Mais qu’appelle-t-on relativisme au
juste ?
Le relativisme soutient la proposition suivante : «
Une vérité n'est pas vérité en elle-même, dans l'absolu, mais seulement du
point de vue relatif de la personne qui l'énonce ou qui y croit. »
Ainsi, toutes les opinions se valent, car elles
s'expliquent toutes par le point de vue d'une personne. En conséquence, les
opinions, les idées n’ont pas de valeur en soi, mais sont seulement relatifs
à l’environnement (à la période historique, à la culture), aux goûts ou aux
dégoûts, aux humeurs personnelles, etc.[1]
Pour le relativiste, toutes les vérités sont
complètement relatives et provisoires car le relativisme nie l’existence d’une
vérité objective ; il se laisse « flotter et emporter à tout vent de
doctrine » (Eph. 4, 14), par tous les courants idéologiques. Pour lui, la
vérité n’est qu’une affaire de croyances.
Il s’exprime dans des phrases du type :
- « Tout se vaut. »
- « Les goûts et les couleurs, ça ne se discute pas. » Oui mais faut-il étendre cette maxime aux pensées ?
- « Toutes les religions se valent. » Cependant, il arrive souvent que ceux qui énoncent de telles affirmations ne connaissent ni les religions, ni ce qui les distingue.
- « Si ta foi te fait du bien alors c’est très bien pour toi. » Remarquez le peu de souci de la vérité. L’objet de la foi est ramené au bien-être qu’on en tire. Et Dieu dans tout ça ?...
Le relativisme croit que nous pouvons choisir
nous-mêmes notre propre vérité, sous le faux prétexte que la vérité comme un
absolu est trop confinée, qu’elle enferme, qu’elle emprisonne et qu’elle est
donc à rejeter.
Transposé au domaine de la foi chrétienne, il mène à
des opinions, à des doctrines confuses et floues et à la « petite voix
intérieure personnelle » sans cohérence avec le contenu intégral de
la Bible. Dit autrement, il mène à la confusion mentale et spirituelle. Parfois
aussi, à la secte, par la préférence de certains versets à d’autres.
Le relativisme s’inscrit
parfaitement dans le consumérisme.
On choisit sa vérité comme on choisit un produit sur
une gondole de magasin : « je prends ce qui me plaît et je vais d’une
boutique à l’autre ».
Les pensées deviennent des articles d’hypermarché. Je
prends ce que je veux sur l’étalage ; c’est au choix et « A chacun ses goûts
! », « A chacun ses opinions ! »
Une telle attitude ne demande ni réflexion, ni discernement.
N’oubliez jamais qu’un consommateur ne pense pas, il dépense, il est manipulé
dans ses choix.
L’individu formaté par le consumérisme se laisse
porter par « le flux mouvant et bigarré de l’opinion »[2].
Il ne pense pas par lui-même : il recourt au prêt-à-penser ambiant
devenant ainsi conformiste.
Il est évident que « le relativisme postmoderne est
en fait porté par une complète indifférence à l’égard de la question de la
vérité. »[3]
car il procède du culte de l’égo : S’il n’y a que « moi » qui m’intéresse,
je ne peux évidemment pas m’intéresser à la vérité qui est toujours au-delà de
« mes opinions ». L’ultime mesure est mon égo et mes désirs.
La "dictature" du
relativisme
Le relativisme prétend être une attitude ouverte et
tolérante mais :
-
Il ne supporte pas une foi claire qu’il définit comme du fondamentalisme. Toute affirmation, toute conviction, toute foi est une« intolérance » : La tolérance, c’est le relativisme absolu ![4] Or, le « relatif absolu » est un oxymore. Il est donc intellectuellement insoutenable.
A bien y regarder, la tolérance souhaitée est l'adhésion à la pensée dominante. Bienheureusement, des hommes se sont opposés aux idéologies destructrices appréciées par la majorité, tel Dietrich Bonhoeffer face au nazisme.
La véritable tolérance amène à penser : « Vous avez tort mais je vous respecte » et non « si vous me contredites quand je dis que toutes les opinions se valent, vous êtes un dangereux intolérant, à combattre par tous les moyens … Si vous n’êtes pas d’accord, taisez-vous ! » - Le relativisme s’impose comme une norme absolue, comme la plus dogmatique de toutes les idéologies. Il n’attend comme unique attitude que celle qui consiste à « suivre sa volonté propre et à être une girouette allant dans toutes les directions selon tous les vents »[5].
- Dans sa forme totalitaire, il exclut parfois de manière violente toute idée de vérité. Ainsi, au plan politique, ne pas être relativiste, c’est être absolutiste – vouloir rétablir la monarchie absolue (de droit divin) ou la dictature – et, au plan religieux, c’est être prêt à partir en guerre de religion et vouloir rétablir l’inquisition.
Lors du congrès Lausanne III, Carver Yu, professeur de
théologie dogmatique à Hong Kong et membre de la commission théologique de
l’Alliance évangélique mondiale, affirmait : « Avec un zèle 'évangélisateur'
et une hostilité sans précédent, le relativisme fait désormais la guerre à la
religion en général, et au christianisme en particulier. » Il « réduit
au silence toute proclamation de vérité supérieure qui serait vraie pour
l’ensemble des êtres humains et des cultures. »
Le relativisme est une des difficultés principales de
la prédication de l’Evangile dans un monde pluraliste et globalisé. De plus, si
les chrétiens décidaient de relativiser la vérité ou de la diluer, l’Eglise
s’affaiblirait dangereusement.
Le défi est donc de professer la vérité de l’Evangile
du Christ et de « ne pas succomber à la tentation du relativisme ou de
l’interprétation subjective et sélective des Écritures. »[6]
[4] Selon un article de
Patrice de Plunkett. http://plunkett.hautetfort.com/archive/2010/11/20/d-ou-vient-la-%C2%A0dictature-du-relativisme%C2%A0.html
[5] Source : article « Benoit
XVI parle du danger du relativisme... Qu’est-ce que c’est ? » http://v.i.v.free.fr/spip/spip.php?article2119
Visitez : www.gillesgeorgel.com/
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