samedi 10 juillet 2010

Lettre à un curé

La lettre que vous allez lire a réellement été envoyée à son destinataire. Elle fait suite à une messe d’enterrement à laquelle j’ai assisté récemment, cérémonie au cours de laquelle j’ai entendu le pêtre de la paroisse dire avec inconscience que « l’enfer existe bien, mais qu’il est vide. » En tant que lecteur assidu de la Bible depuis plus de 30 ans, je n’ai pas pu laisser passer une telle hérésie.

Monsieur le curé,

Je me permets de vous adresser ce courrier suite au message que vous avez délivré lors de la messe d’enterrement de C. jeudi dernier. C. était ma cousine, d’où la raison de ma présence en votre église ce jour. Je vous remercie pour le caractère personnel que vous avez donné à votre message. Vous avez manifesté compassion et compréhension pour la douleur de la famille.

Ce qui m’amène à vous écrire est une des phrases prononcées lors de votre message, affirmation à laquelle, Bible en main, il m’est impossible de souscrire. Vous avez textuellement dit que l’enfer existe, mais qu’il est vide. J’aimerais vous demander de me dire avec quelle parole de la Bible vous pensez soutenir une telle déclaration.

Comme vous, j’enseigne couramment la Parole de Dieu. Je suis conscient que je ne suis pas propriétaire du message que j’ai à délivrer. Je n’ai pas la liberté de l’aménager comme bon me semble, dans le but de rassurer mes auditeurs. C’est là ce que faisait souvent les faux prophètes de l’Ancien Testament qui cherchaient d’abord à plaire à ceux qui les écoutaient plutôt que d’être fidèles à Dieu. L’apôtre Jacques nous avertit du jugement plus sévère qui attend les enseignants de la Parole : Jacques 3,1. Cet avertissement est compréhensible. Chargés d’apporter la connaissance sur laquelle se construira la foi de ceux qui nous écoutent, c’est à nous en premier que Dieu demandera compte, si ce qu’ont cru nos auditeurs était étranger à Sa Parole sainte.

Il me semble que s’il y a bien un sujet sur lequel Jésus a été clair, affirmatif, sans nuance, c’est bien celui des peines éternelles. L’histoire du riche et de Lazare, avec les détails précis des souffrances et des dialogues que tiennent les personnages concernés, est d’une grand limpidité : Luc 16,19 à 31. Même si l’on penche pour l’idée qu’il s’agit d’une parabole, rien ne le prouve. Luc ne le précise pas. D’autre part, si le texte est une parabole qui figure une réalité, que doit donc être celle-ci, l’image étant toujours moins forte que la vérité elle-même ?

Comment comprenez-vous les nombreux passages où, parlant de l’au-delà, Jésus parle des réprouvés jetés dans la fournaise ardente : Matthieu 13,42 et 50, les ténèbres du dehors : Matthieu 8,12, 22,13, lieu où il y aura des pleurs et des grincements de dents (expression de désespoir dans son paroxysme) : Mat 8,12 ; 13,42.50 ; 22,13 ; 24,51 ; 25,30 ; Luc 13,28. Jésus se serait-il amusé à nous faire peur ?

En fait, la Bible tient un tout autre langage que celui que vous avez tenu. Certes, Dieu est amour, mais Il est saint et juste tout autant. Son amour tient au fait qu’Il a donné Jésus, Son Fils éternel, unique et bien-aimé, pour que nos péchés soient expiés et effacés, et que la possibilité du salut soit offerte à tous. Mais la Bible précise de manière forte que seuls ceux qui auront cru en Jésus (c’est-à-dire en qui Il est et en la valeur de ce qu’Il a fait) seront sauvés. Celui qui croit au Fils a la vie, dit Jean. Celui qui ne croit pas, la colère de Dieu demeure sur Lui : Jean 3,36. Comme l’arche au temps de Noé, la croix où Jésus meurt est le lieu de notre salut. Seuls ceux qui sont entrés dans l’arche ont pu échapper au jugement. Seuls ceux qui se sont mis à l’abri à l’intérieur des maisons où le sang était sur les linteaux ont été épargnés au temps de Moïse. Nulle part la Bible ne parle d’un salut inconditionnel, universel qui fait la part belle aux moqueurs, aux rebelles, aux indifférents et à tous ceux qui se targuent de leur propre justice, aux dépens de ceux qui se sont réellement repentis devant Dieu et ont tout misé pour leur salut sur Jésus-Christ.

C’est mon cas ! J’étais jusqu’à l’âge de 20 ans, catholique, trompé par ce message d’un salut à la fois certain et incertain. Je ne comprenais pas pourquoi il n’y avait rien à craindre pour mon âme et, en même temps, pourquoi il fallait que l’on paye des messes pour les âmes du purgatoire. Quel illogisme ! La lecture de la Bible m’a ouvert les yeux sur ces erreurs funestes, trompeuses, mensongères, contraires au message du Christ et au sens même de sa venue.

Oui ! Notre situation est dramatique, grave, sans issue sans Christ. Et celui qui veut affronter le jugement de Dieu sans Lui est perdu d’avance. La vision de Jean sur le jugement dernier dans l’apocalypse en témoigne : aucun de ceux qui se sont confiés dans leurs œuvres, leurs mérites, leur pratique religieuse, ne sont sauvés : Apoc 20,11 à 15. Seuls ceux dont le nom est écrit dans le livre de vie de Dieu, parce que né de Dieu par la foi en Christ, leur Sauveur, peuvent entrer dans le Royaume de Dieu : Jean 1,12-13.

J’ai été triste de voir que vous n’avez pas saisi l’occasion du départ de C. pour exhorter, comme le faisait Paul, sa famille à se réconcilier avec Dieu par Jésus-Christ : 2 Cor 5,20-21. C’est là le discours que je tiens auprès d’eux, lorsque j’en ai l’occasion. Au riche qui souffre dans la parabole de Luc et qui prie Abraham pour que ses frères ne viennent pas dans le lieu de tourment où il se trouve, il est répondu : Ils ont Moïse et les prophètes (c’est-à-dire les Ecritures) qu’ils les écoutent. Si nous ne disons pas ce que dit l’Ecriture, quelle possibilité reste-t-il aux vivants de se préparer à rencontrer Dieu ?

Je me devais, au nom du Seigneur Jésus-Christ, de vous dire ces choses. Il n’est pas trop tard pour changer. Lors d’un autre enterrement où je suis allé, j’ai entendu un prêtre avoir le courage de dire qu’il ne faut pas jouer avec la grâce de Dieu et que les peines éternelles sont une réalité qu’il faut affronter. Que Dieu vous donne ce même courage de la vérité, marque des hommes de Dieu de tous les temps !

Je vous prie de croire, Monsieur le curé, à mon amitié et à ma sincérité la plus totale.

P.S : A ce jour, le prêtre à qui a été envoyé cette lettre n'a pas répondu.

Que sert-il à un homme de gagner le monde entier s'il perd son âme : Jésus

9 commentaires:

Anonyme a dit…

...

Très très bonne action.

Anonyme a dit…

Le fait de contredire les paroles de ce curé est forcément logique pour vous.Mais il fallait tout d'abord rendre hommage à la gentillesse de Carole, et non pas penser qu'à la religion pure et dure.Chacun interprete les écrits de la Bible à sa manière.Il faut respecter cela.

Ichtus02 a dit…

Bonjour,

Je n'ai rien à reprocher au curé au sujet de la compassion dont il a fait preuve envers la famille.
Chacun qui est intervenu a su souligner le caractère de Carole et tout ce que sa compagnie lui a pu lui apporter sur le plan humain.

Pour autant, je ne vois pas en quoi le fait de rendre hommage à la gentillesse de Carole, autorise le prêtre à mentir au sujet de ce que Jésus dit si clairement. L'excuse que vous avancez est courante et trop facile. Quiconque lit la Bible avec srieux ne peut l'avancer. S'il y a des choses qui peuvent prêter à interprétation dans la Bible, d'autres sont clairement dites et énoncées. La doctrine des peines éternelles en fait partie. d'ailleurs si l'Evangile n'apporte aucune lumière, ni réponse certaine à cette grande question, on peut se demander à quoi il peut servir ! Si Jésus n'est pas venu pour nous éviter l'enfer, à quoi sert son incarnation, ses souffrances, sa mort pour nos péchés ? J'aimerais bien le savoir.

S'il est au service de Dieu, le prêtre n'a pas à décider de dire ce qui lui convient ou ce qui convient à ses auditeurs. En tant que pasteur, je ne suis pas propriétaire du message de la Bible. Ce n'est pas moi qui l'ait écrit. Ce ne sont pas mes paroles, ou l'expresion de ma vérité ou de ma conception des choses, mais celles de Dieu et de Jésus. Et si je me suis mis au sercice de cette parole, c'est pour la,restituer telle qu'elle a été dite, non pour l'aménager à mon goût, ni même à mes sentiments.

Ce n'est pas parce qu'aujourd'hui "tout fout le camp" que dans ce domaine sacré on doit épouser la mode du temps. Si mentir au sujet d'affaires humaines, combien cela l'est davantage quand il s'agit des affaires de Dieu. Je me devais d'écrire cette lettre et ne le regrette pas.

TJ a dit…

Vous êtes complètement à côté de la plaque de croire à cet parabole de Jésus sur Lazare et Moïse!

Ce n'était qu'une parabole

Si vous voulez le prendre au sens littéral, alors pourquoi ne prenez vous pas les autres paraboles de Jésus au sens littérale aussi?

Dans cette parabole de Lazare, Jésus nous informe que des personnes se trouvent au sein du Père(Moise), Alors comment cela est possible étant donné que personne n'est jamais monté avant que le Fils ne soit monté?

Et utilisez un peu votre cerveau...Comment un homme peut il se desalterer avec une goutte d'eau, s'il vous plait ne soyons pas limités dans la compréhension à ce point!

Ce n'était qu'une parabole, rien de plus! Donc arrêtez de vous attacher à ce passage qui est bien le plus important pour vous catholiques et protestants, mais qui ne prouve rien ....

Ichtus02 a dit…

Bonjour TJ,

1. Rien ne dit qu'on a affaire ici à une parabole. Même si c'est le cas, le but d'une parabole est d'illustrer quelque chose en vue d'une vérité. Quelle vérité ressort de la simple lecture du texte ? Qu'ont compris les auditeurs de Jésus

2. Si mon interprétation est farfelue, que dire de celle des témoins de Jéhovah ? S'il y aune chose qui est sûr, c'est que Jésus n'a jamais voulu dire à ceux qui l'écoutaient ce qu'ils disent. leur interprétation est l'exemple même de ce que signifie tordre les Ecritures pour lui faire dire ce qu'on veut qu'elle dise. C'est du grand n'importe quoi !

Henry Saker a dit…

Bon je ne vais pas commenté à propos du prêtre...Mais je vais répondre au témoin de Jéhovah qui reproche aux catholiques de croire à cette parabole de Jésus!

Alors pourquoi croyons en cela?

Jésus-Christ ne cite jamais les noms des personnages dans ses paraboles. Mais dans ce récit, Lazare, Abraham et Moïse sont mentionnés. Trois personnes qui pourront confirmer son récit s’il était contredit. Et si nous partons d'un point de vue qu'un fait est valable que sous présence de deux ou trois témoins cela me semble logique!

« Un fait ne pourra s’établir que sur la déposition de deux ou de trois témoins » (Deutéronome 19 : 15)

Donc dans le récit nous avons trois personnes pouvant affirmer la véracité des paroles du Christ et vous, vous avez 0(zéro) témoin!

Anonyme a dit…

Bonjour,

moi aussi j'ai entendu force catholiques colporter cette billevesée. A mon avis, c'est parce que cette religion a, entre autres (mauvaises) choses, remplacé l'Evangile de Jésus-Christ par celui de Michel Polnareff. Ils ne veulent pas voir que Dieu est et amour et justice. Bien sûr qu'un paradis qui ne serait fondé que sur la justice serait en fait un enfer de légalisme. Mais un paradis qui ne connaîtrait que l'amour serait un enfer de complaisance. C'est ce genre de paradis que produit les "idées" en vogue à la fin des années 60. Non, la Bible est clarissime quant au fait que Dieu s'enflamme de colère à l'égard des iniques et qu'Il ne traite pas le coupable comme celui auquel Il a fait grâce. Il n'invitera pas à Sa table des hommes qui ont fait le mal. Des Louis XIV, Napoléon, Hitler,Staline et les terroristes du 11 septembre et d'ailleurs ne seront pas les commensaux de l'apôtre Jean. C'est trahir le message de l'Evangile que d'en retirer les menaces de Jésus vis-à-vis de tous ceux qui font le mal et auxquels Il répète qu'Il ne les connaît pas.

Anonyme a dit…

Je pense que ce prêtre aurait réellement besoin de relire le catéchisme de l'Eglise catholique qui affirme très explicitement "l'existence de l'enfer et son éternité" pour ceux qui persistent jusqu'à la fin dans "une aversion volontaire de Dieu" (art. 1035, 1037). Ces prêtres ou ces pasteurs qui renient la foi de l'Eglise c'est juste affligeant et consternant. Le libéralisme est vraiment un poison mortel...

Cordialement, M.Samuel

Unknown a dit…

Sans être bibliste, mais seulement catholique..., il me semble que les passages où Jésus est très sévère avec ses interlocuteurs, et où il parle des enfers, c'est avec des personnes qui se pensent bien sous tous rapports. Avec les écorchés de la vie, il ne me semble pas parler des enfers.
Je pense que ce curé cherche à ne pas être un curé du XIX siècle où la peur de l'enfer était utilisée pour faire pression sur les âmes.
Mais, vous avez raison, il n'aurait pas du dire que l'enfer était vide.