« Le XXIème siècle sera religieux ou ne sera pas ! » C’est à l’écrivain et homme politique français André Malraux que l’on attribue cette phrase. Il y a cependant controverse à ce sujet. André Malraux lui-même affirme, dans une interview donnée en 1975, qu’on lui a fait dire cela. « Je n’ai jamais dit cela moi-même, dit-il, car je n’en sais rien. Ce que je dis est plus incertain. Je n’exclus pas la possibilité d’un événement spirituel à l’échelle planétaire. » Qu’elle soit de Malraux ou non, l’affirmation au sujet de notre siècle, dite au siècle précédent, mérite réflexion. Que sera le XXIème siècle ? Quelle place la religion, ou la spiritualité, auront elles ? Peut-on envisager que l’avenir du monde repose sur la place que l’on fera à la religion ? Les questions doivent être posées !
Gestation
Il en est souvent des idées comme de la vie. Longtemps, avant qu’elles voient le jour sous la forme d’un système, elles existent là, en gestation, dans un ou plusieurs esprits. Puis, tout à coup, elles accouchent. Elles naissent sous la forme d’un livre ou d’un discours tenu par une sorte de nouveau prophète ou visionnaire. Quelle que soit la nature de l’idéologie qui est à la base d’un système, sa naissance n’est que la reproduction des voies par lesquelles la Révélation de Dieu a vu le jour : une pensée qui s’incarne dans une parole, qui donne naissance à un corps (un système)
Comme il en est pour chaque siècle, c’est avant lui que nous devons chercher les racines de ce qu’il sera. Le XXème siècle n’est pas né avec lui, mais avant lui, dans la tête fourmillante d’idées nouvelles (le sont-elles vraiment) des penseurs qui l’on précédé. Chacun le sait : avant Lénine, qui a érigé le communisme en système politique, il y a eu, entre autres, Karl Marx. L’un est le « père » qui est à l’origine des choses, l’autre fut le « fils » qui les incarna. Karl Marx lui-même ne s’est pas fait seul. Les influences qui ont marqué sa pensée remontent bien avant lui, dans le siècle des lumières ou dans les théories évolutionnistes darwiniennes. Chacun fait partie d’un tout qui le dépasse. Mais d’où viennent les lignes fortes qui courent à travers les âges ? Qui peut le dire. Si nous n’avions la Bible, qui nous parle de ce qui se passe dans le monde invisible et les coulisses de l’humanité, nous serions bien incapables de le dire.
Echec de l’humanisme athée
Si le XXème siècle a été le triomphe du modernisme et du matérialisme athée, il en a été aussi la plus sûre preuve de son impuissance à assurer l’avenir heureux et paisible de l’humanité. Le rêve humaniste, suite à deux guerres mondiales, de multiples génocides, le stalinisme et autre horreurs, s’est effondré et transformé en cauchemar. La ruine est telle que l’utopie a laissé place au vide. Il n’y a plus à l’aube du XXIème siècle aucune idéologie nouvelle qui puisse enchanter le monde. A côté de ces idéologies éphémères, toutes destinées à passer comme l’homme qui en est la source, une autre ligne, née depuis l’origine du temps, continue de manière imperturbable à poursuivre sa route jusqu’à l’accomplissement final du dessein de celui qui en est l’origine : Dieu !
Ligne de force divine
Celle ligne trouve sa naissance dans un lieu, une situation et une promesse. Ce lieu est le paradis originel, là où les premiers hommes sont nés ! Cette situation est l’entrée du péché dans le monde, la proposition de rébellion et d’autonomie à l’égard de Dieu à laquelle l’homme a adhéré. Cette promesse, celle d’un rétablissement final des choses pour l’humanité, telle que Dieu les a voulues, par la venue d’un homme , « né d’une femme, appelé à écraser la tête du serpent », celui qui est à l’origine de la proposition qui est la cause de tous les désordres, toutes les divisions, tous les renversements. Contrairement à celle de toutes les idéologies, la force de la Bible sera toujours de remonter plus loin, à l’origine même des choses, pour diagnostiquer à la fois la source des problèmes des hommes et proposer la voie de la guérison. Qui n’a pas le bon diagnostic ne peut donner le bon remède. D’où l’échec de toutes les idéologies qui n’identifient pas justement ce qu’est le mal qui afflige les hommes et quelle en est la source.
La place d’Israël dans le monde
La ligne de force divine, qui parcourt les âges, lie, dès le début, son développement à la naissance et l’histoire d’un peuple : Israël. Israël est le peuple qui doit donner naissance à l’homme qui va rétablir la situation dérangée depuis la création. Israël est le peuple par lequel va être béni tous les autres sur la terre. On est loin ici du marxisme ou du libéralisme comme réponse aux problèmes de l’humanité. Depuis la promesse faite à Abraham, le père de la nation juive, de nombreuses étapes ont été franchies. La promesse s’est précisée. On a su que le « Sauveur » promis, serait de la descendance du roi David, qu’il naîtrait dans la bourgade de Bethléem, qu’il serait rejeté par les hommes de sa génération et ses frères juifs. Il nous est dit qu’en son temps l’œuvre majeure de réconciliation entre Dieu et l’humanité serait accomplie. Le juste mourrait pour les injustes, puis se relèverait pour commencer à construire une nouvelle humanité, régénérée et habitée par Son Esprit. C'est cette oeuvre que les chrétiens fêtent à Pâques !
Fin des temps
Puis viendrait la fin des temps, époque marquée par la résurrection de la nation juive, disparue après son rejet de l’homme qui lui a été envoyée par son Dieu pour accomplir les promesses faites aux pères. Cette époque est la nôtre. Alors que les idéologies humaines s’écroulent l’une après l’autre, laissant ceux qui y ont cru dans la désolation, le temps de la maturation du projet de Dieu arrive à son terme. Il faudra d’abord que l’humanité cesse une fois pour toutes de croire qu’elle peut bâtir un monde uni et heureux en-dehors de ce projet là. Elle pensera y arriver une dernière fois par un surhomme qui, comme les autres, la décevra et la conduira dans le chaos et le malheur les plus grands depuis que le monde est monde.
Que sera le XXIème siècle ? Religieux ou non ? Je n’ai pas répondu aux questions posées, car ce ne sont pas elles qui sont centrales ! J’adhère cependant sans réserve à la possibilité envisagée par Malraux : le XXIème siècle verra la manifestation d’un événement majeur à l’échelle de l’humanité. Après tous les échecs des systèmes humains, qu’ils soient d’ordre religieux ou non, le Royaume de Dieu va s’établir avec, à sa tête, l’homme par qui se fait la réconciliation du monde avec son Créateur : Jésus-Christ.
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