mercredi 31 janvier 2007

Boris Nikolaïevitch Kornfeld


L’univers concentrationnaire stalinien

Aucun journaliste n’a jamais pu pénétrer dans les camps de détention d’Union soviétique, si ce n’est comme prisonnier. C’est pourquoi, aujourd’hui encore, nous ne savons que peu de chose des millions d’hommes et de femmes qui ont vécu, ont souffert et sont morts dans ces camps, surtout durant les années de la terreur stalinienne. La plupart resteront anonymes à jamais, leur souvenir n’ayant survécu que dans le cœur de ceux qui les ont connus et aimés. Mais parfois des bribes d’information ont pu filtrer sur l’un ou l’autre d’entre eux. L’une de ces exceptions fut Boris Nikolaïévitch Kornfeld.

Un Juif socialiste

Kornfeld était médecin. Ce simple fait nous donne déjà quelques indications sur sa famille, car dans la Russie d’après la Révolution, de telles études restaient fermées à tous ceux dont la famille avait eu le moindre lien avec la Russie tsariste. Sans doute, donc, ses parents étaient-ils des socialistes qui avaient mis leur espoir dans la Révolution. C’étaient en outre des Juifs.

Il était naturel que ces Juifs soutiennent la révolution de Lénine, car le haineux antisémitisme des tsars leur rendait la vie insoutenable depuis deux siècles. Nul doute que Kornfeld avait suivi les traces de ses parents et croyait au communisme comme voie de la nécessité historique ; car, à cette époque, les prisonniers n’étaient jamais des citoyens opposés au communisme ou souhaitant le retour du tsar. De telles personnes étaient tout bonnement exécutées. Ceux qui étaient emprisonnés étaient des adeptes de la Révolution, des socialistes ou des communistes qui n’avaient pas gardé entière leur allégeance à l’autorité de Staline. Nous ne savons rien du crime de Kornfeld, sinon que c’était un crime politique.

Contact

Emprisonné, Boris Kornfeld entra en contact avec un chrétien, un codétenu bon et cultivé, qui lui parla d’un messie juif venu accomplir les promesses que Dieu avait faites à Israël. Ce chrétien, dont nous ignorons le nom, souligna sans doute le fait que Jésus s’était adressé presque uniquement à des Juifs et avait affirmé être venu d’abord pour les Juifs. Le camp avait dépouillé Kornfeld de tout ce qu’il possédait, y compris sa conviction de pouvoir trouver le salut par le socialisme. Et voilà que cet homme lui apportait l’espoir – mais sous quelle forme !

Accepter Jésus-Christ, devenir l’un de ceux qui avaient toujours persécuté son peuple semblait à Kornfeld une trahison envers sa famille, envers tous ceux qui l’avaient précédé. Mais le médecin réfléchit à ce que le prisonnier chrétien lui avait dit. Il fut surpris de trouver des parallèles frappants entre les Juifs et ce Jésus. Cela avait toujours été un scandale pour le monde que Dieu se soit confié de manière exclusive à un seul peuple, les Juifs… Il en allait de même pour Jésus : le fait que Dieu se soit révélé sous la forme d’un homme avait toujours confondu la sagesse du monde. Comme les Juifs, Jésus était un signe. Aussi les hommes avaient-il dû Le tuer, comme les hommes au pouvoir tuaient les juifs pour conserver leurs illusions de toute-puissance. C’est ainsi que Staline, le nouveau dieu du monde, persécutait à la fois les Juifs et les chrétiens. Chacun des deux groupes était la preuve vivante du caractère blasphématoire de sa prétention au pouvoir absolu.

L’ennemi de l’intérieur

Kornfeld, en tant que médecin, eut la chance d’être relativement bien traité. Les médecins étaient rares dans ces camps isolés et éloignés de tout. Les autorités du camp ne pouvaient pas se permettre d’en perdre un, car non seulement les détenus mais aussi les gardiens pouvaient avoir besoin de soins médicaux. La résistance de Kornfeld au message chrétien peut avoir commencé à fléchir lors de son travail de médecin. Un gardien qu’il détestait avait reçu un coup de couteau qui avait sectionné une artère. En la suturant, le médecin eut l’idée de procéder de telle manière qu’elle se rouvre peu après l’opération. Le gardien serait mort rapidement et personne n’aurait su pourquoi. Kornfeld fut soudain saisi d’effroi devant la haine qu’il découvrait en lui-même. La haine dont il était victime avait engendré en son cœur une autre haine dont il était coupable. Cercle vicieux mortel ! Il était pris au piège du mal qu’il méprisait. Quelle liberté pourrait-il jamais connaître si son âme était prisonnière d’une telle haine meurtrière ? Elle faisait du monde entier un camp de concentration.

Virage

Kornfeld refit les sutures correctement. Ce faisant, il se surprit à répéter presque inconsciemment les mots qu’il avait entendu prononcer par son ami : « Pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés. » Etranges paroles dans la bouche d’un Juif. Mais il ne pouvait s’empêcher de les dire. Ayant vu le mal dans son propre cœur, il fallait qu’il prie pour en demander la purification. Et sa prière devait être adressée à un Dieu qui avait souffert comme lui : Jésus.

En tant que médecin, Kornfeld devait contresigner les décisions d’incarcération au « chizo », l’isolateur disciplinaire. Tout prisonnier qui ne plaisait pas aux autorités du camp ou qui les gênait était envoyé au « chizo », où il était enfermé seul dans une cellule minuscule, sombre, glaciale, une vraie chambre de torture. La signature du médecin sur les formulaires était censée certifier que le prisonnier avait suffisamment de forces et de santé pour supporter cette punition. Peu après s’être mis à prier pour son pardon, Kornfeld arrêta d’autoriser les mises au cachot : il refusa de signer les papiers. Il en avait signé des centaines auparavant, mais il ne le pouvait plus. Quelque chose s’était passé en lui qui ne le lui permettait plus.

Dénonciation

Pareille insoumission était déjà grave, mais il alla plus loin : il dénonça un « planqué ». Les planqués étaient des prisonniers choisis parmi ceux qui coopéraient avec les autorités du camp. En récompense, ils se voyaient attribuer des travaux qui n’équivalaient pas à une condamnation à mort : aux cuisines, à la boulangerie, dans les bureaux, à l’hôpital. Les autres détenus les haïssaient presque plus que les gardiens, car les planqués étaient des traîtres ; on ne pouvait jamais leur faire confiance. Ils volaient la nourriture des autres prisonniers et n’hésitaient pas à tuer quiconque tentait de les dénoncer ou de leur causer des ennuis.

Un jour, en faisant sa ronde, Kornfeld vint au chevet d’un de ses nombreux patients souffrant de pellagre, une maladie extrêmement commune dans les camps. Elle était une conséquence de la malnutrition. Le corps de l’homme était marqué par les ravages de la maladie. Son visage était livide comme une grande ecchymose. Kornfeld lui avait donné de la craie, du bon pain blanc et des harengs pour arrêter la diarrhée et faire parvenir des éléments nutritifs dans le sang. A peine avait-il quitté le patient que Kornfeld tomba sur un planqué bouffi, penché sur les restes d’une miche de pain blanc destiné au malade. L’homme le regarda effrontément, la bouche pleine. L’image du patient moribond était trop présente à son esprit : il ne pouvait simplement hausser les épaules et poursuivre son chemin. Sa nouvelle foi le lui interdisait. Il ne pouvait plus agir comme auparavant.

Le premier qui dit la vérité…

Quand Kornfeld dénonça le planqué au commandant, celui-ci trouva cette plainte bien curieuse. Il y avait depuis quelques temps une vague de meurtres dans le camp, et presque toutes les victimes étaient des mouchards. C’était pure folie, surtout à ce moment-là, de formuler une plainte contre quiconque. Mais le commandant se fit un malin plaisir de donner suite à la plainte et d’envoyer le planqué au cachot pour trois jours. Le refus de Kornfeld de contresigner les formulaires commençait à devenir gênant. Cet incident épargnerait tout tracas au commandant : le médecin avait préparé sa propre exécution.

Kornfeld n’était pas un homme plus brave qu’un autre. Il savait que sa vie serait en danger sitôt que le planqué serait ressorti du cachot. Mais, paradoxalement, en même temps que cette angoisse, lui venait une incroyable liberté. Ayant accepté la possibilité de la mort, Boris Kornfeld était maintenant libre de vivre. Il ne signait plus de papiers conduisant des hommes à la mort. Il ne fermait plus les yeux devant des cas de cruauté et d’injustice. Il disait ce qu’il voulait et faisait ce qu’il pouvait. Et bientôt il s’aperçut que la colère, la violence et la haine avaient disparu de son âme. Il se demanda s’il existait un autre homme en Russie qui connût une telle liberté !

Passer le relais …

Boris Kornfeld sentit le besoin de partager avec quelqu’un ce qu’il avait découvert, cette vie nouvelle d’obéissance et de liberté. Par un morne après-midi, il examina un patient qui venait d’être opéré d’un cancer de l’intestin. Ce jeune homme au crâne rond et à l’expression de petit garçon meurtri lui toucha le cœur. Son regard était triste et méfiant, son visage était déjà marqué par les années passées dans le camp et reflétait une profondeur de misère et de vide spirituels que Kornfeld avait rarement vue.

Il commença donc à lui raconter son histoire. La bouche une fois ouverte, il ne put plus s’arrêter. Le patient manqua le début du récit, car il était encore sous l’effet de l’anesthésie. Mais l’ardeur du médecin attira son attention et la retint, bien qu’il fût tremblant de fièvre. Pendant toute l’après-midi et jusque tard dans la nuit, le médecin lui parla, décrivant sa conversion à Christ et la liberté qu’il venait de trouver. Le patient était conscient d’entendre une confession incroyable. Bien que la douleur de l’opération soit encore violente, il resta suspendu jusqu’au bout aux paroles du médecin.

Epilogue

Le lendemain matin, il fut réveillé par des bruits de pas venant du côté de la salle d’opération. Sa première pensée fut pour le médecin, mais son nouvel ami ne vint pas. Un autre patient lui apprit alors ce qui s’était passé. Pendant la nuit, tandis que Kornfeld dormait, un homme s’était approché sans bruit et lui avait assené huit coups de marteau de plâtrier sur sa tête. Ce fut en vain qu’on le transporta d’urgence en salle d’opération. Il mourut sans avoir repris connaissance.
Mais son témoignage ne mourut pas. Le patient médita les dernières paroles, passionnées, du médecin. Il devint chrétien à son tour. Il survécut au camp de détention et raconta au monde ce qu’il y avait vu. Ce patient s’appelait Alexandre Soljénitsyne.


Que sert-il à un homme de gagner le monde entier s'il perd son âme : Jésus

mercredi 24 janvier 2007

Naître ou ne pas naître


L’histoire de ma non-vie…

1er mai : Par amour, aujourd'hui, mes parents m'ont appelée à la vie
15 mai : Mes premières artères apparaissent et mon corps se forme très rapidement
19 mai :J'ai déjà une bouche
21 mai : Mon coeur commence à battre. Qui pourra mettre en doute le fait que je vis ?
22 mai : Je ne sais pas du tout pourquoi maman se fait tant de soucis
28 mai : Mes bras et mes jambes commencent à croître
8 juin : A mes mains poussent de petits doigts. Que c'est beau ! Bientôt, je pourrai saisir grâce à eux
16 juin : c'est seulement aujourd'hui que maman a appris que j'étais là. Je m'en suis bien réjouie
20 juin : Maintenant, c'est sûr : je suis une fille
24 juin : Tous mes organes se dessinent. Je peux sentir la douleur
6 juillet : J'ai des cheveux et des sourcils. Ca me rend jolie
8 juillet : Mes yeux sont finis depuis longtemps, même si mes paupières sont encore fermées. Bientôt, je pourrai tout voir : le monde si grand et si beau et, par-dessus tout, ma chère maman qui me porte encore
18 juillet : Mon coeur bat magnifiquement. Je me sens protégée et je suis heureuse
20 juillet : Aujourd'hui, ma maman m'a fait mourir...

30 ans, ça suffit !

Ils étaient environ 15 000, ce dimanche à Paris, à répondre à l’appel du collectif « 30 ans ça suffit ». 15 000 à manifester contre la logique de mort qui, depuis 1975, décime les rangs des enfants à naître, à raison d’un tsunami par an. Aberration d’une société qui dépénalise la peine de mort… et la banalise pour des raisons de convenance. Orgueil d’une nation qui se dit héritière de la grande idée des droits de l’homme… et qui n’a aucun regard de pitié pour le petit d’homme en voie de formation.

Témoignage

Notre 5ème enfant, Maxime, est né huit ans après Florine, notre seconde fille, atteinte de myopathie. A la nouvelle de cette grossesse, la gynécologue a demandé à ma femme ce qu’elle comptait faire. Le risque que notre garçon soit malade était réel. Des examens prénataux auraient pu nous révéler son état de santé. Nous les avons refusés. Qui sommes-nous pour décider qui doit vivre ou non ? Maxime est né en bonne santé. Mais combien d’autres, sur la base d’un diagnostic pas toujours fiable, n’ont pas eu la même chance ?

Jésus, un candidat à l’avortement !

Conçu aujourd’hui, Jésus aurait couru le même risque. Malcom Muggeridge l’exprime en ces termes : « La grossesse de Marie, dans des conditions aussi précaires et en l’absence de père, aurait fait d’elle une candidate toute indiquée pour un avortement. »[1] Orientée vers les services du planning familial, j’imagine le discours auquel Marie aurait eu droit :
- Vous avez voulu cet enfant ?
- Non !
- Qu’allez-vous faire de lui ? Vous n’allez pas le garder ?
- Je ne sais pas.
- Vous êtes encore jeune ! C’est une erreur de parcours qui peut être effacée !
- Mais cet enfant que je porte vit !
- Vous savez, l’embryon n’a pas de statut. On ne peut pas encore dire qu’il soit un être vivant ! Plus vite vous interromprez votre grossesse, mieux ce sera. Pensez à vous et votre avenir !
- ??!
- Alors, on le prend ce rendez-vous ? Vous verrez, tout se passera bien ! Ce n’est pas douloureux et, à votre âge, on oublie vite…

Heureusement, Jésus est né ! Sa naissance, décidée par Dieu, atteste deux choses au sujet de la condition humaine :

Dieu est l’Auteur de la vie, pas l’homme !

Chaque créature est le fruit de Son ouvrage. Le roi David a écrit : « Mon corps n’était pas caché à tes yeux quand, dans le secret, je fus façonné et tissé comme dans les profondeurs de la terre. Je n’étais encore qu’une masse informe, mais tu me voyais et, dans ton registre se trouvaient déjà inscrits tous les jours que tu m’avais destinés alors qu’aucun d’eux n’existait encore. »

C’est d’ailleurs au niveau de la compréhension de ce à quoi ou à qui est dû la propre existence de chacun que se situe la véritable ligne de démarcation entre partisans et opposants à l’avortement. La raison en est simple et immédiatement compréhensible. Si l’être humain vient de Dieu et est créé à Son image, il a une valeur infinie. Il n’est pas le produit d’une lente évolution de la matière vers l’animal, puis l’homme, mais le fruit d’un projet. Il possède de plus des qualités et des capacités intrinsèques qui font que chacun est un être totalement original, distinct quoique aussi ressemblant aux autres. En refusant de dissocier la mère de l’enfant qu’elle porte, en privilégiant le désir exprimé de la mère aux dépens du droit à la vie de l’enfant confiné au silence, les tenants de l’avortement expriment implicitement l’idée que ce dernier, parce qu’il ne parle pas, n’existe pas. D’où l’état horrible à laquelle on le réduit et dont la photo en en-tête témoigne : comme un objet inutile, encombrant, sans valeur, l’enfant à naître passe du statut de sacré à produit jetable. « Lancez, dit Claire-Lise de Benoît, dans la mer profonde un vulgaire caillou : personne ne saurait s’en émouvoir. Mais laissez-y choir un objet de grand prix, unique, et sa perte sera ressentie comme un malheur irréparable. » On ne peut s’émouvoir à la vue d’enfants mutilés par la suite d’actes terroristes, ou souffrant de la faim… et traiter avec la plus totale indifférence le sort des bébés avortés. Il y a contradiction à la fois dans l’attitude et le message.

Dieu a droit de vie et de mort sur l’être humain, pas l’homme !

Chaque vie est sacrée, y compris celle en formation. Dans la pensée de Dieu, la responsabilité pénale de l’auteur d’un délit touchant à la vie s’étend aussi à celle de l’embryon. La Bible donne un exemple à ce sujet : « Si des hommes, en se battant, heurtent une femme enceinte et causent un accouchement prématuré, mais sans qu’il y ait d’autre conséquence grave, l’auteur de l’accident devra payer une indemnité dont le montant sera fixé par le mari de la femme et approuvé par arbitrage. Mais s’il s’ensuit un dommage, tu fera payer vie pour vie, œil pour œil, dent pour dent, main pour main, pied pour pied."

La solution solidaire

Avec la lutte contre la misère, Mère Téresa avait un autre engagement fondamental: le combat "pro-vie". Voici ce qu'elle déclarait devant Bill Clinton et Al Gore le 3 février 1994 (Année de la famille):
Nous luttons contre l'avortement, l'un après l'autre, en prenant soin de la mère et en adoptant l'enfant. Nous avons pu sauver des milliers de vies. Nous avons écrit à des cliniques, à des hôpitaux et à des postes de police : " S'il vous plaît, ne détruisez pas l'enfant, nous prendrons soin de l'enfant. " Nous avons toujours quelqu'un pour dire à des mères dans des situations difficiles : " Venez, nous prendrons soin de vous, nous trouverons une maison pour votre enfant. " Et nous sommes extrêmement sollicités par des couples qui n'ont pas d'enfants (mais je ne donnerai jamais un enfant à un couple qui avait fait quelque chose pour ne pas avoir d'enfant). Jésus a dit : « Quiconque reçoit un enfant en mon nom, me reçoit. S'il vous plaît, ne tuez pas l'enfant. Je veux l'enfant. Donnez moi cet enfant, s'il vous plaît. Je suis prête à accueillir tout enfant dont la mère risquerait d'avorter et je donnerai cet enfant à un couple marié qui l'aimera et sera aimé par cet enfant. Simplement grâce à notre asile pour les enfants à Calcutta nous avons sauvé plus de 3000 enfants de l'avortement. Ces enfants ont apporté tellement d'amour et de joie à leurs parents adoptifs et ils ont grandi remplis de joie et d'amour.

Si j’étais président…

Les promesses des candidats à la présidence de la République ne vont pas manquer. Le collectif « 30 ans, ça suffit » suggère, sur l’air d’un chant de Gérard Lenormand, de faire de la cause de l’enfant avorté, une priorité morale :

Si j’étais président
De la république,
Jamais plus un enfant
N’aurait une fin tragique.
On ferait l’maximum,
Pour que le plus petit des hommes,
On protégerait l’enfant
Si j’étais président.

La Bible, l’avocat des enfants sans voix

J’aimerais conclure cet exposé par la mise en valeur de la parole biblique. C’est une habitude de Dieu d’être la voix de ceux qui n’en ont pas. Son affection pour l’enfant à naître et Son indignation face au mal facile, irresponsable, dont il est la victime, apparaissent ici clairement :

« Ouvrirais-je le sein maternel pour ne pas laisser enfanter ? dit l’Eternel ; Moi, qui fais naître, empêcherais-je d’enfanter ? dit ton Dieu : Esaïe, ch 66, v 9
« Délivre ceux qu’on traîne à la mort, ceux qu’on va égorger, sauve-les ! Si tu dis : Ah ! nous ne savions pas !... Celui qui pèse les cœurs ne le voit-il pas ? Celui qui veille sur ton âme ne le connaît-il pas ? Et ne rendra-t-il pas à chacun selon ses œuvres ? Proverbes ch 24, v 11-12.
« Avant que je t’aie formé dans le ventre de ta mère, je te connaissais… : Jérémie, ch 1 v 5

Je ne peux terminer mon article sans penser à Anaïs que, jeunes mariés, ma femme et moi avons sauvé de l’avortement. Elle est une survivante. C’est pratiquement sur la table d’opération que nous avons été cherché sa maman, qui ne savait que faire et n’avait pas, seule, les forces suffisantes de résister à la volonté de son entourage qui la pressait de liquider sans autre le bébé qu’elle portait. Notre coup de main lui a donné le coup de pouce dont elle avait besoin pour ne pas se résoudre, contre sa conscience, à cette solution finale (le mot « horrible » quand il concerne l’holocauste juif ne dérange personne quand il s’applique à l’avortement). Depuis, nous avons perdu de vue Anaïs et sa maman. Mais nous sommes si heureux aujourd’hui (et, ironiquement aussi, certains de ceux qui préconisaient sa mort) qu’elle vive !

Annexe

Lettre ouverte à Madame Simone Veil, à l’occasion du 60e anniversaire de la libération du camp d’Auschwitz-Birkenau


Chère Madame VEIL,


J’ai suivi comme de nombreux téléspectateurs, la retransmission de la cérémonie organisée le 27 Janvier dernier à Auschwitz-Birkenau, en mémoire de la libération, il y a 60 ans, de ce camp de concentration.
Mon cœur de juif (de naissance) a été profondément ému et bouleversé, comme celui des nombreux participants, par le rappel de tant d’horreurs et de cruautés innommables, que vous avez vous-même vécues. Je peux facilement imaginer la douleur de ces fils et filles de déportés ayant perdu des êtres chers dans cet enfer. Je sais seulement que ma propre mère a pu, avec sa famille, par miracle et par la seule grâce de Dieu, échapper à la rafle des juifs en 42, à Paris.


Votre discours en particulier, Madame VEIL, m’a profondément touché et les mots que vous avez eus ont été forts et particulièrement poignants et je tiens à vous en rendre hommage. Mais, permettez-moi, dans l’humilité, d’attirer respectueusement votre attention sur le point suivant :
Les nazis avaient décrété que les juifs n’étaient pas des êtres humains, et qu’à ce titre, ils pouvaient et devaient les exterminer comme de la simple vermine. « Nous n’étions plus que des « stücks » aux yeux des nazis », avez-vous dit, c’est-à-dire des « morceaux » ! Des être humains réduits à l’état de morceaux !


Chère Madame VEIL, j’aimerais solennellement vous poser la question suivante :


Qui a décrété et de quel droit, que le foetus, dans le ventre de sa mère n’était pas non plus un être humain et que par conséquent l’éliminer n’était pas un crime ? Quelle idéologie quel esprit, sont à l’origine d’une telle pensée, alors que Dieu déclare formellement dans la Bible, au Psaume 139 : « Quand je n’étais qu’une masse informe, tes yeux me voyaient, et sur ton livre étaient tous inscrits les jours qui étaient fixés, avant qu’aucun d’eux n’existe »


Qui a décrété Madame VEIL que le fœtus humain n’était de fait qu’un « stück », un « morceau » qu’on peut impunément éliminer ? Qui a fait du fœtus un « fétu…de paille » qu’on peut faire disparaître ? Où est la différence avec un « morceau » ? Qui a le droit sacré de décider de la vie ou de la mort d’un être humain ? Qui a le droit de décréter à partir de quel stade de développement le fœtus peut être considéré comme un humain à part entière ? Qui, sinon le créateur de la vie, cette vie précieuse que nous pleurons tous sur les cendres d’Auschwitz ?


Vous avez déclaré ( je n’ai pas noté les paroles exactes) que les enfants ont été les premières victimes de la barbarie nazie « Que seraient devenus ces milliers d’enfants juifs assassinés si on les avait laissé vivre… », et vous avez cité quelques bienfaits qu’aurait pu en retirer l’humanité. Tant de merveilles, de découvertes, de progrès, sont en effet dus notamment à des génies juifs !


Madame VEIL, puis-je vous demander : que seraient devenus ces millions de fœtus assassinés dans le ventre de leur mère, non seulement en France, mais dans le monde entier et dans ce magnifique état d’Israël ressuscité, si on les avait laissés vivre ? Des musiciens ? Des artistes ? Des savants ? Quels progrès auraient-ils apporté à l’humanité ? Nul ne le saura jamais. Certes, l’horreur visible et audible de ces malheureux petits enfants juifs innocents envoyés aux chambres à gaz à Auschwitz et ailleurs nous soulève l’âme et le cœur, nous révolte et nous bouleverse, mais qui a entendu le cri silencieux du sang de l’avorton innocent assassiné et exterminé qui demande justice et qui crie jusqu’à Dieu ?


Je sais Madame VEIL qu’il s’agit-là d’un douloureux problème et je ne doute pas que vous avez agi dans cette législation sur l’avortement dans le louable souci humain d’éviter des drames terribles à de nombreuses mamans. Cela vous donne-t-il pour autant le droit de penser à la place de Dieu ? L’essence même du péché Madame VEIL, c’est de s’arroger le droit de décider de ce qui est bien ou mal, COMME DIEU et A LA PLACE DE DIEU ! Et c’est ce que font orgueilleusement chaque jour nos brillantes démocraties, fières de leurs libertés ! Sachez que nous aurons chacun et chacune, un jour, des comptes à rendre à ce Dieu qui tient dans ses mains notre souffle.


Que le Seigneur de la Vie, le D.ieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, le D.ieu d’Israël et des nations, vous accorde sa grâce et sa paix, qu’Il ouvre les yeux de votre cœur et qu’Il vous accorde son pardon en Jésus-Christ, telle est mon ardente prière et celle de milliers de mes frères.


Veuillez agréer, Madame VEIL, l’assurance de mes sentiments respectueux.


Jacques CARUEL 2 Février 2005



Pour aller plus loin…

Je vous recommande la lecture des ouvrages suivants :

L’avortement m’a fait mal de Maureen Long Editions EBV
Et Dieu donna la vie : Docteur Samuel Saltzmann : Ligue pour la lecture de la Bible
Le livre blanc de l’avortement Editeur Pierre Téquy
La vérité sur l’avortement aujourd’hui : Sabine Faivre : Editeur Pierre Téquy
Naître de Lennart Nilsson et Lars Hamberger Editions Hachette

[1] Cité par Philip Yancey « Ce Jésus que je ne connaissais pas » Editions Farel p 28-29


Que sert-il à un homme de gagner le monde entier s'il perd son âme : Jésus

vendredi 19 janvier 2007

ECCE HOMO 3


Jésus adulte

De 20 à 30 ans, qu’a fait Jésus ? Les Evangiles n’en parlent pas. Rappelons qu’ils ne sont pas une biographie. Ils répondent à un objectif précis : témoigner des paroles et des actes de Jésus durant les 3 années de sa vie publique. Est-ce à dire que rien d’important ne se soit produit pendant 10 ans ? Comme tout homme, Jésus fait des choix concernant son avenir. Plusieurs chemins sont possibles. En accord avec le but fixé pour sa vie, il opte pour certains et en élimine d’autres.

Le choix du célibat

Un sentiment d’urgence domine le parcours de Jésus. Il le sait, sa vie sera courte. Il n’a rien à « réussir » ici-bas. Ses objectifs diffèrent totalement de ceux des autres hommes. Moins il s’embarrasse de choses, plus il est libre ! C’est pourquoi Jésus ne construit rien en vue d’une carrière humaine : ni foyer, ni famille, ni école, ni royaume… Il est étranger et voyageur, venu pour quelques années seulement planter sa tente parmi nous. En particulier, le mariage, contrairement à ce qu’affirme Dan Brown, auteur du Da Vinci code, n’est pas pour lui. Pour autant, le célibat n’est pas à ses yeux une condition supérieure. C’est, dit-il, le choix volontaire que font certains pour servir Dieu. Il ne peut être ni forcé ni imposé. Seule une passion pour un but permet de vivre joyeusement le renoncement.

Jésus est entier. En raison du but qu’il s’est fixé, toute sa vie sera marquée par des impératifs. Il est l’homme d’une seule chose. Sa mort pour le salut des hommes est son unique perspective. Comment pourrait-il diviser sa vie en intérêts différents ? « Celui qui est marié, dit l’apôtre Paul, s’occupe des affaires de ce monde pour plaire à sa femme ; et le voilà tiraillé de part et d’autre. » Tendu vers l’éternité, le cœur de Jésus ne peut battre pour un bonheur passager. Il renonce aux joies humaines légitimes pour être le serviteur exclusif de Dieu. Par son sacrifice, il s’attachera le cœur de millions d’êtres dans l’histoire. Son « Epouse » ne sera pas physique, mais spirituelle ! Une communauté d’hommes et de femmes de tout peuple qui ne font qu’un avec lui. Ils l’aiment parce qu’il les a aimés le premier ! Jésus n’est pas passé sur terre pour rien ! De retour au ciel, il dira : « Me voici avec les enfants que Dieu m’a donnés. »

Le travail manuel

Une seconde option marque la vie de Jésus jusqu’à 30 ans : la formation de charpentier qu’il suit auprès de Joseph, son père adoptif. S’attendrait-on à trouver dans l’atelier d’un modeste artisan celui qui doit jeter les bases d’une doctrine appelée à traverser les siècles ? Ce fait ne manquera pas d’étonner les enseignants de l’époque : « Comment peut-il connaître à ce point les Ecritures (l’Ancien Testament), sans avoir jamais étudié ? » Jésus n’a pas besoin de maître. « Rien de ce que j’enseigne ne vient de moi, répond-il. J’ai tout reçu de Celui qui m’a envoyé. »

« Il serait difficile d’ôter sa signification profonde à ce fait que Dieu a choisi pour son fils, lorsqu’il demeurait au milieu des hommes, parmi toutes les positions sociales qu’il aurait pu lui donner, l’état d’un artisan manuel », écrit James Stalker[1]. Savoir Jésus issu de la classe ouvrière toucha le menuisier J. Paterson Smyth qui rend ce témoignage ému :

Je ne sais pas exactement où se trouve sa cabane
Mais souvent quand je rabotais mon bois
J’ai enlevé mon chapeau en pensant à lui,
Qui accomplissait le même travail que moi.[2]

Cette formation d’apprenti suivie par Jésus nous enseigne bien des leçons que notre siècle ferait bien de retenir !

Jésus trentenaire

Le temps venu, Jésus tourne la page de l’anonymat. Librement, il parle et exprime ce que son cœur a retenu jusque là. Terminant son Evangile, Jean dit : « Jésus a accompli encore bien d’autres choses. Si on voulait les raconter une à une, je pense que le monde entier ne suffirait pas pour contenir tous les livres qu’il faudrait écrire. » Même si beaucoup en notre siècle voudrait de nouveau enterrer Jésus, il est certain que l’on n’a pas fini d’entendre encore parler de lui !



[1] James Stalker La vie de Jésus-Christ Editions CLC
[2] Cité par John Stott Le Christ incomparable Editions CLC


Que sert-il à un homme de gagner le monde entier s'il perd son âme : Jésus

lundi 15 janvier 2007

Hommage à Jeanne !


Jeanne est décédée

Jeanne est décédée. Elle avait 93 ans. Cette annonce, anodine pour beaucoup, revêt pour moi une importance particulière. Car Jeanne n’est pas n’importe qui. Elle était la 1ère qui a placé Jésus-Christ sur le chemin de ma vie. J’étais alors âgé de 15 ou 16 ans. Mon frère était allé chez Jeanne Il en était revenu troublé. Du haut de ma suffisance, j’ai pris la chose à la légère. Voyons ! L’homme descend du singe ! Qu’a à faire Jésus-Christ dans mon histoire ?

Mais Jeanne avait une qualité : elle n’était pas du genre à se laisser décourager facilement. Ces certitudes étaient plus fortes que mes préjugés. C’est que Jeanne n’a pas connu Jésus-Christ par la religion. Elle a vécu une vraie conversion. Voici les grandes lignes de son histoire.

Touchée en plein cœur !

Jeanne est vosgienne. Je ne connais pas grand-chose des premières décennies de sa vie. Tout ce que je sais, c’est que Jeanne, avec son mari Paul, tenait un bistrot. La religion ne faisait pas partie de ses préoccupations. Jeanne avait une grande maison. Elle louait de temps en temps des chambres meublées. Et voilà qu’un beau jour Hélène débarque de Strasbourg. Hélène avait aimé la grande vie. Fardée, elle n’avait qu’un souci : plaire. Mais un grand vide habitait le cœur d’Hélène. Je ne sais comment, mais Hélène a entendu parler de Jésus, celui qui comble la soif de tout être. Hélène tourne le dos à sa vie passée. Elle décide, pourrait-on dire, de changer de souveraineté. Elle abandonne les rênes de sa vie à Jésus-Christ. Un revirement total s’ensuit. Hélène se simplifie. Elle devient nature. Elle n’a plus besoin de chercher au travers du regard des autres sa raison d’être. Elle se sait accueillie par Jésus, telle qu’elle est. Elle ne pense plus qu’à une chose : Le faire connaître à qui veut bien l’entendre.

Jeanne est de ceux-là. Hélène a avec elle des heures de conversation. Jeanne sent bien à travers elle l’authenticité. Mais s’abandonner à Jésus-Christ pour sa vie est une transaction intime, personnelle. Avec Hélène, Jeanne se jette à l’eau… Elle prie, ose prendre au mot les promesses qu’elle lit dans l’Evangile. Elle aussi fait la même expérience. Se laissant inviter, le Christ, par Son Esprit, entre dans sa vie. Elle ne sera désormais jamais plus la même.

Seule contre tous !

Jeanne vit dans un milieu catholique. Elle témoigne cependant qu’aucun rite ne sauve. Il faut un engagement, une foi personnelle pour devenir chrétien. On ne veut pas en entendre parler autour d’elle. Paul, son mari surtout. Il est plutôt du genre dur. Après le bistrot, il s’est fait routier. Il n’a que faire des niaiseries que lui raconte Jeanne. Elle l’embête avec son Nouveau Testament qu’elle veut absolument mettre dans la cabine de son camion. Pour avoir la paix, Paul cède. Bien lui en prendra. Un jour qu’il détache la ridelle de son camion, il tombe en arrière. Il se retrouve comme paralysé, transporté d’urgence à l’hôpital. Là, le temps est long. Or, un seul livre a été trouvé dans sa cabine : le Nouveau Testament que lui a mis Jeanne. Le coup qui lui est arrivé l’a amené à réfléchir sur sa vie. Et s’il n’avait pas eu la chance de survivre ? Paul, sans conviction, commence à feuilleter les pages de l’Evangile…

La révolution est en marche ! Sur son lit d’hôpital, Paul se tourne aussi vers le Christ ! Plus que jamais, le couple est sur la même longueur d’onde. Ce n’est pas un luxe, car, dans le village, les rumeurs circulent. « Qu’est-il arrivé à Jeanne et Paul ? Des réunions bizarres se passent dans leur maison ? Sont-ils tombés dans une secte ? Il paraît même que dans leurs caves…

Le pasteur Daniel…

Nous sommes en 1974. Daniel, jeune pasteur, débarque dans les Vosges. Alsacien de Colmar, Daniel, ancien blouson noir des années 60, a vécu un changement de vie radical… toujours suite à la découverte de Jésus-Christ. En Alsace, région protestante, la Bible est connue. Dans les Vosges, si peu ! Avec une équipe, Daniel sillonne les vallées vosgiennes au volant d’une camionnette sur laquelle, en grosses lettres peintes, on peut lire : Jésus sauve ! Il ne pouvait en être autrement : il rencontre Jeanne. Depuis le temps qu’elle prie pour que d’autres viennent dans les vallées pour être des témoins de l’Evangile. Daniel est accueilli comme un ange…

A partir de ce moment, les choses vont bouger. Plusieurs jeunes vont rencontrer Daniel… et se laisser toucher par l’Evangile. J’en fais partie. Mon histoire personnelle serait trop longue ici à raconter. Elle fera l’objet d’un autre article. Chez Jeanne, c’est désormais un bon groupe qui se réunit. En 1980, Jeanne deviendra veuve. Le sourire sur les lèvres, Paul s’en ira avant elle vers Celui qui, comme pour Jeanne, est devenu toute son espérance. Le veuvage n’a pas fait de Jeanne une femme dépressive. Au contraire ! Elle rayonne. Plusieurs de ses enfants après elle vont la suivre sur le chemin de la foi. Evangéliste dans le cœur jusqu’à la fin, Jeanne n’avait dans ses derniers jours qu’un désir : quitter la terre pour le ciel. Mercredi 17, tous ses amis, tous ceux dont le cœur a été touché par sa vie, son témoignage, viendront lui dire au revoir. C’est la pasteur Daniel qui parlera de Jeanne… et surtout de Celui qui était son sauveur, son espérance, son tout : Jésus-Christ. J’aurais voulu y être, mais ne le peux.

Jeanne, tu seras toujours dans nos cœurs. Je te devais bien cela !


Que sert-il à un homme de gagner le monde entier s'il perd son âme : Jésus

mercredi 10 janvier 2007

L'important, c'est l'enfant !



ANNEE 2007 : PRIORITE A L ‘ENFANT

Chaque année qui débute est l’occasion de sensibiliser le monde à une grande cause d’intérêt général. Cette année, la communauté scientifique mondiale mobilise ses énergies pour faire de 2007 l’Année Polaire Internationale. A une échelle plus modeste, plusieurs associations chrétiennes veulent centrer leurs efforts sur une priorité : l’enfant. Depuis 1979, Année Internationale de l’Enfant, plus rien, à l’échelle mondiale n’a été programmé à ce sujet. Si l’avenir de la planète passe par une prise de conscience des enjeux écologiques, il est aussi dépendant de la bonne santé physique et psychologique de la nouvelle génération. Selon le psychologue Urie Bronfenbrenner, « l’un des critères pour prédire la qualité de survivance d’une nation est le souci d’une génération pour une suivante. » En 1990, le directeur général du Fond des Nations Unies pour l’Enfance disait : « Accorder aux enfants la priorité absolue devrait être à la base des nombreuses décisions et des nombreuses activités qui façonneront la décennie à venir. » 17 ans ont passé depuis et l’on peut s’interroger sur la dimension et l’impact réels qu’ont eues ces mesures.

CHIFFRES DRAMATIQUES

34% de la population de mondiale se compose d’enfants de moins de 12 ans. Parmi eux, on dénombre :

- 1,5 million d’orphelins dus au Sida, 2,2 millions d’enfants malades
- 300 000 enfants soldats dans 30 nations ( pour certains dès l’âge de 5 ans)
- 10 millions d’enfants engagés dans le commerce du sexe
- 246 millions d’enfants exploités par le travail
- 150 millions d’enfants vivant dans la rue
- 46 millions d’enfants avortés par an (qui n’ont pas eu le droit de naître…)

LA BIBLE ET L’ENFANT

L’enfant occupe incontestablement une place particulière dans le cœur de Dieu. Disséminés ici et là dans la Bible, on trouve bien des idées que les penseurs modernes sur la nécessité de la cohésion de la famille comme cellule de base de la société, pourraient reprendre à leur compte. Exemples :

ANCIEN TESTAMENT

1ère idée : la famille : une entité indissoluble :

La scène se passe près de 1 500 ans avant Jésus-Christ. Nous sommes en Egypte. Le peuple israélite vit en esclavage depuis plus de 400 ans. Dieu se révèle à Moïse et l’envoie vers le Pharaon pour lui ordonner de laisser partir son peuple. Celui-ci se moque de ce prophète sans armée qui lui donne des ordres. Bientôt, le Pharaon déchante. Des fléaux terribles s’abattent sur son pays l’obligeant à écouter l’envoyé de Dieu. Mais l’orgueil l’empêche de céder. Pharaon décide donc de négocier. Il est prêt à laisser partir les hommes, mais les femmes et les enfants resteront dans le pays. Moïse refuse. C’est tout le monde ou personne.

La famille est, dans la pensée de Dieu, une unité indissoluble. Il était inconcevable pour Moïse de penser à sa propre liberté sans y inclure celle de ses proches. L’enfance malheureuse est d’abord le fruit de l’irresponsabilité des pères, jouissifs et égoïstes. Le fardeau que représente l’éducation d’un enfant pour une femme seule en est le témoignage éloquent.

2ème idée : la « démocratie participative »

Nous sommes quelques dizaines d’années plus tard. Israël s’apprête à entrer dans la terre promise. Hommes, femmes, enfants, étrangers : tous sont rassemblés pour entendre Moïse leur rappeler les clauses de l’alliance conclue avec Dieu. Ce n’est pas seulement la famille, mais la nation qui est une entité indissoluble. Personne ne doit être mis à l’écart des grands moments vécus par le peuple. L’enfant comme l’étranger doivent connaître l’historique de la nation, de son parcours, des fondements qui lui donne son identité.

Plus que jamais, l’intégration est l’un des sujets brûlants de notre société. La raison en est simple. Sans intégration, la nation se désintègre. Elle n’est plus une unité, mais des morceaux épars. Le sentiment national ne peut exister sans un minimum de valeurs communes, partagées par tous. On n’a rien inventé : idée républicaine, l’instruction civique est depuis longtemps préconisée dans la Bible. La « démocratie participative » doit commencer dès l’enfance par l’enseignement, le témoignage. Et l’étranger aussi doit y être associé, et savoir ce que devenir membre d’un nouveau peuple signifie.

3ème idée : la solidarité pour le meilleur et pour le pire

Un proverbe connu en Israël disait : « Les pères mangent des raisins verts et ce sont les fils qui ont mal aux dents." En français courant, cette maxime pourrait être traduite : « Ce sont les pères qui boivent, mais ce sont les fils qui trinquent. » Un fait ne manque pas de scandaliser les nouveaux lecteurs de la Bible. Alors qu’un père commet une faute, nous voyons souvent toute sa famille être pénalisée avec lui. Injustice ? La famille, qu’on le veuille ou pas, est une unité organique. Dans une de ses paroles les plus sévères, Jésus a dit que Dieu mesure la gravité d’un mal commis aux dégâts occasionnés dans le cœur des plus petits. Malheur à celui qui scandalise un petit ! « Dans sa capacité à recevoir des impressions, le cœur de l’enfant est comme de la cire : tout se marque. Et dans sa capacité de garder les impressions reçues, son cœur est comme du granit : tout reste gravé : Claire-Lise de Benoît." La cellule familiale éclatée, c’est le cœur de l’enfant qui est brisé ! « Un enfant mal aimé est un adulte perdu : Gilbert Cesbron. »

NOUVEAU TESTAMENT

Pour ne pas prolonger trop la réflexion, j’aimerais terminer rapidement en relevant 4 attitudes de Jésus à l’égard des enfants :

1ère attitude : l’enfant compte

Jésus s’est autant intéressé aux maux des enfants qu’à ceux des adultes. A plusieurs reprises, il a laissé tout en plan pour aller guérir et sauver un enfant.

2ème attitude : prendre du temps avec lui

Bien qu’étant surchargé et constamment sollicité, Jésus a volontairement réservé un espace de temps pour les enfants. L’enfant a autant le droit à l’attention et à la considération que l’adulte.

3ème attitude : l’enfant : un exemple pour l’adulte

Jésus a souvent cité l’enfant comme le type même de personne apte à entrer dans le royaume de Dieu. Ce que Jésus célébrait ici, c’est la simplicité de la foi de l’enfant, sa confiance dans la parole dite par l’adulte, autorité crédible. C’est une même foi qui devrait nous animer à l’égard de Dieu, le grand Adulte de chacun d’entre nous !

4ème attitude : L’enfant, une source de joie

Alors qu’il allait sur Jérusalem pour être crucifié, Jésus a éprouvé un fort encouragement à la vue de tous les enfants qui l’acclamaient. Méconnu par les théologiens de son époque, seuls les enfants et quelques adultes ont discerné derrière la personnalité de l’homme, le Fils de Dieu promis. L'enfant a parfois beaucoup plus de perspicacité spirituelle que l'adulte.

CONCLUSION :

Les dix droits de l’enfant selon la charte publiée par l’ONU :

Le droit à l’égalité, sans distinction de race, de religion, de nationalité ou de sexe
Le droit aux moyens de se développer d’une façon normale et équilibrée
Le droit à un nom et une nationalité
Le droit à une alimentation saine, à un logement et à des soins médicaux
Le droit à des soins spéciaux en cas d’invalidité
Le droit à l’amour, à la compréhension et à la protection
Le droit à une éducation gratuite et à des loisirs
Le droit au secours immédiat en cas de catastrophe
Le droit à la protection contre toute forme de négligence, de cruauté ou d’exploitation
Le droit à la protection contre toute discrimination et le droit à une éducation dans un esprit de paix et d’amitié entre les peuples


Que sert-il à un homme de gagner le monde entier s'il perd son âme : Jésus

vendredi 5 janvier 2007

La parabole du nombril



Lu sur Internet :

« Cela me tracasse beaucoup, dit Dieu, cette manie que les hommes ont de se regarder le nombril au lieu de regarder les autres. J'ai fait les nombrils sans trop y réfléchir, comme un tisserand qui arrive à la dernière maille et qui fait un noeud, comme ça, pour que ça tienne, à un endroit qui ne se voit pas trop. J'étais trop content d'avoir fini ! L'important pour moi, c'était que ça tienne... Et d'habitude ils tiennent bon, mes nombrils, mais ce que je n'avais pas prévu, ce qui n'est pas loin d'être un mystère même pour moi, c'est l'importance qu'ils accordent à ce dernier petit noeud, intime et bien caché. Oui, de toute ma création, ce qui m'étonne le plus et que je n'avais pas prévu, c'est tout le temps qu'ils passent à se regarder le nombril à la moindre contrariété, au lieu de regarder les autres, au lieu de voir les problèmes des autres. Vous comprenez, j'hésite, je me suis peut-être trompé ? Mais si c'était à refaire, si je pouvais faire un rappel général comme en font les grandes compagnies de voitures, je le leur placerais en plein milieu du front. Comme cela au moins ils seraient bien obligés de le regarder, le nombril des autres. »

Il y a faire le bilan et faire le bilan…

J’ai terminé l’année 2006 en encourageant mes lecteurs à effectuer un audit personnel de leurs vies. Il y a cependant un danger à l’introspection : celui de tomber dans le nombrilisme, cette maladie qui consiste à tout ramener à soi. En début de cette année 2007, j’aimerais inciter chacun à détourner les yeux de lui-même pour les porter vers d’autres entités. La grammaire nous a appris, peut-être à tort, à conjuguer les temps en commençant par le « je », suivi du « tu, puis du « il ». La Bible nous invite à inverser le processus en commençant à nous intéresser au « Il » qu’est Dieu, puis au « tu » que représente notre prochain, pour finir par le « je » que nous sommes. Le message est clair : c’est en apprenant à aimer Dieu, que j’arrive à aimer mon prochain au moins autant que moi-même.

Citation :

Le philosophe C.S Lewis a écrit à ce sujet : « Plus nous nous débarrassons de ce que nous appelons « notre moi », et laissons le Christ s’emparer de nous, plus nous devenons vraiment nous-mêmes… Mais plus je Lui résiste en essayant de vivre replié sur moi-même, plus je me trouve dominé par mon hérédité, mon éducation, mon environnement et mes désirs naturels… Si votre « moi » est votre unique intérêt vous ne trouverez en fin de compte que haine, solitude, désespoir, rage, ruine et déchéance. Mais recherchez le Christ. Vous le trouverez et, avec lui, tout le reste vous sera donné par surcroît. »[1]

Conclusion :

Un vieux proverbe dit : « Si tu veux être beau, arrête-toi chaque jour une minute devant la glace, 5 minutes devant ton âme, et ¼ d’heure devant Dieu.. » C’est là, dans sa simplicité, tout le programme que je souhaite à chacun et à moi-même pour cette année 2007 !

[1] Les fondements du christianisme C S Lewis Editions LLB


Que sert-il à un homme de gagner le monde entier s'il perd son âme : Jésus