samedi 5 novembre 2011

Une juste estime de soi

Rétrospective

Dans le précédent billet, nous avons vu les dangers d’un message qui tourne autour d’une fausse recherche de l’estime de soi. Faire de soi le centre de sa pensée conduit toujours, d’une manière ou d’une autre, à de tristes déconvenues. Le moi est-il améliorable ? Telle est toute la question qui gravite autour de cette problématique. Oui, disent les psychologues séculiers ! Non, répond la Bible. Est-elle pour autant fataliste, sans solution au problème du penchant mauvais de la nature humaine ? Tout le sens de l’Evangile et de la venue de Jésus-Christ a pour ligne de mire cette question. Si Dieu ne devait recevoir dans son ciel que des gens parfaits, il n’y aurait jamais que Lui. Pourtant, la Bible le promet : de nombreuses personnes, y comprises parmi les pires que la terre aura portées, seront rendues parfaites et passeront l’éternité en compagnie de Dieu. Comment concilier les deux réalités ? Quelle importance la solution biblique a-t-elle sur l’estime de soi ? Perspectives de réponses !

Que faire de soi selon la Bible ?

Eclairé par la Parole de Dieu, je ne peux que témoigner que la personne que je trouve la plus haÏssable au monde est bien… moi. De ce cœur qui m’habite, de l’imagination folle qui, souvent, accapare ma pensée, je dois le dire : les pires vilenies peuvent naître. Le monde qui m’entoure, certes, ne m’aide pas. Produits de l’imagination pervertie d’autres hommes, toutes sortes de spectacles nous sont proposés gratuitement et facilement pour nourrir les côtés les plus impurs et brutaux de notre nature. La société, dit Alexandre Vinet, n'est pas autre chose que l'individu multiplié. Certes, comme dit dans le billet précédent par C.S Lewis, les convenances sont un frein qui bride les élans de la nature. Nous sommes capables des pires choses, mais nous n’avons pas envie que notre voisin le sache. Le diagnostic de Jésus est cependant juste : il n’y a rien qui, de l’extérieur, entrant en l’homme puisse le souiller. La souillure est à l’intérieur. Preuve en est que, vivant dans le même monde que nous, Jésus ne s’est jamais souillé !

Le moi est haïssable, disait Pascal… et pourtant, il est aimé. Aimé de Dieu qui n’avait pas pour objectif, lorsqu’il créa, que l’homme devienne ce qu’il est devenu. Dieu aime donc l’homme, non à cause de ce qu’il est, mais à cause du projet qu’il a pour lui. Ce n’est que lorsque le pécheur que je suis a compris le projet que Dieu avait pour moi (faire de moi une personne à son image, pleine de noblesse) que j’ai pu aussi aimer ma vie. L’estime que j’ai de moi ne dépend plus dès lors des performances dont je suis capable, mais, par la foi, de la vision de ce que Dieu peut réaliser dans ma vie.

Nouveaux fondements

Un des fondements généraux d’une estime correcte de soi vient du sentiment d’utilité que l’on trouve à sa vie. Tous les psychologues le disent : toute personne qui ne sait pas pourquoi elle vit, à quoi elle sert, à une piètre estime d’elle-même. A ce sujet, éclairée par la lumière de Dieu, la vie du croyant est la plus susceptible de développer une estime satisfaisante de soi. Car, dans la communion avec Dieu, le croyant découvre mille et une manière d’être utile aux autres. Il sait de plus que le bien qu’il fait n’est pas de son ressort. Il est le fruit de cette vie nouvelle qu’il a reçu de Dieu, le jour où il a cru au pardon de Dieu par Jésus-Christ pour sa vie. L’estime de soi naît de la redécouverte de sa dignité, dignité que seule la grâce de Dieu peut nous permettre de retrouver.

Certes, la Bible désigne les personnes qui vivent sans Dieu comme des pécheurs. Pécher signifie rater le but, passer à côté de la cible, vivre en-dessous de ce qui est prévu. Mais la Bible ne s’arrête pas à ce vocable. Réconcilié avec Dieu par Jésus-Christ, le pécheur est devenu enfant de Dieu, saint, bien-aimé de Dieu, fils et fille de Dieu… et tant d’autres choses. Lisez la Bible : aucun des termes par lesquels Dieu et Jésus appellent ceux qui croient n’est négatif. Tous témoignent de la grande valeur que Dieu leur donne. A tel point que l’on peut dire que, s’il y a quelqu’un qui se dévalorise, c’est le croyant lui-même, mais jamais son Dieu.

Si l’humilité est de mise dans notre relation avec Dieu, il n’est pas dans la pensée de Dieu que le chrétien se déprécie. L’orgueil, disait un homme de Dieu, est juste un défaut de perspective. L’humilité est naturelle lorsqu’on se trouve à sa place devant Dieu. Jean-Baptiste, qui se refusait à baptiser Jésus en est un bel exemple. Comme lui, il n’y a aucune bataille intérieure avec l’estime de soi pour le chrétien qui sait ce qu’il est, par nature, et qui sait qui est Dieu. Tout est vu, vécu, perçu comme un privilège venant de la grâce de Dieu, non comme un moyen de briller et de se faire valoir à ses propres yeux ou à ceux des autres. Aussi, le chrétien fidèle a-t-il mille raisons, dans sa communion avec Dieu, d’être satisfait. Sa vie n’aura pas été inutile. Il peut, à la fin de sa vie, se retourner et dire avec vérité que, s’il n’avait vécu, il y a une partie du monde qui aurait été pire que ce qu’elle a été. « Il y avait, dit William Kirk Kilpatrick, dans l’univers une place spéciale que lui seul pouvait tenir. »

Pouvez-vous le dire ? Sinon, commencez avec Dieu le chemin là où il commence. En vous courbant devant Lui, en reconnaissant l’échec qu’est votre vie. C’est de cet échec que, par Lui, peut naître un nouveau destin dont la finalité éternelle ne pourra être que la réussite. Lève-toi a souvent dit Jésus à ceux à qui Il tendait la main. Le même ordre nous est donné. Levons-nous ! Cessons de nous apitoyer sur nous-mêmes, de tourner autour de nous-mêmes. Dieu, par Jésus-Christ, nous relève toujours !



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