vendredi 14 décembre 2007

Pain spirituel pour Noël


Le pain de la Parole

Paru sur le site catholique "Trésors de la foi"

"La Bible fait un tabac en supermarché. Réforme révèle que la société biblique de Genève a décidé de vendre la bible à 1,5 € dans les supermarchés. Colère chez les éditeurs catholiques et protestants. Auchan en a commandé 11 000, Leclerc 650. Sophie de Ravinel, a recueilli les explications du patron de la Société biblique de Genève, Jean-Pierre Bezin, dans le Figaro : « En diffusant dans les supermarchés nous cherchons l’achat instinctif. »

Pour le directeur des éditions catholiques du Cerf, « cette Société biblique de Genève est fondamentaliste… Ce sont des dissidents des sociétés bibliques protestantes internationales et ils veulent déstabiliser tout un marché… C’est du n’importe quoi commercial pour faire triompher des idées d’intégristes…» Mais cela n’empêche pas le réseau de la Procure de la vendre et à La Croix et Famille Chrétienne d’en faire la publicité.

Du côté des éditeurs protestants, on n’est guère plus satisfaits. Bernard Coyault, directeur de l’Alliance biblique française, avoue à Sophie de Ravinel que « vendre la Bible à 1,50 €, c’est sous-estimer le travail intellectuel qui se trouve derrière les traductions », et « c’est faire de la Bible un produit de grande consommation ». Question : la Parole de Dieu est-elle faite pour demeurer sous le boisseau ?"

Ma réflexion sur le sujet :

Je trouve personnellement la réaction de Bernard Coyault déplacée. M Coyault aurait-il oublié le coeur même du message de la Bible ? Ce message dit que pour nous offrir un salut gratuit, Dieu, qui en est l'auteur, nous a donné ce qu'Il avait de plus cher : Son Fils unique et bien-aimé Jésus-Christ. Dieu n'a pas regardé à la dépense. Selon la logique de M Coyault, au prix que lui a coûté le salut, Dieu aurait dû le monnayer de telle manière que ses bénéficiaires puissent vraiment en estimer la valeur. D'autre part, nous devons toujours nous rappeler que la Bible, comme le Christ, ne nous appartient pas. C'est la Parole de Dieu et le Saint-Esprit en est l'auteur. Certes, d'éminents docteurs, linguistes, théologiens se sont penchés sur son texte pour y travailler de manière à ce qu'il nous soit rendu accessible et que les traductions reflètent la pensée des textes hébreux et grecs originaux. Mais je trouve M Coyault très audacieux en se faisant le porte-parole de ces travailleurs. N'y a-t-il pas pour eux ici même, dans le fait que leur travail soit mis à la portée financière du plus grand nombre, la plus belle récompense ? J'ai bien peur malheureusement que la colère des éditeurs catholiques comme protestants ne soit davantage inspirée par des motifs mercantiles, proches de ces vendeurs chassés du temple avec le fouet par Jésus, que par l'amour des âmes.

Je trouve encore plus déplacé l'argument selon lequel la Bible ne doit pas devenir un produit de consommation. Puisse, au contraire, Dieu le faire ! Pour qui, comme moi, a l'âme d'un évangéliste et le souci de la perdition d'autrui, toute promotion de la Bible parmi le peuple ne peut être qu'une bonne nouvelle. Quoi donc ! Faudrait-il reléguer la Bible aux seuls autels des églises, aux rayonnages poussiéreux des bibliothèques des théologiens ? La réaction de M Coyault est d'autant plus incompréhensible que, selon leur propre souhait, l'objectif de l'Alliance Biblique dont il se réclame, est de "rendre la Bible accessible à tous, dans une langue compréhensible et à un prix abordable." N'y a-t-il pas ici, à la place de la reconnaissance, un effet de la jalousie, une jalousie qui va chez les éditions catholiques le Cerf, jusqu'à chercher à discréditer la Société Biblique de Genève, taxée de fondamentaliste (terme qui, chacun le sait, porte aujourd'hui dans la pensée du commun des mortels une connotation péjorative). Qu'y a-t-il donc de négatif et de fondamentaliste à vouloir fournir au monde une traduction de la Bible qui se contente du seul texte sans aucun commentaire ? Travaille-t-on pour soi ou pour Dieu, quand on se veut au service du Livre ?

La réaction des éditeurs m'inspire une autre réflexion d'un autre âge. Quoi donc ? Voudrait-on de nouveau ôter le pain spirituel de la bouche des pauvres pour ne le donner qu'aux riches? Ceux qui parlent ainsi ont moins de coeur que le bon roi Henri IV qui se souciait de ce que les pauvres gens de son royaume mangent au moins une fois de la viande par semaine. Faisons plutôt nôtre la maxime de Victor Hugo en son temps. "Il y a, disait-il, un livre qui contient toute la sagesse humaine, éclairée par toute la sagesse divine, un livre que la génération du peuple appelle LE LIVRE, LA BIBLE. Ensemencez les villages d'évangiles. Une Bible par cabane."

En conclusion, je ne suis pas un ferme adepte de la logique des supermarchés. Mais pour une fois j'applaudis : bravo Auchan, bravo Leclerc d'avoir osé mettre à côté de tous les produits de consommation la Bible, ce Livre que, chaque jour, vous pouvez consommer sans modération !


Que sert-il à un homme de gagner le monde entier s'il perd son âme : Jésus

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