lundi 17 juin 2013

Le chrétien de nom (1)

Textes de base : Job 8,11 à 13 – Matthieu 11,7

Le jonc : une image du chrétien de nom

A quoi ressemble la profession de piété du chrétien de nom ? Elle est comparée ici à un jonc qui sort du marais, à un roseau qui fleurit dans les eaux. Cette comparaison comporte plusieurs points :

1.       La religion du faux chrétien peut être comparée à un jonc par la rapidité avec laquelle elle se
développe. Il y a des conversions instantanées : celles de Saul, sur le chemin de Damas, celle du geôlier de Philippes, quand soudainement réveillé il s’écria : « Que faut-il que je fasse pour être sauvé ? » Mais le développement intérieur des chrétiens n’est pas tout à fait si rapide. Des jours de dépression profonde refroidissent leur joie ; de furieuses tentations troublent leur paix ; leur vis spirituelle est mise en échec et ils connaissent la douleur. Rien de pareil chez le chrétien de nom. Une fois qu’il a fait profession d’être converti, le sentier pour lui est facile. Il ne connaît pas les soupirs des autres sur leur corruption intérieure ; quand les vrais croyants parlent de luttes contre leur vieille nature, il en est étonné… Mauvais signe, cher ami, si tu n’as jamais sondé ton cœur avec anxiété pour t’assurer qu’il ne te trompe pas.. ; Comme le jonc sur le bord des eaux, le chrétien de nom pousse et fleurit promptement… la maison du pharisien, quoique bâtie sur le sable, peut se tenir ferme sans bouger, jusqu’à ce que l’inondation survienne ; mais la destruction en sera terrible, parce que les fondations n’ont coûté aucun travail.

2.       Le jonc est une plante creuse, vide et molle. Quiconque n’en connaîtrait pas la nature croirait pouvoir s’en servir comme d’un bâton solide ; mais celui qui s’appuierait dessus tomberait certainement. Il est beau aux yeux, mais sans force. Il en est de même du faux chrétien. Il peut être de belle apparence, mais il n’y a en lui ni foi ferme, ni repentance véritable, ni union intime avec Jésus. Chers amis, quel serait notre sort, si quelques-uns d’entre nous devaient être trouvés creux comme des jonc du marais, quand Dieu viendra juger le monde ! C’est pourquoi, ayez autre chose qu’une simple profession de foi. Ne soyez pas comme le jonc spongieux et mou. Prenez-donc garde de n’avoir que la forme extérieure de la religion, et d’être intérieurement vide et creux comme un jonc.

3.       Une troisième remarque que suggère le jonc, c’est qu’il a, comme le chrétien de nom, la propriété de se courber. Si le vent souffle du Nord, il s’incline vers le Midi ; si la tempête vient du Midi, il se penche vers le Nord. Le faux chrétien se courbe de même. Il cède à la bonne influence d’une bonne société ; mais il reçoit aussi facilement celle d’une mauvaise compagnie. Il est de toutes les opinions religieuses suivant les circonstances. Le vicaire de l’église de Bray était catholique sous Henry VIII, protestant sous le règne suivant ; de nouveau catholique sous Marie Tudor, il redevint protestant sous Elisabeth et déclarait, malgré cela, avoir toujours été d’accord avec lui-même – et c’était vrai ; car son but était sa position temporelle. De telles girouettes n’ont pas un atome de l’étoffe dont on fait les martyrs. Vos principes religieux sont sans valeur si vous ne pouvez pas les conserver partout avec vous, et s’ils ne sont pas votre plus cher trésor.

4.       Le jonc ne porte aucun fruit. Personne ne s’attend à trouver des figues sur un jonc, ni du raisin sur un roseau. Il en est de même du chrétien de nom. Il ne porte pas de fruit. Le faux chrétien peut juste dire : « Je ne m’enivre pas, je ne jure pas, je ne fraude plus, je ne mens pas, je ne travaille pas le dimanche. » Sa religion est toute négative, le côté positif lui manque. Qu’a-t-il fait pour le Christ ? Peut-être a-t-il donné quelque argent comme aumône ; mais l’a-t-il fait pour Dieu ? Y a-t-il dans sa vie quelque chose qui serve Christ ? Il l’a prié ; mais est-ce pour satisfaire sa conscience ou pour plaire à ses auditeurs ? Si c’est pour la gloire de Dieu et afin d’avoir communion avec Lui, il n’est pas chrétien de nom ; car celui-ci ne connaît pas les fruits de la repentance ; il ne recherche pas la sainteté, ni la communion avec Christ, en qui il n’a aucune plaisir. Il n’a ni foi, ni joie, ni espérance, ni aucune ressemblance avec le Maître, il est sans fruit. C’est pourquoi il est comme le jonc et non comme une plante que la main droite du Seigneur a planté.


Extrait d’un sermon de Charles Spurgeon : 1834 - 1892

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