Signes de Dieu
La sécheresse est un thème très présent dans la Bible. Habitué que nous sommes au cycle des saisons, nous avons perdu de vue que les éléments qui font notre climat sont porteurs de messages de la part du Créateur envers ses créatures. Jésus le rappelle : Dieu, dans le ciel, dit-il, fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, il fait pleuvoir sur les justes et les injustes : Matthieu 5,45. C’est ce qu’on appelle en théologie la grâce commune, une faveur que Dieu accorde à tous sans distinction.
Ayant fait alliance avec Israël, la grâce commune se transforme en signes de la bénédiction de Dieu ou de Sa réprobation. Plusieurs textes le soulignent vivement :
« L’Eternel t’ouvrira son bon trésor, le ciel, pour envoyer à ton pays la pluie en son temps et pour bénir tout le travail de tes mains : Deutéronome 28,12. » Le ciel ouvert, déversant la pluie, est signe de bénédiction. A l’inverse, le ciel fermé est signe de réprobation :
Si Israël s’avise à se détourner de Dieu pour se tourner vers les idoles, Moïse avertit : « La colère de l’Éternel s’enflammerait alors contre vous ; il fermerait les cieux, et il n’y aurait pas de pluie ; le sol ne donnerait plus ses productions, et vous péririez promptement dans le bon pays que l’Éternel vous donne : Deutéronome 11,17.
Les prophètes
S’appuyant sur Moïse, les prophètes qui lui ont succédé ont suivi la même ligne. L’un des plus connus, Elie, qui exerçait son ministère sous le règne du roi impie Achab, le prend à témoin. « L’Éternel est vivant, le Dieu d’Israël, devant qui je me tiens ! Il n’y aura ces années–ci ni rosée ni pluie, sinon à ma parole : 1 Rois 17,1. Trois ans et demi passeront, suite à la parole du prophète, avant que la terre d’Israël reçoive à nouveau de l’eau ! Le ciel fermé, la sécheresse, étaient le signe concret de la rupture entre Dieu et son peuple, une façon pratique utilisée par Dieu pour dire sa réprobation.
Après Elie, d’autres prophètes reprennent la thématique. Le plus descriptif de la souffrance qu’engendre la sécheresse est Jérémie :
Parole de l’Éternel qui fut adressée à Jérémie à l’occasion de la sécheresse : Juda est dans le deuil, Ses villes sont épuisées, sombres, (abattues) par terre, et les cris de Jérusalem s’élèvent. Les puissants envoient les petits chercher de l’eau, ceux–ci vont aux citernes, ne trouvent pas d’eau et retournent avec leurs cruches vides ; dans leur honte et leur confusion ils se voilent la tête. En effet, la terre est crevassée, parce qu’il n’y a plus eu de pluie dans le pays, alors les laboureurs dans leur honte se voilent la tête. Même la biche dans la campagne met bas et abandonne (sa portée), parce qu’il n’y a pas de verdure. Les ânes sauvages se tiennent sur les crêtes, aspirant l’air comme des chacals ; leurs yeux languissent, parce qu’il n’y a point d’herbe : Jérémie 14,1 à 6
Remarquons ici que Dieu ne laisse pas souffrir son peuple et subir le fléau qui le frappe sans explication. La suite du chapitre énumère les nombreuses raisons qui ont poussé Dieu à prendre cette mesure à l’égard d’Israël.
Aujourd’hui
L’alliance de Dieu avec Israël est unique. Il ne serait pas juste de plaquer la réalité décrite dans ce cadre à toutes les situations. Il n’en demeure pas moins vrai pour autant que les éléments célestes restent porteurs de messages pour les hommes. Dieu fait toujours pleuvoir sur les justes et les injustes : il manifeste sa bonté envers tous sans distinction. Jésus avertit aussi que plus la lumière de l’Evangile éclairera le monde, plus celui-ci devra compter avec les jugements de Dieu s’il la repousse. Dans sa célèbre prophétie sur les temps derniers, Jésus dit : Une nation s’élèvera contre une nation, et un royaume contre un royaume, et il y aura, par endroit, des famines et des tremblements de terre : Matthieu 24,7. Jésus ne parle pas ici de sécheresse, mais de famines. Or, la famine a souvent pour cause les aléas climatiques. Tremblements de terre, famines, guerres incessantes seront le commencement des douleurs d’un monde nouveau qui mettra un terme à l’ancien ordre.
Terminons en rappelant une dernière prophétie énoncée dans l’Apocalypse. Elle concerne la partie finale de l’histoire. Deux anciens prophètes vont réapparaître à Jérusalem, causant un trouble immense parmi les nations. «Ils ont le pouvoir de fermer le ciel, afin qu’il ne tombe pas de pluie pendant les jours de leur prophétie, et ils ont le pouvoir de changer les eaux en sang et de frapper la terre de toute espèce de plaie, chaque fois qu’ils le veulent : Apocalypse 11,6. Ils nous font immédiatement penser à Elie et Moïse, les représentants de la loi et des prophètes dans l’Ancien Testament. Ils vont rappeler au monde de manière ultime que tout ce que nous avons, tout ce dont nous jouissons, de la plus simple chose à la plus précieuse, nous vient de Dieu. Puissions-nous nous en souvenir chaque jour !
Que sert-il à un homme de gagner le monde entier s'il perd son âme : Jésus
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