enfin, le combat mené pour la libération est fini. Joie de voir les prisonniers libérés, de les entendre, satisfaction pour le bon combat mené, récompense pour tous les moments de lutte difficiles, pendant lesquels l’espoir du salut s’effaçait pour faire place à l’incertitude de l’attente.
Cette joie, ces pleurs vus sur les visages m’ont évoqué une autre joie, explosive elle aussi. Cette joie nous est inconnue. Mais celui qui en parle sait de quoi il parle. Cette joie est la joie du ciel, lorsque, dit Jésus, un pécheur quitte la prison du péché dans laquelle il était enfermé pour goûter à la joie de la liberté que Dieu seul peut donner. « Oui, dit Jésus, il y a de la joie dans le ciel, devant les anges de Dieu, pour un seul pécheur qui se repent : Luc 15,10. » La joie du ciel ressemble fort à celle des membres du comité de soutien des deux journalistes. Ce comité avait fait de cette cause leur priorité. Le ruban bleu qu’il s’était attaché sur le bras témoignait du fait que, tant que leurs deux amis ne seraient pas libres, eux aussi, en quelque sorte, ne l’étaient pas. Nous n’imaginons pas à quel point, dans le ciel, notre situation spirituelle affecte Dieu et les esprits fidèles qui le servent. Dieu, s’il ne retenait sa colère, nous aurait déjà jugé depuis longtemps. Il patiente, dit l’apôtre Pierre, ne souhaitant pas qu’un seul se perde, mais que tous arrivent à la repentance. Dieu aimerait que chaque homme soit un sujet de joie pour le ciel !
RANCON ?
Alain Juppé, le ministre des Affaires Etrangères, l’a certifié : aucune rançon n’a été versée pour la libération des otages. Si tel était le cas, la raison d’Etat ferait que, de toutes façons, nous ne le saurions pas. Qui sommes-nous d’ailleurs pour juger de l’inconvenance d’un tel procédé ? La vie d’un homme ne vaut-elle pas bien plus que des millions d’euros ?
Si nous ne savons rien au sujet d’une rançon éventuelle payée par la France, la Bible nous dit clairement que notre libération a coûté cher à Dieu. La rançon versée a été le prix de la mort de son Fils unique et éternel en échange de notre liberté. De libre qu’il était, sans péché, Jésus s’est en quelque sorte volontairement constitué prisonnier pour nous. Il a été fait péché pour nous, dit l’apôtre Paul : 2 Corinthiens 5,21. Il a accepté de subir à notre place à chacun la sentence liée au péché : la mort. Oui, Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, pour que quiconque croit en lui ne périsse pas, mais qu’il ait la vie éternelle : Jean 3,16.
CHOIX DE L’EPILOGUE
Imaginez l’histoire ! Après 18 mois, on annonce aux deux journalistes détenus qu’ils peuvent partir. Ils sont libres. Le premier se lève, sourire aux lèvres, et crie sa joie. Le second ne bouge pas. Incrédule, il ne croit pas la chose possible. Pire, il décide que, finalement, il va en rester là, demeurer avec ses geôliers, finir ses jours dans l’étroite et sombre cellule dans laquelle il est. Le premier, voyant cela, est presque fou. Il le secoue, l’exhorte, le supplie de croire à la bonne nouvelle. En vain ! Il repartira seul !
Cet épilogue incroyable est celui qui, chaque jour, se produit à la face du ciel. Alors que, depuis des siècles, la bonne nouvelle de notre salut, acquis par Jésus-Christ, retentit, des hommes, consciemment, choisissent de rester prisonniers de leurs péchés et de celui que la Bible dénonce comme le plus grand preneur d’otages spirituels : le diable.
Moi aussi, il y a des années, j’étais son prisonnier. Puis quelqu’un est venu me parler, me dire que ma servitude était finie, que mes péchés avaient été expiés, que je pouvais, doté d’une nouvelle force, vivre une vie nouvelle. La nouvelle était incroyable. Mais je l’ai cru, saisie à plein cœur et à pleines mains. J’ai fait depuis l’expérience de sa réalité. Depuis, je n’ai qu’un vrai fardeau : la faire connaître aux autres, à ceux qui, encore, gémissent dans leurs liens. Pour aussi incroyable qu’elle soit, une chose ne lasse pas de m’étonner. Au lieu d’ouvrir leurs yeux, leurs oreilles à la bonne nouvelle, la plupart de ceux qui l’entendent n’en veulent pas. Ils préfèrent, disent-ils, rester comme ils sont, dans les limites étroites de leurs petites vies égoïstes, sans avenir, sans espérance, avec pour seul horizon, la mort.
Il y a sans doute de nombreux fous sur terre. Mais, il n’y a pas à dire : le plus grand de tous est bien celui qui refuse la main tendue de Dieu pour son salut !
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