Enjeux
Les écologistes les plus radicaux considèrent que la disparition de l’être humain pourrait favoriser la biodiversité, puisqu’il est la principale cause des désordres actuels dans la nature. D’autres, plus modérés, proposent de multiples solutions propres à résoudre tous les problèmes ! Leur motivation est le plus souvent inspirée par la peur du changement climatique et d’un accident industriel majeur et de leurs conséquences. Cette crainte est en partie fondée, mais elle ne peut être le seul motif d’un comportement « écologique. »
Bible et écologie
La vision biblique du monde n’est pas centrée sur l’homme ou sur la nature : elle est « théocentrique ». Dieu est bien le Seigneur, le maître de cette terre. C’est donc en référence à Dieu et non à l’homme que nous pouvons vivre et ajuster notre comportement. Hélas, cela n’a pas toujours été le cas de bien des chrétiens, loin s’en faut !
Il est bon d’adopter certaines mesures pour préserver notre planète, mais nous aurions tort de nous en contenter pour nous donner ainsi bonne conscience. Ce n’est pas tant la « compensation carbone », par exemple dont les bases de calcul restent parfois nébuleuses, qui favorisera la diversité des espèces. C’est la réorientation de nos choix, individuels et collectifs, pour vivre, consommer, et nous déplacer autrement dans le temps et dans l'espace de notre belle planète, qui contribuera à sa sauvegarde.
Face à l’avenir, les chrétiens vivent plus ou moins bien la tension entre le présent et l’avenir, spécifique à leur foi. Ils ont parfois tendance à mettre l’accent sur les dernières phrases du Credo, le retour de Jésus-Christ et le jugement dernier, la « dissolution de toutes choses » évoquée par l’apôtre Pierre dans sa deuxième lettre, la « fin du monde » ! Tout doit disparaître ! Après moi, le déluge ! Cela est aussi vrai pour ceux qui placent leur foi en la déesse consommation et qui vénèrent le dieu tout-puissant de l’argent-roi. Les conséquences d’une telle attitude sont sensibles, en particulier pour les êtres humains les plus faibles et démunis, et pour les espèces animales ou végétales les plus menacées.
Respect de l’environnement
La foi chrétienne demeure une source de motivation puissante pour se conformer davantage aux exigences d’une vie plus respectueuse de l’environnement. Nous pouvons, certes, cultiver notre foi en un Dieu souverain et providentiel, sur qui nous avons le privilège de nous reposer avec confiance, afin de rester en paix même en temps de crise. Ce n’est pas un prétexte au gaspillage, ni à éviter nos responsabilités pour vivre de façon responsable. Les chrétiens sont appelés à manifester leur amour et leur respect pour le Créateur.
Quel être humain se réjouirait de voir son œuvre méprisée, foulée aux pieds, détruite ? Et nous prêchons l’amour du prochain : n’est-ce pas nous contredire que de détruire l’environnement, où chacun vit et dont il tire aussi sa subsistance ?
Nous avons enfin une espérance particulière, enracinée en Dieu qui un jour renouvellera cette création toute entière : Romains 8,18-23. Cela doit nous conduire, comme un signe de cette espérance, à prendre soin de notre corps, bien qu’il soit mortel, et à préserver ainsi, avec tous nos contemporains, la plus grande diversité des espèces vivantes et des ressources naturelles.
Article de Frédéric Baudin, membre fondateur d’A Rocha France. Paru dans le N°2-2010-1
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